Sa figure s’immobilisa comme pétrifiée et seuls les yeux gardaient une vie intense.
J’ai aimé son profil aigu, sa cambrure naturelle, la sobriété des moyens employés, la prestigieuse vie rythmique qui anime l’alerte babillage de ses castagnettes et le jeu serré de ses talons.
La seconde que l’on nomme danse en action est, si j’ose m’exprimer ainsi, l’âme de la première ; elle lui donne la vie et l’expression, et en séduisant l’oeil elle captive le coeur, et l’entraine aux plus vives émotions ; voila, ce qui constitue l’art.
A cette vue Renaud se dégage des bras des deux chevaliers pour voler aux genoux de sa maîtresse ; il s’y précipite, il prend ses mains ; il les arrose de ses larmes et fait de vains efforts pour la rappeller à la vie.
Il est tems de mettre un terme à ces affreuses calamités ; il est tems d’arrêter l’effusion du sang, et de cesser d’envoyer à la mort, ceux qui assurent notre subsistance et notre vie, ceux qui, font fleurir et prospérer l’agriculture, première richesse de la France, source intarissable du bonheur, de la sécurité et de la grandeur de la nation.
Lully a joui pendant la vie de Quinault, de toute la gloire des opéras qu’ils avaient faits en société. […] Il n’y a pas un homme en Italie qui ait écouté de suite une seule fois en sa vie tout l’opéra italien.
C’est cependant une fille du Midi, une enfant de Cadix, Fanny Cérito, qui, transplantée à Londres, vient de donner le charme et la vie au personnage d’Ondine. […] Sous la forme de Giannina, et reposant dans sa couche, elle voit la reine des Ondines s’approcher du lit où elle est étendue, pleurer sur elle, la supplier de reprendre ses droits à la vie magique, et de répudier le fatal amour qui l’enchaîne aux conditions de la décadence humaine et de l’humaine douleur.
Ce qui fait le charme de ce petit drame, c’est que la fiction est habilement mêlée à la vérité ; l’idéal tient de très près à la vie réelle ; le héros appartient également à la fille de la terre et à la fille des nuages. […] L’amour que j’ai pour toi n’est pas une affection de la terre, et tu ne sais pas combien il y a d’amour hors de la vie, et combien cet amour est calme et pur !
Oreste, qui ne voit point Pylade, frémit sur son sort ; Iphigénie tremble pour les jours de son frère, Eumène pour ceux de son père, Isménie pour ceux de son époux, qui lui même frissonne sur le danger qui menace sa vie. […] Aucun ne veut céder l’honneur de perdre la vie, pour sauver celle de son ami ; tous deux se pressent et se sollicitent à prendre la fuite, et tous deux restent pour recevoir la mort.
C’est la plus affreuse liaison qu’on puisse avoir dans la vie.
On leur avait répondu que ma pauvre mère était toujours entre la vie et la mort.
Sentant que je ne pouvais rien sur elle, je retournai au salon, et fis le plus grand effort de ma vie pour me tirer de cette situation délicate.
On forme un ballet, composé des différens états de la vie, & qui présente le tableau du Monde.
Mais, par un malheureux effet de l’habitude, ou de l’ignorance, il est peu de ballets raisonnés ; on danse pour danser ; on s’imagine que le tout consiste dans l’action des jambes, dans les sauts élevés, et qu’on a rempli l’idée, que les gens de goût se forment d’un ballet, lorsqu’on le charge d’exécutans qui n’éxecutent rien ; qui se mêlent, qui se heurtent, qui n’offrent que des tableaux froids et confus, dessinés sans goût, groupés sans grace, privés de toute harmonie, et de cette expression, fille du sentiment, qui seule peut embellir l’art, en lui donnant la vie.
Bourgelat, Ecuyer du Roi, chef de l’académie de Lyon, aussi cher aux étrangers qu’à sa nation, ne s’est pas borné à exercer des chevaux une grande partie de sa vie ; il en a soigneusement recherché la nature ; il en a reconnu jusqu’aux fibres les plus déliées.
Mais lorsque l’action pantomime se réunit à tous ces mouvemens machinaux, la danse acquiert un caractère de vie, qui la rend intéressante ; elle parle, elle exprime, elle peint les passions et mérite alors d’étre rangée dans la classe des arts imitateurs.
Mais par un malheureux effet de l’habitude ou de l’ignorance, il est peu de Ballets raisonnés ; on danse pour danser ; on s’imagine que le tout consiste dans l’action des jambes, dans les sauts élevés, & qu’on a rempli l’idée que les gens de goût se forment d’un Ballet, lorsqu’on le charge d’exécutants qui n’exécutent rien, qui se mêlent, qui se heurtent, qui n’offrent que des Tableaux froids & confus, dessinés sans goût, grouppés sans grace, privés de toute harmonie, & de cette expression, fille du sentiment, qui seule peut embellir l’Art, en lui donnant la vie.
Monsieur Bourgelat, Ecuyer du Roi, chef de l’Académie de Lyon, bien plus cher encore aux étrangers qu’à sa nation, ne s’est pas borné à exercer des chevaux, une grande partie de sa vie ; il en a soigneusement recherché la nature ; il en a reconnu jusques aux fibres les plus déliées.
Ces funestes évenemens mettent la fortune des citoyens en danger ; anéantissent les chefs d’œuvres des beaux arts, et exposent la vie de ceux qui les cultivent à des malheurs sans cesse renaissans. […] La vie des acteurs est perpétuellement en danger et menacée de cent morts différentes, celle des ouvriers occupés dans les dessus et les dessous du théâtre également exposée ; tel est le tableau fidèle du désordre, de la confusion et de la crainte qui règnent sur ce théâtre. […] J’ouvre encore un nouveau champ à la poésie en la délivrant des entraves qui restreignoient l’imagination et qui opposoient des barrières au génie ; la musique vocale et instrumentale ne sera plus gênée dans son exécution ; ses différents effets ne seront plus étouffés par un bruit sourd, confus et dissonnant ; les nuances et le clair-obscur qui donnent l’ame et la vie à cet art divin, et sans le quel il n’existe point d’effets, seront vivement senties ; elles prêteront une triple valeur à ses accords.
Un immense attendrissement l’envahit et, dans un élan de gratitude envers le ciel qui la rendait à la vie, qui lui rendait Paris, elle alla se prosterner devant l’autel de l’église voisine, Notre-Dame-de-Lorette. […] Un de ces fortunés mortels aurait été le comte de Lavalette, s’il fallait en croire cette mauvaise langue d’Horace de Viel-Castel qui dit de ce personnage : « C’est un homme adroit, rusé, un vrai Figaro diplomatique… Lavalette, pour arriver à un poste diplomatique important, a mené la vie de joueur, a vécu avec toutes les danseuses les plus célèbres, entre autres Fanny Elssler… Il est marquis comme mon portier et Lavalette du coin de la rue118. » Charles de Boigne parle en termes voilés d’un amant que Fanny aurait eu dans les ambassades119. […] « J’ai déjà vu au théâtre mainte soirée animée, écrivait Heinrich Adami le 7 août dans l’Allgemeine Theaterzeitung, mais jamais de ma vie je n’ai été témoin d’une effervescence aussi générale, aussi démesurée qu’à la dernière représentation, et surtout après qu’on eut fait trisser la cachucha… Il faut y avoir été pour s’en faire une idée. » Vienne, en 1837, malgré son rang de capitale d’empire, avait encore des mœurs de ville de province. […] Elle réalisait un de ses rêves d’artiste, lorsque, par les danses du Diable boiteux, elle incarnait devant lui l’Espagne qu’il brûlait d’aller voir, l’Espagne pittoresque, ivre de lumière, frémissante de vie et de joie. […] Mieux que de l’imprudence, c’était de l’enfantillage ; et malheureusement il est telle circonstance comme tel âge dans la vie (Mlle Elssler a pu s’en convaincre par elle-même), où, même à une jolie femme, il n’est pas permis d’être enfant. » Lorsque Fanny fut rentrée à Paris, dans la seconde quinzaine d’août, la campagne menée contre elle continua.
Quelles délices lorsque Maury exécutait le pas des Sabots dans la Korrigane, ses variations dans le Cid, lorsque Subra jouait, mimait, dansait le personnage de Coppélia, ébauchant d’abord des pas raides, timides de poupée, puis peu à peu entrant à pleines voiles dans la vie et l’art le plus raffiné, le plus enveloppant ! […] Si bien que, pendant ces quarante années, l’Opéra a la vie, la splendeur et le mouvement d’où naissent les beaux dividendes, avec cette fascination qui, à certaines époques, ramène les hommes distingués dans un endroit où ils trouvent de quoi alimenter leur esprit, leur cœur, leur sociabilité, et même leurs défauts.
Quelle jeune Allemande ne serait pas éprise d’un gaillard bien découplé, qui ne manque jamais la mesure, à qui la tête ne tourne pas, et qui a les mains aussi blanches que s’il n’avait rien fait de sa vie ? […] Ce n’est pas la vie qu’on regrette à quinze ans ; c’est le bal, c’est l’amour ; et le moyen de ne pas sortir de sa tombe, si votre amoureux passe auprès, et de ne pas l’inviter pour la prochaine contredanse.
Vénus et les Graces touchées de leurs peines, engagent l’Amour à leur être propice : ce Dieu voltige autour d’eux, et d’un souffle léger il les ranime et les rappelle à la vie : On les voit lever insensiblement des bras mourans, et invoquer le fils de Vénus, qui, par ses attitudes et ses regards, leur donne, pour ainsi dire, une nouvelle existence. […] Elle tire son poignard, elle veut s’arracher la vie ; mais ses compagnes arrêtent son bras et se hatent de la détourner de ce dessein barbare.
Vénus & les Graces touchées de leurs peines engagent l’Amour à leur être propice ; ce Dieu voltige autour d’eux & d’un souffle léger, il les ranime & les rappelle à la vie ; on les voit lever insensiblement des bras mourants, & invoquer le fils de Vénus qui par ses attitudes & ses regards, leur donne, pour ainsi-dire, une nouvelle existence. […] Elle tire son poignard, elle veut s’arracher la vie, mais ses compagnes arrêtent son bras & se hâtent de la détourner de ce dessein barbare.
Platon, le divin Platon mérita leur blâme, pour avoir refusé de danser à un Bal que donnait un Roi de Syracuse ; et le sévère Caton, qui avait négligé de s’instruire, dans les premiers ans de sa vie, d’un art qui était devenu chez les Romains un objet sérieux, crut devoir se livrer à cinquante-neuf ans, comme le bon M.
Tout ce qui se fait sur le Théâtre doit être plein de vie.
La musique, quoiqu’encore au berceau commençoit à s’exprimer avec noblesse ; cependant la danse étoit sans vie, sans caractère et sans action.
Alexandre par des peintures vivantes, veut augmenter l’enthousiasme de l’Artiste, il ordonne à Campaspe de marcher et de déployer ses Graces, elle se pose dans les attitudes les plus variées et les plus pittoresques : chaque mouvement exprime un sentiment ; elle réunit les graces à la volupté ; les traits de sa figure et le feu de ses regards prêtent l’ame et la vie aux positions de son corps, toutes ces peintures délicieuses enchantent Apelles, et portent à son cœur le trouble et l’émotion.
Le tableau de sa situation se retrace à son imagination avec les couleurs les plus affreuses ; elle est déshonorée ; elle a perdu son amant : la vie lui devient un fardeau insupportable.
Je revoyais l’entrée des artistes, étroite comme un tuyau d’égout ; la loge qu’emplissait à moitié le monumental fauteuil en cuir vert de la mère Monge, et, à côté de ce fauteuil, le poète sur lequel mijotait le café au lait ou la soupe aux choux dont plus d’une de ces demoiselles n’était point fâchée d’accepter une assiettée ou une tasre… Puis, poussant la porte du tambour qui commandait tous les escaliers des coulisses, se répandant dans ces escaliers, — trottinant, pépiant, fredonnant, riant, décachetant des billets doux, respirant des paquets de fleurs, grignotant des sucreries ou des pommes, — toute l’envolée de ces charmantes créatures, les amours et le plaisir du Paris de ce temps-là, qui étaient la lumière, le mouvement, la vie, l’allégresse de la pauvre vieille bâtisse, et qui ont disparu avec elle dans un tourbillon de flammes, de fumée et de cendres !
Enfin, un machiniste se dévoua, risqua sa vie sur une solive, se laissa glisser au bout d’une corde, et parvint à les décrocher. […] L’idée de paraître à l’Opéra et de changer leur genre de vie germanique contre les habitudes parisiennes effrayait légèrement les fillettes, — Thérèse surtout, — l’ainée, — qui s’était érigée en petite maman… Pour les décider et leur donner un échantillon de la société, de la galanterie et des magnificences françaises, M. […] Il fallait, dit M. de Boigne, entendre la jeune femme raconter quelle vie de galères elle menait en compagnie du maître qu’elle avait accepté moins par tendresse que par calcul.
Mais quoi qu’en dise cet Auteur, que je n’approuve point parce qu’il attaque les Cérémonies de notre Religion, nous voyons peu de nations qui n’ayent leurs marottes pour se délasser l’esprit des travaux de la vie, dans les tems de réjouissances.
Si le dessin est le corps inanimé de la peinture, les couleurs, employées avec art, en sont, l’ame et la vie.
Il commande à deux Officiers d’ouvrir les rideaux, et à la lueur de leurs torches, Danaüs apperçoit l’horrible tableau du massacre des enfans d’Egyptus ; plusieurs d’entre eux ont passé des bras du sommeil dans ceux de la mort ; quelques-uns de ces infortunés luttent encore contre la parque qui tranche avec peine le fil de leurs jours ; d’autres enfin se traînent avec peine vers les portes de ce monument de barbarie, pour se conserver les restes d’une vie, que leurs cruelles épouses s’efforcent de leur arracher.
La Musique, quoiqu’encore au berceau, commençoit à s’exprimer avec noblesse ; cependant la Danse étoit sans vie, sans caractere & sans action.
Il y a un Dieu au-dedans de nous-mêmes, dit Ovide parlant des Poëtes, lequel nous échauffe en nous agitant ; & Suidas dit que le fameux Sculpteur Phidias, & Zeuxis le Peintre incomparable, tous deux transportez par un antousiasme, ont donné la vie à leurs ouvrages. […] Les bas-reliefs des colonnes Trajane & Antonine sont des Livres muets, où l’on ne trouve pas à la vérité les noms des choses, mais les choses mêmes qui servoient dans le commerce de la vie, du tems au moins des Empereurs dont les colonnes portent le nom. […] Si par le mot de raisonnement on entend l’action de l’entendement qui infere une chose par la connoissance d’une autre, il se trouve également dans la Poésie & dans la Peinture, quand l’occasion s’en présente ; le plus sûr moyen de rendre cette vérité sensible, est de la démontrer dans des ouvrages qui soient sous nos yeux, & ausquels il soit aisé d’avoir recours : les tableaux de la Gallerie du Luxembourg, qui représentent la vie de Marie de Médicis, en seront autant de preuves ; je me servirai de celui où est peinte la naissance de Louis XIII. parce qu’il est le plus connu.
C’était une oraison funèbre muette, qui retraçait aux yeux du public toute la vie du citoyen qui n’était plus. […] Plutarque, dans la Vie de Thésée.
Chacun sait que la vie d’une princesse royale oxclut toute liberté, toute possibilité de rompre avec les conventions pour faire quelque chose d’extraordinaire ou de remarquable.
Loin de rire de ce que je vous dis, ce qui vous paroîtra ridicule, c’est là mauvaise coutume que je combats ; et vous ne pourrez vous empêcher de reconnoître que ce qui se fait maintenant est une conduite d’enfans sans raison, ou même de gens ivres ; et que celle que je m’efforce de vous persuader est une conduite pleine de modestie et de sagesse, et qui vous feroit commencer à mener dès ce monde une vie toute céleste.