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40. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre V. De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. » pp. 112-145

De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. […] Danses Sacrées. […] Danses de caractere. Danses des Pantomimes. […] Chœurs des Danses.

41. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

Et j’imaginais qu’un Institut de cette sorte devait se faire accueillant aux novatrices de la danse. […] — et qui me volait, en outre de ma danse, tous les beaux rêves que j’avais faits. […] vous donner une répétition pour qu’une doublure puisse plagier plus encore mes danses. […] Huit jours après eut lieu la répétition générale, qui ne prit fin qu’à quatre heures du matin, et encore n’avais-je pu épuiser mon programme comprenant cinq danses : n° 1 la danse serpentine, n° 2 la violette, n° 3 le papillon, n° 4 une danse que le public désigna plus tard du nom de danse blanche. […] Ce n’est que longtemps après que je pus recueillir le bénéfice de ma cinquième danse.

42. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XI. On doit non-seulement éviter les Danses, mais on doit même éviter, autant qu’on peut, d’être présent aux danses. » pp. 126-131

On doit non-seulement éviter les Danses, mais on doit même éviter, autant qu’on peut, d’être présent aux danses. […] Prendre plaisir à être spectateur ou spectatrice des danses, c’est leur donner une sorte d’approbation, et par là y participer en sa manière. […] Voici encore ce qu’enseignent sur cela les ministres protestans dans leur chapitre dixième de leur traité contre les danses. […] Est-ce là ce que font, par rapport aux danses, les curés qui y assistent ? […] En effet, s’ils croient leur présence aux danses nécessaire, ou du moins utile pour empêcher des désordres qu’ils croient avoir lieu de craindre, ils conviennent donc que les danses peuvent facilement donner lieu à ces désordres ; et dès-lors, bien loin de paroître approuver les danses par leur présence, ne doivent-ils pas au contraire employer tout ce qu’ils ont de zèle et d’autorité à les empêcher, s’il est possible, dans leurs paroisses ?

43. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Cette danse est d’un comique bas. […] Cependant son genre ordinaire était la Danse grave. […] On peut dire que sa Danse était spirituelle. […] La Danse Théatrale, ainsi dénommée, pour la distinguer de la Danse de société qu’on appelle vulgairement Danse de ville. […] La Danse théatrale s’en empara à son tour.

44. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VI. Défauts de l’exécution du Plan primitif de l’Opéra Français »

Or toutes les compositions de Quinault nous prouvent qu’il a connu parfaitement l’histoire de la Danse et toutes ses possibilités. […] Quelle occasion énergique, pour la Danse, pour la Musique, pour la Mécanique ! […] Lorsqu’on connaît ce que peut exécuter la Danse, on ne saurait être incertain sur le projet de Quinault. […] Tel est le dessein de Quinault, et quel dessein pour un Spectacle de Chant, de Musique et de Danse ! […] Je dois me borner à ce qui regarde la Danse, et je ne puis traiter qu’en passant cet objet vaste que je me propose d’approfondir dans un ouvrage à part.

45. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre IX. Des Actions convenables à la Danse Théâtrale »

Des Actions convenables à la Danse Théâtrale Le Théâtre Lyrique est en possession de plusieurs actions tragiques, de quelques sujets comiques, de la Pastorale, de la Magie, de la Féerie, du merveilleux de la Fable, et depuis quelque temps de la Farce de delà les monts. […] Toutes les actions dont le Théâtre Lyrique est en possession peuvent donc être convenables à la Danse. […] [Voir Ballet] Rome, pour s’associer en quelque sorte à la gloire de ces deux hommes célèbres, honora leur Danse d’une dénomination nationale146. Lorsqu’il s’élèvera parmi nous quelque grand talent assez instruit des possibilités de l’Art, pour se les rendre propres, sa place, n’en doutons point, lui sera marquée dans l’histoire des Artistes fameux, à côté des Pylades et des Bathylles ; et sa Danse digne seule de ce nom sera désormais appelée la Danse Française. […] Elle fut appelée Danse Italique.

46. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre V. De quelques Danses des Romains »

De quelques Danses des Romains Les Bacchanales, qu’originairement les Prêtres et les Prêtresses de Bacchus, exécutaient à l’exclusion du Peuple, furent dans les suites imitées par tous les Grecs sans distinction ; mais l’ivresse, les convulsions, la fureur qui était de l’essence primitive de ces Danses, furent dans l’imitation métamorphosées en des expressions de gaieté, de plaisir et de volupté. Ainsi les Grecs en formant les Danses lascives qui étaient les copies des Bacchanales, ne retinrent de celles-ci que la liberté et la joie. […] Les Danses de Bacchus devinrent les Danses de l’Amour, et successivement les danses de l’Amour furent le tableau de la plus effrénée licence. […] Les Danses nuptiales, qui, sous cette dénomination nouvelle, étaient les mêmes, que celles dont on vient de parler, furent la peinture la plus licencieuse, et firent les délices de Rome.

47. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre VIII. De la Danse sacrée des Égyptiens »

C’est dans cet esprit que la Danse fut un des points fondamentaux de leur culte. […] [Voir Danse astronomique] Ils exécutaient les autres dans la consécration du bœuf Apis. […] Dans ce moment, les fêtes, les festins, les danses recommençaient, comme si Osiris eût paru lui-même. […] C’est en se rappelant cette fête, que le Peuple de Dieu imagina dans le désert, la danse sacrilège autour du veau d’or. Saint Grégoire dit, que, plus cette danse fut nombreuse et solennelle, plus elle parut abominable aux yeux de Dieu, parce qu’elle était une imitation des danses impies des idolâtres.

48. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre XI. Des Actions Épisodiques en Danse »

Des Actions Épisodiques en Danse L’enchantement de la fausse Oriane dans l’Opéra d’Amadis est une action de Danse épisodique. […] Ce ne sont partout que des divertissements dans lesquels on ne danse que pour danser. […] Sa Danse était formée de toutes les jolies attitudes qui peuvent peindre une pareille passion. […] Tel est toutefois l’attrait de la Danse en action, que nous l’avons vue, il n’y a pas longtemps, charmer la Cour et la Ville, quoiqu’elle fût évidemment déplacée. […] Un combat de Lutteurs faisant partie des Jeux Olympiques déjà terminés, est cependant alors l’action de Danse qu’on représente par un déplacement inconcevable.

49. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Avant-propos » pp. 5-17

Telles sont ses deux causes primitives : « On voit par là, que le chant et la danse ne sont pas moins naturels à l’homme que la voix et le geste, et que l’une et l’autre n’ont été, pour ainsi dire, que les instruments qui leur ont donné lieu. […] [1] Le chant et la danse une fois connus, ces arts servirent à célébrer l’Être Suprême. […] [2] Le très petit nombre d’ouvrages que l’on a écrit sur la danse, et le peu de valeur de quelques-uns m’ont encouragé à publier ce Traité1. […] La danse est en effet un art difficile, et qui ne peut pas être apprécié par tout le monde ; car nous voyons très souvent de mauvais sauteurs « plaire à un public aveuglé par des tours de force, par des gambades et par de ridicules pirouettes » ; tandis qu’un véritable danseur, qui danse en suivant toutes les règles, qui se dessine avec sentiment, avec intelligence, avec grâce, et qui donne de l’âme, de l’expression à ses mouvements, à ses pas, de la souplesse et une délicate légèreté à sa danse en général, ne produit de vives sensations que sur les gens de goût, les seuls (en trop petit nombre malheureusement) qui puissent bien sentir tout ce qu’il vaut. […] J’ai préféré ce nouveau moyen, certainement plus sûr et plus efficace, à celui d’une longue et fatigante description des mouvements de la danse, qui ne ferait souvent qu’embarrasser et confondre l’esprit de l’élève.

50. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre VII. Supériorité et avantages de la Danse en action »

Supériorité et avantages de la Danse en action La Danse en action a sur la Danse simple, la supériorité qu’a un beau tableau d’histoire sur des découpures de fleurs. […] Or, le talent supposé dans le Danseur, la Danse en action lui fournit autant de moyens d’expression qu’il y a de passions dans l’homme. […] C’est la Danse simple. […] C’est la Danse en action. […] On ne saurait faire qu’un seul tableau, de toutes les Danses simples qu’a exécutées, pendant vingt ans, le meilleur Danseur moderne.

51. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « De la manière de jouer les airs de contredanse. » pp. 129-132

Le vrai mouvement élastique de la danse est un ; jouer trop lentement ou trop vite gêne son exécution. […] Ce nombre est exact avec celui du danseur, comme nous l’avons démontré ci-dessus, et par cette raison produit le même mouvement, comme un redoublement de frappement produirait celui semblable à l’exécution double de la danse : c’est alors qu’il pourra se faire une idée de la difficulté qu’un jeu trop pressé offre à l’exécution de la danse. Cette difficulté se fait presque toujours sentir quand on danse au piano ; instrument ingrat par la vitesse de son jeu, en ce qu’il ne peut soutenir les tems simples de la mesure, qui donne l’expression à l’exécution de la danse. Un autre défaut que nous reprocherons aux musiciens ou autres personnes qui font danser, c’est de consulter leur goût pour le choix des contredanses, plutôt que le besoin pour l’exécution de la danse. […] C’est par cette raison que le danseur se règle sur la qualité du chant, et que lui, le musicien et le maître de danse sont d’accord qu’un air de contredanse, facile à chanter, est également facile à danser.

52. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 15 janvier. Trois vedettes. »

Paul Franck, directeur de l’Olympia, pour avoir bien mérité de la danse ; chargé d’un commandement difficile, il n’a cessé de faire preuve de courage et d’un esprit d’initiative peu commun. Il a gagné du terrain en faisant figurer au programme de son spectacle trois vedettes de danse. […] Mais il n’y a personne pour défendre la danse espagnole, antique comme les exploits du Cid, fécondée à deux reprises par l’apport de l’Orient. […] Il n’y a pas de livre allemand sur la danse — sauf celui du charmant Oscar Bie — qui ne lui consacre mainte page enthousiaste et qui ne donne la reproduction de ses costumes et de ses attitudes. […] Pourquoi faut-il qu’on attribue une valeur d’art aux danses où l’élément dynamique et rythmique est ostensiblement sacrifié à des préoccupations « extrachorégraphiques » tandis qu’on hésite à faire confiance à la danse pure, dépouillée de tout apport étranger à sa nature ?

53. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 février. Une grande danseuse russe. Mme Véra Tréfilova. — Émotion et abstraction. — Mélodie continue. — Exotisme transposé. — Deux Moscovites : Novikoff, Clustine. »

Cette définition déduite par le grand prosateur français est aussi celle de la danse classique incarnée en Mme Tréfilova. […] Une transcription plausible de ces danses, le dénombrement raisonné des pas dépasseraient les limites de cette brève étude. […] J’aurais pu dire, et cela aurait été plus strictement exact : « De la danse française d’expression russe. » M.  […] Novikoff danse jambes nues ; croit-il le spectacle de ses muscles saillants et de ses veines gonflées décent ou agréable ? […] Ivan Clustine, dont la Suite de Chopin se maintient si honorablement à l’Opéra, qui régla les danses.

54. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre XII. Des Danses des Lacédémoniens »

Ils étaient nus, et celui qui conduisait la Danse, était couronné de palmes. […] Tout le Peuple répondait à leurs Chants, et applaudissait à leurs Danses. […] Il les animait du geste et de la voix : alors la symphonie se faisait entendre et la danse commençait. […] Toutes les jeunes filles se rassemblaient autour des Autels de Diane pour y exécuter la danse de l’innocence. […] Hormus était le nom de cette danse qui était de l’institution de Lycurgue.

55. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Conclusion » pp. 414-418

A côté de la danse de haut style, on y tolérait d’étranges audaces. […] La danse s’encanaillait à l’Académie royale de Musique. […] Qu’un Homère ébloui fera nymphes un jour, Ce n’est plus vous la Danse, allons, coupez vos ailes ! […] Pour eux, la danse était une des révélations supérieures de la beauté. […] Si le vulgaire ne demandait à la danse de l’Opéra que d’être une fastueuse exhibition, de fins connaisseurs sentaient la haute valeur de cet art.

56. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des moyens de conserver le talent de la danse. » pp. 133-137

Des moyens de conserver le talent de la danse. […] Il faut éviter encore de danser à des orchestres qui précipitent le mouvement de la danse, défaut qui vous fait contracter celui de précipiter votre danse, lui ôte tout son moelleux, rompt le maintien du corps et vous force à dévier de tous vos principes. […] Vous êtes forcés de violer les règles, en outrepassant les positions de la danse qui fixe l’étendue des pas, surtout si les danseurs qui forment l’augmentation ne sont point forts sur les principes. […] la danse qui ne trouve, pour ainsi dire, que chez les demoiselles bien nées en qui elle puisse répandre ses dons, serait poursuivie jusque chez elles par la barbarie de l’exécution moderne. […] Ce nombre peut encore s’accorder avec les règles de la danse, pourvu qu’il y ait au moins douze pieds d’étendue en carré, comme il est dit plus haut.

57. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 25 septembre. Raden Mas Jodjana, danseur classique. »

Mas Jodjana, fils d’un haut et puissant seigneur de son pays, fut — éducation de prince — instruit, dès l’âge de douze ans, dans l’art de la danse. […] Aussi éprouve-t-on, à considérer ces danses où tout geste est essentiel, toute pose modelée pour l’éternité, une profonde satisfaction intellectuelle. Tous les mouvements de l’acteur étant astreints à un rythme, la pantomime devient danse. […] Au début d’une danse, le prince Jodjana se place bien en face, — les pieds ainsi que les genoux légèrement infléchis, — tournés en dehors, à la seconde position. […] Cette même disposition symétrique est maintenue dans les bonds de sa danse de dieu guerrier.

58. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre VIII. De la Danse des Anciens considérée comme exercice. »

De la Danse des Anciens considérée comme exercice. […] La Danse armée fut dès lors leur exercice journalier. […] [Voir Danses militaires, Danse pyrrhique] Dans les temps héroïques, d’ailleurs, la guerre était le seul chemin ouvert à la gloire. […] Quelques Auteurs les croient les Inventeurs de la Danse armée : c’est une erreur : son Institution est beaucoup plus ancienne. […] Toutes ces Danses, sous des noms différents, ne sont que des copies de la Memphitique.

59. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre neuvième. Le maître » pp. 96-103

[5] Ceux qui possèdent une belle taille seront destinés, par le maître, au genre sérieux, à la danse noble. […] Je trouvai en lui une autre manière de démontrer dans ses leçons, et l’art de la danse me parut changé. […] L’enchaînement des exercices élémentaires, et des principaux pas de la danse, s’appelle la leçon. […] Ces temps de la belle danse formeront le danseur, et le feront parvenir. […] Ce n’est pas dans l’art de la danse, que la valeur doit attendre le nombre des années.

60. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Première partie] »

Mais cette opinion n’est pas soutenable, si on examine tout ce que les Anciens ont écrit de la Danse Pantomime. […] Il est donc un genre de Danse qui a de tels droits sur notre âme ; et c’est justement ce genre qu’il nous faut faire revivre. […] Pour moi, je borne l’unité du lieu pour les Danses Pantomimes à toute l’étendue d’un vaste palais de Rois, et même à celle d’une ville. […] Dans la Danse Pantomime il faut d’abord apprendre les pas ou l’Alphabet de notre langage ; cet apprentissage est déjà long et pénible. […] Lucien, De la Danse, traduction d’Ablancourt.

61. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — III » p. 135

III La danse est la promesse d’un art, et n’est pas de l’art véritable. La danse formelle doit disparaître. La danse pour la danse n’a pas de sens. Le destin de la danse est d’être enfin la servante de la musique.

62. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VII. Des Spectacles des Danseurs de corde, & de l’Art Gymnastique, & des sauts périlleux. » pp. 161-182

Boyvin, de la Bibliothéque Royale, m’a prêté, sçachant que je travaillois à l’Histoire de la Danse. […] J’aurois crû que ces danses auroient été surnaturelles, si l’Abbé Archambaut qui a beaucoup d’érudition, ne m’avoit fait souvenir qu’elles tiroient leur origine de la danse Sacrée des Saliens Prêtres de Mars, instituée chez les Romains, que j’ai rapportée dans son lieu ; comme celle des Balets des Suisses, qui se fait au bruit & au cliquetis des sabres, tire son origine de la danse Pyrrique. […] J’ai trouvé dans Tuccaro trois ou quatre traits historiques concernant la Danse, qui méritent d’être rapportez ici comme un Supplément. […] C’est une erreur, dit Lucien, de nous représenter Sylene comme le pere des yvrognes : Bacchus fut aussi l’inventeur de la danse de la Volte ; il surmonta les Toscans & les peuples de Lydie au saut & à la danse. […] Origine des premiers abus de la danse.

63. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Seconde partie] »

Dans cette danse il est question de remuer l’âme, et non pas de plaire aux yeux. […] Leurs Danses roulent communément sur des aventures entre des Paysans, des Pâtres, et d’autres gens de la lie du peuple. […] Je compare les compositeurs de ce genre de danse aux Faiseurs de Farces, et les Danseurs aux Acteurs de la Comédie, qui jouent des rôles de Caractère. […] Autant la danse dont je viens de parler s’approche de la Grotesque, autant celle de demi-caractère s’avoisine de la belle, ou de la haute danse : les Bergeries, les Romans, la Pastorale, les Inventions Anacréontiques et agréables, tout ce qui est enfin du ressort de l’Opéra François fournit des sujets aux compositeurs de ces Danses. […] C’est ici, que les bras (qu’on me passe cette expression) commencent à entrer en danse ; et on les demande souples et gracieux.

64. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVIII. Des pas de Bourée & des Fleurets. » pp. 122-132

On place ce pas dans toute sorte d’airs, & vous en faites toutes les figures des danses avec facilité, parce que ce pas est aisé & coulant on le fait en tournant de la même façon que les précedens ; mais c’est aux Maîtres de conduire leurs Ecoliers dans la regularité des danses qu’ils leur enseignent, je me contenterai seulement de donner une explication de la maniere de faire tous ces differens pas. […] Mais comme je ne me suis proposé que de donner la maniere de faire tous ces differens pas, sans m’arrester à l’étimologie de leurs noms, parce que la plus grande partie de ces pas sont tirés des differentes danses qui sont en usage dans nos Provinces, à laquelle on leur a donné toute la propreté que l’art permet, & dont il porte le nom de ces danses. Par exemple, le pas de Rigaudon est tiré du Rigaudon, qui est une danse fort en usage en Provence, & que les originaires du païs dansent naturellement, & même chaques Cantons le danse differemment les uns des autres, ce que j’ai vû dans le tems que j’étois dans ce païs. […] La Bourée vient d’Auvergne, les Menuets du Poitou & de l’Anjou, le Passepied qui est plus leger, est la danse la plus en usage en Bretagne, quoique selon plusieurs Historiens ils citent le Passepied comme une danse très-ancienne. Et ainsi que plusieurs autres danses, dont je n’entreprend pas de donner l’origine.

65. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre V. Mimes, Pantomimes, Danse Italique »

Ils mettaient de la légèreté, et beaucoup d’expression dans leur Danse ; mais c’était toujours les mêmes tableaux. […] C’est dans cet état misérable que Pylade et Bathylle trouvèrent la Danse à Rome lorsqu’ils y parurent. […] Il joignit des Chœurs de Danse à ses Représentations ; il eut soin que leurs pas, leurs figures fussent toujours d’accord avec l’action principale. […] La Danse théâtrale s’en empara à son tour. […] Quel dommage, que l’Art de la Danse nous manque !

66. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Introduction »

Cet art, considéré comme faisant partie de l’éducation, acquiert une importance qu’il ne semble pas d’abord mériter : mais si l’on réfléchit sur la forme que la nature nous a donnée, sur les fonctions qu’elle a attribuées à chacun de nos membres, on sera porté à conclure que, si l’homme n’était pas sans cesse mû par l’imitation, peut-être resterait-il accroupi, ou ne marcherait-il que comme les quadrupèdes ; ce n’est que l’exemple et l’impression que font sur lui les images extérieures, qui le portent à un maintien tout autre que celui que lui donnerait sa structure : or les vrais principes de la danse n’étant autre chose que la belle manière d’exécuter les différents mouvements du corps, de composer son maintien et de se présenter avec grâce, il est indubitable que la danse corrige les vices et les erreurs de la nature. […] Euterpe est tellement liée avec Terpsichore, qu’il est bien rare de voir la musique sans la danse, et plus rare encore de voir des sujets sensibles à l’harmonie qui ne soient aussi amateurs de la danse. Je pourrais apporter en preuve de l’intimité de ces deux arts quelques exemples de jeunes gens qui, par un défaut d’organe, étaient sans dispositions pour la musique, et qui, par la pratique de la danse, ont acquis une justesse dans l’oreille dont ils ne paraissaient pas susceptibles, et qu’ils n’auraient jamais eu par aucun autre moyen. […] Mais autant la danse est essentielle à l’éducation de la jeunesse, autant il est important qu’elle soit enseignée par des maîtres qui en connaissent les vrais principes, et qui aient un jugement sain ; car il est bon de savoir que cet art a ses charlatans comme tant d’autres, et qu’il n’y a rien de si commun que de voir faire des méprises intolérables. On copie, on se modèle souvent sur les danseurs de théâtre ; cependant il n’est pas plus du bon ton d’imiter, dans les danses de société, les danseurs de l’opéra que les grotesques d’Italie, ou les baladières de l’Hindoustan ; l’attitude, les gestes ne sont plus les mêmes, et c’est en partie faute de discernement et pour ne pas savoir juger des convenances que tant de maîtres ineptes font de si mauvais écoliers.

67. (1936) Philosophie de la danse

Est-ce déjà de la danse ? […] Mais qu’est-ce que la Danse ? […] Il observe que ce corps qui danse semble ignorer ce qui l’entoure. […] Commencer de dire des vers, c’est entrer dans une danse verbale. […]   Mais il est grand temps de clore cette danse d’idées autour de la danse vivante.

68. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre II. Preuves contre les Danses, tirées des Saintes Ecritures. » pp. 11-22

Est-il bien facile de garder dans les danses un pareil pacte, que tout bon chrétien est obligé de faire comme Job ? […] Que dis-je, n’est-il pas au contraire de l’essence de la danse de fixer ses regards sur la personne ? […] Ce qui est reproché aux filles de Sion, ne se trouve-t-il pas dans les danses qui se font parmi nous ? […] Mais qui est-ce qui oseroit dire que le temps où l’on danse est propre à remplir ce double devoir ? L’extrême dissipation qui est inséparable des danses, n’en rend-elle pas incapable ?

69. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VII. » pp. 56-64

et l’on danse ; ce sont là les drames ingénieux dont on nous répaît ; c’est ce qu’on nomme des ballets d’invention, de la danse pantomime. […] Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on donne le titre de ballet à des danses figurées que l’on ne devroit appeler que du nom de divertissement ; on prodigua jadis ce titre à toutes les fêtes éclatantes, qui se donnèrent dans les différentes cours de l’Europe. […] Sous le règne de Louis XIV, les récits, les dialogues et les monologues ne servoient-ils pas également d’interprêtes à la danse ? […] La musique, quoiqu’encore au berceau commençoit à s’exprimer avec noblesse ; cependant la danse étoit sans vie, sans caractère et sans action. […] En rapprochant toutes mes idées, en réunissant ce que les anciens ont dit des ballets, en ouvrant les yeux sur mon art, en examinant ses difficultés, en considérant ce qu’il fut jadis, ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il peut être si l’esprit vient à son aide ; je ne puis m’aveugler au point de convenir que la danse sans action, sans règles sans esprit et sans intérêt, forme un ballet, ou un poème en danse.

70. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 28 décembre. Nostalgie d’étoile. »

Ce qui fait le charme personnel de sa danse c’est, avec le mystère de ses yeux d’ombre et l’acuité de son profil, surtout la serpentine souplesse du torse et le dessin sinueux des pas. […] Après une danse espagnole qui parcourt le plateau par onduleux méandres, et qui a un caractère local bien vague, Mlle Napierkowska interprète le Moment Musical de Schubert. […] Puis, c’est l’inévitable, l’inusable, l’insupportable danse d’Anitra, cette rengaine orientaliste qui poursuit le critique de scène en scène. […] Mais qu’une danseuse qui a vu l’Orient tel qu’il est et non l’Orient « comme on le danse », se contente de cette petite chose factice et désuète, j’ai peine à me l’expliquer. […] Le domaine de la musique de danse et issue de la danse est si vaste, si peu exploré !

71. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 février. Danses de Mlle Ellen Sinding et M. Iril Gadescow. »

Danses de Mlle Ellen Sinding et M.  […] De plus en plus les spectacles de danse se multiplient ; les Vendredis de danse chez M. Hébertot sont devenus une institution régulière et voilà que Femina lui emboîte le pas ; le coquet plateau drapé de blanc se prête à merveille aux manifestations individuelles de la danse ; trop peu vaste pour servir aux évolutions d’un ensemble, il est de proportions heureuses qui permettent au danseur isolé de distribuer le mouvement, de « répartir le terrain » comme aurait dit un maître-à-danser italien du xve  siècle. […] Ce théâtre n’a pas de troupe de chant et de danse régulière, mais j’y ai entendu avant la guerre interpréter très heureusement une œuvre de Puccini ; je pense aussi à la Pavane de Grieg, fort bien dansée dans le « Darnley » de Bjornson. […] Dans la danse, les voyages ne forment pas la jeunesse ; il faut persévérer dans un travail ardu.

72. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les artistes de l’opéra »

) Ce sont les chœurs de danse qui figurent dans un ballet, et qu’on nomme aussi figurants. […] Il y a aussi des doubles dans la danse. […] terme d’opéra ; c’est le nom qu’on donne aux danseurs qui figurent dans les corps d’entrées, parce que le corps d’entrée dessine dans sa danse des figures diverses. […] terme de Danse : il y a des danseurs qui figurent à l’opéra. […] La plupart des danseurs qui figurent à l’opéra, sont de très bons maîtres à danser, qui savent fort bien la danse.

73. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre IV. Origine de la Danse, définition qui en a été faite par les Philosophes. »

Origine de la Danse, définition qui en a été faite par les Philosophes. […] Il y a de même dans les mouvements du visage et du corps, des gestes de tous ces caractères ; les uns ont été les sources primitives du Chant, et les autres de la Danse. […] Ainsi le Chant, qui est l’expression primitive du sentiment, en a fait développer une seconde qui était dans l’homme, et c’est cette expression qu’on a nommée Danse. On voit par là que le Chant et la Danse, que quelques Auteurs et le vulgaire ont cru des expressions outrées, nous sont cependant aussi naturels que le geste même et la voix. […] Dès qu’il y a eu des hommes, il y a eu sans doute des Chants et des Danses.

74. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

C’est que l’esthétique de la danse se renouvelle totalement en changeant de base. […] Dès que la sylphide a perdu ses ailes, c’en est fait de la danse : le ballet est fini. […] Nous avons vu le système de la danse classique s’adapter aux exigences du style transcendant. […] Tous les procédés surannés des « danses de caractère » sont subitement débordés par l’invasion des danses populaires ; les éléments ethnographiques les plus variés, authentiques ou transposés, affluent. […] La danse se prête peu à rendre les idées métaphysiques ; elle n’exprime que des passions : l’amour, le désir avec toutes ses coquetteries, l’homme qui attaque et la femme qui se défend mollement, forment le sujet de toutes les danses primitives.

75. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VIII. Témoignages des Païens même contre les Danses. » pp. 99-101

Témoignages des Païens même contre les Danses. […] Ce portrait d’une habile danseuse est-il bien favorable aux danses ? Cicéron, le plus célèbre des orateurs et des philosophes de l’ancienne Rome, exprime non-seulement son sentiment particulier, mais encore l’opinion commune sur la danse, dans un plaidoyer en faveur de Lucius Lucinus Muréna, lieutenant-général de Lucullus dans les provinces d’Asie, et depuis consul. […]  » Selon Æmilius Probus, les Romains estimoient que la danse devoit être mise au rang des choses vicieuses : Scimus saltare etiam in vitiis poni. […] On voit ici que la saine raison, qui étoit la seule lumière qui éclairât les Païens, privés de celle de la Foi, vient se joindre à la Religion pour condamner et interdire les danses.

76. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre III. Obstacles au Progrès de la Danse »

Or, pour ne parler que de la Danse, du Théâtre, je trouve dans ces inconvénients généraux de grands obstacles au progrès de l’Art, puisqu’il en résulte le malheur certain de ne voir jamais faire à nos Danseurs modernes, que ce qui a été pratiqué par les Danseurs qui les ont précédés, et je crois avoir déjà prouvé que la Danse n’a fait jusqu’ici sur notre Théâtre que la moindre partie de ce qu’elle aurait dû faire. […] Par conséquent pour qu’il soit bien exécuté, il faut que chaque Danse prise séparément s’y rapporte, et fasse ainsi, de manière ou d’autre, partie de cette action. La Danse cependant, par l’abus dont je parle, deviendra, dans cet endroit, une partie oisive, et par cette seule raison défectueuse. […] Le général des Spectateurs, tous les Danseurs subalternes, le peuple de l’Opéra n’ont de la Danse qu’ils appellent noble que cette idée que je rapporte. Aucun des Auteurs qui depuis Quinault ont travaillé pour le Théâtre Lyrique, sans excepter même la Motte, ne paraît avoir connu la danse en action.

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