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42. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Preface. » pp. 5-10

C’est pourquoy si i’estois creu, on obserueroit desormais ceste regle, que nul ne pourroit auoir liberté de monstrer soit en public ou en particulier sans le certificat de quelques vns qui seroient choisis à cest effect, deuant lesquels il seroit obligé de rendre des preuues de la iustesse de ses actions, ensemble de sa suffisance, ou si incapable renuoyé a l’escole, procedure qui donneroit sans doubte vne loüable enuie à plusieurs d’employer heureusement leur temps, & à d’autres de corriger les deffauts où leur aueuglement (causé de trop de licence) les a entretenus iusques icy.

43. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

» En s’élevant ainsi contre les danses, Vossius propose des moyens ecclésiastiques et politiques, qu’il croit qu’on doit employer pour les abolir. […] Ces ministres emploient tout ce traité à montrer par un grand nombre d’autorités des saintes Ecritures et des Pères, et par les plus fortes raisons, que les danses doivent absolument être interdites aux chrétiens ; et ils le finissent en répondant à plusieurs des raisons qu’on allégue pour les justifier. […] Ces règles sont d’être sobres, modestes, et resserrés en toutes les parties de l’ame, de n’aimer point le monde, mais de le mépriser et de fuir ses voluptés, pour avoir sa conversation aux cieux ; de se réjouir comme ne se réjouissant pas, et ce qui est encore d’une abstinence plus étroite, de veiller, de mortifier ses membres, de crucifier sa chair et ses convoitises, de matter son corps, et le réduire en servitude ; d’aller plutôt à une maison de deuil, qu’à une maison de festin  ; (eccl. c. 7, v. 3,) c’est-à-dire d’aller chercher tout ce qui resserre nos gaîtés par une représentation assidue de la mort ; bref, de s’employer à son salut avec crainte et tremblement.

44. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 16 février 1664 »

Maint Prince, Duc et Pair de France, Qui savent aussi bien la danse, Que le Métier de guerroyer, Lorsque Mars veut les employer, Audit Ballet se signalèrent, Et fort galamment y dansèrent, Étant Gens d’élite et de choix, Mais qui plus, qui moins, toutefois, Enfin, mainte Personne illustre Parut, illec, dans tout son lustre.

45. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

Un ouvrage didactique doit présenter toutes les faces de l’objet qu’il traite ; j’ajouterai encore que les licences sont permises dans le style épistolaire ; qu’on peut effleurer un sujet, le quitter, le reprendre, l’approfondir et le développer ensuite ; enfin j’observerai que quand on écrit sur un art en artiste, on ne peut se dispenser d’employer les mots thecniques qui lui sont propres ; car chaque art à son langage particulier ; si l’on changeoit les mots consacrés par l’habitude et adoptés par l’usage, on deviendroit inintelligible à ceux qui les cultivent et à ceux qui les chérissent. […] C’est l’image de ma mère, c’est le chef d’oeuvre de la beauté ; Vénus enfin, pour triompher des deux Déesses, emploie tous ses charmes, tous ses attraits ; de ce buste, dis-je, qui n’est rien, mais qui devient en pantomime un épisode heureux, résulte une multitude de tableaux et d’expressions différentes qui conduisent de moment en moment à des groupes aussi pittoresques qu’intéressans. […] Il se jette dans les bras des deux Déesses ; mais jalouses l’une de l’autre et ennemies irréconciliables, elles ne veulent point de partage : nouvel embarras, nouveaux tableaux présentés par la Gloire ; nouvelles images tracées par la Déesse des Plaisirs ; elles animent leur suite et elles emploient leurs charmes et leurs atraits pour triompher : toutes ces peintures affectent vivement le jeune Héros ; son coeur indécis flotte entre la Gloire et le Plaisir. […] Le sujet du ballet tient-il plus à la fable qu’à l’histoire ; Apollon, les arts, les muses, la gloire et l’immortalité sont des personnages qu’on emploiera avec succès ; si c’est un Prince qui s’est signalé par des victoires, et que le compositeur puise son sujet dans la fable, Mars tiendra la place du Héros ; il sera couronné par la victoire ; la renommée annoncera son triomphe, la paix rassemblera les arts effrayés par les horreurs de la guerre ; les peuples seront conduits par l’Abondance ; Vénus et les graces orneront les trophées du vainqueur de guirlandes de laurier et de branches d’olivier, l’amour, les jeux et les plaisirs formeront des couronnes et porteront les armes du héros ; la paix ouvrira son temple, la guerre, la discorde et la terreur seront enchainées par la valeur ; tels sont les tableaux que l’allégorie doit présenter ; ils ne pourront plaire s’ils sont outrés.

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