Moi Je le sens… Et comme elle n’en est plus émue, elle nous éloigne de l’art qu’elle-même abandonne.
Elle éloigne ses enfans, elle évoque les élémens, les enfers et les dieux ; elle change le sallon en une grotte épouvantable ; la haine, la jalousie et la vengeance accourent à sa voix ; elle leur commande de servir sa fureur, et ces filles de l’enfer lui présentent le feu, le fer et le poison ; elle ordonne au feu de renfermer dans un coffret qu’elle destine à Créon les matières les plus combustibles, et les flammes les plus actives ; elle commande au poison de répandre ses venins mortels et ses vapeurs empestées sur un bouquet de diamans, que sa cruauté réserve à Créuse ; elle demande au fer un instrument propre à assouvir sa rage ; il tire de son sein un poignard, que la jalousie, la haine et la vengeance présentent à Médée.
Je suis très éloigné de prétendre que mes productions soient des chefs-d’œuvre ; des suffrages flatteurs pourroient me persuader quelles ont quelque mérite, mais je suis encore plus convaincu qu’elles ne sont pas sans défaut. […] Le morceau le plus éloigné qui termine la décoration, présente une cascade de plusieurs nappes, qui se perd dans un bassin, et qui laisse découvrir derrière elle un paysage et un lointain.
Mécènes, qui veilloit à tout, qui savoit tout, et qui avoit pésé dans sa sagesse, le caractère remuant et versatile des Romains, prévint la tempête, et conseilla à Auguste de rappeller promptement Pylade comme le seul moyen d’éloigner les orages.
Quintillien accorde à la musique une puissance sans bornes ; il la regarde comme la boussole des sciences, des arts et des talents : sans elle on n’arrive a rien, on voyage inutilement, et plus on avance, plus le rivage de la perféction s’éloigne.
Ils s’approchent, ils s’éloignent ; chacun cherche à prendre son avantage ; ils se joignent, ils se saisissent avec fureur.
Un vent favorable éloigne le batiment du rivage ; et c’est à Sparte que la Reine des Amours va conduire Paris.
Cette seconde nature est ce qu’il y a de plus éloigné de la première, mais il faut qu’elle lui ressemble à s’y méprendre. […] Mais mon désir est mouvement, Éryximaque… J’aurais besoin maintenant de cette puissance légère qui est le propre de l’abeille, comme elle est le souverain bien de la danseuse… Il faudrait à mon esprit cette force et ce mouvement concentré, qui suspendent l’insecte au-dessus de la multitude de fleurs ; qui le font le vibrant arbitre de la diversité de leurs corolles ; qui le présentent comme il veut, à celle-ci, à celle-là, à cette rose un peu plus écartée ; et qui lui permettent qu’il l’effleure, qu’il la fuie, ou qu’il la pénètre… Ils l’éloignent soudain de celle qu’il a fini d’aimer, comme aussitôt ils l’y ramènent, s’il se repent d’y avoir laissé quelque suc dont le souvenir le suit, duquel la suavité l’obsède pendant le reste de son vol… Ou bien me faudrait-il, ô Phèdre, le subtil déplacement de la danseuse, qui, s’insinuant entre mes pensées, les irait éveiller délicatement chacune à son tour, les faisant surgir de l’ombre de mon âme, et paraître à la lumière de vos esprits, dans l’ordre le plus heureux des ordres possibles. […] Nos actes, et singulièrement ceux de nos actes qui mettent notre corps en branle, peuvent nous faire entrer dans un état étrange et admirable… C’est l’état le plus éloigné de ce triste état où nous avons laissé l’observateur immobile et lucide que nous imaginâmes tout à l’heure.
Le désir d’imiter les occupa sans cesse ; mais ils restèrent longtems dans l’ignorance : les progrès furent lents ; les éssais pénibles et souvent infructueux ; ils érrèrent pendant plusieurs siècles, et toujours égarés, ils ne pouvoient arriver à un but qui sembloit s’éloigner d’eux, à mesure qu’ils en approchoient.
Danaüs, toujours inquiet et toujours tourmenté, cherche Hypermnestre ; cette Princesse paroît ; à ses pleurs et à la douleur qui l’accable, le Tyran croit ne pouvoir douter de la mort de Lincée ; dans l’instant qu’il lui témoigne sa satisfaction et qu’il cherche à la consoler, des gardes accourent, lui présentent une lettre de ce Prince adressée à Hypermnestre ; à cette vue Danaüs entre en fureur ; il ordonne de courir promptement après ce fugitif ; il commande à ses Gardes d’enchainer Hypetmnestre, et furieux de sa désobéissance il l’accable de reproches, et ordonne qu’on l’éloigne pour jamais de ses yeux.
Les lèvres de la prostituée sont comme le rayon d’où coule le miel, et son gosier est plus doux que l’huile ; mais la fin en est amère comme l’absinthe, et perçante comme l’épée à deux tranchans : ses pieds descendent dans la mort, ses pas s’enfoncent jusqu’aux enfers ; ils ne vont point par le sentier de la vie ; ses démarches sont vagabondes et impénétrables : maintenant donc, mon fils, écoutez-moi, et ne vous détournez point des paroles de ma bouche : éloignez d’elle votre voie, et n’approchez point de la porte de sa maison.
En disant que le maître doit, éloigner ce qui est superflu, et ce qui dégraderoit l’ensemble et l’harmonie de ses tableaux, on voit bien que je suis loin de lui conseiller d’ajouter ou de substituer et d’avoir recours à des épisodes.
Déjà les voiles sont déployées ; un vent favorable éloigne la flotte du rivage, lorsque Didon revoit avec la lumière la perfidie et l’inconstance de son amant.
Or, combien est-on éloigné d’entrer dans ces sentimens, quand on emploie une partie de ces jours consacrés à Dieu, à des danses, dont l’effet naturel et inévitable est de jeter l’ame dans une dissipation qui ne la laisse plus assez maîtresse d’elle-même pour s’appliquer à Dieu, d’affoiblir et d’éteindre par là l’esprit de prière, et d’allumer dans le cœur le feu de la cupidité, pendant qu’on ne devroit s’occuper qu’à rendre plus ardent et plus actif le feu de la charité.
La colère chez eux devient fureur ; la crainte, poltronnerie ; l’amour, une faiblesse pusillanime, ou un emportement ridicule : enfin ils sont quelquefois aussi éloigné du ton de leurs rôles, qu’un chanteur est hors de mesure lorsqu’il chante faux.
. — Enfin, la belle rouvre les yeux, daigne pardonner à don Gil, et, lui prenant le bras, elle s’éloigne en faisant à l’écolier des signes d’intelligence. — Le jeune Zambulo est au comble de la joie ; il appelle Asmodée et le remercie avec effusion des services qu’il lui a rendus. « Cependant, objecte-t-il, comment finira tout ceci ? […] Le vieil hidalgo appelle ses valets pour qu’ils châtient l’insolent comme il le mérite ; mais, heureusement, le diable boiteux favorise la fuite de Cléofas, qui s’éloigne, comme vous pensez bien, un peu désillusionné sur le compte de la danseuse.
Combien il s’éloignait ainsi de la danse classique où tout était précis et palpable, où la danseuse, au lieu de fuir la terre, semblait y revenir sans cesse avec le désir d’en goûter les charmes pour elle-même et de les augmenter pour les autres ! […] Il y a dans toute sa personne une souplesse remarquable, dans tous ses mouvements une légèreté qui l’éloigne de la terre ; si l’on peut s’exprimer ainsi, elle danse de partout comme si chacun de ses membres était porté par des ailes70. » Ce fut surtout Théophile Gautier qui, en sa qualité de protagoniste du romantisme, célébra dans le succès de la Sylphide la victoire, au sanctuaire de la danse française, de la forme d’art qui lui était chère : « Ce ballet, dit-il, commença pour la chorégraphie une ère toute nouvelle et ce fut par lui que le romantisme s’introduisit dans le domaine de Terpsichore.
La partie du cintre qui est la plus près du théâtre, n’est composée que de planches qui tiennent l’une à l’autre par des charnières : on la lève pour aider le passage des vols qui se font du milieu du théâtre ou de sa partie la plus éloignée, et qui vont se perdre dans le cintre.
Et la foule augmentait, augmentait au point que je vis s’éloigner, puis disparaître dans le lointain mes pauvres billets, sur lesquels je comptais tant : Ce directeur ne viendrait-il jamais ?
Combien sont éloignés d’avoir ce zèle tant d’ecclésiastiques, de pasteurs et de confesseurs, qui n’osent élever leur voix contre les danses, ou qui l’élèvent trop foiblement, se contentant de dire qu’on feroit bien mieux de n’y pas aller, (comme s’il ne s’agissoit ici que de tendre à une plus haute perfection) sans condamner ouvertement et fortement les personnes qui y vont, et sans employer l’autorité que leur donnent leur caractère et leur ministère pour en détourner absolument, comme d’un grand mal, surtout les personnes dont ils sont chargés !
Dumoulin pareillement s’étoit éloigné du bas comique, il avoit embrassé comme le genre qui lui étoit propre celui des pas de deux, & de la Danse tendre & expressive. […] On ajoutoit encore à ces masques une espece de cornet ou de porte-voix, qui portoit les sons avec fracas aux Spectateurs les plus éloignés ; ils furent incrustés d’airain : on employa ensuite une espece de marbre que Pline nommoit Calcophonos ou son d’Airain, parce qu’il rendoit un son semblable à celui de ce métal.
Soyez léger le plus que vous pourrez ; le spectateur veut trouver dans un danseur quelque chose d’aérien ; celui qui est pesant et lourd, ne produit qu’un vilain effet, et trop éloigné de ce que l’on attend de lui.
Rita s’éloigne toujours.
Malgré l’emphase de ces éloges, malgré la naïve franchise de ces louanges, d’autres critiques étaient bien éloignés de regarder ce spectacle comme l’assemblage ou l’abrégé de toutes les perfections humaines. […] L’Opéra était alors bien éloigné du temps où sa dépense ne s’élevait pas à plus de 150,000 livres par année ; il coûtait beaucoup au roi. […] Le Directoire, époque de fastueux délire et d’opulence, rendit à l’Opéra une partie de son éclat royal ; il fut le rendez-vous de la société élégante : on eût dit qu’un reflet de la Régence, ou qu’un pâle rayon du siècle de Louis XV avait pénétré dans la salle, sur la scène et dans les coulisses ; c’était une aurore, aurore boréale toutefois, tant elle était à la fois éloignée des destinées passées et du destin futur de l’Opéra.
Ce Philosophe est donc fort éloigné de préférer la Poésie à la Peinture. […] Je sçai bien que l’on peut attribuer à la parole des expressions que la Peinture ne peut suppléer qu’imparfaitement ; mais je sçai bien aussi que la Poésie est fort éloignée d’exprimer avec autant de vérité & d’éxactitude que la Peinture : tout ce qui tombe sous le sens de l’ouie, quelque soin qu’elle prenne de nous représenter la phisionomie, les traits, & la couleur d’un visage, ses portraits laissent toujours de l’obscurité & de l’incertitude dans l’esprit ; ils n’approcheront jamais de ceux que la Peinture nous expose.
Quand le roi de Prusse se faisait présenter les deux sœurs et s’efforçait de les retenir dans sa capitale, il essayait, heureusement en vain, d’éloigner celle des deux sœurs qui était véritablement une grande artiste du seul lieu où elle pouvait remplir toute sa mission. […] Mais le diable, qui veut l’éloigner du théâtre, fait qu’elle échoue ; elle renonce à son ambition.
Après la danse, on les vit s’éloigner lentement du grand tilleul, s’enfoncer dans les profondeurs de la forêt, et enfin se précipiter ensemble et enlacés dans la rivière de Leybach.
Il ne faut point s’approcher trop près des personnes, ni s’en éloigner trop, afin de pouvoir entendre s’ils vous parlaient, et qu’ils ne soient point obligés d’élever la voix.
« La danse de Fanny Elssler », affirme-t-il dans une page célèbre, « s’éloigne complètement des données académiques ; elle a un caractère particulier qui la sépare des autres danseuses ; ce n’est pas la grâce aérienne et virginale de Taglioni, c’est quelque chose de beaucoup plus humain qui s’adresse plus vivement aux sens.
Ce sentiment fait bientôt place à la frayeur : en examinant de plus près l’aimable enfant, elles apperçoivent près de lui un arc, un carquois et des flèches éparses dans les fleurs, elles tremblent sur les dangers qu’elles courent et ne s’éloignent cependant qu’à pas lents.
J’ai voulu vous montrer comment cet art, loin d’être un futile divertissement, loin d’être une spécialité qui se borne à la production de quelques spectacles à l’amusement des yeux qui le considèrent ou des corps qui s’y livrent, est tout simplement une poésie générale de l’action des êtres vivants : elle isole et développe les caractères essentiels de cette action, la détache, la déploie, et fait du corps qu’elle possède un objet dont les transformations, la succession des aspects, la recherche des limites des puissances instantanées de l’être, font nécessairement songer à la fonction que le poète donne à son esprit, aux difficultés qu’il lui propose, aux métamorphoses qu’il en obtient, aux écarts qu’il en sollicite et qui l’éloignent, parfois excessivement, du sol, de la raison, de la notion moyenne et de la logique du sens commun.
Le morceau le plus éloigné & qui termine la décoration, présente une cascade de plusieurs nappes qui se perd dans un bassin, & qui laisse découvrir derriere elle un paysage & un lointain.
Fanny s’éloigna de ces pays bouleversés et gagna la Russie encore paisiblement endormie sous le régime absolu. […] Elle alla demeurer avec elle et sa cousine Catherine Prinster dans une maison paisible près du Dammthor, à Hambourg, sans qu’on puisse dire au juste pour quels motifs elle choisit cette résidence si éloignée de Vienne.
Mademoiselle Biot IIe est restée éloignée du théâtre pendant un laps assez prolongé.
Très éloignée du romantisme lamartinien, brumeux et flou, de Marie Taglioni, Fanny Elssler donnait à ses créations le relief, la netteté, le fini que Th. […] Cédons la parole au maître : « La danse de Fanny Elssler s’éloigne complètement des données académiques, elle a un caractère particulier qui la sépare des autres danseuses ; ce n’est pas la grâce aérienne et virginale de Taglioni, c’est quelque chose de beaucoup plus humain, qui s’adresse plus vivement aux sens.
Même en laissant de côté les emprunts excessifs que la Juive et les Huguenots faisaient au cirque, ces œuvres en elles-mêmes, dans leur structure intime, avec leurs dispositions calculées en vue de l’effet, avec leurs prétentions au grandiose, constituaient un genre éloigné de la vraie grandeur et de la vraie beauté.
» En route il exhale ses plaintes en quatre strophes mélancoliques : « C’est ainsi que je m’éloigne, en me lamentant tout bas, du doux objet de mes vœux, et quand même c’est pour quelques jours seulement, quelques jours, c’est trop. […] En permettant que son amie s’éloignât, il montrait combien profond et désintéressé était son amour pour elle.
Par ses intrigues Teresa Monticini réussit à éloigner sa rivale, mais la danse française n’en garda pas moins son prestige, grâce à Mmes Ancelin, Finart, Vague-Moulin, Carrey, gloires de la Scala.
Hercule qui les voit fuir et s’éloigner, sent que son coeur vole après eux et qu’il est prêt à les rappeler.