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16. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 14 octobre : Le Bourgeois Gentilhomme — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 22 novembre 1670 »

Robinet, lettre du 22 novembre 1670 La première, en forme d’avis, Dont maints et maints seront ravis, Est que ce poème de Corneille Sa Bérénice nonpareille Se donnera, pour le certain, Le jour de Vendredi prochain, Sur le Théâtre de Molière Et que, par grâce singulière Mardi, l’on y donne au Public De bout en bout et ric à ric, Son charmant Bourgeois gentilhomme C'est-à-dire, presque tout comme À Chambord, et dans Saint Germain, L'a vu notre grand Souverain, Mêmes, avecques des Entrées De Ballet, des mieux préparées, D'harmonieux et grands Concerts, Et tous les Ornements divers Qui firent de ce gai Régale140 La petite Oie, à la Royale.

17. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 3 mai. « Artémis troublée ». »

Grande « plus que nature », élancée à faire paraître trapu un éphèbe pervers d’Aubrey Beardsley, portant le lourd tutu de satin broché comme un pagne léger — elle brave l’évidence et se surélève sur les pointes… Et voilà que telles de ses poses au repos, telles de ses arabesques dans le pas de deux, aux lignes allongées et effilées, à l’aplomb impeccable, apparaissent d’un contour captivant dans leur exagération même ; tels « ports de bras », encadrant sa petite tête de camée, sa face blême d’impératrice implacable, affectent la forme svelte d’une lyre. […] Nicola Guerra, héritier d’un nom glorieux, sont d’un métier sûr ; le maître de ballet a délibérément renoncé à toute recherche de formes historiques à exploiter et à renouveler pour l’occasion ; il a préféré appliquer sans pédantisme et avec maintes trouvailles heureuses les procédés consacrés par l’école.

18. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 31 juillet. Notes de vacances sur quelques souvenirs de la saison. »

Le fait est que, dans une œuvre de danse, la conception plastique et mécanique devrait précéder et déterminer les formes de l’accompagnement musical. Elle devrait être de même secondée par une technique adéquate, un langage de formes aux ressources vastes et éprouvées par l’expérience.

19. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Les femmes de la ville changent de forme et de costume tous les mois ; ne croiroit-on pas qu’elles sont honteuses d’être Françaises ? […] Les accéssoires soit d’utilité, soit d’ornement, embellissent les tableaux de la scène ; mais la forme variée de ces accéssoires doit être étudiée. Les vases, les coffrets, les banières, les étendards, les instruments, les pavois, les brancards, les chars, les armes, les cassolettes, les trépieds etc. exigent que tout ait des formes qui s’éloignent absolument de celles que nous donnent nos manufactures et nos artistes ingénieux. […] Cependant les vêtemens varieront de formes, de caractères et de couleurs, et la danse restera toujours la même. […] Nos danseuses ont adopté le costume des Lacédémonienues ; elles sont presque nuës ; une gaze légère leur sert de jupes et les pirouettes sans fin soulèvent ces voiles légers et découvrent toutes les formes que la pudeur et l’honnéteté eûrent toujours le soin de dérober.

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