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32. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Ô bonheur ! […] C’est la sorcière qui jette les mauvais sorts, c’est elle qui ouvre la porte aux mauvais rêves, c’est elle qui dérange toujours quelque chose au bonheur des gens heureux ; quand elle passe, la fleur s’affaisse sur sa tige, l’oiseau arrête son chant commencé ; la jeune fille pâlit, le jeune homme le plus hardi veut en vain cacher sa pâleur ; la jeune mère, d’un geste convulsif, presse son enfant sur son cœur : elle est l’ennemie acharnée de la beauté, de la jeunesse. […] Ô bonheur !

33. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre V. » pp. 37-55

Le bonheur est éphémère ; les guerres qui survinrent après l’illustre Pontificat de Leon X. dissipèrent pour la troisième fois les brillantes productions du génie ; les arts prirent de nouveau la fuite, Rome fut saccagée, Florence fut asservie, et la guerre dévasta ces riantes et délicieuses contrées, qui offroient aux voyageurs les tableaux variés de la belle nature, et les chefs-d’oeuvre des beaux arts. […] Aussi jaloux de la gloire de son maitre que de la félicité du peuple, ce sage Ministre n’ignoroit pas combien il est important à l’éclat d’un empire et au bonheur de ses sujets, de caresser les arts, de protéger les lettres, d’encourager les sciences, de soutenir le commerce, d’aiguilloner l’industrie, et d’honorer l’agriculture. […] Si l’on ajoute à tant de grandes choses l’augmentation considérable de la Bibliothèque Royale, le voyage de Tournefort au Levant, pour enrichir le jardin des plantes prèsqu’abandonné, et aujoud’hui le plus riche de l’univers, enfin le rétablissement de l’Ecole de Droit fermée alors depuis un siècle, on ne pourra se dispenser de regarder Colbert avec cette admiration qu’inspirent la vertu, les talens et le génie ; il fit tout pour la gloire du Roi, le bonheur du peuple, et l’illustration des sciences et des arts.

34. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

Messieurs les journalistes, faites ma gloire, je ferai votre bonheur. […] … Derrière elle, ainsi qu’un rayon du soleil des Espagnes dans le brouillard d’Ecosse, apparaissait la Dolorès Serral que les sœurs Elssler et les danseuses à leur suite allaient copier avec un si rare bonheur. […] On courut à la Morgue : ô bonheur ! […] « Une affection réciproque et sincère, mais troublée et agitée, ne lui donnait pas le bonheur. » Un matin, des voisins entendirent des gémissements étouffés sortir de son appartement. […] Pauline Leroux D’une physionomie intéressante et distinguée, le visage pâle, l’air fatigué et un peu souffrant, mademoiselle Pauline Leroux, — qui débuta d’une façon brillante dans la Caravane, reprit ensuite avec succès le rôle de madame Montessu dans la Somnambule et finit par créer le Diable amoureux avec assez de bonheur, — avait, malheureusement, moins de santé que de talent.

35. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre IX. Circonstances qui contribuent à rendre les Danses plus dangereuses et plus criminelles. » pp. 102-114

Une des intentions que l’Eglise a eues en instituant les fêtes en l’honneur des saints, a été qu’en nous réjouissant avec eux de ce que de cette terre pleine de misères ils sont passés dans le lieu du repos éternel, nous soyons en même temps excités, par le souvenir de leurs exemples, à prendre, pour arriver au bonheur dont ils jouissent, la route qu’ils ont prise. Or, dit saint Augustin, (ser. 316, p. 1.) les saints n’ont pas mérité le bonheur du ciel en dansant, mais en priant ; en tombant dans les excès de vin, mais en jeûnant ; en querellant, mais en souffrant patiemment les torts et les outrages qui leur ont été faits : Lætamur quia de terrâ laboris ad regionem quietis martyres transierunt ; sed hoc non saltando, sed orando ; non potando, sed jejunando ; non rixando, sed tolerando meruerunt.

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