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5. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Resté seul, James appelle à son aide la vision évanouie : ce n’est pas un rêve, elle existe, il l’a vue, il l’a touchée ; elle l’appelle, elle est là, là du côté d’où vient le jour ; elle se cache dans les fleurs du jardin. — Alors un grand bruit se fait entendre ; un coup de vent ouvre la fenêtre à demi brisée. — Qui vient d’entrer ? […] Et comme mademoiselle Taglioni était charmante, courant sur les fleurs sans les courber, cueillant les fleurs du rosier, ou découvrant dans le vieux chêne le nid de l’oiseau ! […] Posée sur cette fraîche épaule, l’écharpe ravage et tue, les deux ailes de la Sylphide tombent, arrachées par une force surnaturelle ; elle-même, la précieuse vision, elle s’affaisse comme fait la fleur que le soc de la charrue a couchée dans le sillon. […] Achevons cependant le récit commencé ; c’en est fait, James reste seul sur la terre ; son beau rêve lui échappe à jamais, sa douce vision a disparu pour ne plus revenir. — Les sylphides ont emporté leur sœur expirée comme une fleur brisée avant le soir. […] L’Écosse entière a applaudi la Sylphide ; Naples et Pétersbourg, Londres et Stockholm, le Midi et le Nord, les glaces et les fleurs.

6. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXII, gab » pp. 250-

Et tandis que dans l’air des pétales s’envolent, une fleur d’or surhumaine s’allonge vers le ciel. Elle n’est pas sœur des fleurs terrestres qui sur nos âmes endolories fleurissent leurs parcelles de rêve. Comme elles la fleur gigantesque ne s’offre pas consolante. […] Le poème animé de la fleur chante là : délicate, fugitive et mystérieuse. […] Pour apaiser notre soif d’oubli elle humanisa les fleurs.

7. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 16 février 1664 »

Après la première Musique Qui fut tout à fait harmonique, Mercure, Pallas et Vénus, Sur le Théâtre intervenus, Firent, entre eux, un Dialogue, Qui du sujet est le Prologue, Où ces belles Divinités, En Vers par elles récités, Prétendent donner la victoire, L’une à l’Amour, l’autre à la Gloire : Pallas, avec son sage Esprit, Le parti de la Gloire prit, (Seul but des Lettres et des Armes ;) Et Venus avec ses doux charmes À qui tant de cœurs font la cour, Ne parla qu’en faveur d’Amour, Chacune dans leurs contreverses, Alléguant des raisons diverses : Enfin, ne pouvant s’accorder, Mercure, sans rien décider, Leur fait accepter pour Arbitre Louis, qui mérite le titre Du Roi qui le plus judicieux Qui soit sous la rondeur des Cieux, Roi, qui dans la fleur de son âge Est aussi charmant qu’il est sage, Et dont ces trois Divinités Prônant les hautes qualités, À son honneur cent choses disent Et ses Vertus immortalisent. […] Mademoiselle de Nemours, Qui, dans la fleur de ses beaux jours, Est un amas de belles choses, Et, surtout, de lys et de roses. […] Castelnau, beauté singulière, Douce fleur, rose printannière, Dont le Père, Homme martial, En mourant fut fait Maréchal.

8. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre II. Des Danses des Anciens dans les Fêtes publiques »

Au retour du printemps, dans toute l’Attique, à Sparte, dans l’Arcadie, les jeunes garçons et les jeunes filles une couronne de chêne et de roses sur la tête, le sein paré de fleurs nouvelles, et vêtus à la légère35 couraient dans les bois en formant des Danses pastorales. […] Ces grands arbres au haut desquels on attache des Écussons entourés de guirlandes de fleurs, et que dans plusieurs villes de France on plante le premier jour de Mai, au-devant des maisons des Gens en Place, sont un reste de cette ancienne Fête.

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