Vest ris le père avoit obtenu de la cour de France la permission de passer trois mois de chaque année à celle du Duc de Wurtemberg ; on trouvoif chez ce Prince ami des arts, des talens et de le magnificence, la danse la plus belle, la plus nombreuse et la mieux exercée : Les rares talens de Vestris quant à la partie mécanique mirent le sceau à la perfection qu’on y remarquoit ; ce beau danseur ne s’étoit point exercé à l’art pantomime, inconnu alors à l’opéra ; étonné de ma manière de faire et de la nouveauté de mon genre, il sentit qu’il avoit en lui les moyens propres à peindre et à exprimer les passions ; je lui fis jouer successivement les rôles de Renaud dans le ballet d’Armide ; d’Admete dans celui d’Alceste ; de Jason dans Médée ; de Danaüs dans les Danaïdes ; de Pluton dans Proserpine ; d’Hercule dans le ballet de ce nom, d’orphée etc. ; il joua ces différens rôles avec une perfection rare, et encouragé par les succuès qu’il avoit obtenu dans ce nouveau genre, il donna à l’opéra mon ballet de Médée et Jason ; cette scène tragique fut reçue avec enthousiasme et ce fut pour la première fois que la danse en action fit répandre des larmes aux spectateurs.
Clotilde avait les cheveux blonds, — la couleur de l’or et du soleil, — la couleur d’Eve avant d’avoir péché… Ses yeux ressemblaient à deux saphirs allumés sous l’arcade de ses sourcils, dont la nuit noire formait un contraste charmant avec la lumière sidérale de sa chevelure… Sa tête se balançait, comme une aigrette, sur un cou long, élégant et fier… Les amateurs de l’époque parlent encore, les paupières humides de larmes, — mais de ces larmes qui attestent le regret d’une sensation artistique perdue, — d’un certain mouvement de reins, indéfinissable et indescriptible, qui imprimait à tout le corps de cette danseuse un frémissement et un ragoût d’une suprême volupté… Quand, enfin, ses bras s’élevaient, — harmonieusement arrondis comme des anses d’amphore… Quand elle se penchait pour commencer une pirouette… Quand cette pose gracieuse découvrait hardiment le dessin du corsage et faisait saillir les trésors de la gorge, les crâneries de la hanche et les ondulations frissonnantes et correctes qui reliaient le buste au ventre et l’épaule à la cuisse… — Alors, me disait, il y a nombre d’années, un ancien commandant des vélites de la garde, rien que pour se laisser… cracher dans la bouche par cette ravissante drôlesse, on aurait baisé le… nez de l’Empereur d’Autriche, du Saint Père, du roi de Prusse, de Blücher et de Wellington !!! […] Elle y mimait– non sans succès –depuis une dizaine d’années, lorsque le Moniteur annonça, un matin, le décès du général marquis de Lauriston. […] Quelques années plus tard, lady H…, qui tenait la tête de la colonie anglaise à Paris, mourut, laissant libre une dame de compagnie renommée pour son excellente tenue et pour la sévérité de ses principes. […] Louise, — la brune, — est restée, pendant des années, la plus forte femme et la meilleure mime du corps de ballet.
La famille de celui-ci mit, pendant des années, des bâtons dans les roues de cette liaison. […] Quelques années plus tard, Mlle P…, qui avait tenu à l’Opéra un emploi secondaire sous le règne des deux sœurs, jalouse des succès transatlantiques de celles-ci, résolut d’aller relancer la gloire en Amérique. […] Il fut convenu qu’on s’épouserait sérieusement, l’année prochaine. […] Il est bien entendu que, depuis plusieurs années, elle était séparée de Perrot.
L’Année galante fit l’ouverture des fêtes et du théâtre ; les Fêtes de l’hymen et de l’amour furent choisies pour en faire la clôture. […] On a détaillé l’année 1747. […] Cette machine formait le nœud du second acte des Fêtes de l’Hymen et de l’Amour, opéra de MM. de Cahusac et Rameau, qui fit la clôture des fêtes de cette année. […] On a vu une partie de ce qu’exécuta le goût ingénieux de M. le duc d’Aumont dans son année précédente. […] L’attente de la nation fut retardée d’une année ; et alors des circonstances qui nous sont inconnues lièrent sans doute les mains zélées des ordonnateurs.
Dans une salle grande comme une commode, sur une scène profonde et machinée comme une boite de bonbons, il est parvenu à faire représenter, d’un bout de l’année à l’autre, des pièces en vingt tableaux, avec vingt changements à vue, cent rôles et deux cents costumes ; et tout cela sans le secours du moindre bâilleur de fonds.
Tite-Live nous apprend qu’on la célebroit la nuit aux flambeaux tous les mois de l’année, & que les hommes & les femmes qui y étoient admis, & qui avoient encore quelques restes de pudeur, y alloient masquez.
Après la Bacchanale que lança il y a déjà quinze ans Fokine, on ne saurait s’accommoder de l’Automne qu’on vient de nous donner et nous nous rebiffons contre le pastiche de Cléopâtre dans les Chansons arabes ; car, depuis des années, cette même Cléopâtre nous poursuit, arrangée et déformée, de music-hall en music-hall.
Depuis quelques années elles ont découvert un stratagème qui, à mon sens, vaut cent fois celui du sucre de pomme.
Chaque première actrice et chaque premier acteur ont leurs doubles, et ceux-ci ont les leurs à leur tour ; en sorte que l’opéra à Paris, quelque accident qui survienne, est représenté constamment pendant toute l’année aux jours marqués.
Quelques années plus tard seulement j’inaugurai à Paris la danse du feu et du lys, et cela une fois encore aux Folies-Bergère.
Quelques années plus tard, en 1900, j’avais installé, on ne l’a peut-être pas oublié, mon théâtre dans la rue de Paris à l’Exposition Universelle.
Depuis huit années je n’ai vu l’opéra que trois fois.
Il fit pendant plusieurs années le plaisir & l’admiration des spectateurs, ses talents furent récompensez par l’honneur qu’il reçut, en donnant le premier la main à LOUIS XV. notre Auguste Monarque, l’amour de ses Peuples & l’esperance de tous les Arts.
Quelle est ici la part à faire aux sentiments intimes de l’homme, je l’ignore ; mais en combattant pour Fanny c’est son propre idéal artistique qu’affirme le chef de l’« école plastique », — quitte à restaurer quelques années plus tard dans sa Giselle le type du « ballet blanc » en faveur d’une troisième ballerine. […] Elle a des cheveux châtains plus près d’être blonds que d’être noirs, des traits assez réguliers, et, autant qu’on peut le distinguer sous le fard, le teint coloré naturellement ; elle est de taille moyenne, svelte, assez bien prise, sa maigreur n’est pas excessive pour une danseuse… » Une année s’est à peine écoulée depuis cet éloge mesure et plein de restrictions et nous voyons le critique créer pour ce nouveau talent une œuvre nouvelle, qui correspond à ses qualités propres comme la Sylphide avait exprimé intégralement la personnalité de Marie Taglioni.
Il me semble, au contraire qu’il y a, une certaine coquetterie à déclarer franchement son nombre d’années.
Ce qui me choqua il y a quelques années dans le ballet de Diane et Endimion que je vis exécuter à Paris, est moins l’exécution mécanique que la mauvaise distribution du plan.
Je trouvai dans l’immense bibliolhèque de Garrick tous les ouvrages anciens qui traitent de cet art ; j’appris à la danse muette ; à articuler ; à exprimer les passions et les affections de l’âme ; mes soins et mes succès la placèrent au rang des arts imitateurs ; mais après cinquante années d’études, de recherches, et de travaux ; je me suis apperçu que je n’avois fait que quelques pas dans la carrière, et que je m’étois arrêté là, où les obstacles me parurent insurmontables.
Ce qui me choqua, il y a quelques années, dans le Ballet de Diane & Endimion que je vis exécuter à Paris, est moins l’exécution méchanique, que la mauvaise distribution du Plan.
L’année 1841 s’acheva par une troisième campagne que Fanny fit à Philadelphie, New-York et Boston. […] Le 5 octobre de la même année les musiciens du théâtre de Boston donnent une sérénade à Fanny après la représentation. […] Ils dirent dans une adresse à Fanny Elssler : « Nous sommes un peuple actif qui se débat sur l’océan de la liberté agité par une tempête perpétuelle, un peuple qui, de ses bras vigoureux et musclés, oppose aux vagues mugissantes la rame robuste et qui poursuit bruyamment sa course rapide, sans songer aux Grâces, sans songer à l’amour. » Huit années avant Fanny Elssler, son illustre compatriote, le poète Lenau, avait parcouru les Etats-Unis et formulé ainsi ses impressions : « Ces Américains sont de puantes âmes d’épiciers. […] Le Courrier de New-York rendait un hommage éclatant « à la conduite de Mlle Elssler, si pleine de retenue, de bon ton, de décence, que le public américain est tombé en admiration devant cette chasteté d’un talent si difficilement chaste de sa nature. » N’était-ce pas aussi un titre à la sympathie d’une population laborieuse que l’effort énorme soutenu par Fanny pendant deux années ?
Depuis le mariage de Monsieur le Duc de Bourgogne, on a vû que les danses nobles & sérieuses se sont abolies d’année en année, comme la Boccanne, les Canaries, le Passepied, la Duchesse, & bien d’autres, qui consistoient à faire voir la bonne grace & le bon air de la danse grave, comme il se pratiquoit du tems de la vieille Cour : à peine a-t-on conservé le Branle, la Courante, & le Menuet ; les jeunes gens de la Cour ayant substitué en la place les contre-danses, dans lesquelles on ne reconnoît plus la gravité ni la noblesse des anciennes : telles sont la Jalousie, le Cotillon, les Manches vertes, les Rats, la Cabarretiere, la Testard, le Remouleur, &c.
Quelques années après un brave Athlète nommé Euthyme, s’étant trouvé à Témesse, dans le tems qu’on alloit faire le sacrifice annuel d’une jeune fille, il entreprit de la délivrer et de combattre l’ombre de Lybas.
Nous comprenons la seule faiblesse qu’ait jamais éprouvée mademoiselle Villeroy : elle a tendrement aimé, pendant plusieurs années, un petit hérisson qui, d’ailleurs, lui témoignait toute la joie qu’il ressentait à se savoir le préféré d’une aussi charmante créature. » De Marconnay Encore une gentlewoman.
Encouragé et enhardi par les réussites qu’eurent mes premiers essais, j’entrepris en l’année 1751 de transporter sur la scène le magnifique sujet du Jugement de Paris.
Mais, par les escaliers et par les corridors, voici que tout un essaim d’ombres charmantes tourbillonne et froufroute autour de nous… Lumineuses et impalpables, elles émergent de la nuit du passé, et s’en viennent, en planant à travers les années, des lieux que l’Opéra a habités depuis deux siècles, — du Jeu de Paume de la Bouteille, rue Mazarine, et du Jeu de Paume du Bel-Air, rue de Vaugirard, des deux salles du Palais-Royal et de l’hôtel de la rue Saint-Nicaise, des Tuileries et de la Porte-Saint-Martin, de la Montansier et de la place Louvois… Et, toutes, elles sollicitent l’aumône d’une plumée d’encre et d’un coup de chapeau, — d’un sourire et d’un souvenir ! […] *** Moins d’une année après cette singulière ambassade et cette solennelle déclaration, — le 15 juin 1731, — il y avait fête galante à l’hôtel de l’Académie.
Marie Stilb Il y a une douzaine d’années, comme l’on mettait Freyschutz en scène, M. […] — Non, me répondit-il gravement : elle ne commencera que l’année prochaine.
Dans les plus grandes Villes d’Italie, on ne voit l’Opéra tout au plus que pendant trois mois de l’année, et on y songe à la musique tous les jours de la Musique tous les jours de la vie.
Ce que je vais écrire, Monsieur, pourra servir de régulateur aux maîtres de ballets qui n’ont fait encore que quelques pas dans la carrière qu’ils se proposent de parcourir ; des réllexions mûries par le temps et éclairées par l’expérience, soixante années de travail, une foule de compositions, peut-être trop considérable, des circonstances heureuses au développement de mes idées, un nombre de sujets capables de les rendre, de grands corps de danse, de vastes théâtres, des dépenses proportionnées à la grandeur des sujets que je transportois sur la scène, des succès soutenus dans le genre que j’ai crée, tout, dis-je, jusqu’à mes fautes, pourra guider les maîtres de ballets, et j’espère que mes observations paroitront justes et utiles à ceux même, qui peuvent le plus aisément s’en passer, ou qui n’en ont pas besoin.
« Après avoir reçû cette année tant de victoires du Ciel, ce n’est pas assez de l’avoir remercié dans les Temples, il faut encore que le ressentiment de nos cœurs éclate par des réjouissances publiques : C’est ainsi que l’on célebre de grandes Fêtes ; une partie du jour s’emploie à louer Dieu, & l’autre aux passe-tems honnêtes. […] L’année suivante, on fit un Balet Poétique pour le mariage de feu Monsieur, avec Madame Henriette d’Angleterre ; & attendu qu’elle avoit passé la mer pour venir en France, le sujet fut la naissance de Venus, par rapport à l’arrivée de cette Princesse.
A partir de cette époque, on ne pourroit refuser vingt ans et plus à Oreste ; mais en rejettant cette idée pour suivre la plus commune, et par conséquent celle qui ne souffre aucune contestation ; Oreste étoit fort jeune lorsqu’Agamemnon fut unanimement choisi pour chef de l’armée des Grecs ; le siège de Troye a duré dix années ; si l’on ajoute le tems qui s’écoula pendant les disputes qui s’élevèrent entre les chefs de l’armée, celui du retard apporté à son départ par les vents contraires, et celui qu’employa Agamemnon, tant pour la joindre, que pour son retour à Mycènes, on se persuadera facilement que tout ce temps réuni à l’âge tendre qu’Oreste pouvoit avoir, formoit un laps de quinze années au moins ; or, cet age est bien plus que suffisant à un héros, pour immoler à sa vengeance l’assassin de son père et l’usurpateur de son trône.
Cette défense se trouve réitérée par Charles IX, dans son édit du mois de janvier 1560, art. 2, et 245 ; et par Henri III, dans son ordonnance du mois de mai 1579, ou édit de Blois, art. 23 : défenses qui ont été confirmées depuis par une autre ordonnance de Louis XIII, en 1610, et par celle de Louis XIV, du 16 décembre 1698, rapportée plus haut et enregistrée au parlement le 31 du même mois, et rapportée dans le procès-verbal de l’assemblée générale du clergé de France de l’année 1700.
Au commencement de celte année il m écrivit ; il m’annonça qu’il venoit de remettre pour l’inauguration d’un nouveau et magnifique théatre, mon ballet de Médée ; qu’il en avoit dédié Je programme à Alexandre premier ; que cette production avoit plu à Sa Majesté Impériale.
Je dois avouer que non seulement elles sont très commodes pour les danseurs, et qu’elles conviennent beaucoup mieux à l’imitation de la coiffure des Grecs et des Romains etc. que des cheveux frisés et poudrés ; En l’année 1762 je déclarai la guerre aux énormes perruques de l’opéra parce qu’elles étaient ridicules et qu’elles s’opposaient à la vérité du costume et aux proportions que la tête doit avoir avec le buste : mais je ne proscrivis pas celles qui pouvoient les établir, car j en fis un usage constant dans tous les caractères qui exigeoient de la vérité et de la ressemblance.
Le fait peu connu est : que les chaises louées à l’année coûtent plus à Notre-Dame-de-Lorette que les stalles à l’Opéra, et qu’il faut s’inscrire six mois d’avance pour en avoir. […] Au nombre des fléaux auxquels elle est livrée, on doit compter : Premier fléau. — La déplorable et fréquente périodicité du loyer, fractionné par quinze jours, et qui revient cent quatre fois dans une année qui n’est pas bissextile. […] Depuis quelques années l’art de se loger gratis a fait de grands progrès vu la rapidité des constructions. […] On a vu de ces héroïnes changer dans l’espace de quatre années, seize fois de domicile ou plutôt de bivouac.
En cela j’ai adopté l’erreur de quelques écrivains de l’antiquité et je me suis égaré avec eux ; mais depuis quarante années, (époque où mes premières lettres parurent), j’ai eu le tems de lire, de méditer et de m’instruire ; mes recherches continuelles jointes à l’art difficile que je pratiquois journellement, les obstacles sans cesse renouvellés qu’il me présentoit, répandirent une vive lumière sur mes travaux. […] J’ai admiré pendant trois années la régularité et l’ordre que ce volatile observe, lorsqu’il abandonne pour un certain tems un climat, pour en aller chercher un autre, Est-ce le cas de dire que les cigognes partent en dansant, et qu’elles ont une connoissance de la géométrie.
On y a pratiqué quatre petites loges, deux de chaque côté, qui se louent à l’année ; elles n’ont vue que sur le théâtre en plongeant, et n’ont aucune communication avec la salle.
Dans le couloir étranglé sur lequel elles s’ouvraient, on remarquait une sorte de guérite où, dans les dernières années de la Restauration, le vicomte Sosthènes de la Rochefoucauld, surintendant des théâtres royaux, faisait placer une sentinelle : ce garde du corps… de ballet avait pour consigne d’empêcher que, se trompant, un danseur ne passât du côté des danseuses — et réciproquement.
Comme j’avais alors à peine dépassé ma vingtième année, je fus irritée au dernier point de cette allégation et je pensai : « Faudra-t-il donc que je conquière péniblement la renommée et que je vieillisse de vingt ans pour démontrer que j’étais jeune aujourd’hui. » N’y tenant plus, je dis ma pensée au directeur.
Elle venait d’arriver sur le littoral, comme elle le faisait chaque année afin d’y passer les mois d’hiver.
La plus grande partie de ceux qui se livrent au théâtre, croient qu’il ne faut avoir que des jambes pour être danseur, de la mémoire pour être comédien, et de la voix pour être chanteur, en partant d’un principe aussi faux, les uns ne s’appliquent qu’à remuer les jambes, les autres qu’a faire des efforts de mémoire, et les derniers qu’à pousser des cris ou des sons ; ils s’étonnent après plusieurs années d’un travail pénible, d’être jugés détestables ; mais il n’est pas possible de réussir dans un art sans en étudier les principes, sans en connoitre l’esprit et sans en sentir les effets.