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148. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XII. Ceux qui ont quelque autorité doivent, autant qu’ils le peuvent, s’opposer aux Danses, et empêcher d’y aller ceux et celles qui dépendent d’eux. » pp. 132-147

Tenez notre place dans vos maisons. […] Mais il suffit pour cela d’apprendre à de jeunes personnes à ne point s’abandonner à une molle nonchalance qui gâte et corrompt toute l’attitude du corps, à se tenir droites, à marcher d’un pas uni et ferme, à entrer décemment dans une chambre ou dans une compagnie, à se présenter de bonne grâce, à faire une révérence à propos ; en un mot, à garder toutes les bienséances qui font partie de la science du monde, et auxquelles on ne peut pas manquer sans se rendre méprisable.

149. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Apologie de la danse. » pp. 11-24

Qu’vn plus opiniastre que moy s’essaye de les persuader, ie ne perdray pas ainsi & mon temps & ma peine, ny ne m’amuseray encores à redire ce qu’Atheneus, Celius, Scaliger, Lucian, Iulius Polux, & tant d’autres ont assez amplement escript, qui tous demeurent d’accord que la danse outre qu’elle est grandement necessaire à la conseruation de la santé, n’est pas moins agreable aux vieux, que conuenable aux ieunes, & bien seante à quiconque se voudra tenir au dedans de la modestie. […] Quand à ceux qui n’ont l’esprit qu’au bout des pieds, ils ne peuuent pas auoir les considerations releuees iusques où ie les voudrois, pour leur faire trouuer quelque goust en ces aduis, ils sont trop ahurtez à la bonne opinion qu’ils ont d’eux mesmes, qu’ils s’y tiennent donc tant qu’il leur plaira, & qu’ils exercent à souhait leur iugement terre à terre, ie ne leur enuieray iamais la gloire qu’ils en rapporteront, il suffit que i’aye rendu ce tesmoignage du ressentiment qu’vne consideration publique me donne de ce qu’ils sont tels, & du contentement que i’aurois pour la mesme raison qu’ils fussent dignes d’vne recommandation veritable.

150. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Quatrième lettre. Flaminien d’Autremont à Melchior de Sainte-Fauste. » pp. 83-91

Il a cru que l’amour est d’autant plus grand et plus beau qu’il est une révélation soudaine dont il ne faut pas laisser seulement pressentir les délices ; et pour que cette révélation ne me fût pas faite dans des hasards indignes, il me tint sous le joug d’une piété austère qui imputait à crime toute pensée dont la femme est l’objet. […] C’était ce malheureux imbécile de Maximilien qui tenait les rênes.

151. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Cinquième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes, à Lyon. » pp. 92-100

Dans cette saison il ne tient pas. […] il n’y a pas d’âge qui tienne, quand on est inquiet !

152. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 6 novembre. Classicisme et exotisme. Une étoile parnassienne : Mlle Schwarz. — Djemil. — Un maître français. — Reprise de « Roméo ». »

Cependant je tiens à saluer la rentrée de Mlle Camille Bos, étoile aux qualités éclatantes, mais artiste incomplète, et aussi à rendre hommage à ce vaillant M. 

153. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « II. Vocation. » pp. 14-23

Pour atteindre à ce paradis de gelée de groseille, l’enfant avait tendu le jarret outre mesure et se tenait en équilibre sur le bout de ses pieds mignons dont les orteils nerveux, aigus, inébranlables, ressemblaient aux deux lames d’acier d’un compas audacieusement piquées dans le plancher.

154. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Celui-ci par une suite de l’habitude qu’il prend de se tenir de travers & d’avancer une épaule, se déplace une omoplate. […] Le Danseur par la même raison doit se servir de tous les doigts de ses pieds, comme d’autant de branches dont l’écartement sur le sol augmentant l’espace de son appui affermit & maintient son corps dans l’équilibre juste & convenable ; s’il néglige de les étendre, s’il ne mord en quelque façon la planche pour se cramponner & se tenir ferme, il s’ensuivra une foule d’accidents. […] Leur Danse est séduisante, parcequ’elle tient tout de la nature : leurs mouvements ne respirent que la joie & le plaisir, & la précision avec laquelle ils exécutent, donne un agrément particulier à leurs attitudes, à leurs pas & à leurs gestes.

155. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VIII. » pp. 129-194

Je dirai simplement que la Danse dans ce Spectacle devroit être placée dans un jour plus avantageux ; j’avancerai même que l’Opéra est son élément, que c’est là que l’Art devroit prendre de nouvelles forces, & paroître avec le plus d’avantage ; mais par un malheur qui naît de l’entêtement des Poëtes ou de leur maladresse, la Danse à ce Spectacle ne tient à rien & ne dit rien ; elle est dans mille circonstances si peu analogue au sujet, & si indépendante du Drame, que l’on pourroit la supprimer sans affoiblir l’intérêt, sans interrompre la marche des Scenes, & sans en refroidir l’action. […] La Danse avertit en quelque façon le Machiniste de se tenir prêt au changement de décorations ; vous savez en effet que le divertissement terminé, les lieux changent. […] Que veulent dire d’ailleurs cette quantité d’entrées seules, qui ne tiennent & ne ressemblent à rien ? […] Non, sans doute, car le monologue tient à l’action, il marche de concert avec la Scene, il peint, il retrace, il instruit.

156. (1921) Salvatore Viganò pp. 167-190

Jusque-là, il s’est contenté de concilier de son mieux et parfois fort heureusement l’action pantomime chère aux Italiens et la chorégraphie française telle qu’il la tient de Dauberval. […] Elle se tient appuyée à l’autel, absorbée dans sa rêverie. […] Il était très généreux et tenait table ouverte. […] La musique tenait une grande place dans les préoccupations de Viganò.

157. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre sixième. Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat » pp. 71-78

Ils sont nerveux, vifs et brillants dans les choses qui tiennent plus de la force que de l’adresse ; nerveux et légers, attendu la direction de leurs faisceaux musculeux, et vu la consistance et la résistance de leurs ligaments articulaires ; vifs parce qu’ils croisent plus du bas que du haut, et qu’ayant, par cette raison, peu de chemin à faire pour battre les temps, ils les passent avec plus de vitesse ; brillants parce que le jour perce entre les parties qui se croisent et se décroisent.

158. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

J’ajoute encore qu’il est impossible à la danse de dialoguer tranquillement ; que tout ce qui tient au raisonnement froid ne peut être exprimé par elle ; qu’il faut dans un ballet beaucoup de spectacle et d’action pour suppléer à la parole, beaucoup de passions et de sentimens ; et qu’il faut que ces sentimens et ces passions soient vivement exprimés, pour produire de grands effets, c’est toujours en grand que la pantomime doit peindre ; elle doit employer les couleurs les plus fortes et les traits les plus hardis, parce que toutes les demi-teintes ne répandent qu’un vague obscur et indécis sur le caractère de telle ou telle passion, et sur l’action de la pantomime qui, dans ce cas, est toujours froide et indéterminée ; les passions ont d’ailleurs tant d’analogie entre elles qne le plus grand nombre se ressembleroient, si l’on négligeoit de les caractériser par des traits particuliers qui empêchent les spectateurs de les prendre l’une pour l’autre. […] Une marche triste et lugubre annonce l’arrivée de la pompe funèbre ; des Gardes portent des flambeaux ; la Reine, les Princesses et leur suite sont couvertes de crêpes noirs, et tiennent dans leurs mains des branches de cyprès ; Egisthe a ses armes et son bouclier couverts de crêpe, ainsi que les Officiers et les troupes qui l’accompagnent. […] Des soldats tiennent des carreaux de deuil qu’ils placent autour du tombeau.

159. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

On est quelquefois si charmé d’entendre parler les Héros de vos Tragédies, ils disent souvent des vérités si sublimes, & tiennent des discours si mâles ; votre style est si beau, si harmonieux, qu’on oublie le plaisir d’aller voir des gens qui se font entendre sans parler, qui découvrent par leurs gestes les passions qui les agitent. […] Les Pantomimes tiennent souvent lieu à Londres des petites Pièces qu’il est d’usage de jouer après les Drames en cinq actes ; & c’est sur le Théâtre où se sont immortalisés les Shakespear, les Dryden, les Congrève, qu’on les représente : preuve que les Pantomimes vont remplacer en Angleterre les Poèmes récités, avant que les Français aient eu le courage de se distinguer entiérement par une aussi heureuse innovation.

160. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre VII » pp. 90-105

. — Je tiens peut-être des bailleurs de fonds, pensait-il.

161. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les artistes de l’opéra »

(Spectacle.) pour prendre la place, ou pour tenir la place, terme d’opéra.

162. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre II. Des Fêtes de la Cour de France, depuis 1560 jusqu’en l’année 1610 »

Il en coûta peu de soins à sa mère, pour le distraire du Gouvernement que son imbécillité le mettait hors d’état de lui disputer ; mais le caractère de Charles IX prince fougueux qui joignait à quelque esprit un penchant naturel pour les beaux Arts, tint dans un mouvement continuel l’adresse, les ressources, la politique de la Reine.

163. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IV, comment je vins a paris » pp. 40-

A Berlin, mon impresario de New-York me tenait en son pouvoir et je devais paraître où bon lui semblait.

164. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

Pour finir, j’entendais danser, éclairée par-dessous, la lumière arrivant à travers un carreau sur lequel je me tenais, et ceci devait être le clou de mes danses.

165. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVIII, comment j’ai découvert hanako » pp. 204-

Mais, pour ces Nippons, les femmes ne comptaient pas et tous les grands rôles étaient tenus par des hommes.

166. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Renaud et Armide. Ballet héroïque » pp. 99-108

Cette magicienne tient un miroir qui lui a été présenté par l’Amour ; elle y admire les traits réfléchis de Renaud ; le jeune guerrier y cherche à son tour ceux de son amante ; leurs yeux s’y rencontrent ; ils y lisent mutuellement les signes de leur bonheur.

167. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

Les femmes irritées paroissent à la tête des bacchantes : elles sont armées de Thyrses, plusieurs d’entre elles tiennent des instrumens consacrés au culte de Bacchus.

168. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Préface. » pp. -

C’est pour ainsi dire, leurs leçons qu’ils ont souvent donné en ma presence, que je trace ici sur le papier : Ainsi sans examiner, si j’ai tenu le premier rang dans ma profession, les regles que je donne peuvent justifier le titre de mon Ouvrage.

169. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

, tout le monde se tenait debout et découvert. […] Ce fut dans cette salle que le parterre fut assis : jusque-là, il s’était tenu debout. […] Paul et Albert, Bigottini, Legallois, les Noblet, y tenaient le sceptre ; un jeu de mots contemporain de cette époque analyse bien sa position : L’Opéra, disait-on, ne marche que sur les jambes de ses danseurs. […] Depuis 1831, Robert-le-Diable, Gustave, la Tentation 6, la Sylphide, la Révolte au Sérail, Don Juan et la Tempête, adroitement combinés avec les meilleurs ouvrages de l’ancien répertoire, ont tenu jusqu’à la fin le spectacle rempli. […] La liberté, le plaisir et surtout l’intérêt y tiennent le sceptre de la morale publique.

170. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Celles des Juifs émanaient toutes de la loi de Moïse ; et les réjouissances ou solennités des Romains, tenaient également à la religion et à la politique. […] Au signal qui fut donné, les chaloupes de remorque levèrent les rames, soutenant seulement de la chaloupe de devant, pour tenir les autres en ligne. […] Cazalet ayant l’honneur de tenir la droite, elle se mit dans sa chaise pour se rendre à l’hôtel qui lui était préparé. […] Le premier président du parlement et l’intendant donnèrent l’exemple ; ils tinrent soir et matin des tables aussi délicatement que magnifiquement servies. […] offrent aux peuples dans les occasions solennelles : ils m’ont paru dans ce cas tenir et devoir être soumis à des lois générales, qui furent toujours la règle de tous les Arts.

171. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

Nourrit et Mlle Falcon, qui tenaient l’un le rôle de Raoul de Nangis, l’autre celui de Valentine, furent acclamés. […] Le rôle principal, celui de Florinde, était tenu par Fanny Elssler. […] Chacun voulait voir ce qu’elle était devenue dans le ciel où elle se tenait cachée si longtemps. […] Par suite de cette peur que l’on a souvent en province de paraître accepter aveuglément les réputations faites à Paris, ils se tinrent sur la réserve les premiers soirs.

172. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre II. la dernière passion du chevalier frédéric de gentz  » pp. 37-96

C’est lui qui tenait la plume au Congrès de Vienne. […] Il voulut du moins qu’il y eût à Berlin quelqu’un qui parlât de lui à sa bien-aimée, chez qui elle fût sûre de trouver un peu de sa propre tendresse, et qui enfin le tînt lui-même au courant de ce qui advenait à l’absente. […] Je la considère comme un don du ciel, comme une fleur du printemps qui pousse pour moi au milieu des champs de glace et des tombes. » Malgré la peine qu’il éprouve, comme il disait à la comtesse Fuchs, à se replacer avec Fanny dans la même situation qu’auparavant, il a toujours pour elle les attentions accoutumées et lui tient le même langage plein de tendresse, qui devient seulement un peu plus grave. […] Le prince de Metternich raconta ses derniers instants à Prokesch-Osten dans une lettre du 15 juin où il rapporta des propos tenus par leur ami, six semaines avant sa mort, au comte Münch. […] Lorsqu’à son arrivée à Paris les journaux célébrèrent en elle la fée qui avait charmé la captivité du prisonnier de Schœnbrunn, le Dr Véron, directeur de l’Opéra, voulut savoir à quoi s’en tenir.

173. (1936) Philosophie de la danse

Il est beaucoup plus simple de construire un univers que d’expliquer comment un homme tient sur ses pieds. […] On songe à la toupie qui se tient sur sa pointe et qui réagit si vivement au moindre choc.

174. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Avant-propos » pp. 5-17

On pourrait aussi citer à certains maîtres de ballets, qui par leurs ouvrages prouvent combien la lecture de Noverre leur est étrangère, ces mots de Dauberval : « Je conçois que la multiplicité des décorations et des effets mécaniques peut éblouir la multitude ; mais j’ose dédaigner ce moyen, quand il ne tient pas essentiellement au sujet ; c’est la pantomime et la danse que je traite ; je veux laisser tout l’honneur du succès à ces deux arts ; il ne me suffit pas de plaire aux yeux, je veux intéresser le cœur. » 3.

175. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VII, un voyage en russie. — un contrat rompu » pp. 72-81

On me fit en Russie un long procès pour n’avoir pas tenu mon engagement et avant qu’il fût terminé je perdis, en manquant d’autres offres que je ne pouvais pas accepter sans mes lampes et mes costumes retenus en gage, tout près de deux cent cinquante mille francs.

176. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Avant-propos. » pp. -

L’amertume et le dégoût dans ce qui tient aux révolutions, de quelque genre qu’elles soient, sont pour les personnes d’un âge fait : Ce n’est jamais que les générations suivantes qui jouissent de ce qu’elles peuvent avoir d’utile ou d’agréable.

177. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre III. » pp. 17-24

Il est aisé de concevoir, d’après mes idées, que le ballet pantomime doit toujours être action, et que les figurans ne doivent prendre la place de l’acteur qui quitte la scène, que pour la remplir à leur tour, non pas simplement par des figures symétriques et des pas compassés, mais par une expression vive et animée, qui tienne le spectateur toujours attentif au sujet que les acteurs précédens ont exposé.

178. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE III. » pp. 30-46

Il est aisé de concevoir d’après mes idées, que le Ballet Pantomime doit toujours être en action, & que les Figurants ne doivent prendre la place de l’Acteur qui quitte la Scene, que pour la remplir à leur tour, non pas simplement par des figures symmétriques & des pas compassés, mais par une expression vive & animée, qui tienne le Spectateur toujours attentif au sujet que les Acteurs précédents lui ont exposé.

179. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

L’Artiste félicita le jeune sculpteur d’avoir su rendre le vol aérien de la sylphide, l’élan de sa jambe longue et fine, la légèreté de ce corps dont deux ailes étaient l’attribut nécessaire et ce sourire qui tenait de l’ange et de l’enfant. […] Le théâtre An der Wien tint un gros succès avec une parodie de la cachucha exécutée par l’excellent acteur comique Scholz, « le Falstaff viennois, le gigantesque tonneau de Heidelberg », comme l’appelait l’Allgemeine Theaterzeitung. […] Il dit à présent : « Mlle Fanny Elssler tient dans ses blanches mains le sceptre d’or de la beauté ; elle n’a qu’à paraître pour produire dans la salle un frémissement passionné plus flatteur que tous les applaudissements du monde ; car il s’adresse à la femme et non pas à l’actrice, et l’on est toujours plus fier de la beauté qui vous vient de Dieu que du talent qui vient de vous-même. […] » Les taglionistes, bien entendu, tinrent un langage tout différent. […] Le duel se poursuivit à distance par l’étude simultanée, à Paris et à Saint-Pétersbourg, d’un même ballet où chacune des deux danseuses devait tenir le rôle principal, la Gitana, comme on l’appelait en Russie, la Gypsi, comme on disait rue Le Peletier.

180. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre V. De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. » pp. 112-145

Le bal de cérémonie a ses régles & ses préceptes, que nous tenons des Anciens par la tradition, ce qu’ils en ont écrit n’étant pas venu jusqu’à nous. […] Philostrate nous aprend encore dans son troisiéme Tableau, & Cartari dans son Traité des Images des Dieux, que les Anciens ont regardé Comus, comme la Divinité du bal & des festins, & l’ont représenté dans un Salon superbement illuminé, avec un visage riant, la tête couverte d’un chapeau de fleurs, tenant de la main gauche un flambeau allumé, qu’il laisse pancher nonchalamment pour brûler plus vîte, & paroissant comme enyvré de plaisirs, appuyé sur un épieu qu’il tient de la main droite : on voit encore dans ce Salon, dont le parquet est parsemé de fleurs, une partie des conviez qui festinent autour d’une longue table proprement garnie, d’autres qui dansent un branle, & quantité de spectateurs rangez sous la Tribune, sur laquelle il y a une symphonie nombreuse ; desorte qu’il est aisé de comprendre par ce grand appareil, que les Anciens ont voulu nous faire entendre que les bals & les festins sont des dépenses qui se doivent faire avec autant de profusion que de sumptuosité ; & que ces sortes de divertissemens sont de l’appanage des grands Seigneurs, pour s’attirer la bienveillance des peuples, ou pour faire remarquer leur grandeur & leurs magnificences.

181. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre III. Témoignages des SS. Pères et Docteurs de l’Eglise contre les Danses. » pp. 23-43

Cor. c. 3, 113,) de porter la loi de Dieu écrite dans leur cœur, nous ne pussions pas amollir et briser le même cœur de ceux qui tiennent encore aux abus dont nous nous plaignons, et qu’ils persistassent à vouloir pratiquer tous les ans dans les solennités des Saints, ce que le peuple juif n’a fait qu’une seule fois, et dans une occasion d’idolâtrie ?  […] Saint Charles a présidé aux conciles de Milan tenus de son temps ; ainsi on trouve ses sentimens sur les danses dans les réglemens de ces conciles.

182. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Comment voulez-vous que ces charmants petits pieds, plus inquiets, plus frémissants que des ailes d’oiseau, puissent se tenir tranquilles et ne pas essayer de se démailloter des plis droits du linceul, pour aller au clair de lune, dans la clairière où le lapin se frotte la moustache de la patte, ou le daim lève, en humant l’air, son museau noir et lustré, tourner en rond dans le cercle magique tracé par les esprits de la nuit ! […] C’est là, en effet, que se tient le bal magique.

183. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre second. Étude des jambes » pp. 40-51

Manière de se tenir en s’exerçant, fig. 5, planc. 

184. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre premier. Justes idées sur les Danses contre lesquelles on écrit. » pp. 2-10

Dina, en sortant et se livrant à la curiosité, ne paroit point avoir eu en vue aucun crime, et elle ne s’attendoit pas à être ainsi enlevée par violence ; tout ce qu’on peut lui reprocher, c’est d’avoir voulu voir et être vue ; au lieu que la sûreté des jeunes personnes de l’autre sexe consiste à se tenir le plus renfermées et le plus cachées qu’il leur est possible.

185. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VI. Objection : Il faut se récréer quelquefois. » pp. 179-187

Nul récit, nulle musique, nul chant, (j’ajoute nulle danse) ne tient devant ce plaisir.

186. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VII. » pp. 56-64

Dégagé des préjugés de mon état et de tout enthousiasme, je considère ce spectacle compliqué comme celui de la variété et de la magnificence, ou comme la réunion intime des arts aimables ; ils y tiennent tous un rang égal ; ils ont dans les programmes les mêmes prétentions ; je ne conçois pas néanmoins comment la danse peut donner un titre à ces divertissemens puisqu’elle n’y est point en action, qu’elle n’y dit rien, et qu’elle n’a nulle transcendance sur les autres arts, qui concourent unanimement et de concert aux charmes à l’élégance et au merveilleux de ces représentations.

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