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2. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 11 août : Fête à Versailles — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 17 août 1669 »

Robinet, lettre du 17 août 1669 Dimanche, notre dit GRAND SIRE, À qui, certe, l’on voit tout rire Par un sort des plus accomplis Que n’eût jamais ROI des LYS, Alla dans son charmant Versailles, Où la Cour rit et fit gogailles. On s’y promena dans le Parc, Où l’Amour vint jouer de l’Arc Parmi nos charmantes Chrétiennes, Avec qui ce Dieu fait des siennes. […] Au sortir de ce Lieu charmant, Qui semble d’une enchantement, On passa dans l’Orangerie, Ou la même Galanterie Avait fait, de Feuillages vers, Mieux qu’on ne peut le dire en Vers, Ni par le plus grand préambule, Théâtre, Salle et Vestibule ; Où la Comédie et le Bal, Et même un Cadeau tout royal, Avec des Concerts magnifiques Qu’on prit pour Concerts Angéliques, Extasièrent les cinq Sens De ces illustres Assistants.

3. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 26 janvier : Ballet de la Naissance de Vénus — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 31 janvier 1665 »

Loret, lettre du 31 janvier 1665 Un Ballet, beau par excellence, Où règne la magnificence, Tout pompeux et tout éclatant, Mais que je n’ai pas vu, pourtant, Se danse trois fois la semaine, Non chez le Roi, ni chez la Reine, Mais dans ce noble et charmant lieu, Digne séjour d’un demi-Dieu, Jadis, construit par un Grand Homme, Et que Palais Royal on nomme. Au rapport de ceux qui l’ont vu, Ce Ballet Royal est pourvu De toutes les choses galantes, De toutes les choses charmantes, De tous les nobles agréments, Bref, de tous les assortiments Qu’un Ballet de cette importance, Qu’un Ballet de la Cour de France, Et parfaitement éclairé, Doit avoir pour être admiré. […] Du Plessis, charmante Comtesse, Qui dans la fleur de sa jeunesse, Outre sa grâce et son bel air, À l’Esprit pénétrant et clair. […] Outre ces seize Nobles Dames, Aucunes Filles, d’autres Femmes, L’aimable et charmante Sully, Au teint jeune, frais et poli ; Et Sévigny, dont le visage Charmerait le coeur du plus sage, Sont aussi de ce beau Ballet, Et dansent chacune son Rôlet. Mais, comme il faut cesser d’écrire, Je ne saurais plus vous rien dire De ce charmant Ballet susdit, N’ayant encor eu le crédit D’avoir de place, ni d’entrée Dans cette Royale Contrée : Mais si j’y puis aller Mardi, Ou le lendemain Mercredi, Je promets, à toute aventure, D’en recommencer la peinture, Car je ne suis pas satisfait De ce qu’aujourd’hui j’en ai fait : Ainsi, que je cesse de vivre, Si j’en ai rien vu que par Livre : J’ai fait des Vers jusqu’à très bien, Et si je n’ai rien quasi dit rien 39.

4. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 2 décembre : Le Ballet des Muses — La Muse Dauphine à Monseigneur le Dauphin d’Adrien Perdou Subligny — Subligny, seconde semaine, lettre du 17 février 1667 »

Subligny, seconde semaine, lettre du 17 février 1667 Mon style passe le galant, Ma bouche vous semblera grasse, Mais, mon charmant Époux, il faut que ce temps passe, Tout est de Carême prenant. […] Comme elle allait en masque un de ces derniers jours, Des gens que vous voyez toujours À son sujet prirent querelle ; La cause fut qu’en parlant d’elle, L’un d’eux accordait bien qu’elle avait l’air charmant, Qu’elle était belle assurément, Mais, ajoutait-il, pas tant belle.

5. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Charmant voyage d’un bel esprit oisif et rêveur, qui s’inquiète fort peu de savoir ce que va dire la Revue d’Édimbourg ! […] par quel sentier invisible a-t-elle disparu, l’image charmante ? […] Était-elle, en effet, assez charmante et gracieuse et naïve ? […] Heureuse et coquette, et quelque peu épouvantée de son triomphe, la Sylphide s’abandonne à ses poses les plus charmantes. […] C’est un défi charmant ; ce sont des câlineries impossibles à raconter.

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