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107. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Préface. » pp. -

Ce Prince qui avoit reçû des mains de la Nature une figure noble & majestueuse, avoit aimé dès son enfance tous les exercices du corps, & avoit ajoûté aux dons naturels toutes les graces qui peuvent s’acquerir.

108. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Paralele. DE. LA PEINTURE. ET DE. LA POESIE. » pp. 213-269

Le tableau de Zeuxis où il avoit peint un garçon qui portoit des raisins, & qui ne fit point de peur aux oiseaux, puisqu’ils vinrent becqueter ses fruits, est une marque que la Peinture de ces tems-là avoit accoutumé de tromper les yeux en tous les objets qu’elle représentoit : cette figure ne fut en effet censurée par Zeuxis même, que parce qu’elle n’avoit pas assez trompé, Voilà à peu près les rapports naturels que la Peinture & la Poésie ont ensemble, & qui ont de tout tems, comme dit Horace, permis également aux Peintres & aux Poëtes de tout oser. […] La déclamation, dont Quintilien traite fort exactement, sans laquelle, dit-il, l’imitation est imparfaite, & qui est l’ame de l’éloquence, dépend du peu de principes, & presque entierement des talens naturels ; la versification consiste dans la mesure harmonieuse, dans le tours du vers, & dans la rime : quoique ces choses demandent de la réfléxion, de la lecture, & de la pratique, elles s’apprennent néanmoins assez facilement par gens qui y ont de l’inclination. […] Fernand Cortez dans la Conquête du Méxique, ne connut l’Histoire ancienne de leurs Rois & de leurs Coutumes que par des tableaux faits avec des plumes ajustées si au naturel, qu’ils surpassoient la beauté de la peinture ordinaire : ils ont tant de patience pour ces sortes d’ouvrages, qu’un homme passera tout un jour à tourner une plume pour la mettre dans son jour. […] A quoi je répons que le secours naturel des Arts justifie qu’ils ne peuvent se passer l’un de l’autre : la Peinture n’emprunte pas plus de la Poésie, que la Poésie emprunte de la Peinture.

109. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des manières de civilités. » pp. 138-159

Le cavalier, pour saluer, portera la main au chapeau, levant le bras à côté de lui selon la manière que nous avons démontrée pour porter les bras ; puis se découvrant, il descendra le chapeau de côté et jusqu’en bas, l’entrée de la forme tournée vers son côté ; il s’inclinera en pliant de l’estomac, soutenant la ceinture avancée, la tête à sa position naturelle, pour porter ses regards vers les personnes qu’il saluera, le corps étant plié : dans cette position, les épaules pencheront en avant, les bras descendront naturellement en ligne perpendiculaire, les soutenant sans roideur et dans la forme que nous avons indiquée ; puis le corps se relevant, les bras reprendront naturellement leur place. […] L’on marchera selon que nous l’avons démontré, modérant le pas, le corps dans une bonne contenance ; si c’est un cavalier, qu’il laisse tomber les bras ; il les soutiendra dans le mouvement naturel de la marche, lequel oppose toujours le bras à la jambe du même côté ; il ne balancera point les épaules en marchant ; cela est d’un mauvais genre.

110. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Iphigenie en Tauride. Ballet tragique » pp. 235-256

Pylade, qui arrive avec les siens et qui poignarde Thoas, au moment que le Tyran lève le bras pour frapper Oreste, fait renaître le calme et la joie ; et par une transition subite et naturelle, on se livre aux expressions délicieuses de l’amitié et de la reconnoissance. […] La destruction du temple est une suite bien naturelle du courroux de Diane, qui ne veut laisser aucun vestige d’un lieu, où l’on déshonoroit son culte en arrosant ses autels du sang précieux des humains.

111. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre III » pp. 27-43

Moi, c’est naturel, c’est presque de naissance.

112. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre III. Objections tirées des Docteurs de l’Eglise. » pp. 167-174

Quand donc, en considérant les danses spéculativement et dans une généralité métaphysique, on trouveroit par le raisonnement, qu’il peut y avoir quelques danses innocentes, il n’en est pas moins vrai que par une suite de la corruption naturelle à tous les hommes, elles sont presque toujours une occasion de tentation et de chute pour plusieurs, et surtout pour les jeunes personnes de l’un et de l’autre sexe qui s’y trouvent.

113. (1910) Dialogue sur la danse pp. 7-17

Moi Parce que la vie même de l’art est soumise à une influence naturelle et constante, que l’on peut haïr, que l’on peut condamner, mais qui est évidente comme le jour et la nuit, et qu’on appelle la Mode.

114. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Avant-propos. » pp. -

  A la représentation d’une pièce écrite, la sensibilité de chaque spectateur en reçoit une force et une intensité proportionnée à sa plus ou moins grande disposition à être émû ; de sorte que depuis le spectateur le moins sensible jusqu’à celui que l’est le plus, il se trouve une foule de nuances dont chacune est propre à chacun des spectateurs, il doit arriver de là une chose qui me paroit toute naturelle : c’est que l’expression du dialogue de l’auteur doit se trouver au dessus ou au dessous de la mesure de sensibilité du plus grand nombre des spectateurs.

115. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre III. » pp. 17-24

Les tableaux exigent une action, des détails, un certain nombre de personnages, dont les caractères, les attitudes et les gestes doivent être aussi vrais et aussi naturels qu’expressifs.

116. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre V. » pp. 32-39

Ne croyez pas que les maladies de ces animaux ayent été l’unique but de ses études anatomiques ; il a forcé, pour ainsi dire, la nature à lui avouer ce qu’elle avoit constamment refusé de révéler jusqu’à lui ; la connoissance intime de la succession harmonique des membres du cheval dans toutes ses allures, et dans tous les Airs, ainsi que la découverte de la source, du principe, et des moyens de tous les mouvemens dont l’animal est susceptible, l’ont conduit à une méthode unique, simple, facile, qui tend à ne jamais rien exiger du cheval que dans des temps justes, naturels et possibles ; temps qui sont les seuls où l’exécution n’est point pénible à l’animal, et où il ne sauroit se soustraire à l’obéissance.

117. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE III. » pp. 30-46

Les Tableaux exigent une action, des détails, un certain nombre de Personnages, dont les caracteres, les attitudes & les gestes doivent être aussi vrais & aussi naturels qu’expressifs.

118. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE V. » pp. 61-77

Ne croyez pas que les maladies de ces animaux aient été l’unique but de ses études anatomiques ; il a forcé, pour ainsi dire, la nature à lui avouer ce qu’elle avoit constamment refusé de révéler jusques à lui ; la connoissance intime de la succession harmonique des membres du cheval dans toutes ses allures & dans tous les airs, ainsi que la découverte de la source, du principe & des moyens de tous les mouvements dont l’animal est susceptible, l’ont conduit à une méthode unique, simple, facile, qui tend à ne jamais rien exiger du cheval, que dans des temps justes, naturels & possibles ; temps qui sont les seuls où l’exécution n’est point pénible à l’animal, & où il ne sauroit se soustraire à l’obéissance.

119. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre V. Témoignages des Évêques dans leurs Instructions pastorales, des Catéchismes, et des Théologiens contre les Danses. » pp. 51-71

Il est naturel de joindre à ces instructions pastorales, ce qui est dit de la danse dans plusieurs catéchismes donnés par les évêques à leurs diocèse. […] Après quoi ce cardinal ajoute : « Rougissez ; un païen a pensé plus sainement que vous, et un païen vous condamnera au jour du jugement : la seule lumière naturelle a mis ce païen en état d’enseigner que la danse ne convient qu’à des personnes ivres ou insensées ; et vous qui êtes un enfant de Dieu, et qui êtes éclairé de la lumière céleste de l’Evangile ; vous chez qui on ne devroit pas seulement nommer de telles inepties, vous avez la folie de vous livrer aux danses, même dans les jours les plus sacrés et les plus solennels. » Le même Bellarmin, dans son dix-neuvième sermon, qui est sur le dimanche de la quinquagésime, s’élève en ces termes contre ceux qui donnent ou reçoivent des leçons pour apprendre, non à marcher décemment, mais à danser : « Faut-il donc acheter à prix d’argent l’art de périr pour l’éternité ?

120. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIV. » pp. 197-215

Une musique au contraire expressive, harmonieuse et variée, telle que celle sur la quelle j’ai travaillé1 depuis quelque temps, me suggère mille idées et mille traits ; elle me transporte, elle m’élève, elle m’enflamme ; et je dois aux différentes impressions qu’elle m’a fait éprouver, et qui ont passé jusque dans mon âme, l’accord, l’ensemble, le saillant, le neuf, le feu, et cette multitude de caractères frappans et singuliers que des juges impartiaux ont crû pouvoir remarquer dans mes ballets ; effets naturels de la musique sur la danse, et de la danse sur la musique lorsque les deux artistes se concilient et lorsque les deux arts se marient, se réunissent, et se prêtent mutuellement des charmes pour séduire et pour plaire. […] Alors les Bergers abandonnent Galathée pour la rappeller à eux ; ils affectent dans un pas de quatre de la dédaigner et de paroitre fortement épris de l’autre bergère, la capricieuse humiliée se livre au chagrin et à la douleur ; mais par une suite naturelle de sa légèreté et de son humeur, elle passe subitement de cet excès de tristesse à la joye la plus vive et la plus immoderée.

121. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIV. » pp. 396-434

Une Musique au contraire expressive, harmonieuse & variée, telle que celle sur laquelle j’ai travaillé9 depuis quelque temps me suggere mille idées & mille traits ; elle me transporte, elle m’éleve, elle m’enflamme, & je dois aux différentes impressions qu’elle m’a fait éprouver & qui ont passé jusques dans mon ame ; l’accord, l’ensemble, le saillant, le neuf, le feu & cette multitude de caracteres frappants & singuliers que des Juges impartiaux ont cru pouvoir remarquer dans mes Ballets ; effets naturels de la Musique sur la Danse, & de la Danse sur la Musique, lorsque les deux Artistes se concilient, & lorsque leurs Arts se marient, se réunissent & se prêtent mutuellement des charmes pour séduire & pour plaire. […] La capricieuse humiliée se livre au chagrin & à la douleur, mais par une suite naturelle de sa légéreté & de son humeur, elle passe subitement de cet excès de tristesse à la joie la plus vive & la plus immodérée.

122. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VI. Objection : Il faut se récréer quelquefois. » pp. 179-187

Gens simples et naturels par leur institution primitive, ils n’avoient jamais connu ces inventions de la Grèce… Le peuple innocent et simple trouvoit un assez agréable divertissement dans sa famille, parmi ses enfans : c’est où il venoit se délasser, à l’exemple de ses patriarches, après avoir cultivé ses terres ou ramené ses troupeaux, et après les autres soins domestiques qui ont succédé à ces travaux ; et il n’avoit pas besoin de tant de dépenses, ni de si grands efforts pour se relâcher. » L’endroit de saint Jean Chrysostôme que M. 

123. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Méthode ou Principes élémentaires sur L’art de la danse pour la ville. » pp. 11-92

I l en est de la danse comme de tous les autres arts : sans être doué d’aucune disposition naturelle, on y réussit encore par un travail opiniâtre. […] Aujourd’hui ce n’est donc plus par un secours artificiel, mais uniquement par des exercices naturels, que l’on provoque chez l’élève les dispositions, et qu’on lui fait contracter l’habitude de les faire valoir avec succès dans l’exécution de la danse. […] Ce genre de mouvement, qui n’est pas celui de la joie, est une règle imposée par l’art aux mouvemens naturels, pour les adoucir et leur donner plus de souplesse et de fermeté par la manière de plier et de tendre ; il assure le maintien et facilite l’exécution de la danse dans ses développemens, par l’aplomb et le tems qu’il lui donne. […] La valse étant basée sur de fausses positions, comme nous l’avons dit à l’article des positions, nous en donnons ici un exemple pour démontrer l’emploi de ces fausses positions, qui servent de base pour l’exécution des pas en tournant, mais qui reviennent toujours après aux positions naturelles dont elles dérivent. […] Pour exécuter un des deux pas de valse, placez vos pieds à la troisième position, le droit devant ; avancez le pied droit naturellement sans le mettre en dehors pour le poser à la quatrième position devant (premier tems) ; puis avancez de suite le pied gauche en le tournant de la pointe en dedans, pour le poser en cet état en travers à la quatrième position devant l’autre pied, que vous leverez de suite en tournant en même tems le corps pour qu’il se trouve tourné d’un demi-tour quand vous aurez posé le pied à la quatrième devant (second tems) ; et le pied que vous avez levé en posant ce dernier, posez-le alors à la troisième position devant l’autre, en le plaçant en dehors pour reprendre sa position naturelle et faire le troisième tems.

124. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

par une marche toute divine : c’est une simple marche circulaire… Elle commence par le suprême de son art ; elle marche avec naturel sur le sommet qu’elle a atteint. […] Quoi de plus naturel, Socrate, quoi de plus ingénuement mystérieux ? […] SOCRATE Dis-moi donc, sage médecin, qui as approfondi dans tes périples et dans tes études, la science de toutes choses vivantes ; grand connaisseur que tu es des formes et des caprices naturels, toi qui t’es distingué dans le classement des bêtes et des plantes remarquables (les nocives et les bénignes ; les anodines, les efficaces ; les surprenantes, les affreuses, les ridicules ; les douteuses ; celles enfin qui n’existent pas), — dis-moi donc, n’as-tu point ouï parler de ces étranges animaux qui vivent et prospèrent dans la flamme elle-même ?

125. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre I. Des Fêtes dont la Danse a été le fond à la Cour de France, depuis l’année 1610 jusqu’en l’année 1643 »

On démêle quel était son penchant naturel pour le grand, et son peu de justesse dans les choses de pur agrément par le Ballet qu’il donna au Roi dans le Palais Cardinal le 7 Février 1641 : il eut pour titre La Prospérité des Armes de la France.

126. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXII, gab » pp. 250-

Personne n’oserait lui faire la moindre observation et le surmenage lui paraît tout naturel.

127. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIX. » pp. 201-212

Comme il représentait alternalivement tous les caractères, il était naturel de le voir chercher des originaux, et des modèles dans toutes les classes, dans toutes les conditions.

128. (1845) Notice sur Le Diable boiteux pp. 3-31

En effet, Cléofas est méconnaissable sous son nouveau costume ; il le porte même avec tant de grâce et de naturel qu’à sa rentrée dans le bal, don Gil et Bellaspada, le prenant réellement pour une femme, s’acharnent tous deux à sa poursuite et lui proposent de concert un souper fin que le jeune étourdi trouve piquant d’accepter. — Au dessert, les deux amphitryons, curieux de connaître la beauté qu’ils ont fêtée, imitent Cléofas à lever son masque… Jugez de leur stupéfaction et de la rage où ils entrent lorsqu’apparaît la maligne figure de leur rival ! […] Mais Paquita, qui les a vus de loin se provoquer, accourt se jeter entre eux, et les force d’ajourner la partie, au grand désespoir de Florinde, qui ne peut empêcher Cléofas de se rendre auprès de Dorotea. — La danseuse et Paquita, restées ensemble, se racontent mutuellement leur histoire. — Elles sont femmes, c’est bien naturel. — Rapprochées par un commun désir de vengeance, elles oublient leur rivalité, et forment contre la veuve une alliance offensive et défensive, à laquelle Asmodée vient généreusement promettre son appui.

129. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

M. le prévôt des marchands complimenta sa Majesté, laquelle répondit avec sa bonté naturelle ; et sa Majesté s’étant mise en marche pour monter l’escalier, les prévôts des marchands et échevins passèrent avant sa Majesté, laquelle trouva sur le haut de l’escalier les gardes-du-corps en haie et sous les armes. […] Atlas fit ensuite sortir dans le même ordre les autres parties de la terre, ce qui forma une division simple et naturelle du ballet, dont chacun des actes fut terminé par les hommages que toutes ces nations rendirent à la jeune princesse d’Angleterre, et par des présents magnifiques qu’elles lui firent. […] Elle entra dans cette église par la porte royale, dont le parvis était jonché de fleurs naturelles. […] La Reine, après le ballet, passa dans le berceau couvert ; il était embelli par mille guirlandes de fleurs naturelles, qui entrelacées avec une quantité immense de lustres de cristal et de girandoles dorées, formaient des espèces de berceaux aussi riches que galants. […] Elle se rendit ensuite à l’orangerie, qu’on avait ornée pour un bal paré : il commença et dura jusqu’à l’heure du festin, qui fut donné chez mademoiselle de Clermont, avec toute l’élégance qui lui était naturelle.

130. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

Les Parisiens furent séduits par cette danse qui n’avait point l’air d’avoir été apprise, mais qui glissait, flottait, planait, sans effort visible, comme si elle avait été l’accomplissement spontané d’une fonction naturelle. […] Chez cette danseuse que l’on représente comme un modèle de naturel, l’amie de Fanny Elssler découvre une grâce étudiée, des effets cherchés et calculés.

131. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les machines de théâtre » p. 458

L’effet serait de la plus grande beauté, si on y faisait servir la lumière à rendre aux yeux du spectateur les diverses teintes du jour naturel.

132. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VIII, sarah bernhardt. — le rêve et la réalité » pp. 82-97

Bientôt après, elle apparut dans le grand atelier, me prit dans ses bras, et appuya un baiser sur chacune de mes joues : Tout cela fut si simple, si naturel… et si extraordinaire.

133. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VII. Des Spectacles des Danseurs de corde, & de l’Art Gymnastique, & des sauts périlleux. » pp. 161-182

Nous avons vû sur le même Théâtre en 1714 un Pantomime Toscan danser plusieurs Entrées de danses caractérisées ; son visage représentoit au naturel tous les sujets de ses danses, entre autres celle d’un insensé, faisant agir toutes les parties de son corps en cadence, & qui paroissoient aussi disloquées que celles d’un squelete dont les os sont attachez avec du fil d’archal : son Entrée de Paysan avec des sabots, étoit d’une légereté & d’une naïveté sans pareille.

134. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XII. Ceux qui ont quelque autorité doivent, autant qu’ils le peuvent, s’opposer aux Danses, et empêcher d’y aller ceux et celles qui dépendent d’eux. » pp. 132-147

Ils contribuent à régler la démarche, à donner un air aisé et naturel, à inspirer une sorte d’honnêteté et de politesse extérieure, qui n’est pas indifférente dans le commerce de la vie, et à faire éviter les défauts de grossièreté et de rusticité qui sont choquans, et qui marquent peu d’éducation.

135. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Apologie de la danse. » pp. 11-24

I’ay balancé long-temps si ie lairrois eschapper de mes mains ce traicté, pour l’incertitude de la reüssie de ma peine, attendu la qualité du sujet dont ie parle, & la diuersité de tant d’esprits qui choquent ordinairement ce qui n’est pas de leur humeur, dont les vns croyront (peut estre) que ie veux authoriser vn Paradoxe, les autres que i’entreprends d’adiouster des appas & des attraicts au vice, parmy des ames qui y ont desia assez d’inclination naturelle, qu’vne longue habitude leur a fortifiée, & que les occasions ordinaires & les mauuais exemples resueilleroient si elle estoit endormie.

136. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les dames. » pp. 53-69

Et d’autant que les danses les plus vsitees sont les plus nobles & necessaires, & par consequent plus sortables à mon dessein, & que pour s’acquitter dignement d’icelles, les pas & les démarches plus naturelles sont non seulement les plus requises aux Dames, mais sans comparaison les plus propres pour leur acquerir vn port naïf, & vne action bien plus belle, qu’vn meslange confus de diuerses decoupeures & agitation de corps esloigné de toute bien seance, & que les bransles qui sont tous plains de grauité & de modestie, sont aussi plus propres pour leur asseurer la grace & adoucir l’air : ce n’est pas sans raison que ie veux commencer par là.

137. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE X. » pp. 261-289

J’ai dit, Monsieur, que la Danse étoit trop composée & le mouvement symmétrique des bras trop uniforme, pour que les Tableaux pussent avoir de la variété, de l’expression & du naturel ; il faudroit donc si nous voulons rapprocher notre Art de la vérité, donner moins d’attention aux jambes, & plus de soin aux bras ; abandonner les cabrioles pour l’intérêt des gestes ; faire moins de pas difficiles, & jouer davantage de la physionomie ; ne pas mettre tant de force dans l’exécution, mais y mêler plus d’esprit ; s’écarter avec grace des regles étroites de l’Ecole, pour suivre les impressions de la nature & donner à la Danse l’ame & l’action qu’elle doit avoir pour intéresser.

138. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Quatrième lettre. Flaminien d’Autremont à Melchior de Sainte-Fauste. » pp. 83-91

Mais leur affliction ne pouvait se comparer à la mienne et ils éprouvaient le désir bien naturel de voir leur fille revenir promptement à la joie et à la santé.

139. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

. — Inconvénient naturel. — Mademoiselle Chameroy et le curé de Saint-Roch. — Mademoiselle Aubry. — Sa chute. — Mademoiselle Aurélie. — Opuscules du temps. — Fanny Bias. — Caroline Legros. — Madame Elie. — Franc-parler de la présse. — Mesdemoiselles Brocart, Courtin, Saulnier, Marinette, Nanine. — Madame Montessu. — Mademoiselle Legallois. — Lise Noblet. — Le général Claparède. — Pauline Duvernay. — La Tentation. — La Révolte au Sérail. […] Si sa figure et son dos sont artificiels, en revanche son joli bras, et sa jambe, modèle de celle de Vénus, n’empruntent rien à l’art, et brillent de leurs grâces naturelles.

140. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIV. » pp. 134-149

La connoissance de celte anatomie simple purgeroit à l’avenir le théâtre d’une foule d’impotens et d’incurables qui ne doivent leur état défectueux qu’a l’ignorance des maîtres ; car la plupart de ceux qui se mêlent de donner des leçons, loin de pallier les défauts naturels, les agravent encore par un exercice peu raisonné, soit en exigeant des choses impossibles aux quelles les leviers, les muscles et les articulations ne peuvent se prêter, soit en prenant des routes contraires à celles que la nature indique pour remédier à toutes les bizarreries que l’oeil examinateur rencontre dans les conformations.

141. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « X, les étoiles d’aujourd’hui. » pp. 204-

Aux murs, sur les meubles, partout, des couronnes de feuillage d’or, des banderoles de satin de différentes couleurs, estampées de devises louangeuses ; des bibelots-souvenirs, des bouquets fanés, des corbeilles de fleurs artificielles ou naturelles, — trophées d’hier qui attendent les trophées de demain… Il n’y manque que les colombes enrubannées que, dans certains théâtres d’Italie, on a lancées à la danseuse.

142. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Bien que l’art de la Danse ait toujours été reconnu l’un des plus honnêtes et des plus nécessaires à former le corps, et lui donner les premières et les plus naturelles dispositions à toute sorte d’exercices, et entre autres à ceux des armes, et par conséquent l’un des plus avantageux et plus utiles à notre noblesse et autres qui ont l’honneur de nous approcher, non-seulement en temps de guerre dans nos armées, mais même en temps de paix dans les divertissemens de nos ballets ; néanmoins il s’est, pendant les désordres et la confusion des dernières guerres, introduit dans ledit art, comme en tous les autres, un si grand nombre d’abus capables de les porter à leur ruine irréparable, &c. […] Il y a trois sortes de gestes ; 1°. le naturel, 2°. d’imitation, 3°. de convention, que l’abbé Dubos nomme geste d’institution. Le geste naturel indique le présent ; par le geste d’imitation on indique le passé, tel que Tisyphone dans les enfers montrant à Vénus les tourmens qu’a éprouvés Psyché*. […] Il en résultait une expression si naturelle d’images si ressemblantes, un pathétique si touchant, ou une plaisanterie si agréable, que l’on croyait entendre les actions qu’on voyait ; le geste seul suppléait à la douceur de la voix, à l’énergie des discours, au charme de la poésie.

143. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

L’auteur, Louis-Lurine, après avoir montré la danse se mêlant, au delà des Pyrénées, à tous les actes de la vie, même à la vie religieuse, en opposait la fougue et le naturel à la correction raide de la chorégraphie française. […] Avant de se figer en pli professionnel, le sourire était l’expression naturelle du visage de Fanny, une forme spontanée de sa grâce et le reflet de sa bonté.

144. (1841) Physiologie de la lorette pp. -127

Il a reçu avec reconnaissance de la nature ses trente-deux dents, et il les considère comme un étau naturel confectionné pour étreindre un tuyau de pipe ; les vapeurs qui sortent du tabac sont les nuages sur lesquels trône ce roi de la création. […] Il croit que les biftecks poussent naturellement sur les plats, comme la fougère dans les bois, et il ne pense pas qu’il faille une invitation pour se repaître d’un produit naturel. […] Elle dit que, dans la loi naturelle, tel ou tel vêtement n’appartient pas plus à un sexe que tel ou tel autre.

145. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre II. la dernière passion du chevalier frédéric de gentz  » pp. 37-96

« Oui, ma chère amie, écrit-il de Presbourg le 18 octobre 1830, il faut que je vous en fasse l’aveu : toutes les passions qui ont jamais bouillonné dans ma poitrine (et depuis vingt ans, je m’en croyais délivré à tout jamais) n’ont été que jeux d’enfants, comparées à celle que cette jeune fille a fait brûler en moi… Maintenant que vous avez constaté quelques-uns de ses charmes, cela vous semblera naturel et croyable, si je vous dis que Fanny n’aurait eu qu’à faire un signe pour voir à ses pieds dix amants plutôt qu’un, et des plus séduisants, des plus puissants. […] Quand Rahel lui affirme que Fanny l’adore, ne faut-il pas supposer un peu de flatterie, d’ailleurs bien naturelle, de la part de la confidente qui veut faire plaisir à son vieil ami et qui le prend par son faible en chatouillant sa vanité ? […] Au lieu de ne voir en elle, comme auraient fait tant d’autres, qu’un instrument de plaisir ou un objet de luxe, au lieu de lui parler un langage d’écurie et de mauvais lieu, il avait pris à tâche d’orner cette intelligence inculte, de développer ce qu’il y avait dans cet être simple de finesse instinctive et de distinction naturelle.

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