La Gravette de Mayolas, lettre du 21 juin 1665 Le ROI, dont la magnificence Égale la haute puissance, Désirant agréablement Donner un divertissement À la REINE, que son coeur aime Aussi tendrement que lui-même, Choisissant le plus bel endroit, Dit qu’à Versailles on irait. […] Pendant ces divertissements, Si doux, si gais et si galants, On ouït de l’aimable HILAIRE La voix mélancolique et claire, Qui flattait l’oreille et le cœur Du plus délicat Auditeur ; Les instruments et la musique, Dont le Maître scientifique53 Compose des airs ravissants, Répondait à ses doux accents, De VIGARANI les Machines, Paraissaient des pièces divines, Et cet excellent Ingénieur Eut de la gloire et du bonheur D’avoir suivi, par son adresse, Avec tant de délicatesse, Les ordres et le beau dessein De notre puissant SOUVERAIN.
Robinet, lettre du 22 octobre 1667 Nos vaillants PALADINS de FLANDRES, Ces Friands de guerriers Esclandres, En attendant le gai printemps, Commencent de passer le temps À baller en l’honneur des Muses, Qui ne sont plus Filles camuses Depuis que notre grand Vainqueur A pris leurs Intérêts à cœur. Ce qu’on danse sont huit Entrées, Qui sont les plus considérées Du Ballet de l’Hiver dernier, Ainsi que je l’appris hier ; C’est à savoir, celle des BASQUES, Dont, comme eux, les Pas sont fantasques, Des BERGERS et des BOHÉMIENS, La plupart étranges Chrétiens, Des DÉMONS, Gens fort laids et haves, Des PAYSANS et des ESCLAVES, Des MAURES et des ESPAGNOLS, De nos Progrès pires que Fols, Et qui, dedans leur Décadence, N’ont guère le cœur à la Danse.
La crainte s’empare du cœur de Clytemnestre ; une sueur froide imprime sur ses traits une pâleur mortelle ; elle ne peut se déterminer à lire ce fatal billet. […] Un instant après son cœur dément ce qu’elle vient d’avouer ; elle se reproche sa barbarie, elle est effrayée de l’énormité d’nn tel crime. […] Mais ce Prince ne voyant point l’objet le plus cher à son cœur, cherche Oreste dans tout ce qui l’environne et le demande avec l’empressement de l’amour paternel. […] Dans ce moment, un bruit soudain frappe ses oreilles, et porte à son cœur déchiré un nouvel effroi ; il fuit et se dérobe à l’aide des colonnes. […] Electre tout en larmes lui montre le poignard teint du sang d’Agamemnon, et lui dit que c’est le fer dont le cruel Egisthe s’est servi pour percer le cœur de leur père.
Le même trait dont son cœur est atteint va blesser celui de la jeune Princesse. […] Le vainqueur vole des bras de la gloire dans ceux de Statira ; il lui annonce sa nouvelle victoire, et lui offre son cœur et son trône. […] A la vue de la fille chérie de leur ancien maître, les Perses oubliant un moment leurs malheurs, font retentir les airs de leurs cris d’allégresse, mais ces cris portent au cœur de Roxane la rage et le désespoir.