Soit que l’esprit se fût développé par la continuité des Spectacles publics, qui sont toujours l’École la plus instructive de la multitude, fait qu’à force de donner des Fêtes à la Cour, l’imagination s’y fut peu à peu échauffée, fait enfin que le Cardinal Mazarin, malgré les tracasseries qu’il eut à soutenir et à détruire, y eut porté ce sentiment vif des choses aimables qui est si naturel à sa Nation ; il est certain que les spectacles, les amusements, les plaisirs pendant son ministère, n’eurent plus ni la grossièreté, ni l’enflure qui furent le caractère de toutes les Fêtes d’éclat du Règne précédent. Le Cardinal Mazarin avait de la gaieté dans l’esprit, du goût pour le plaisir, et dans l’imagination moins de faste, que de galanterie. […] L’homme du monde qui travaille, dit-on, pour son plaisir, est toujours jugé à huis clos et par des Juges de faveur. […] On aspirait au plaisir d’être dédommagé par un homme neuf, des rhapsodies d’un Auteur usé.
Quant aux danses qui sont en usage aujourd’hui, & dont les figures & les pas sont si fort diversifiez, qu’elles meritent que l’on y donne quelque application, c’est ce qui m’engage de fournir les moyens les plus faciles, pour faire tous ces differens pas chacun à leur particulier : afin que les Maîtres puissent avoir le plaisir, que par ces moyens aisez, cette jeunesse se trouve plus en état de profiter de leurs leçons. Ce qui est un des plus grands plaisirs que nous ayons, de voir nos Ecoliers profiter ; c’est tout ce que je me suis proposé dans ce traité, & j’ose me flater d’y avoir réussi.
[Épigraphe] C’est en vain qu’aujourd’hui des chants mélodieux Sur la Scène appellent les Grâces, Si la danse n’amuse, et ne charme les yeux, L’ennui suit les plaisirs, et vole sur leurs traces.
Robinet, lettre du 14 juillet 1668100 Le Spectacle superbe et rare Qui dans Versailles se prépare Est, disent les uns, pour Mardi, Et quelques autres, pour Lundi ; Quoi qu’il en soit, vaille que vaille, Avecque chaleur on travaille À mettre tout en bel arroi Pour ce charmant Plaisir du ROI.
Les Acteurs s’étaient mis en frais Pour divertir ce grand MONARQUE, Aussi leur donna-t-il une obligeante marque Que son plaisir y fut plus parfait que jamais.
Subligny, troisième semaine, lettre du 24 février 1667 Ballets, Bals, Mascarade, Courses, Et d’autres plaisirs infinis, Qui remplissent l’esprit en vidant bien des bourses, En ce temps-ci, SEIGNEUR, seront-ils bannis ?
Les autres jours de la Semaine, Ainsi de Plaisirs toute pleine, On a des MUSES le BALLET.
Robinet, lettre du 13 février 1667 Mardi, leurs ROYALES ALTESSES, Après toutes ces allégresses, Allèrent rejoindre la COUR, Des plus doux Plaisirs le Séjour.
Chacun y marchant en cadence, On eut le plaisir de la danse, Et les superbes vêtements En augmentaient les agréments.
Et, pour plaisir, plutôt que tard, Allez voir chez le Sieur BALARD, Qui de tout cela vend le Livre, Que presque pour rien il délivre, Si je vous mens ni peu ni prou ; Et, si vous ne saviez pas où, C’est à l’enseigne du Parnasse ; Allez-y donc vite, de grâce. […] 103 Voilà comment, en bonne foi, Tout conspire aux Plaisirs d’un ROI Qui, sans que trop de lui je dise, L’Empire avec Jupin divise.
La Gravette de Mayolas, lettre du 20 septembre 1665 […] Après ce divertissement, Qu’ils goûtèrent heureusement, Une Comédie agréable, Aussi galante qu’admirable, Par des Actes plaisants et beaux, Leur donna des plaisirs nouveaux.
La Gravette de Mayolas, lettre du 17 janvier 1666 Monseigneur le Duc de CRÉQUI, Parent de ce Marquis, et qui Fit avec plaisir la dépense De toute la magnificence, Et dans son Hôtel, en ce jour A régalé toute la Cour.
Loret, lettre du 25 août 1663 […] Trois Enfants, de même famille, Deux fils, une fort jeune Fille, Y donnent un plaisir de Roi, Par de charmantes mélodies, Par de petites Comédies, Et par d’agréables Ballets, Un peu plus graves que follets, Dansés avec grande justesse, Et qu’on voit, avec allégresse, Moyennant quelque argent comptant Que l’on ne plaint point en sortant : Bref, les trois Enfants que j’allègue, Dont le cadet est un peu bègue, N’ont pas, encor, je crois tous trois, Plus de dix-huit ans et dix mois.
La Gravette de Mayolas, lettre du 16 août 1665 […] Selon la coutume ordonnée Dans cette Maison chaque année, Le Réverend Père DIEZ, Un Esprit des plus déliés, Dont la veine docte et fertile Egale Sénèque et Virgile, Ce poète et grand Orateur, De cet Ouvrage fut l’Auteur, Dont le nom fameux est IRLANDE, Histoire belle, vraie et grande, Ayant fait choix de bons Acteurs Et fait instruire les Danseurs, Qui dans leurs postures discrètes Dansaient le Ballet des Comètes ; Et les délicats Violons Jouaient d’agréables chansons Quantité de Gens remarquables, Témoins de ces plaisirs aimables, Avec les autres spectateurs En furent les admirateurs, Attentivement écoutèrent, Et l’Auteur tout à fait louèrent.
La Gravette de Mayolas, lettre de la fin février 1670 Grand ROI, de qui la complaisance, Se joint à la magnificence, Nous donnant un Ballet Royal Pendant le temps du Carnaval, Je puis assurer, je puis dire Que toute la terre l’admire, Et qu’on y court de tous côtés Pour voir ces pompeuses beautés, Dont les surprenantes merveilles Charment les yeux et les oreilles : Et même le Roi Casimir De le voir ayant le désir, Dit après ce plaisir aimable Qu’on ne peut rien voir de semblable, Et que la Cour du Grand LOUIS Sur toute autre emporte le prix, Soit en pompe, soit en richesse En bonne grâce et politesse.
Robinet, lettre du 14 août 1671 En bonne Santé, ledit Sire, De qui si charmant est l’Emire, Fait, encor, avecque sa Cour, À Fontainebleau, son Séjour ; Et, de ses grands Soins, s’y délasse, Par fois, dans l’ébat de la Chasse, Et, par fois, par de doux Concerts, Où l’on répéte les beaux Airs Qu’a faits le Sieur Lulli-Batiste, (Qui ne manque pas de Copiste) Dedans le dernier grand Balet, D’un bout, à l’autre, si complet, Et qu’on revoid dancer, de même, Avec certe, un plaisir extrême, Ou, pour mieux dire, sans égal, Tout joignant le Palais Royal.
Maintenant, l’on le danse encore, Durant qu’un chagrin me dévore De n’y pouvoir me transporter Pour ce rare plaisir goûter, Par ce qu’à présent je travaille, Et si je ne fais rien qui vaille Dans mon Epître, d’aujourd’hui, Lecteur, prends-t’en à mon ennui À ce mien labeur fort contraire, Et qui ne fait que me distraire.
Cela nous Vengerait, mais elle en goguenarde Et croit qu’on dit cela par plaisir seulement.
Les Violons et les Trompettes Touchaient d’aimables chansonnettes, Et force Gens de qualité De la Cour et de la Cité, Mardi dernier, là se trouvèrent, Et divers plaisirs y goûtèrent, Admirant tous, sans fiction, La riche décoration De ce Théâtre magnifique Où parut l’Ouvrage Héroïque.
Robinet, lettre du 27 février 1667 Notre COUR éclatante et gaie, Ayant à SAINT GERMAIN en LAYE Encor vu, Samedi dernier, Avec un plaisir singulier, Le Grand BALLET de ces NEUF BELLES Qu’on nomme les Doctes Pucelles, En partit, Dimanche matin, Sans oublier son beau DAUPHIN, Pour aller faire dans VERSAILLES DU CARNAVAL les FUNÉRAILLES, Avec tant de solennité Qu’il se peut dire, en vérité, Que l’on n’en vit jamais de telles, Ni si pompeuses, ni si belles, Et, bref, où l’on fût plus joyeux.
C’est pour ajouter que, pendant Que LOUIS, à la GLOIRE ardant, S’ouvre, par-delà la FRONTIÈRE, Une belliqueuse CARRIÈRE, Messieurs les BOURGEOIS de PARIS, De sa MAJESTÉ si chéris, Jouissent de ses plaisirs mêmes, Avec des liesses extrêmes.
En Italie, quoiqu’on y aime le chant presqu’exclusivement, on n’y fait aucune attention aux paroles qu’il exprime ; les sons seuls suffisent pour le plaisir des auditeurs. […] En France, on écoute tout avec attention, plaisir ou patience ; ce n’est qu’a la longue que l’on devient turbulent, et la plus grande chûte y obtient plus de silence que le plus beau succès en Italie.
Il aborde ; l’Amour fait jetter l’ancre, il descend de son bord ; les Nymphes, les Jeux et les Plaisirs le suivent ; et en attendant les ordres de ce Dieu, cette troupe légere se range en bataille. […] Il ordonne que l’on renverse leur autel, que l’on brise leur infâme divinité ; les jeux et les plaisirs obéissent à sa voix, l’autel s’ébranle sous leurs coups, la statue s’écroule et se rompt par morceaux. […] Ce Dieu, Clairville et Constance, Dorval et Zenéide, les Jeux et les Plaisirs dansent les principaux morceaux. […] Les différens evénemens que cette scène à produits rendent l’action générale ; le plaisir s’empare de tous les cœurs il se manifeste par des danses ou Fernand, Inès, Béatrix et Clitandre président. […] Les habits des jeux et des plaisirs empruntoient la forme de ceux des matelots qui servent sur les batimens corsaires, avec cette différence qu’ils étoient plus galans.
Il ordonne que l’on renverse leur autel, que l’on brise leur infame divinité ; les Jeux & les Plaisirs obéissent à sa voix, l’autel s’ébranle sous leurs coups, la statue s’écroule & se rompt par morceaux. […] Ce Dieu, Clairville & Constance, Dorval & Zénéide, les Jeux & les Plaisirs dansent les principaux morceaux. […] Les différents événements que cette Scene a produit rendent l’action générale ; le plaisir s’empare de tous les cœurs ; il se manifeste par des Danses où Fernand, Inès, Béatrix, & Clitandre président. […] Il y a dix mois que l’on donne ce Spectacle & qu’on le voit avec plaisir ; effet certain de la Danse en action ; elle paroît toujours nouvelle parce qu’elle parle à l’ame, & qu’elle intéresse également le cœur & les yeux. […] Les habits des Jeux & des Plaisirs empruntoient la forme de ceux des Matelots qui servent sur les Bâtiments Corsaires, avec cette différence qu’ils étoient plus galants.
Le pieux et savant Gerson, chancelier de l’Eglise de Paris, dans un sermon sur le troisième dimanche de l’avent, où il parle de la luxure, dit de ce vice, qu’il est un serpent venimeux, qui pour blesser les ames se cache et se glisse comme sous l’herbe verte des plaisirs mondains. […] Ensuite il dit en particulier des danses, qui sont un de ces plaisirs mondains et des plus dangereux, que la fragilité des hommes est telle, que les danses deviennent le principe presque inévitable d’une multitude de péchés. […] La joie dit qu’elle trouve un grand plaisir dans les danses ; qu’elle s’y porte avec ardeur, et que c’est pour elle un divertissement très-agréable, dont elle ne peut se détacher. […] Le mouvement du corps, la manière d’être assis ou couché, les gestes, le ris, la démarche, le discours, sont autant de signes qui produisent en quelque sorte au-dehors ce qu’il y a dans l’ame… O plaisir ridicule que celui des danses ! […] En dansant en pense moins au plaisir présent, qu’à celui qu’on se promet ensuite.
Vénus alors déploie toutes ses graces ; ses mouvemens, ses attitudes, ses regards, sont l’image des plaisirs de l’amour même. […] Là, le ballet symétrique commence ; les beautés mécaniques de l’art se déploient sur une grande chaconne, dans la quelle l’Amour, Vénus, les Graces, les Jeux et les Plaisirs dansent les principaux morceaux. Ici, je pouvois craindre le ralentissement de l’action ; mais j’ai saisi l’instant où Vénus ayant enchainé l’Amour avec des fleurs, le mène en lesse pour l’empêcher de suivre une des Graces à la quelle il s’attache : et pendant ce pas plein d’expression, les plaisirs et les jeux entrainent les Nymphes dans la forêt. […] Le plaisir et la tendresse succèdent sur le champ à la douleur et à la rage. […] Ces transitions soudaines, ces mouvemens divers, cette alternative continuelle de tendresse et d’indifférence, de douleur et de plaisir, de sensibilité et de froideur, ont été le sujet d’une foule de tableaux qui tous ont paru également intéressans et d’un goût véritablement neuf.
Vénus alors déploie toutes ses graces ; ses mouvements, ses attitudes, ses regards sont l’image des plaisirs de l’Amour même. […] Ce Dieu satisfait & content de sa Victoire cherche à se séparer d’elles ; il les fuit, elles le suivent avec ardeur ; mais il s’échappe & disparoît ainsi que sa mere & les graces ; & les Nymphes courent & volent après le plaisir qui les fuit. […] Là le Ballet Symmétrique commence ; les beautés méchaniques de l’Art se déploient sur une grande Chaconne, dans laquelle l’Amour, Vénus, les Graces, les jeux, & les plaisirs dansent les principaux morceaux. Ici je pouvois craindre le ralentissement de l’action, mais j’ai saisi l’instant où Vénus ayant enchaîné l’Amour avec des fleurs, le mene en laisse pour l’empêcher de suivre une des Graces à laquelle il s’attache, & pendant ce pas plein d’expression, les plaisirs & les jeux entraînent les Nymphes dans la forêt. […] Le plaisir & la tendresse succédent sur le champ à la douleur & à la rage.
Je leur accorde avec plaisir ce qui nous manque, et ce que nous posséderons lorsqu’il plaira aux danseurs de secouer des règles qui s’opposent à la beauté, et à l’esprit de leur art. […] Le goût fuit toujours les difficultés, il ne se trouve jamais avec elles : que les artistes les reservent pour l’étude, mais qu’ils apprennent à les bannir de l’exécution ; elles ne plaisent point au public ; elles ne font même qu’un plaisir médiocre à ceux qui en sentent le prix. […] Tel violon est admirable, me dira-t-on ; cela se peut, mais il ne me fait aucun plaisir, il ne me flatte point, il ne me cause aucune sensation. […] Ne pouvant occuper agréablement la vue, et n’ayant pu hériter de la gentillesse de Fossan, ils font beaucoup de bruit avec les pieds en marquant toutes les notes ; de sorte qu’on voit jouer avec admiration les violons de cette nation, et qu’on écoute danser avec plaisir leurs pantomimes. […] Ils se livrent au théatre, moins pour s’y distinguer, que pour secouer le joug de la dépendance ; moins pour se dérober à une profession plus tranquille, que pour jouir des plaisirs qu’ils croient rencontrer à chaque instant dans celle qu’ils embrassent : ils ne voient dans ce premier moment d’enthousiasme que les roses du talent qu’ils veulent acquérir.
Je leur accorde avec plaisir ce qui nous manque, & ce que nous posséderons lorsqu’il plaira aux Danseurs de secouer des regles qui s’opposent à la beauté & à l’esprit de leur Art. […] Pour hâter les progrès de notre Art & le rapprocher de la vérité, il faut faire un sacrifice de tous les pas trop compliqués ; ce que l’on perdra du côté des jambes se retrouvera du côté des bras ; plus les pas seront simples & plus il sera facile de leur associer de l’expression & des graces : le goût fuit toujours les difficultés, il ne se trouve jamais avec elles ; que les Artistes les réservent pour l’étude, mais qu’ils apprennent à les bannir de l’exécution ; elles ne plaisent point au Public ; elles ne font même qu’un plaisir médiocre à ceux qui en sentent le prix. […] Tel Violon est admirable, me dira-t-on ; cela se peut, mais il ne me fait aucun plaisir, il ne me flatte point, & il ne me cause aucune sensation ; c’est qu’il a un langage, me répondra l’Amateur, que vous n’entendez point. […] ils cessent dès-lors d’être aimables & de plaire ; la voix de la nature & l’expression fidelle du sentiment jetteront toujours l’émotion dans les ames les moins sensibles, le plaisir est un tribut que le cœur ne peut refuser aux choses qui le flattent & qui l’intéressent. […] Ne pouvant occuper agréablement la vue, & n’ayant pu hériter de la gentillesse de Fossan, ils font beaucoup de bruit avec les pieds en marquant toutes les notes ; de sorte qu’on voit jouer avec admiration les Violons de cette Nation, & qu’on écoute danser avec plaisir leurs Pantomimes.
À ses côtés, Svoboda mime et danse avec une belle prestance décorative, un Actéon-bellâtre emperruqué, demi-dieu « talon rouge. » C’est Jasmine qui, ordonne et entraîne le bataillon des nymphes chasseresses ; gracile figurine rococo qui semble dessinée par Boquet pour les Menus Plaisirs — mais agitée par un frisson nouveau, par une fièvre moderne. […] Je reviendrai également sur Frivolant, et cela d’autant plus volontiers que ce sera pour moi un plaisir que de le revoir.
Loret, lettre du 7 février 1665 Comme durant le Carnaval, (Soit que l’on fasse bien, ou mal) Plusieurs vivent d’une manière Qui n’est pas toujours coutumière, Il est très certain que Paris, Séjour des plaisirs et des ris, Est rempli de réjouissances, De Cadeaux, de Bals et de Danses, D’admirables Collations, Contenant des profusions De bons vins et de limonades ; Bref, de diverses Mascarades : Mais (à parler ingénument) Le plus grand Divertissement, Tant de la Cour, que de la Ville, Et qui, seul, en vaut plus que mille, C’est le Ballet vraiment Royal, Que l’on danse au Palais Royal, Où visiblement on remarque L’adresse de notre Monarque, Et de Monseigneur d’Orléans, Le Maître et Patron de léans. […] Le Théâtre et ses ornements, Ses machines, ses changements, La Mer, ses rochers et ses rives, Qui sont de longues perspectives, Donnent un plaisir infini, Grâces au Sieur Bigarany,49 De Modène, et non pas de Rome, Et fort habile et galant Homme.
Ils chantent, ils dansent Ballets, Tantôt graves, tantôt follets ; Leurs femmes ne sont pas fort belles, Mais paraissent spirituelles, Leurs sarabandes et leurs pas Ont de la grâce et des appâts, Comme nouveau ils divertissent, Et de leurs castagnettes ravissent : Enfin, je puisse être cocu, Si je leur plaignis mon écu ; Et je crois que tout honnête Homme Leur doit porter pareille somme Pour subvenir à leur besoin, Puisqu’il sont venus, de si loin, Avecque Comédie et danse, Donner du plaisir à la France.
Prendre plaisir à être spectateur ou spectatrice des danses, c’est leur donner une sorte d’approbation, et par là y participer en sa manière. […] De plus, si on trouve du plaisir à voir danser, on ne peut guère tarder à en trouver à danser soi-même ; et si on a eu jusqu’alors de la répugnance à le faire, on sera facilement excité par l’exemple des autres, qu’on aura aimé à voir dans ce divertissement, à le rechercher et à s’y livrer soi-même, pour peu qu’on puisse le faire avec bienséance. […] Tout ce qu’ils pourront dire de ceux qui se retirent, sera qu’ils ne veulent point danser, c’est-à-dire qu’ils sont chrétiens, ennemis des vices ; qu’ils détestent le mal jusqu’aux apparences ; qu’ils renoncent au monde et à ses plaisirs, et fuient toutes les occasions qui portent au mal : si cela leur déplaît, ce n’est que ce qui nous a été promis par ces paroles de la première épître de saint Pierre (c. 4, v. 4.)
Or, les beaux Concerts dans la Grotte, Afin que tout d’ordre je cotte, Les Bals et somptueux Festins Pour les Compères Intestins, Les Branles à l’Escarpolette, Où dans l’air on fait gambillette, La Promenade dans les Bois, Qui reverdissent en ce mois, Et la Françoise Comédie,94 Qu’accompagnait la Mélodie, Ont été les Plaisirs charmants Et les plaisants Ébatements De cette Cour brillante et leste, Dans cet Éden presque céleste, Où l’Air, le Ciel, la Terre et l’Eau, Lorsqu’on y fait royal Cadeau, Montrent, pour le rendre agréable, Tout ce qu’ils ont de plus aimable.
Quoi qu’il en soit, voyez la Pièce, Vous tous Citoyens de Lutèce ; Vous avouerez de bonne foi, Que c’est un vrai Plaisir de Roi.
C’est le plaisir de la multitude, c’est la gloire d’un Art agréable, c’est l’honneur d’un Spectacle national, que je sollicite. […] Le plaisir résultant de l’action principale sera donc nécessairement moindre.
Et chaque épisode sonore, la rengaine vieillotte de l’accordéon grinçant, la petite fanfare aigrelette du pitre, ces entr’actes haletants, rythmés par le tambour brutal, — chaque épisode, dis-je, nous cause un plaisir aigu, unique. […] Au reste, certaine monotonie, quelques petits gestes souvent trop répétés — et le franc plaisir que donne cette musique limpide, saturée de rythmes populaires, qui délasse l’oreille après les stridences pathétiques ou ricanantes de Stravinsky.
L’Amour, les Graces et les Nymphes y répandent leurs charmes ; les Jeux, les Ris, les Plaisirs et les Attraits l’embellissent encore. […] Mars profite de cet instant pour voler à la gloire ; mais il n’est pas plutôt parti, que Vénus se livre au plaisir d’aller trouver Adonis qui l’attend.