Philis et Daphnis unis à jamais, sont les premiers à orner de festons et de guirlandes l’autel des Graces ; ils y déposent leurs couronnes ; ils se rejoignent ensuite aux Bergers et se livrent à des danses, qui caractérisent l’expression naïve d’une joie pure.
Alors un fameux Pantomime du tems de Néron, qui avoit le corps souple & les gestes excellens, pria Démétrius de ne le point condamner sans l’avoir vu jouer son personnage ; desorte qu’ayant fait cesser les voix & les instrumens dans le spectacle, il représenta devant lui l’adultere de Venus & de Mars, où étoit exprimé le Soleil qui les découvroit, Vulcain qui leur dressoit des embuches, les Dieux qui accouroient au spectacle, Venus toute confuse, Mars étonné & suppliant, & le reste de la fable représenté avec tant d’art & d’expression, que le Philosophe s’écria qu’il croyoit voir la chose même, & non pas sa représentation, & que ce Pantomime avoit le corps & les mains parlantes, comme un Comédien qui s’exprime par la voix.
Nombreuses étaient les demandes, nombreux les remplacements, car, à la moindre faute, la coupable se voyait cassée aux patins et cette expression figurée s’appliqua bientôt aux jeunes personnes qui commettaient une autre erreur.
Ni la figuration, ni l’expression !