Ayant déjà fait plusieurs fois l’éloge de ce beau danseur, je me bornerai à vous dire, Madame, que c’étoit une belle machine, parfaitement organisée, mais à la quelle il manquoit une âme.
Les uns aveuglés par l’amour propre imaginent être sans défauts ; les autres ferment, pour ainsi dire, les yeux sur ceux que l’examen le plus léger leur feroit découvrir ; or dès qu’ils ignorent ce que tout homme qui a quelques lumieres est en droit de leur reprocher, leurs travaux ne sont étayés sur aucuns principes raisonnés & suivis ; ils dansent moins en hommes qu’en machines ; l’arrangement disproportionné des parties s’oppose sans cesse en eux au jeu des ressorts & à l’harmonie qui devroit former un Ensemble ; plus de liaison dans les pas ; plus de moëlleux dans les mouvements ; plus d’élégance dans les attitudes & dans les oppositions ; plus de proportions dans les déployements, & par conséquent plus de fermeté ni d’à-plomb. […] Rien n’est si difficile à mon sens que de masquer nos défauts, sur-tout dans les instants d’une exécution forte où toute la machine est ébranlée, où elle reçoit des secousses violentes & réitérées, & où elle se livre à des mouvements contraires & à des efforts continuels & multipliés.
Le lieu de la scène étoit mal choisi : l’opéra, théâtre de la fiction, du merveilleux et des plus douces illusions ; où la danse et les ballets offrent les peintures les plus voluptueuses ; dont, les costumes légers jusqu’à l’indécence, portent à l’imagination des secousses dangereuses ; ce théâtre embelli par les machines et les décorations, étoit-il propre à recevoir un ouvrage aussi sérieux que la création du monde.
. — Je me trouvais au gymnase suédois de Carlsbad, où les machines à vibrations électriques vous secouent des pieds à la tête. […] Elle était si désolée de n’avoir pas réussi dans sa mission, que je retournai auprès des machines, et me fis masser le dos de façon à ce que la noble compagnie pût me contempler à son aise, comme une bête curieuse.
J’entends par tableaux fixes tout ce qui fait groupe dans l’éloignement, tout ce qui est dépendant de la décoration, et qui, d’accord avec elle, forme une grande machine bien entendüe. […] non, Certes ; mais on prendra pour le tableau tranquille, un Apollon proportionné aux différentes parties de la machine ; un jeune homme de quinze ans, que l’on habillera de même que le véritable Apollon : il descendra du Parnasse, et, à l’aide des ailes de la décoration, on l’escamotera, pour ainsi dire, en substituant à sa place la taille élégante, et le talent supérieur.
Les passions sont les ressorts qui font jouer la machine ; quels que soient les mouvemens qui en résultent, ils ne peuvent manquer d’être expressifs. […] La tête conduit rarement les jambes ; et comme l’esprit et le goût ne résident pas dans les pieds, on s’égare souvent ; l’homme intelligent disparoit ; il n’en reste qu’une machine mal combinée, livrée à la stérile admiration des sots, et au juste mépris des connoisseurs Etudions donc, Monsieur, cessons de ressembler à ces marionnettes, dont les mouvemens dirigés par des fils grossiers n’amusent et ne font illusion qu’au peuple.
J’entends par Tableau fixe tout ce qui fait grouppe dans l’éloignement ; tout ce qui est dépendant de la décoration, & qui d’accord avec elle, forme une grande machine bien entendue. […] Non, Monsieur, mais on prendra pour le Tableau tranquille un Apollon proportionné aux différentes parties de la machine ; un jeune homme de quinze ans que l’on habillera de même que le véritable Apollon ; il descendra du Parnasse, & à l’aide des ailes de la décoration on l’escamotera, pour ainsi dire, en substituant à sa place la taille élégante & le talent supérieur.
Cette harmonie intime de mouvemens de toute la machine ne peut être le résultat des principes de l’école ; l’élève est, si j’ose m’exprimer ainsi, un bloc que les principes dégrossissent ; ils l’ébauchent, mais le goût seul, je le répète, finit et donne à la figure les contours et la grace qu’elle doit avoir pour être vraiment belle.
Dans leurs Pantomimes , ils sacrifient tout aux décorations, aux machines. […] Les Anglais ont à Londres un Théâtre, nommé Saddlen’swells, qui n’est destiné qu’aux Pantomimes à machines.
« La plante du pied est la vraie base sur laquelle porte toute notre machine.
Lorsque toutes ces parties ne sont pas mises en œuvre par l’esprit, lorsque le génie ne dirige pas tous ces mouvements, & que le sentiment & l’expression ne leur prêtent pas des forces capables de m’émouvoir & de m’intéresser ; j’applaudis alors à l’adresse, j’admire l’homme machine, je rends justice à sa force, à son agilité ; mais il ne me fait éprouver aucune agitation ; il ne m’attendrit pas, & ne me cause pas plus de sensation que l’arrangement des mots suivants : fait.. pas.. le.. la.. honte.. non.. crime..
Un habile maître doit pressentir d’un coup-d’œil l’effet général de toute la machine, et ne jamais sacrifier le tout à la partie.
Ces êtres chantants sont en général des machines quant au jeu et à l’action ; ils n’ont aucun mouvement, aucun geste expressif ; leur marche est gauche, leur maintien est délabré, la mal-adresse règne dans toutes les situations, ils sont froids, et sans énergie, et en général foibles, mous et mal-faits : ou ils sont maigres à 1’éxcès, ou ils sont d’une grosseur épouvantable.
Un habile Maître doit pressentir d’un coup d’œil l’effet général de toute la machine, & ne jamais sacrifier le tout à la partie.
« Le moelleux dépend en partie de la flexion proportionnée des genoux ; mais ce mouvement n’est pas suffisant ; il faut encore que les cous-de-pied fassent ressort, et que les reins servent, pour ainsi dire, de contrepoids à la machine pour que ces ressorts baissent et haussent avec douceur, et qu’ils accompagnent et soient en harmonie avec le contour. » [NdE J.
je considère toutes les productions de ce genre dans les différentes cours de l’Europe, comme des ombres incomplettes de ce qu’elles sont aujourd’hui, et de ce qu’elles pourront être un jour, j’imagine que c’est à tort que l’on a donné ce nom à des spectacles somptueux, à des fêtes éclatantes qui réunissoient tout à la fois la magnificence des décorations, le merveilleux des machines, la richesse des vêtemens, la pompe du costume, les charmes de la poésie, de la musique et de la déclamation, le séduisant des voix, le brillant de l’artifice et de l’illumination, l’agrément de la danse, et des divertissemens, l’amusement des sauts périlleux et des tours de force : toutes ces parties détachées forment autant de spectacles différens ; ces mêmes parties réunies en composent un, digne des plus grands Rois.
Cette décoration fut composée et peinte par Servandony ; il en dirigea les machines ; tous les mouvemens en furent ingénieusement combinés ; et les effets qu’elle produisit, enchantèrent les spectateurs.
a-t-il besoin enfin d’être machiniste, pour s’appercevoir que telle machine ne marche point avec promptitude ? […] Personne ne rend plus justice que moi aux entrées seules, dansées par les premiers sujets ; ils y déployent toutes les beautés mécaniques des mouvemens harmonieux du corps : mais desirer et faire des vœux pour que ces mêmes sujets faits pour s’illustrer, mêlent quelquefois aux graces de corps les mouvemens de l’ame ; ambitionner de les admirer sous une forme plus séduisante, et de n’être pas borné enfin à les contempler uniquement comme de belles machines bien combinées et bien proportionnées, ce n’est pas, je crois, mépriser leur exécution, avilir leur talent et décrier leur genre ; c’est exactement les engager à l’embellir et à l’anoblir. […] Chassé, acteur unique, qui avoit l’art de mettre de l’intérêt dans des scènes froides, et d’exprimer par le geste les pensées les moins frappantes, secoua pareillement les tonnelets, ou ces paniers roides, qui otoient toute aisance à l’acteur, et qui en faisoient, pour ainsi dire, une machine mal organisée ; les casques et les habits symétriques fûrent aussi proscrits par lui ; il substitua aux tonnelets guindés, des draperies bien entendues, et aux panaches antiques, des plumes distribuées avec goût et élégance.
A-t-il besoin enfin d’être machiniste pour s’appercevoir que telle machine ne marche point avec promptitude ? […] Personne ne rend plus de justice que moi aux Entrées seuls, dansées par les premiers Sujets ; ils me déploient toutes les beautés méchaniques des mouvements harmonieux du Corps ; mais desirer & faire des vœux pour que ces mêmes sujets faits pour s’illustrer mêlent quelquefois aux graces du corps les mouvements de l’ame ; ambitionner de les admirer sous une forme plus séduisante, & de n’être pas borné enfin à les contempler uniquement comme de belles machines bien combinées & bien proportionnées, ce n’est pas, je crois, mépriser leur exécution, avilir leur talent & décrier leur genre ; c’est exactement les engager à l’embellir & à le varier d’avantage. […] Chassé, Acteur unique qui a trouvé l’Art de mettre de l’intérêt dans des Scenes de glace, & d’exprimer par le geste les pensées les plus froides & les moins frappantes, a secoué pareillement les tonnelets ou ces paniers roides qui ôtoient toute aisance à l’Acteur, & qui en faisoient, pour ainsi dire, une machine mal organisée ; les casques & les habits symmétriques furent aussi proscrits par ce grand homme ; il substitua aux tonnelets guindés des draperies bien entendues, & aux panaches antiques des plumes distribuées avec goût & élégance.
Je considere toutes les productions de ce genre dans les différentes Cours de l’Europe, comme des ombres incomplettes de ce qu’elles sont aujourd’hui & de ce qu’elles pourront être un jour ; j’imagine que c’est à tort que l’on a donné ce nom à des Spectacles somptueux, à des Fêtes éclatantes qui réunissoient tout à la fois la magnificence des décorations, le merveilleux des machines, la richesse des vêtements, la pompe du costume, les charmes de la Poésie, de la Musique & de la Déclamation, le séduisant des voix, le brillant de l’artifice & de l’illumination, l’agrément de la Danse & des Ballets, l’amusement des Sauts périlleux & des tours de force : toutes ces parties détachées forment autant de Spectacles différents ; ces mêmes parties réunies en composent un digne des plus grands Rois.
cette répétition des mouvemens, cette peinture animée des passions, cette action commandée par l’âme, cette agitation de toute la machine, enfin toutes ces transitions variée !
Rien n’est si difficile, à mon sens, que de masquer ces défauts, surtoût dans les instans d’une exécution forte, où toute la machine est ébranlée, où elle reçoit des secousses violentes et réitérées, et où elle se livre à des mouvemens contraires et à des efforts continuels et variés.
Gluck vif, impatient étoit hors de lui-méme, jettoit sa perruque à terre, chantait, faisoit des gestes ; peines inutiles ; les statues ont des oreilles et n’entendent point ; des yeux, et ne voyent rien : j’arrivai et je trouvai cet homme de génie et plein de feu, dans le désordre qu’impriment le dépit et la colère ; il me regarde sans me parler, puis rompant le silence il me dit avec quelques expressions énergiques que je ne rends pas : délivrez moi donc, mon ami, de la peine où je suis, donnez par charité du mouvement à ces automates ; voilà l’action ; servez leur de modèle, je serai votre interprète ; je le priai de ne leur faire chanter que deux vers a la fois, après avoir passé inutilement deux heures entières et employé tous les moyens d’expression, je dis à Gluck qu’il étoit impossible d’employer ces machines ; qu’elles gateroient tout ; et je lui conseillai de renoncer totalement a ces choeurs ; mais j’en ai besoin, sécria-t-il, j en ai besoin !
Aux approches du cheval, une partie des murailles tomba ; les soldats grecs sortirent de cette machine, et les Troyens de leur ville, armés et couverts de feux d’artifice, avec lesquels ils firent un combat merveilleux. […] On n’a point vu à la fois sur les théâtres de l’Europe un pareil assemblage de mouvements et de machines, si capables de répandre une aimable illusion, ni des décorations d’un dessein plus brillant, plus agréable et plus susceptible d’expression. […] Cette machine formait le nœud du second acte des Fêtes de l’Hymen et de l’Amour, opéra de MM. de Cahusac et Rameau, qui fit la clôture des fêtes de cette année. […] Mais il faudrait donc employer à tous ces spectacles des machines? […] Sans doute qu’il faudrait donner à l’artifice du feu, dans ces représentations surprenantes, le secours des belles machines, qui en ranimant l’action, entretiendraient l’illusion qui est le charme le plus nécessaire.
Or, si le maître n’a pas le talent de faire mouvoir la grande machine dans des sens justes ; s’il ne demêle au premier coup d’œil les inconvéniens qui peuvent résulter de telle opération ; s’il n’a l’art de profiter du terrain ; s’il ne proportionne pas les manœuvres à l’étendue plus ou moins vaste et plus ou moins limitée du théatre ; si ses dispositions sont mal conçues ; si les mouvemens qu’il veut imprimer sont faux ou impossibles ; si les marches sont on trop vives ou trop lentes, ou mal dirigées ; si la mesure et l’ensemble ne règnent pas ; que sais-je ?
L’union et l’assemblage différens de toutes les pièces osseuses dont la machine humaine est composée, porte en général le nom d’articulation.
Le souffleur étoit pour lui une machine étrangère, dont il ne connoissoit ni l’usage ni l’utilité.
Or si le Maître n’a pas le génie de faire mouvoir la grande machine dans des sens justes ; s’il ne demêle au premier coup d’œil les inconvénients qui peuvent résulter de telle opération ; s’il n’a l’Art de profiter du terrein ; s’il ne proportionne pas les manœuvres à l’étendue plus ou moins vaste & plus ou moins limitée du Théatre ; si ses dispositions sont mal conçues ; si les mouvements qu’il veut imprimer sont faux ou impossibles ; si les marches sont ou trop vîtes, ou trop lentes, ou mal dirigées ; si la mesure & l’ensemble ne régnent pas ; que sais-je, si l’instant est mal choisi, on n’apperçoit que confusion, qu’embarras, que tumulte ; tout se choque, tout se heurte ; il n’y a & il ne peut y avoir ni netteté, ni accord, ni exactitude, ni précision, & les huées & les sifflets sont la juste récompense d’un travail aussi monstrueux & aussi mal entendu.
J’ai ajouté (parce que je n’ai pu m’en dispenser) à la scène de Daphnis et de Philis ; j’ai fait enfin intervenir Vénus, pour gagner du coté de la pompe et de la machine, une partie des choses délicieuses que j’ai été obligé de sacrifier à l’insuffisance de la pantomime, qui ne fait que bégayer confusément, lorsque les grandes passions ne lui prêtent point de ressort et ne la font, pour ainsi dire, qu’articuler.
Nous pourrions ne mener qu’une vie strictement occupée du soin de notre machine à vivre, parfaitement indifférents ou insensibles à tout ce qui ne joue aucun rôle dans les cycles de transformation qui composent notre fonctionnement organique ; ne ressentant, n’accomplissant rien que de nécessaire, ne faisant rien qui ne fût une réaction limitée, une riposte finie à quelque intervention extérieure.
Gentillette ; mais je ne crois pas qu’elle ait inventé le zundnadelgewehr ou la machine à vider les lapins.
Jamais dans ces automates fatiguant l’âme ne fait agir les mouvements ; elle reste ensevelie dans un assoupissement profond : la routine et la mémoire sont les chevilles ouvrières de la machine qui agit et qui parle.
Une précaution essentielle et qu’il est bien inconcevable qu’on n’ait pas encore prise, c’est de ne laisser aucune communication entre la charpente du ceintre du théâtre chargée de ponts, de machines, de toiles, de cordages, et la charpente du plafond de la salle.
Les exercices préliminaires étaient autrefois suppléés par des machines connues sous le nom de boîtes, où l’on entrait pour se tourner les pieds en dehors. On s’abandonnait aux souffrances causées par cette machine ; on était alors long-tems à reprendre le maintien du corps que ces douleurs faisaient perdre, et la facilité n’existait plus.
Pourquoi les muscles du visage ne se contractent-ils pas, lorsque toute la machine est ébranlée par des secousses violentes et des efforts réitérés ?
Pourquoi les muscles du visage ne se contractent-ils pas, lorsque toute la machine est ébranlée par des secousses violentes & par des efforts réitérés ?
… Tu n’as rien éprouvé qui ne soit légitime et obscur, et donc, parfaitement conforme à la machine des mortels.
En 1669, l’abbé Perrin ayant obtenu des lettres-patentes pour l’établissement d’une académie royale de musique, s’associa, pour la musique, avec le sieur Chabert, et pour les machines, avec M. le marquis de Soudiac. […] On voit que les anciens aimaient comme nous les grands spectacles à machines.