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31. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Introduction. » pp. -

Se présenter dans un cercle avec une aisance aimable ; saluer avec décence ; s’adresser à quelqu’un d’un ton affectueux ; offrir et recevoir quelque chose avec grâce ; s’asseoir et se lever sans roideur et sans embarras ; enfin, se préserver et de cet air timide qui nous expose au reproche de faiblesse ou d’ignorance, et de cet air fat que l’amour-propre d’autrui ne nous pardonne jamais ; voilà ce que le monde civilisé doit à notre art. […] Toinet Arbeau, chanoine de Langres, s’est distingué le premier par un traité qu’il donna en 1588, et qu’il intitula Orchestographie ; il écrivait au-dessous de chaque note de l’air les mouvemens et les pas de danse qui lui paraissaient convenables.

32. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XVIII. De la maniere de faire les Reverences avant de danser. » pp. 60-66

Quoique les reverences que l’on fait avant de danser se forment de même que celles en arriere, elles demandent néanmoins quelques instructions particulieres : c’est pourquoy je prie de faire attention aux regles que je donne pour la bien faire ; ce qui est de consequence, parce que dans quelque compagnie que l’on soit, on est ordinairement très-curieux à regarder qui va danser, & lorsque vous vous y présentez de bonne grace, vous préviendrez si fort en votre faveur, que quand bien même on ne danseroit pas parfaitement, cela donne un mérite de sçavoir faire une reverence de bon air. […] Mais en vous relevant le corps se pose sur le pied gauche ; & vous quittez la main de la Demoiselle : en glissant le pied droit devant en le croisant un peu plus que la cinquiéme position ; mais en faisant ce pas le corps se porte differemment des autres pas ordinaires, parce qu’il se tourne du côté gauche, & c’est le même bras & le même pied qui se passe devant dans le même tems, & lorsque vous glissez le pied droit le genoüil gauche se plie, qui renvoye par son mouvement le corps sur le pied droit, & l’on tourne un demi tour dessus en se tournant du côté droit, ce qui vous met en présence de la Demoiselle, & de suite l’on porte le pied gauche à côté à la deuxiéme position, & vous regardez la Demoiselle pour lui adresser votre reverence, puis se plier la ceinture & s’incliner la tête, de même qu’à la premiere : & en se relevant tirer le pied droit derriere, & lorsque c’est le menuet que vous devez danser, il faut en vous relevant laisser le corps sur le pied gauche, afin de partir du pied droit pour votre pas de menuet ; mais si c’est une autre danse, en finissant de tirer le pied droit derriere, on doit y laisser poser le corps dessus afin de glisser du même tems le gauche devant, en remontant à la place que l’on a fait sa premiere reverence, & on tourne un demi tour à la gauche, ensuite on fait un autre pas du pied droit en se retournant du côté droit, ce qui vous remet en présence de la compagnie ; & là attendre que l’air de votre danse commence pour commencer votre danse. Quant à la Demoiselle, ayant le pied gauche devant à la quatriéme position, elle le porte à côté à la deuxiéme, & tout de suite elle tire le droit tout auprès à la premiere position, puis plier les deux genoux également, comme je l’ai expliqué cy-devant ; & la premiere reverence finie, il faut laisser le corps posé sur le pied droit, & glisser le gauche devant un peu plus que la cinquiéme position, pour tourner dessus un demi tour à la gauche, & porter du même tems le pied droit à côté, ce qui vous met en présence l’un de l’autre, & en se regardant tirer le pied gauche auprès du droit & plier doucement, & se relever de même, & laisser le corps poser sur le pied gauche afin de partir du droit pour votre menuet ; mais si c’est une autre danse, il faut glisser le pied droit devant en remontant un peu plus que la cinquiéme position, & en revenant à l’endroit où l’on a commencé la premiere, & se tourner un demi tour du côté droit en faisant un pas du pied gauche à la deuxiéme position, ce qui vous met en présence de la compagnie, & attendre que l’air commence pour partir.

33. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVIII. Des pas de Bourée & des Fleurets. » pp. 122-132

D’autres qui se font de côté en effaçant l’épaule ; qui se pratique de la maniere suivante, sçavoir le corps posé sur le pied gauche, vous pliez dessus ayant le pied droit en l’air prés du gauche, & vous le portez à côté en vous élevant sur la pointe & en retirant l’épaule droite en arriere, mais la jambe gauche suit la droite, & se pose derriere à la troisiéme position, les genoux étendus sur la pointe ; & pour le troisiéme vous laissez glisser le pied droit devant à la quatriéme position, en laissant poser le talon à terre ce qui finit ce pas ; le corps étant posé sur le droit vous pouvez plier dessus, & en faire un autre du gauche, en observant les mêmes principes, on les trouve placés à la fin de la Bretagne, & dans plusieurs autres danses de Ville ; lorsque ces pas sont bien pris, ils sont des plus gracieux. Il s’en fait aussi d’une autre façon, que l’on appelle pas de Bourée ouverts qui se font de la maniere suivante, sçavoir si on le prend du pied droit l’ayant en l’air, à la premiere position : vous pliez sur le gauche & vous portez le droit à côté à la deuxiéme position & vous élevez dessus : en vous élevant sur le droit la jambe gauche suit la droite en s’approchant à la premiere position, dans le même tems le pied droit se pose entierement, & de suite vous posez le pied gauche à côté à la seconde position en posant le talon premier, & lorsque le corps se pose sur ce pied, vous vous élevez sur la pointe ; ce qui attire la droite dont le pied se glisse derriere le gauche jusqu’à la troisiéme position, ce qui termine ce pas ; mais si vous en voulez faire un autre du pied gauche, il faut poser le talon droit à terre & plier dessus, & porter le pied gauche à côté en observant la même maniere, d’autant que l’on doit s’habituer de faire un pas d’un pied comme de l’autre. Ce même pas se fait encore d’une autre maniere, en ce qu’en faisant votre premier pas qui est un demi-coupé, ayant le corps posé sur le pied gauche vous pliez dessus, & en prenant ce mouvement la jambe droite qui est en l’air marche en faisant un batement sur le cou du pied, & du même tems se porte à côté à la deuxiéme position en vous élevant dessus, & continués votre pas comme cy-devant. […] On place ce pas dans toute sorte d’airs, & vous en faites toutes les figures des danses avec facilité, parce que ce pas est aisé & coulant on le fait en tournant de la même façon que les précedens ; mais c’est aux Maîtres de conduire leurs Ecoliers dans la regularité des danses qu’ils leur enseignent, je me contenterai seulement de donner une explication de la maniere de faire tous ces differens pas.

34. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

Junon entend les vœux de l’Amour, et les remplit ; Iris vole par ses ordres dans les airs, elle y étale l’éclat des plus vives couleurs. […] On a donné le nom d’airs à ces différentes danses, ainsi on dit air de terre à terre, etc. Dans ces ballets, on doit observer, comme dans tous les autres, l’air, le temps de l’air, et la figure. L’air est le mouvement de la symphonie qu’on exécute, et qui doit être dansée. […] Selon la nature des airs on manie les chevaux terre à terre, par courbettes, ou par sauts.

35. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — II, mes débuts sur une vraie scène a deux ans et demi » pp. 16-21

Pendant cet exercice, la salle entière se tordait, à la vue de son petit jupon de flanelle jaune et de ses bottines à bouts de cuivre qui battaient l’air. […] Loïe récita alors sa poésie, comme elle l’avait promis, puis retourna à sa place avec l’air d’une personne qui vient de faire la chose la plus naturelle du monde. […] Je débitai le petit poème d’un air si sérieux, que, malgré les fautes que je devais faire, l’esprit en fut compris et impressionna tous les assistants.

36. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Introduction »

Et qu’on ne pense pas que l’équitation, l’escrime, la course, la lutte, et tous les exercices violents de la gymnastique puissent remplir le même objet et rivaliser avec la danse ; outre qu’ils ne peuvent convenir généralement au sexe, à tous les âges et à tous les tempéraments ; c’est qu’encore quelques-uns d’entre eux, en assujettissant à des efforts pénibles, émoussent, ôtent la finesse du tact, et au lieu de cet air gracieux, de cette délicatesse dans les traits, de ces belles proportions dans les membres, de ces mouvements prestes et souples du corps, on ne voit trop souvent se développer que des traits durs, une habitude du corps lourde et matérielle, effet nécessaire de la violente contraction des muscles. […] En effet, si l’on observe que les airs de danse sont composés de phrases musicales courtes, d’un chant agréable et parfaitement cadencé ; que les repos se trouvent une très petite distance, que l’écolier est en quelque sorte forcé de compter ses pas, et de n’en exécuter qu’un nombre fixe dans un temps donné ; on concevra qu’elle fournit un moyen mécanique pour former l’oreille la moins exercée et la plus paresseuse. […] Les effets de cet art sur le physique de certains individus sont infiniment intéressants ; qu’on se peigne une jeune personne d’un tempérament faible, dont l’éducation aura été négligée ; elle aura naturellement la tête en avant, enfoncée dans les épaules, la poitrine retirée, les genoux crochus et butants, les pieds en dedans, l’habitude du corps chancelante, conservant à peine le centre de gravité : voyez-la sortir après six mois de leçon, d’entre les mains d’un bon maître, les pieds en dehors, le jarret tendu, la hanche bien placée, la poitrine en avant, l’air de tête fier et gracieux, les membres déliés et les mouvements aisés.

37. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre sixième. Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat » pp. 71-78

Étudiez le ballon ; j’aime à vous voir parfois bondir dans un pas, et faire preuve d’agilité, de souplesse : que je puisse croire que vous effleurez à peine la terre, et que vous êtes prêt à voler dans les airs[…] Entrechat : saut léger et brillant, pendant lequel les deux pieds du danseur se croisent rapidement, pour retomber à la cinquième position, ou en attitude sur une jambe (a) ; comme dans l’entrechat à cinq, à sept, à neuf ; dans la cabriole, dans les brisés, etc., dans les ronds de jambe en l’air, etc. […] Le corps s’élance en l’air, et les jambes passent à la cinquième position. […] (a) On peut terminer tous les entrechats que l’on finit sur une jambe ; ainsi que les ronds de jambe en l’air, dans les attitudes et les arabesques qu’offrent les planches indiquées dans le chapitre précédent.

38. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les cavaliers. » pp. 25-51

Il y a encores deux ou trois autres sortes de reuerences, comme pour saluer vn Seigneur, vne Dame ; commencer vne courante, ou vne gaillarde, desquelles ie discourray en leur lieu ; Mais parce que les pas de courante sont tres-propres pour aquerir la liberté des mouuemens qui sont necessaires en la danse, & adoucir l’air à vn Cavallier, & aussi que l’exercisse d’iceux fait trouuer de la facillité aux autres danses, ie commenceray par la. […] Sy c’est quelqu’vn qui n’aye iamais apris à danser sera fort bon de le faire apuyer des mains contre vne table, pour luy donner plus de facilité à aprendre les mouuemens qui sont necessaires, tant du genoüil, & de la hanche, que du pied, & l’ayant fait placer comme il est requis d’estre pour commencer vne courante, faut luy faire porter la iambe en auant & en arriere, tantost en droicte ligne, & quelque fois dessus & dessous la iambe qui sera à terre, pour luy apprendre les liaisons, le tout sans mettre à terre que pour se soulager ou pour changer de iambe, afin de faire de mesme de l’autre, dont tous les mouuemens procedent de la hanche, la pointe tant du pied qui sera en l’air que de celuy qui sera à terre fort ouuertes, & par ce que cela luy acquerra insensiblement la facilité de bien passer la capriolle, & l’entrechart, s’il a le corps disposé à la danse par haut, il luy faut souuent faire exercer ceste leçon : Apres laquelle afin de luy acquerir auec moins de peine le port de la iambe, qu’on luy face sans le desplacer plier esgalement les deux genoux pour prendre le temps du pas de courante, mais parce que toutes les cadances se doiuent marquer en l’air : Venant à s’esleuer faut prendre garde que le pied qui se trouuera derriere demeure en l’air, & ne passe le talon de celuy de deuant, & que celuy de deuant ne leue qu’apres celuy de derriere, & le faire tomber tousiours sur la pointe du pied, & quand on l’aura ainsi exercé sur l’vne & sur l’autre iambe, qu’on luy face former le pas entier, & vn pas chassé sans appuy, tant en auant qu’en arriere & de costé, sur lesquels on l’asseurera auant que luy faire entreprendre ce qui suit. […] Apres lesquels s’arrestant sur la pointe du pied droict, luy faire porter l’autre en l’air, la iambe fort tenduë pour faire vn temps en rond, qui sera porté à costé, dont le mouuement doit proceder de la hanche, pour bien former lequel, il faut vn peu plier sur l’autre iambe, & se releuer sur la pointe du pied ; apres lequel temps faut faire vn chassé hors terre du mesme costé, puis sautant sur le pied gauche, faire porter l’autre, la iambe bien tenduë, non en auant, comme plusieurs font, qui par ce moyen incommodent vne femme : mais à costé, en l’air, pour le porter d’vn mesme temps à terre, la iambe croisee, en sorte que les molets se touchent, Ceste retirade doit estre suiuie d’vne autre qu’on fera tout de mesme de l’autre pied, & par ce que sur ceste action, le pied droict se trouue deuant, il le faut porter à costé, sur lequel ayant chassé, faut faire deux pas deuant soy, apres lesquels le pied gauche se doit porter en l’air, pour d’iceluy sans plier le genoüil faire du mesme costé vn temps en rond comme le susdit, qui doit estre accompagné d’vne feinte, de tourner sur la main droicte en pliant le genoüil qui se trouue du mesme costé, & chasser sur l’autre, en tournant pour remettre le corps à son naturel, puis auancer trois pas, & chasser deuant soy sans tourner les espaules de costé ny d’autre, & ainsi continuer encore deux pas, & au troisiesme, la iambe bien tenduë, faire vn temps en rond semblable au premier, & apres l’auoir chassé, faire deux retirades de mesmes les deux precedentes, & vne troisiesme du pied droict sans croiser, sur laquelle au lieu d’vn chassé on peut releuer vn temps de la iambe gauche sans sauter, en s’esleuant sur la pointe du pied droict, que le corps tout d’vne piece penchant vers la main droicte doit suiure lentement, & en mesme temps qu’on aura passé le pied gauche par dessus l’autre, faut desgager le droict, & le porter encore vne fois à costé à fin de glisser à l’instant le gauche derriere, puis faire vne retirade croisee, qui doit estre suiuie d’vne autre sans croiser, mais portee plustost en arriere qu’à costé, sur laquelle pliant le genoüil droict, faut tourner vn peu le corps de ce mesme costé, à fin de mieux prendre son temps pour faire vn chassé, & deux pas en tournant de l’autre, apres lesquels passant vne demy capriolle du pied droict par dessus le gauche ou faisant le temps, d’icelle faut porter le gauche à costé en l’air, & d’vn mesme temps en s’esleuant sur la pointe de l’autre, le porter par dessus, la iambe bien tenduë, en sorte qu’elle croise, si bien qu’apres auoir desgagé la gauche qui se trouue derriere, & d’icelle faict vn temps, en tournant le corps du costé qu’on aura commencé & chassé sur iceluy, il ne faut que passer vne demy capriole en tournant deuant la femme, ou du moins en faire le temps pour finir vne reuerence. […] La susdite Courante bien executee, auec la mesure requise, & auec les actions telles qu’elles y sont depeintes, donnera vne grande facilité à toute autre sorte de danses, & dés l’heure l’Escolier commençant à y prendre plaisir, s’apperceura comme auec la patience, le temps luy amene insensiblement ceste familiere cognoissance, qui luy rend en fin doux tout ce qui luy sembloit auparauant impossible, & sans qu’il soit besoin de plus ample instruction, les Maistres pourront par le moyen de la Courante & actions susdites en composer tout autant d’autres qu’il leur plairra, pourueu qu’ils n’ignorent la valeur des temps, & autres pas, & mouuemens dont on les enrichit, & qu’on danse auiourd’huy, d’vne certaine negligence nullement affectee ; & n’aymerois point qu’ils meslassent parmy leurs compositions des pas qui sentissent son baladin, comme fleurets, frisoteries, ou branslemens de pieds, piroüetes (i’entens à plusieurs tours violens & forcez,) caprioles, pas mesmes des demy caprioles, si ce n’est en tournant ou finissant, & tout plain d’autres petites actions ennemies du vray air qu’on y doit obseruer, mais seulement des pas coupez, & entrecoupez, d’autres graues, ensemble des liaisons, & des beaux temps, parce que les mouuemens qui en procedent, peuuent auec assez d’air & de grace accompagner tels pas sans force ; que si quelques vns d’eux s’offencent de c’est aduis & que manque de se sçauoir cognoistre, la vanité leur face iuger vaine la peine que ie prends, qu’ils apprennent que la charité seule m’en a serui d’obiect : Ioint que la verité & la raison estans communes à vn chacun ne sont non plus à qui les a dictes premierement, qu’à celuy qui les dict apres, & ainsi sans s’en esloigner, qu’ils facent meux s’ils peuuent. […] Il est fort à propos maintenant qu’vn Escolier peut auoir acquis le port de la iambe, de luy monstrer la suitte des Bransles, d’autant que par iceux on luy pourra grandement adoucir l’air, & luy regler l’action du corps & de la veuë, ce qu’on n’eust peu auparauant auec tant de facilité, non que ceux là soient blasmables, qui pour n’ennuyer ou desgouter vn Escolier, luy font commencer iceux durant le temps qu’il s’exerce sur ce qui a esté dit cy deuant : Pourueu toutesfois qu’ils preuiennent l’inconuenient, que l’embrasser trop de leçons à la fois apporte.

39. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

Ce qui ne paraît, du premier coup d’œil, que frivole ou tout au plus agréable, prend dans l’examen un air imposant, l’imagination s’échauffe, à mesure qu’on démêle les marches diverses de l’industrie humaine. […] « Il y a quatre-vingts ans10 que tous les airs de Ballet étaient un mouvement lent, et leur chant, s’il m’est permis d’user de cette expression, marchait posément même dans la plus grande gaieté. Le petit Moliere [Mollier] avait à peine montré, par deux ou trois airs qu’on pouvait faire mieux. Lorsque Lully parut, et quand il commença de composer pour les Ballets de ces airs qu’on appelle des airs de vitesse. Comme les Danseurs qui exécutaient les Ballets composés sur ces airs étaient obligés à se mouvoir avec plus de vitesse et plus d’action que les Danseurs ne l’avaient fait jusqu’alors, bien des personnes dirent qu’on corrompait le bon goût de la Danse, et qu’on allait en faire un Baladinage.

40. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 23 juillet : Le Ballet des Saisons — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 31 juillet 1661 »

Monsieur, d’habits d’or éclatants, Un Vendangeur représentant, D’un bel air, suivant la cadence, Fit admirer aussi sa danse. […] Du susdit Ballet que je vis, On saura, par forme d’avis, Que les Airs sont du Sieur Baptiste, Qui d’Orphée est un vrai copiste ; Que Benserade a fait les Vers, Auteur prisé dans l’Univers ; Et que Mademoiselle Hilaire Dont la voix a le ton de plaire, Et le sieur Le Gros, mêmement, Y chantèrent divinement : Mais pour en savoir davantage Que je n’en dis dans cet Ouvrage Écrit à la hâte et sans art, Voyez l’Imprimé de Balard, Qui n’a rien que de véritable Et qu’on vend à prix raisonnable.

41. (1806) L’Art de la danse, poëme en quatre chants, calqué sur l’Art poétique de Boileau pp. -247

Elle est composée de quatre couplets, sur des airs différons ; le dernier est l’air : Vive Henri quatre, &c. […] Nom qui désigne un air très-lent, à trois temps. […] Walse ; Danse suisse, air à trois temps. […] L’air est à deux temps très-vifs. […] Passe-pied ; air à trois temps.

42. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XII, la collection de m. groult » pp. 124-133

Elle souriait de plus en plus, et d’un air mystérieux. […] L’autre était un personnage âgé, la figure expressive, l’air bourru et renfrogné, sous d’épais cheveux gris. […] Tandis qu’il prononçait ces deux mots « ma collection », un air de respect se répandit sur son visage. […] Je lui répondis donc, sans autrement m’émouvoir : — Merci beaucoup, monsieur, je viens justement de voir le Louvre, et je crois que c’est aussi une belle collect… Rachel Boyer interrompit ma phrase en souriant, mais avec un air, cependant, quelque peu scandalisé.

43. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — III, comment je créai la danse serpentine » pp. 22-

Nous demandâmes à l’électricien du théâtre de mettre des lampes vertes à la rampe, et au chef d’orchestre de jouer un air en sourdine. […] L’orchestre joua pianissimo un air fort langoureux, et j’apparus en essayant de me faire assez légère pour donner l’impression imaginaire d’un esprit voltigeant qui obéissait aux ordres du docteur. […] Dans la salle également sombre, le directeur, installé dans un fauteuil d’orchestre, nous regardait avec un air d’ennui, — presque de mépris. […] Puis je fredonnai un air et me mis à danser très doucement dans la pénombre. […] Là, pour la première fois, j’entendis cet air qui devait devenir si populaire : Loin du bal.

44. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — 18 juillet : Le Grand Divertissement royal ou les Fêtes de Versailles — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 21 juillet 1668 »

Cette petite Comédie Du crû de son rare Génie (Et je dis tout, disant cela) Était aussi, par-ci, par-là, De beaux Pas de Ballet mêlée, Qui plûrent fort à l’Assemblée, Ainsi que de divins Concerts Et des plus mélodieux Airs, Le tout du Sieur LULLY-BAPTISTE, Dont Maint est le Singe et Copiste. D’ailleurs, de ces Airs bien chantés, Dont les Sens étaient enchantés, MOLIÈRE avait fait les Paroles, Qui valaient beaucoup de Pistoles ; Car, en un mot, jusqu’en ce jour, Soit pour Bacchus, soit pour l’Amour, On n’en avait point fait de telles ; C’est comme dire d’aussi belles.

45. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — 15 février : La Fête de Vénus — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 14 juillet 1668 »

Robinet, lettre du 14 juillet 1668 Celle des Acteurs d’Italie97 De plus en plus paraît jolie Par de surprenants Incidents Qu’ils mêlent chaque jour dedans ; Et CINTIO, Fils d’AURÉLIE, Dont l’Âme est savante et polie, Y fait le Rôle d’un Amant D’un air si tendre et si charmant, Ainsi que le célèbre OCTAVE, Toujours et si leste et si brave, Qu’en vérité, qu’en vérité Chacun s’en retourne enchanté.

46. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — Janvier : Ballet royal — Lettres en vers au Roi de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, 2ème lettre du mois de janvier »

La Gravette de Mayolas, 2ème lettre du mois de janvier130 La REINE, qu’un chacun contemple Comme un parfait et rare exemple, Aux yeux de toute notre Cour, Au Château neuf fut l’autre jour, Avec encor Mademoiselle,131 Qui l’aime, et la suit avec zèle, Pour ouïr un concert charmant, Qu’on ajuste Royalement, Pour le Ballet que l’on prépare D’un air aussi pompeux que rare, Enfin pour le Ballet Royal, Qu’on dansera ce Carnaval.

47. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 13 juin : Le Favori — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 21 juin 1665 »

Plusieurs ravissantes Entrées Dans la Pièce étaient insérées, Avecque d’excellents Concerts Composés d’Instruments et d’Airs ; Si bien que le tout pris ensemble Fit un bel effet, ce me semble, Et causa beaucoup d’enjouement ; Il n’en faut douter nullement.

48. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 2 décembre : Le Ballet des Muses — La Muse de la Cour à Monseigneur le Dauphin d’Adrien Perdou de Subligny — Subligny, vingt-neuvième semaine, lettre du 9 décembre 1666 »

Vous enchante-t-on les oreilles Par les airs du Ballet nouveau ?

49. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — Fin février : Mascarade — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 2 mars 1669 »

Robinet, lettre du 2 mars 1669 Ici, partout, on masque, on balle, Et du bel air on se régale118 Selon l’ordre du Carnaval, Cette année assez jovial.

50. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 16 février 1664 »

Mademoiselle Des-Oeillets, Qui dans ses Rôles, ou Rôlets, A paru toujours admirable, (D’autres disent incomparable) Ayant, et lance et coutelas, Faisait la Guerrière Pallas, Et du sieur Monfleury la Fille, Qui d’un air assez charmant brille, Et mieux que ses riches atours, Était la Mère des Amours, Dont tous trois de l’honneur acquirent, Et firent bien tout ce qu’ils firent. […] Après lui, Monsieur d’Orléans, Fut le plus Galant de léans, Montrant une si noble adresse, Que par le bel air et justesse, Dont ses pas étaient animés, Plusieurs beaux yeux furent charmés. […] Sa Cadette, dont l’air charmant,33 Pourrait d’un Dieu faire un amant, Blanche et fraîche comme une Aurore, Et qui là représentait Flore.

51. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 26 février. Affaires courantes. »

Lancée en l’air par son danseur, elle « jette » en tournant avec une légèreté charmante ; et puis elle pique franchement de la pointe. […] Et cependant Mlle Lamballe, qui danse avec une feinte nonchalance avec ce petit air d’une « qui ne s’en fait pas », possède un ballon admirable, saute et bat à ravir.

52. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre X. De la maniere d’ôter son chapeau, & de le remettre. » pp. 24-28

Voila la maniere qui m’a paru la plus séante pour le porter avec grace : on doit le poser d’abord sur le front un peu au-dessus des sourcils, & en appuyant la main moderément contre le retroussi, elle ne le fait enfoncer par derriere qu’autant qu’il le faut, devant être plus bas devant de deux ou trois lignes que derriere ; le bouton doit être du côté gauche, de même que le bec ou la pointe au-dessus de l’œil gauche, ce qui dégage le visage : car de le porter tout-à fait en arriere, cela donne un air niais & imbécile : le trop enfoncer par devant donne un air sournois, ou colere, ou rêveur, au lieu que la maniere de le porter tel que je vous l’ai representé, vous fait paroître bien sensé, modeste & temperé.

53. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXXII. Des Piroüettez. » pp. 148-152

Ainsi je suppose que vous deviez le faire du pied droit, & que vous ne deviez tourner qu’un quart de tour à la droite, il faut plier sur le gauche le droit en l’air ; & à mesure que le genou gauche se plie, la jambe droite en l’air marche en formant un demi cercle, puis posant la pointe de son pied derriere la jambe gauche à la troisiéme position, pour se relever sur les deux pointes, ce qui vous fait tourner un quart de tour au lieu que si vous voulez tourner un demi tour, il faut poser la pointe du pied plus croisé jusqu’à la cinquiéme position ; ce qui fait qu’en vous élevant vous tournez un demi tour.

54. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1667 — Début mars : Mascarade — La Muse de la Cour à Monseigneur le Dauphin d’Adrien Perdou de Subligny — Subligny, quatrième semaine, lettre du 3 mars 1667 »

Le parti m’en semble sortable ; Mais ce Courrier-là, quel qu’il soit, Fut-ce l’AMBASSADEUR D’ESPAGNE, Comme on sait bien que ce l’était, N’était guère hâlé de l’air de la campagne.

55. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 17 janvier : Psyché — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 14 août 1671 »

Robinet, lettre du 14 août 1671 En bonne Santé, ledit Sire, De qui si charmant est l’Emire, Fait, encor, avecque sa Cour, À Fontainebleau, son Séjour ; Et, de ses grands Soins, s’y délasse, Par fois, dans l’ébat de la Chasse, Et, par fois, par de doux Concerts, Où l’on répéte les beaux Airs Qu’a faits le Sieur Lulli-Batiste, (Qui ne manque pas de Copiste) Dedans le dernier grand Balet, D’un bout, à l’autre, si complet, Et qu’on revoid dancer, de même, Avec certe, un plaisir extrême, Ou, pour mieux dire, sans égal, Tout joignant le Palais Royal.

56. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Avant-propos. » pp. -

  Dèslors, avant de choisir des airs pour y adapter des pas ; avant d’étudier des pas pour en former ce que l’on appelloit dans ce temps là un ballet, je cherchai, soit dans la fable, soit dans l’histoire, soit enfin dans mon imagination, des sujets, qui, non seulement présentâssent l’occasion d’y placer à propos des danses et des fêtes etc. mais qui offrissent encore dans leur développement une action et un intérêt gradués, mon poème une fois conçu, j’etudiai tous les gestes, tous les mouvemens et toutes les expressions qui pouvoient rendre les passions et les sentimens que mon sujet faisoit naître. […] Au lieu d’écrire des pas sur des airs notés, comme on fait des couplets sur des airs connus, je composois, si je puis m’exprimer ainsi, le dialogue de mon ballet, et je faisois faire la musique pour chaque phrase et chaque idée. Ce fut ainsi que je dictai à Gluck l’air caractéristique du ballet des sauvages dans Iphigénie en Tauride : les pas, les gestes, les attitudes, les expressions des différens personnages que je lui dessinai, donnèrent à ce célèbre compositeur le caractère de la composition de ce beau morceau de musique.

57. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 6 janvier : Divertissement royal — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 11 janvier 1670 »

Quelqu’un de là, vient de m’écrire, Que l’on y prit dernièrement, Le nouveau Divertissement Dont la belle Troupe Royale, Avec tant d’éclat, nous régale : Et qu’il fut assaisonné d’Airs, De Pas de Ballet, et Concerts, Qui, je le dis, sans que je raille, Relevèrent, encor, la Paille.

58. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Avx cavaliers et avx dames, par luy mesme. »

  Les Dames y verront parmi leurs pas diuers L’air, L’adresse, la grace, & la graue asseurance, Quelles doiuent cherir.

59. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 17 août : Les Fâcheux — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 18 août 1668 »

Robinet, lettre du 18 août 1668 Comme chacun, à leur exemple (Que toute la Ville contemple), De se signaler est ravi, C’est ce qu’on a fait à l’envi, Et j’en fis en mon autre Épître Un assez spacieux Chapitre ; Mais, vraiment, les COMÉDIENS, Tant les Français qu’Italiens, Ont, depuis, témoigné leur zèle De façon si noble et si belle, Et sans aucun égard aux frais, (Car on en fait, je vous promets, Dedans une Rencontre telle, Tant en violons qu’en chandelle) ; Ils ont, dis-je, d’un si bel air Leur affection fait briller, Donnant GRATIS la Comédie À quiconque en avait envie, Et c’est-à-dire à tout Paris, Qui la voulut voir à ce prix, Qu’ils méritent bien que l’Histoire En conserve aussi la mémoire.

60. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre II. Objections tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 151-166

Ils ressemblent à ces enfans assis dans la place, qui crient à leurs compagnons : Nous avons chanté des airs gais, et vous n’avez pas dansé, nous avons chanté des airs tristes, et vous n’avez pas pleuré. […] Il ne reste plus qu’à répondre à l’endroit de l’Evangile, où Jésus-Christ parle à des enfans qui disent à leurs compagnons : Nous vous avons chanté des airs gais, et vous n’avez point dansé. […] C’est, dira-t-on, que ceux qui n’ont point dansé, en entendant des airs gais, en sont repris : mais est-ce Jésus-Christ qui les en reprend ? […] Nous avons chanté des airs lugubres, et vous n’avez point fait pénitence. Les airs gais qui n’ont point touché les Juifs, c’est la vie commune de Jésus-Christ, qui sembloit plus capable de les attirer ; et ces airs lugubres, c’est la vie la plus austère de saint Jean-Baptiste qui ne les a point amenés à la pénitence.

61. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXV. Des contre-tems du Menuet, & la maniere de les faire. » pp. 104-109

De plus, c’est que les contre-tems sautez ne conviennent qu’à de jeunes personnes, ou des personnes de moyenne taille : & pour ceux qui sont d’une taille avantageuse, il les faut faire en tems de Courante & demi-jetté, comme je l’ai déja marqué dans la maniere de donner les mains : parce qu’il ne convient point à de grandes personnes de sauter, & de se tourmenter dans les danses figurées, où ce n’est que des mouvemens doux & gracieux, qui ne dérangent pas le corps de ce bon air qui est si fort estimé & usité par notre Nation : ce qui n’est pas de même de plusieurs contre-danses que l’on a introduit en France depuis quelque temps, & qui ne sont pas du goût de tous ceux qui aiment la belle danse. Il est vrai, qu’il y en a plusieurs qui n’ont aucuns desseins, ni aucuns goûts, puisque c’est toûjours les mêmes figures, sans aucuns pas assurez, toute la plus grande perfection de ces contre-danses, est de se bien tourmenter le corps, de se tirer en tournant, de taper des pieds comme des Sabotiers, & de faire plusieurs attitudes qui ne sont point dans la bien-séance : on me dira que cela divertit une compagnie ; parce que plusieurs personnes dansent à la fois, il n’est pas impossible de faire des danses où plusieurs personnes peuvent danser ensemble, mais avec des pas & des regles gracieuses & moderées à l’imitation des danses Allemandes, que j’ai veu danser en Allemagne ; quoiqu’elles changent de mouvement, il s’y garde une certaine regle qui ne cause point de confusion, surtout parmi les personnes de distinction, ainsi on peut composer des danses qui soient dansées à plusieurs personnes, & qui peuvent avoir different mouvement, comme d’air à deux tems legers & de Menuet, mais je souhaiterois que Messieurs les Maîtres qui composeroient ces danses les missent en Choregraphie, afin que l’on puisse les danser regulierement.

62. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXIX. Des Coupez de differentes manieres. » pp. 133-138

D’autres où l’on fait le demi-coupé en avant : par exemple, si vous faites le demi-coupé du pied droit en avant, lorsque vous estes élevé dessus dans ce même moment la jambe gauche fait un battement derriere & devant & se porte à côté, ou restera en l’air, selon l’enchaînement des pas. D’autres qui se terminent par une ouverture de jambe, ou un tour de jambe, & la jambe reste en l’air pour faire un autre pas, qui se trouve à la suite selon que la danse que vous apprenez le requiert.

63. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Elle ne se sent plus que des ailes, et si elle chante, ce n’est que devant ses amis, quelque air du Tyrol ou de Venise auquel elle prête un charmant cachet local. […] De ce burg est descendu, mais dans des intentions moins féroces, le jeune comte Albrecht, garçon de bel air et de bonne mine. […] Une brume bleuâtre baigne les intervalles des arbres et leur prête des apparences fantastiques, des attitudes et des airs de spectres. […] Du bout de son sceptre, elle trace dans l’air des cercles cabalistiques, elle évoque ses sujettes des quatre coins du vent ; — ses sujettes, car elle n’a pas de sujets. […] La voici qui va d’un air soumis s’agenouiller devant la reine des wilis.

64. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre VIII. De la Danse sacrée des Égyptiens »

Le mystère leur donnait un air respectable qui s’accordait avec leur ignorance et qui favorisait leur ambition. […] Les Prêtres revêtus d’habits éclatants, et sur des airs harmonieux d’un caractère noble, exécutaient la première en tournant autour de l’Autel.

65. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 12 juin. « Shéhérazade ». — Le pas de deux de la « Belle ». »

Et comme j’aime ce trio des odalisques qui, assises au premier plan, dansent avec leurs bras et leurs torses souples selon le rythme d’un air charmant entonné par les bassons, soutenu par les contrebasses. […] Puis, quand Vladimiroff enlève la ballerine dans les airs ce n’est pas un poids mort qu’il porte : car nous voyons Tréfilova plier avec cette grâce parfaite et un peu absente qui lui est propre et croiser les chevilles.

66. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Le jugement de Pâris. Ballet héroïque. » pp. 171-182

Ceci forme un pas de quatre plein d’action, exécuté sur un air vif et léger. […] Mercure traverse les airs et disparoît. […] Les Divinités de la terre, des eaux et de l’air se réunissent aux Jeux, aux Ris et aux Plaisirs ; l’Amour, Vénus et les Graces embellissent cette fête ; Thétis et Pélée y expriment leur félicité ; l’Olympe applaudit à ces jeux et cette première partie de ce ballet, variée de pas d’expression et de caractère, se termine par un grouppe général qui témoigne aux Divinités célestes leur respect et leur reconnoissance. […] Pâris avance d’un air noble et modeste : il s’incline respectueusement devant les Immortelles.

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