Si l’on en excépte Borée dans le ballet ingénieux des Fleurs, je ne connois à l’opéra que des Vents aussi fatigants qu’incommodes. […] Vous connoissez la quantité immense des caractères que présente le théatre Anglais ; il les jouoit tous avec la même supériorité ; il avoit, pour ainsi dire, un visage différent pour chaque rôle ; il savoit distribuer à propos et suivant que les caractères l’exigeoient, quelques coups de pinceau sur les endroits où la physionomie doit se groupper, et faire tableau : l’âge, la situation, le caractère, l’emploi et le rang du personnage qu’il devoit représenter, déterminoient ses couleurs et ses pinceaux.
Ces feuilletons décèlent à un certain degré son don extraordinaire de conteur désinvolte, d’improvisateur sans pareils ; je ne lui connais point de rival pour savoir conter d’une manière claire, imagée et tangible, avec une exactitude relevée par l’ironie, ce qui se passe sur les planches, pour savoir transposer en mots évocateurs la vision totale du spectacle.
Je commence à mieux connoître Ce mortel qui sembloit être Ce qu’il vouloit imiter, Admirable Pantomime, Que la surprise unanime Au rang des Dieux fit monter.
. — Si vous croyez cela, vous ne connaissez guère le cœur des jeunes filles ; son amant est là alerte et dispos : au risque de faire tomber la rosée des fleurs, elle va danser un peu ; cela est bien juste, elle n’a pas dansé depuis hier.