10. de condiure les bras, lisez, de conduire les bras. […] 16. le bras droit s’ouvre, lisez, le bras gauche s’ouvre.
Discours sur les Bras & sur l’utilité de les sçavoir conduire avec grace. Rien n’est plus avantageux à ceux qui ont de l’inclination pour la danse, & de la disposition pour l’executer, que de s’attacher à bien conduire leurs bras : c’est pourquoi ils doivent lire avec beaucoup d’attention les regles que je vais leur prescrire, d’autant qu’ils comprendront plus facilement les leçons de leurs Maîtres & avanceront davantage. […] Pour moi, je dirai seulement que je regarde les bras qui accompagnent bien le corps en dansant comme la bordure fait à un Tableau : car si elle n’est faite de façon qu’elle puisse convenir au Tableau, quelque beau qu’il soit, il n’est pas si parent : ainsi quelque bien qu’un Danseur fasse les pas, s’il n’a point les bras doux & gracieux, sa danse ne paroîtra pas animée, & par consequent fera le même effet que le Tableau hors de sa bordure : quelque-uns m’allegueront que c’est un don particulier, je l’avoüe ; mais néanmoins j’espere que je ne laisserai pas de donner des moyens pour les acquerir par une ample & distincte démonstration que j’en ferai dans cette Partie, & qui ne doit pas moins contribuer à l’avancement de la jeunesse, qu’au soulagement des Maîtres ce qui est tout ce que je me suis proposé dans mon Livre.
Tout doit peindre, tout doit parler chez le danseur ; chaque geste, chaque attitude, chaque port de bras doit avoir une expression différente. […] La seule action du bras droit que l’on porte en avant pour décrire un quart de cercle, pendant que le bras gauche qui étoit dans cette position rétrograde par la même route pour s’étendre de nouveau, et former l’opposition avec la jambe, n’est pas suffisante pour exprimer des passions : tant qu’on ne variera pas davantage les mouvemens des bras, ils n’auront jamais la force d’emouvoir ni d’affecter. […] Instruits des principes fondamentaux de notre art, suivons les mouvemens de nôtre ame ; elle ne peut nous trahir lorsqu’elle sent vivement ; et si dans ces instants elle entraîne le bras à tel ou tel geste, il est toujours aussi juste que correctement dessiné, et son effet est sûr. […] Que les maîtres de ballets se persuadent que j’entends par gestes les mouvemens expressifs des bras, soutenus par les caractères frappans et variés de la physionomie. […] L’applaudissement part ; les bras et les doigts méritent des éloges ; et on accorde à l’homme-machine et sans tête, ce que l’on refusera constamment de donner à un violon Français qui réunira au brillant de la main, l’expression, l’esprit, le génie et les graces de son art.
Hercule, qui partage la situation malheureuse d’Admète, lui jure de seconder sa vengeance ; il lui offre le secours de son bras et de ses compagnons. […] Alceste indignée lève le bras pour le frapper ; Lycomède la désarme et ordonne qu’on la charge de fers. […] Hercule de son bras nerveux brise et enfonce la porte de la ville. […] Ils arrivent ; elle les presse contre son sein, elle les arrose des larmes que la tendresse maternelle fait couler, se jette à genoux, élève les bras vers le ciel, et l’implore en faveur de ses fils ; elle les embrasse pour la dernière fois, et ordonne qu’on les éloigne ; puis elle vole à son mari : s’appercevant que les signes de la mort se tracent sur ses traits, elle se frappe et tombe dans les bras de ses femmes. Hercule et Ismène, qui paroîssent, n’ont pu arrêter le bras d’Alceste.