Clotilde avait les cheveux blonds, — la couleur de l’or et du soleil, — la couleur d’Eve avant d’avoir péché… Ses yeux ressemblaient à deux saphirs allumés sous l’arcade de ses sourcils, dont la nuit noire formait un contraste charmant avec la lumière sidérale de sa chevelure… Sa tête se balançait, comme une aigrette, sur un cou long, élégant et fier… Les amateurs de l’époque parlent encore, les paupières humides de larmes, — mais de ces larmes qui attestent le regret d’une sensation artistique perdue, — d’un certain mouvement de reins, indéfinissable et indescriptible, qui imprimait à tout le corps de cette danseuse un frémissement et un ragoût d’une suprême volupté… Quand, enfin, ses bras s’élevaient, — harmonieusement arrondis comme des anses d’amphore… Quand elle se penchait pour commencer une pirouette… Quand cette pose gracieuse découvrait hardiment le dessin du corsage et faisait saillir les trésors de la gorge, les crâneries de la hanche et les ondulations frissonnantes et correctes qui reliaient le buste au ventre et l’épaule à la cuisse… — Alors, me disait, il y a nombre d’années, un ancien commandant des vélites de la garde, rien que pour se laisser… cracher dans la bouche par cette ravissante drôlesse, on aurait baisé le… nez de l’Empereur d’Autriche, du Saint Père, du roi de Prusse, de Blücher et de Wellington !!! […] Toute la cour impériale tint pareillement à honneur d’envoyer son offrande à l’ancienne déesse républicaine, qui, parfaitement raccommodée, renonça au théâtre pour vivre d’une fortune honorable. […] C’est ainsi qu’on put lire, un matin, dans le Figaro,— l’ancien Figaro, — celui de Lepoitevin Saint-Alme et de Victor Bohain : « La séduisante madame Elie, qui était à Mon seigneur de Meaux, passe à Monseigneur de Cambrai. » C’est grâce à cette révélation, — pour laquelle on n’aurait pas aujourd’hui assez de foudres correctionnelles, — que le nom et les succès en tous genres de la « séduisante » ballerine sont arrivés jusqu’à nous. […] … Un soir le voisin interpellé reconnut l’ancien tragédien, et quand celui-ci lui décocha sa demande habituelle : — Hé !
Ses vives caresses, ses tendres soins, apprennent au spectateur qu’elle est unie à Belton par les liens les plus sacrés ; et on voit à la gêne qui accompagne toutes les actions de ce jeune homme, qu’il est entièrement refroidi pour l’objet de son ancien attachement.
je serois tenté de le croire, puisque le plus grand nombre des Compositeurs sacrifient les beautés de la Danse, & abandonnent les graces naïves du sentiment, pour s’attacher à copier servilement un certain nombre de figures dont le Public est rebattu depuis un siecle ; de sorte que les Ballets de Phaëton ou de tout autre Opéra ancien, remis par un Compositeur moderne, différent si peu de ceux qui avoient été faits dans la nouveauté de ces Opéra, que l’on s’imagineroit que ce sont toujours les mêmes.
En vain espérera-t-on de lui donner une forme nouvelle, tant que l’on sera esclave des vieilles méthodes & des anciennes rubriques de l’Opéra ; nous ne voyons sur nos Théatres que des copies fort imparfaites des copies qui les ont précédées ; n’exerçons point simplement des pas ; étudions les passions.
De la Danse des Balets des Anciens & des Modernes, avec quelques descriptions des plus singulieres, & de l’origine de la danse Théâtrale. […] A l’égard des Balets des Anciens, ils étoient de quatre especes ; les tragiques, les comiques, les satyriques, & les tymeliques. […] Nous voyons dans Athenée & dans Julius Pollux, que les Anciens avoient autant d’instrumens différens, qu’ils avoient de diverses danses ; que les filles dansoient au son des instrumens les plus doux ; que ceux qui servoient aux Balets des hommes étoient plus forts & plus patétiques ; & ceux au son desquels dansoient les vieillards, étoient plus graves & plus temperez : le tout pour exprimer les mouvemens de l’ame, suivant les sexes, & la différence des âges.
Les anciens eux-mêmes nous ont donné l’exemple de cette sévérité par la finesse de leur goût. […] (b) Le Menuet, la Chaconne et la Gigue, sont les plus beaux genres de pas de la danse de nos anciens maîtres.
Je sais qu’elle a pour grande maîtresse de sa maison l’excellente maman Sacré, qu’elle admet à l’honneur de monter dans ses carrosses et d’avoir tabouret en sa cour ; la maman Sacré, une ancienne amie de Montmartre, qui s’en va sans cesse répétant : — Ah ! […] Je sais encore qu’elle a ses historiographes pour nous apprendre que sa loge est une cage charmante, bien digne de l’oiseau qui l’habite, avec un papier doré de couleurs éteintes, de bons meubles capitonnés, des fleurs rares et des bibelots précieux ; qu’elle a un peu engraissé, depuis ses débuts, ce qui la complète d’une façon fort agréable pour les yeux ; qu’elle travaille la musique, qu’elle aime la littérature ; que, chez elle, on vient lui faire des conférences sur les œuvres anciennes et modernes des maîtres en tous genres ; qu’elle étudie les langues étrangères, — y compris le flamand et le wallon, — et que sa vie est remplie par les occupations d’une femme de goût et d’une femme d’esprit.
La querelle des Anciens et des Modernes.
Les anciens décors brossés par des praticiens éprouvés, les costumes dessinés par Vsevolocdsky, directeur-grand seigneur, aimable et distingué dilettante, qui ne manquait ni de science ni d’imagination, avaient été à Saint-Pétersbourg sacrifiés à une nouvelle variante exécutée par le peintre Korovine.
L’inaptitude des élèves et la lenteur de leurs progrès peuvent être primordialement attribuées à la routine des maîtres et au peu de clarté qu’ils jettent dans la démonstration des principes ; eu renoncant aux anciennes rubriques, ils abrégeraient les longueurs et jetteroient infiniment plus de précision dans leurs leçons.
Le spectacle héroïque de l’ancienne chevalerie formera toujours un spectacle intéressant, lorsqu’il sera présenté à une nation qui aime l’honneur et qui chérit la gloire.
Elle merite avec justice d’être regardée comme Terpsicore, cette Muse que les anciens ont fait présider à la Danse.
Fanny récompensa son ancien directeur en lui cédant sa cuisinière, celle qui devait devenir l’illustre Sophie. […] Le souvenir de leurs anciens succès y était resté vivace. […] Marie Taglioni avait réagi contre les anciennes habitudes en substituant une manière romantique, vaporeuse et flottante, à la chorégraphie géométrique des maîtres de ballet. […] C’en était fait de la décence rigide de l’ancien ballet.
L’auteur de ses jours est presque toujours un ancien cordonnier qui continue son commerce dans sa loge et partage son admiration entre l’œuvre de chair et l’œuvre de cuir ; il fractionne son enthousiasme en deux parts égales, une qu’il donne aux souliers qu’il a créés, l’autre allouée à sa fille qu’il forme. […] Le lecteur de l’épître, ayant cinq pieds sept pouces (ancienne mesure), comprend qu’il y a erreur, et que ce mot est évidemment tronqué ; il poursuit ses recherches et réunit cette phrase : Tu n’ai qu’un nain fidèle. […] Il offre de prouver que depuis deux mois il mange exclusivement des pilons ; et il ajoute que toutes les jurisprudences de table d’hôte ont décidé que les ailes de poulet devaient être données de préférence, sans distinction d’âge ni de sexe, aux plus anciens pensionnaires. […] — Un hourra d’anciens et d’anciennes le flétrissent de la double épithète d’affreux égoïste ! […] Elle obtient tout, sous condition de ne pas publier ses mémoires et de brûler les anciennes lettres d’amour.
Heureux les arts, s’écriait un ancien, s’ils n’étaient jugés que par les savants.
Ne me souvenant plus de l’ancienne passion de mon admirateur, qui était maintenant un beau grand garçon de dix-huit ans, je l’engageai comme secrétaire.
Par elle je voyais revivre les anciennes danses des tragédies.
Nous prétendons seulement que la tradition s’altère, s’abâtardit et que les gestes originels, jadis expressifs, deviennent inintelligents, de même que les anciens caractères chinois, si clairs, si simples dans leur forme primitive, sont devenus aujourd’hui les hiéroglyphes absurdes que vous connaissez.
Une de ces demoiselles, ainsi dénommée par un ancien beau, lui répondait dernièrement : — Eh bien, parole !
« E… l’ancien amant de L… » « P.
Il passa ensuite, dans toutes les conquêtes des Romains, et après la destruction de l’Empire, les États qui se formèrent de ses débris, retinrent tous cette institution ancienne.
Tous les inconvénients de l’exécution ancienne et actuelle dérivent de ce déplacement.
Si on a lu le premier livre de l’histoire de l’ancien Testament, qui est le livre de la Genèse, on sait ce qui arriva à Dina, fille de Jacob et de Lia, âgée alors d’environ quinze ou seize ans.
… Et, comme je sortais du Cid ou de Sigurd, — à moins, toutefois, que ce ne fût de la Korrigane ou de la Farandole, — les yeux encore pleins des minois des jolies filles qui s’y trémoussent, il me sembla qu’au lieu du boulevard, poudroyant de lumières et de foule, j’avais devant moi cette cour de l’ancien Opéra, qui s’ouvrait sur la rue Drouot, avec sa corbeille de verdure appauvrie et gémissante, son petit jet d’eau pleuraicheur et son encadrement formé par les architectures nobles de l’hôtel Choiseul.
L’ancien péristyle était orné de cinq lustres de cristal, dont celui du milieu en face du premier escalier, était à vingt-quatre-branches, avec festons et chutes de fleurs d’Italie qui formaient un pavillon. […] Les bornes qui me sont prescrites m’empêcheront aussi de parler des fêtes des siècles trop reculés : les triomphes d’Alexandre, les entrées des conquérants, les superbes retours des vainqueurs romains dans la capitale du monde, sont répandus dans toutes nos anciennes histoires. […] C’est ainsi que le goût pour les divers ornements que les fables anciennes peuvent fournir dans toutes les occasions d’éclat à la galanterie, à l’imagination, à la variété, à la pompe, à la magnificence, gagnait les esprits de l’Europe depuis la fête ingénieuse de Bergonce de Botta. […] Les anciennes rubriques, que les esprits médiocres révèrent comme des lois sacrées, ne sont pour les têtes fortes que des abus ; leur destruction est le premier degré par lequel ils montent bientôt aux plus grandes choses. […] En opposition à cet ancien proverbe, et toto divisos orbe Britannos.
Semblables aux Acteurs Anciens qui faisaient quelquefois sur la Scène les gestes d’un Rôle, tandis qu’un déclamateur en récitait les vers dans la coulisse ; nous mettons les pas, les gestes, les attitudes, les expressions aux Rôles que nous jouons, sur la musique qui se fait entendre dans l’Orchestre.
Il y a de l’apparence que l’usage des bals masquez pendant le Carnaval, est aussi ancien en France que l’établissement de la Monarchie, & que nous le tenons des Romains qui ont gouverné les Gaules jusqu’à l’an 420.
Par allusion à l’ancien Proverbe, qui dit : A gens de village, trompette de bois.
Les jeunes gens qui ont savouré le brillant, la variété, le feu de la nouvelle Musique, sont ennuyés de la trop grande quantité de déclamation des opéras anciens. […] C’est là qu’un ancien usage a prévalu sur l’humanité ; une opération barbare y produit des voix de dessus, qu’on croit fort supérieures aux voix que la nature a voulu faire ; et de ce premier écart on a passé bientôt à un abus dont les inconvénients surpassent de beaucoup les avantages qu’on en retire.
A neuf ans elle lisait Schopenhauer ; à quatorze elle faisait des recherches dans les archives de la police secrète du siècle passé ; à seize elle étudiait la littérature ancienne de l’Inde ; à dix-huit elle publiait un manuscrit qu’elle avait trouvé après la mort de sa mère.
Nous sommes en général accoutumés à priser ce qui est ancien et ce qui nous vient de loin ; nous aimons à admirer dans une perspéctive immense tout ce qu’il nous est impossible de distinguer : plus les objets s’éloignent, plus ils s’agrandissent au miroir de notre imagination ; delà bien des succès éphémères, qui réellement n’ont eu d’autre mérite qu’un costume imposant, beaucoup de pompe, et quelques coups de théatre gigantesques.
Cet ancien garçon de café enrichi dans les tripots de Naples, devenu fermier des jeux du royaume et directeur du théâtre San Carlo, ce geôlier de Rossini qu’il astreignait à une production continue, vint à Vienne en 1822, lorsqu’il eut été dérangé par les événements politiques dans ses nombreuses et fructueuses gestions, et afferma le théâtre de la Porte de Carinthie. […] Des reprises d’œuvres anciennes et deux représentations de l’opéra-ballet le Dieu et la Bayadère remplirent avec des opéras français le reste de la saison.
J’ai fait l’éloge justement mérité de la pantomime des anciens et j’ai confondu ce mot avec celui danse. […] Je dois ajouter, pour que ma profession de foi soit complette, que je crois aux choeurs des anciens à l’institution de leurs fêtes et de leurs jeux ; mais que je ne crois nullement à la signification qu’on leur donne gratuitement en les nommant ballets ; parce que le ballet est un composé de danses, de mouvemens combinés, de pas et de temps variés à l’infini, et que je ne vois autre chose dans les fêtes de l’antiquité fabuleuse, que des marches, des contre-marches, et des évolutions propres à former mille figures ou dessins variés, exécutés sur des choeurs de musique vocale et instrumentale.
Lorsque le public apprit que la nouvelle danseuse était son ancienne favorite de comédie, la petite actrice de jadis, il lui fit une ovation comme jamais être humain, je crois, n’en a entendu.
Les anciens étoient nos maîtres à cet égard, ils connoissoient mieux que nous l’art du geste ; et c’est dans cette partie seule de la danse, qu’ils l’emportoient sur les modernes.
Les anciens étoient nos Maîtres à cet égard, ils connoissoient mieux que nous l’Art du geste, & c’est dans cette partie seule de la Danse qu’ils l’emportoient sur les modernes.