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4. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VI. » pp. 78-109

J’ai suivi dans les Jalousies ou les Fêtes du serrail la dégradation des lumieres que les Peintres observent dans leurs Tableaux ; les couleurs fortes & entieres tenoient la premiere place, & formoient les parties avancées de celui-ci, les couleurs moins vives & moins éclatantes étoient employées ensuite. […] Les couleurs des draperies & des habillements doivent trancher sur la décoration ; je la compare à un beau fonds, s’il n’est tranquille, s’il n’est harmonieux, si les couleurs en sont trop vives & trop brillantes, il détruira le charme du Tableau. […] Dans les décorations d’un beau simple & peu varié de couleurs, les habits riches & éclatants peuvent être admis, ainsi que tous ceux qui seront coupés par des couleurs vives & entieres. […] Je crois que j’aurai à peu près rempli l’objet que je me suis proposé dans cette Lettre, en vous faisant faire encore une observation sur l’entente des couleurs. […] Les habitants des Enfers, tels qu’on les représente au Théatre, sont vêtus de toutes les couleurs qui composent les flammes ; tantôt le fond de leur habit est noir, tantôt il est ponceau, ou couleur de feu ; ils empruntent enfin toutes les teintes qui sont employées dans la décoration.

5. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VI, lumière et danse » pp. 60-71

Telle fut ma première visite à Notre-Dame et la fâcheuse aventure que m’y valut mon amour de la couleur et de la lumière. […] *** La couleur est de la lumière décomposée. […] Chacun de ces effets est désigné sous le nom de couleur. […] Aussi ne faut-il pas s’étonner que le sens de la couleur soit le dernier dont on s’occupe chez l’être humain. […] Lumière, couleur, mouvement et musique.

6. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre I. Caractère que doit avoir la Danse Théâtrale »

La Musique rend ses traits, par l’arrangement successif des sons ; la Peinture, par le mélange adroit des couleurs ; la Poésie, par le feu varié du discours ; la Danse, par une suite cadencée de gestes. […] La Musique qui n’exprimerait pas ; la peinture qui ne serait qu’un vain assemblage de couleurs ; la Poésie qui n’offrirait qu’un arrangement mécanique de mots ; la Danse de laquelle il ne résulterait aucune image, ne pourraient être regardées, que comme des productions bizarres, sans art, sans vie, et de mauvais goût.

7. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VII. Sur le même sujet. » pp. 40-55

Les premiers tableaux qu’il fit à Paris, étoient d’une composition riche, d’une belle ordonnance, d’un dessin pur et d’une couleur aussi fraîche que vigoureuse. […] On ne peut donc attribuer cette différence qui règne dans le mélange et l’emploi des couleurs qu’à la conformation de l’œil. […] Lorsque les prés et les arbres étaloient l’éclat des plus beaux verds, il ne les voyoit que couleur de rose. […] elles deviennent bientôt la pâture des insectes ; elles perdent tout à la fois leurs contours et leurs couleurs : elles se fanent et disparoissent. […] Les hommes peuvent se comparer à ces insectes, qui prennent la couleur de la plante à la quelle ils s’attachent.

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