La tentatrice exécute trois petits pas sur les pointes ; puis une génuflexion, et elle recommence. Ce n’est pas le fox-trott, rectifie un « académicien » du Claridge : vous avez décrit une « scottish espagnole » — sauf les pointes. […] Sa technique est encore incomplète, le « dehors » insuffisant ; par contre, ses pointes sont fermes, endurantes ; de plus et surtout ses dons plastiques sont évidents et à travers une candeur encore juvénile de l’expression transparaît une personnalité naissante.
Bourrée, (Pas de) ce pas est composé de deux mouvements ; savoir d’un demi-coupé avec un pas marché sur la pointe du pied, et d’un demi-jeté : je dis un demi-jeté, parce qu’il n’est sauté qu’à demi ; et comme ce pas est coulant, son dernier pas ne doit pas être marqué si fort : on en a adouci l’usage, parce qu’il demande beaucoup de force dans le coup-de-pied ; on y a donc ajouté le fleuret [voir Fleuret]. […] Quant à ceux qui se font de côté en effaçant l’épaule, le corps étant posé sur le pied gauche, on plie dessus, ayant le pied droit en l’air près du gauche, et on le porte à côté en s’élevant sur la pointe, et en retirant l’épaule droite en arrière : mais la jambe gauche suit la droite, et se pose derrière à la troisième position, les genoux étendus sur la pointe, et pour le troisième on laisse glisser le pied droit devant à la quatrième position, en laissant poser le talon à terre, ce qui finit ce pas. […] Pas de Bourrée ouvert ; si on prend ce pas du pied droit, l’ayant en l’air à la première position, on plie sur le gauche, et l’on porte le droit à la seconde position, ou l’on s’élève sur ce pied, en faisant ce pas de la sorte : la jambe gauche suit la droite, en s’approchant à la première position, et dans le même temps le droit se pose entièrement, et de suite le gauche se pose à côté à la seconde position, en laissant tomber le talon le premier : lorsque le corps se pose sur ce pied, on s’élève sur la pointe ; par cette opération on attire la jambe droite, dont le pied se glisse derrière le gauche jusqu’à la troisième position, et le pas est terminé. […] Le second pas se porte vite à la troisième, et l’on reste un peu dans cette position sur la pointe des pieds, les jambes étendues ; puis on laisse glisser le pied qui est devant jusqu’à la quatrième position. […] Mais à mesure que le pied droit se glisse devant, le genou gauche se détend, et le talon se lève, ce qui renvoie avec facilité le corps sur le pied droit, et du même temps l’on s’élève sur la pointe.
Tantôt il côtoie le grand style baroque, tantôt il frise volontairement la parodie, C’est là un chapitre du Virgile travesti — et retravesti — une mythologie « grand siècle » où autour du danseur empenné et enjuponné d’après Bérain, dessinateur du Roy, des belles en paniers à la Camargo, or et bleu, font des pointes — un siècle ou plus « avant la lettre ». […] Grande « plus que nature », élancée à faire paraître trapu un éphèbe pervers d’Aubrey Beardsley, portant le lourd tutu de satin broché comme un pagne léger — elle brave l’évidence et se surélève sur les pointes… Et voilà que telles de ses poses au repos, telles de ses arabesques dans le pas de deux, aux lignes allongées et effilées, à l’aplomb impeccable, apparaissent d’un contour captivant dans leur exagération même ; tels « ports de bras », encadrant sa petite tête de camée, sa face blême d’impératrice implacable, affectent la forme svelte d’une lyre.
Ce pas est très-singulier dans sa maniere de le faire, & je croy qu’il ne tient son nom que de sa seule construction, au lieu qu’aux autres la plus grande partie sont composez des autres pas ; mais celui-ci est different de son premier pas, il faut d’abord s’élever sur la pointe du pied & plier après le pas, ce que l’on va voir par cette description : par exemple, vous voulez faire un pas tombé du pied droit ; ayant le corps posé sur le pied gauche, & les jambes écartées à la deuxiéme position, en vous élevant sur le pied gauche, la jambe droite suit ; parce que le corps se penchant sur le côté gauche, il attire la jambe droite qui le tire derriere, jusqu’à la cinquiéme position, en se posant entierement à terre & son genou se plie, ce qui fait lever le pied gauche, mais le genou droit s’étendant vous oblige à vous laisser tomber sur le pied gauche à la deuxiéme position, ce qui est un demi jetté, qui se fait en sautant à demi, ce pas n’est pas d’une difficile execution, lorsque l’on sçait prendre ses mouvemens à propos, c’est par la force du coup de pied & la pente du corps qui attire les jambes & les genoux se plient comme si les forces manquoient, ce qui oblige le talon du pied droit que vous tirez derriere de se poser à terre & son genou se pliant par le poids du corps qui se pose dessus, en se relevant cela fait comme un ressort qui étant pressé cherche à s’étendre, ainsi le genou en s’étendant rejette le corps sur le pied gauche, ce qui termine l’étenduë de ce pas. […] Par exemple, ayant le corps posé sur le pied gauche vous pliez, & vous élevez en sautant & assemblant le pied droit auprès du gauche à la premiere position, en tombant sur les deux pointes ; mais le corps posé sur le gauche, parce que du même tems vous portez le droit à côté à la deuxiéme position en vous élevant dessus pour faire votre pas tombé ; qui fait la seconde partie dont le pas de Gaillarde est composé ; mais comme j’ai fait une description assez étenduë touchant le pas tombé, cela me paroît inutile de le repeter une seconde fois, ce pas se prévient encore par un coupé & fait un fort bon effet par les mouvemens soûtenus que l’on doit observer pour le bien faire.
Le plié, c’est fléchir les genoux, comme le démontre la planche deuxième ; le glissé, soit qu’il s’exécute en avant, en arrière, à droite ou à gauche, est l’action de changer le pied d’une position à l’autre sans abandonner terre, ce qui s’exécute ordinairement avec le plié ; le marché et le tendu sont de porter les pieds dans les différentes positions, la pointe du pied basse, le jarret et le cou-de-pied tendus ; le sauté, c’est s’élever par un mouvement rapide, soit sur une jambe, soit sur l’autre ou sur les deux ensemble : on verra, dans la description suivante, des différents genres de danses, l’application et l’emploi des pas ci-dessus désignés.
. — De la diplomatie et des pointes ! […] — De la diplomatie et des pointes ! […] De la diplomatie et des pointes : tout est là.
On le fait encore dans une autre occasion, par exemple, vous dansez quelquefois avec une personne qui fera trois pas de Menuet en avant, dans le tems que vous n’en avez fait que deux, ainsi il se trouve que vous faites votre pas de Menuet en allant à droit, dans le tems que la personne avec qui vous dansez va en avant ; ainsi pour vous remettre dans une conformité de Figure, vous faites ce pas soûtenu en allant du côté droit, en pliant sur les deux jambes, & en vous relevant sur la gauche la jambe droite se glisse à côté jusqu’à la deuxiéme position, & vous posés le corps dessus en vous élevant du même temps sur la pointe, mais par la position du corps & cette élevation, la jambe gauche suit, en laissant poser le talon droit à terre, & le genoüil se pliant ; par ce mouvement il oblige la jambe gauche de se croiser devant la droite en faisant un jetté échapé ; ensuite vous faites votre pas de Menuet en revenant du côté gauche, ce qui vous remet l’un & l’autre dans la même regularité de figurer. […] Mais le pied fait tout le contraire de la main, puisque dans le tems que vous relevez sur la pointe du pied droit, c’est dans ce même tems que vous frapez ; ainsi on doit plier sur la fin de la derniere mesure, pour se trouver à portée de relever dans le tems que vous frapez : la cadance s’exprime de deux manieres en dansant, sçavoir les pas qui ne sont que pliez & élevez sont relevez en cadence, mais ceux qui sont sautez doivent tomber en cadence.
Figure preste à faire le tems de Courante [Légende intérieure] 6 Rond du poignet 5 5 Rond du coude de haut en bas 7 3 Cette premiere Figure a le corps posé sur le pied droit à la 4e. position 1. le talon du pied gauche levé 3. n’y ayant que la pointe du pied qui touche à terre, & par consequent prête à marcher, le bras gauche 4. opposé au pied droit, & le bras droit 5. étendu à côté, la main en dehors 6. […] Figure represente comme vous devez vous relever après que vous avez plié, (ce que l’on peut dire être dans l’équilibre) le corps est sur la pointe du pied droit 3. la jambe gauche étenduë comme la droite, mais son pied en l’air 4. les mains tournées en dehors 5.
L’avènement décisif des temps sur les pointes, le triomphe de l’« élévation » en résultent. […] Elle s’élève sur les pointes, sur l’orteil tendu et rigide ; ce n’est plus ni la marche ni la course. […] Ainsi le Traité de la Danse de Carlo Blasis, l’illustre maître milanais, mentionne dans le texte de la première version (1820) tels temps ou positions sur les pointes. Mais considérons les dessins correspondant à ces passages : partout le danseur s’appuie sur la demi-pointe ; c’est sur l’articulation de l’orteil que porte l’aplomb ; il y a équivoque et il vaut mieux s’abstenir de dater avec exactitude l’apparition de la danse sur les pointes. […] Elle danse de tout son corps, depuis la pointe des cheveux jusqu’à la pointe des orteils… » Cependant Gautier ose reprocher à l’idole sa défaillance dans la Muette de Portici, pour ne l’exalter que plus hautement à propos de la Gipsy, ballet de Mazilier qui servit de cadre à la danse qui se place dans la légende Elsslérienne à côté de la Cachucha ; c’est la Cracovienne.
Du plié et du Tendu Lorsqu’on saura bien les cinq positions, on se placera à la première, on pliera les genoux le plus bas et le plus lentement possible, sans lever les talons, ayant toujours les pieds à plate terre, observant qu’en pliant il faut que les genoux tombent en dehors et dans la direction de la pointe des pieds, avançant la ceinture et faisant bien attention que le corps et la tête ne fasse aucun faux mouvement, ce qu’on doit répéter de même, tant du pied droit que du pied gauche.
Mlle Vronska a exécuté ses trois entrées consécutives dans une allure graduée qui aboutit au presto, avec l’aisance et l’ampleur que nous lui connaissions ; la technique de ses pointes, de son cou-de-pied est robuste.
On compte dans les bras trois mouvemens de même que dans les jambes, & qui sont rélatifs l’un à l’autre : Sçavoir, celui du poignet, celui du coude, & celui de l’épaule ; mais il faut qu’ils s’accordent avec ceux des jambes, en ce que, si vous faites des demi-coupez en des tems & ouvertures de jambes, & autres pas qui se prennent plus du cou-de-pied que du genou, ce sont les poignets qui agissent, au lieu que si ce sont des pas fort pliez, comme pas de Bourée, tems de Courante, pas de Sissonne, Contretems & autres pas qui demandent du contraste ou de l’opposition, pour lors c’est le coude qui agit, ou du moins qui est le plus apparent ; parce que l’on ne doit pas plier le coude, sans que son mouvement soit accompagné de celui du poignet : ainsi du cou-de-pied & du genou, qui ne peut finir son mouvement sans que l’on soit élevé sur la pointe du pied, qui par consequent est le cou-de-pied qui l’acheve.
Je crois qu’il faut lui donner raison et nous consoler de voir Planètes et Spartiates faire des pointes et porter le chausson à semelle flexible au lieu du soulier à talon. […] Ses pointes aiguës trottent menu, piquent et mordillent les planches avec prestesse.
Mais à peine estes vous élevé sur le pied droit, que la jambe gauche se porte derriere la droite à la 3e. position, en restant un peu de tems sur les deux pointes des pieds, les jambes tenduës emboetées, sans changer vos bras, & lorsque vous glissez le pied droit devant, qui est le dernier pas de votre pas de Bourrée, le bras droit s’étend en arriere en effaçant l’épaule, & le bras gauche se plie devant ; en faisant son contraste au pied droit. […] Il s’en fait encore d’une autre sorte de côté, en effaçant l’épaule, dont il y en a deux dans le premier couplet de l’Aimable Vainqueur, dans la Bretagne, dans la Nouvelle Forlanne, & dans plusieurs autres, & dont l’opposition ne se fait qu’à la fin du pas : par exemple, vous avez le pied gauche devant, & le bras droit opposé ; vous faites votre demi-coupé en pliant sur le pied gauche, & vous vous élevez sur le droit qui dans le même tems le bras s’étendant, vous donne la facilité d’effacer le corps, ou de vous tourner un peu de côté, & le pied gauche s’étant porté derriere, vous restez sur la pointe des deux ; ensuite vous laissez glisser le droit devant à la 4e. position, le bras gauche se plie du même tems, & s’avance aussi devant qui fait l’opposition au bras droit.
La rotule, qui semble destinée à limiter le rejet du genou trop en arrière de l’articulation, tombera perpendiculairement sur la pointe du pied ; et la cuisse et la jambe ne sortant plus de la ligne, en décriront alors une droite qui assurera la fermeté et la stabilité du tronc. […] J’ai remarqué qu’ils étoient moëlleux, brillants dans les choses les plus simples, aisés dans les difficultés qui ne demandent point d’efforts propres à leur exécution, et que leur percussion est toujours opérée avec grace, parce qu’ils se servent et qu’ils profitent et des pointes et des ressorts qui font mouvoir le cou-de-pied. […] Leur vigueur les abandonne-t-elle un instant, ils sont gauches ; ils ignorent l’art de dérober leur situation par des temps simples qui, n’exigeant aucune force, donnent toujours le tems d’en reprendre de nouvelles ; ils ont de plus très-peu d’élasticité, et percutent rarement de la pointe. […] Je dis donc que cette pésanteur n’étant pas dans une proportion aussi exacte dans les danseurs arqués, qu’elle l’est dans les danseurs jarretés qui ont extraordinairement le cou-de-pied élevé et fort ; ces premiers ont nécessairement moins de facilité à se hauser sur l’extremité des pointes.
Tous ces differens mouvemens se doivent faire de suite, ne formant qu’un seul pas qui se fait dans une mesure à deux tems, comme je viens de dire, aussi toute l’attention qu’il faut avoir en faisant ce pas ; c’est que vos jambes soient bien étenduës quand vous les levez, & lorsque vous sautez de retomber sur les deux pointes & les jambes tenduës ; ce qui vous fait paroître plus leger.
Dès les premières mesures, j’identifie la danseuse classique malgré la nudité des jambes chaussées de mules sans rubans, malgré l’absence des temps sur les pointes.
La rotule qui semble destinée à limiter le rejet du genou trop en arriere de l’articulation tombera perpendiculairement sur la pointe du pied, & la cuisse & la jambe ne sortant plus de la ligne, en décriront alors une droite qui assurera la fermeté & la stabilité du tronc. […] J’ai remarqué qu’ils étoient moëlleux, brillants dans les choses les plus simples, aisés dans les difficultés qui ne demandent point d’efforts, propres dans leur exécution, élégants dans leurs tableaux, & que leur percussion est toujours opérée avec des graces infinies, parce qu’ils se servent & qu’ils profitent & des pointes & des ressorts qui font mouvoir le coudepied : voilà des qualités qui les dédommagent de la force qu’ils n’ont pas, & en matiere de Danse je préférerai toujours l’adresse à la force. […] Ils sont gauches, ils ignorent l’Art de dérober leurs situations par des temps simples qui n’exigeant aucune force, donnent toujours le temps d’en reprendre de nouvelles ; ils ont de plus très-peu d’élasticité & percutent rarement de la pointe. […] Je dis donc que cette pesanteur n’étant pas dans une proportion aussi exacte dans les Danseurs arqués qu’elle l’est dans les Danseurs jarretés qui ont ordinairement le coudepied élevé & fort, ces premiers ont nécessairement moins de facilité à se hausser sur l’extrêmité des pointes.
Elle possède pour mettre en valeur ces dons de la nature une éducation chorégraphique quelque peu rudimentaire ; si elle fait des pointes gentiment, ses jambes ne sont pas bien en dehors et elle dégage à peine.
Le Balancé est un pas qui se fait en place comme le Piroüetté, mais il se fait ordinairement en presence, quoiqu’il se puisse faire aussi en tournant ; mais comme ce n’est que le corps qui se tourne, & que cela ne change aucun mouvement ; c’est pourquoi je vais décrire la maniere de le faire en presence : je dirai d’abord qu’il est composé de deux demi-coupez, dont l’un se fait en avant & l’autre en arriere ; Sçavoir, en commençant vous pliez à la premiere position, & vous le portez à la quatriéme en vous élevant dessus la pointe, puis vous posez le talon à terre, & la jambe qui est en l’air s’étant aprochée de celle qui est devant, & sur laquelle vous vous estes élevé, étant en l’air vous pliez sur celle qui a fait ce premier pas, & l’autre étant plié se porte en arriere à la quatriéme position, & vous vous élevez dessus ce qui finit ce pas ; mais en faisant ce pas au premier demi-coupé l’épaule s’efface, & la tête fait un petit mouvement ; ce qui donne l’agrément à ce pas, & que j’expliqueray avec la maniere de conduire les bras dans la seconde Partie.
À considérer ses pointes bien placées, ses bras expressifs et toute sa petite personne sérieuse et élégante, on se croyait en présence d’une étoile authentique, vue par le gros bout de la jumelle.
Cette sorte de pas est particulier dans sa maniere, il tient pour ainsi dire du pas tombé, en ce qu’il faut être levé sur la pointe du pied pour le commencer ; mais comme j’ai donné dans ma premiere Partie l’intelligence pour le faire, & qu’il ne me reste plus que de vous instruire sur la maniere d’y faire les bras ; je vous dirai seulement, que, lorsque vous le commencez ayant les pieds l’un devant l’autre à la quatriéme position, par consequent un bras opposé qu’il faut faire votre premier mouvement : pour lors ce bras qui est opposé doit s’étendre de haut en bas, & l’autre dans le même tems vient de bas en haut ; mais ne change pas au second saut : ensuite en faisant le troisiéme qui est un assemblé, vous laissez tomber vos deux bras à côté de vous ; puis vous faites un petit mouvement de la tête en la baisant, & vous la relevez de même que les bras, lorsque vous faites un autre pas comme de Bourrée, ou tels que la Danse le demande ; cette petite action, quand elle est faite à propos donne beaucoup d’agrémens, mais sur tout point d’affectation.
Vous briseriez cette ligne de l’arabesque, la plus émouvante qu’ait réalisée la pensée classique, cette ligne qui va de la pointe de la jambe ramenée en arrière jusqu’à la pointe des doigts de votre main à plat, portée en avant.
Étant placé comme pour marcher en avant, on lâchera un genou qui se tendra en portant le pied à la quatrième position en arrière ; le corps se posera consécutivement dessus, et on ramènera la jambe restée en avant, la pointe du pied basse ; lâchant le genou, on la passera à la première position, continuant cette marche en arrière. […] Pour cet effet, il dégagera un pied, le posant à la seconde position ; le corps se posant dessus, s’inclinera dans l’ordre ci-dessus, ramenant en même tems l’autre jambe, en tirant la pointe du pied à terre, pour la rentrer devant à la troisième position, où elle arrivera en même tems que le corps plié qui se relevera doucement. Pour exécuter le salut à la quatrième position en arrière, le cavalier reculera une jambe de ce côté, et se posant dessus, il s’inclinera selon que nous l’avons démontré ci-dessus, en ramenant en même tems sur la pointe du pied l’autre jambe qui arrivera à la troisième position devant, en même tems que le corps plié, lequel se relevera doucement. […] Les dames, pour faire la révérence, dégageront un pied, le portant à la quatrième position en arrière, puis placeront aussitôt le corps au milieu des deux jambes, pour les plier également et bas, les genoux en dehors, afin qu’ils sortent également sur les côtés ; et se relevant droit sur la jambe qui est derrière, elle rapprocheront en même tems sur la pointe du pied l’autre jambe pour la placer devant à la troisième position. Les dames exécuteront cette révérence doucement et continuement ; elles exécuteront egalement les dégagemens de pied à la seconde bonne ou fausse position, présentant la pointe du pied en dedans plus ou moins, selon qu’elles devront se diriger ; passant l’autre jambe à la quatrième derrière, elles exécuteront la même révérence selon que nous l’avons démontré ci-dessus.
Mais par la suite des tems ils joignirent à leur troupe des Sauteurs pour les sauts périlleux, que les Grecs appeloient Cubistes, & des femmes qui sautoient au-travers des cerceaux garnis de pointes d’épées en dedans, & qui faisoient quantité de tours de souplesses & d’agilitez très-surprenans ; ce qui rendit aussi leurs spectacles plus divertissans & plus estimables. […] Néanmoins quand elle me rendit la mienne, dont la garde étoit fort pesante, je remarquai que la pointe étoit un peu ensanglantée. Cela n’empêcha pas qu’elle ne dansât encore d’autres danses tenant deux épées nues dans ses mains, dont elle mettoit les pointes tantôt sur sa gorge, & tantôt dans ses narines, sans se blesser. […] Mais cet Empereur ayant une passion violente pour la Danse, donna ses premiers soins pour la rétablir dans Rome, malgré l’Arrest du Sénat : il fit venir secrétement dans son Palais les meilleurs Maîtres de Danses qui s’étoient réfugiez dans les Villes d’Italie, & leur fit composer des Entrées de Balet, & fit faire des habits convenables pour l’éxécution de son dessein, à l’insçu du Sénat ; & quand tout fut disposé, il le convia à un festin pour le soir dans son Palais, sous prétexte d’avoir une affaire importante à lui communiquer : le soupé se passa sans que l’Empereur eût parlé du sujet de son mandement, il fit passer l’assemblée dans une grande Salle préparée pour l’exécution des Entrées de Balet, qui durerent jusqu’à la pointe du jour.
Comme ce n’est que par le plus ou le moins de force, que vous possedez dans le cou de pied qui vous fait élever : ainsi ce pas dépend du cou de pied pour le faire avec legereté ; pour le faire en avant, je suppose que vous ayez le pied gauche devant & le corps posé dessus, la jambe droite preste à partir dans le moment que vous pliez sur la jambe gauche, la droite s’aproche auprès, & lorsque vous vous relevez ; ce qui se fait par la force du pied gauche, qui en s’étendant avec force vous en rejette sur la droite, parce qu’elle acheve de se passer devant, lorsque vous vous relevez en tombant sur la pointe du pied droit, & ne poser son talon qu’après, ce qui termine ce pas : ainsi vous pouvez en faire plusieurs de suite d’un pied, comme de l’autre en observant la même regle ; ce qui donne beaucoup de facilité & de legereté.
Il se rencontre quelquefois des battemens simples qui se mêlent dans d’autres pas : par exemple, vous faites un coupé en avant du pied gauche, & la jambe droite qui est derriere vient faire un battement, en frapant la jambe gauche, & en se reportant du même tems en arriere à la quatriéme position ; mais ce battement se fait les jambes tenduës, parce qu’aux demi-coupez que vous faites en avant, l’on doit être élevé sur la pointe & les jambes étenduës, & c’est dans ce même tems que vous faites ce battement, & la jambe droite se portant en arriere, le talon gauche se pose à terre ; ce qui donne la liberté au pied droit de se porter à la quatriéme position : ainsi que je l’ai déja dit dans le Chapitre des Coupez.
Par exemple, si c’est un pas tombé simple, tel que je l’ai deja dit dans la maniere de le faire, il faut que vous le commenciez par vous élever sur la pointe des pieds, les bras étant à la hauteur que le represente la Figure qui est au commencement de cette deuxiéme Partie : ainsi lorsque votre pied se tire derriere en tombant, les bras quoique étendus se baissent ; ce qui se fait par le mouvement de l’épaule qui se d’étend, en laissant baisser les bras & les relever dans le moment : vous voyez par là, la conformité des jambes avec les bras ; puisque dans le tems que vous tirez votre pied derriere, & que les genoux se plient, comme si les forces vous manquoient (ce qui fait votre pas tombé) les bras se baissent aussi & se relevent, lorsque vous faites votre second pas qui termine votre pas tombé, qui est un demi jetté : ainsi pour ce pas, les bras ne font que se baisser & se relever, ce qui est le mouvement de l’épaule, puisque ce n’est que par cette jointure que les bras s’émouvent.
Je vois Mlle Zambelli enlever ce mouvement brillant ; il serait plus haut, plus soutenu que celui de Mlle Schwarz : sa pointe aurait parcouru une courbe plus vaste et, dardée victorieusement, piquerait dans l’espace. […] L’étoile, instrument concertant, indique le mouvement, simple temps d’exercice, mais beau de sérénité, de logique constructive : grand battement, relevé sur les pointes.
J’ai parlé dernièrement des qualités de son exécution gymnastique ; mais voyez encore ces ports de bras qui paraissent, telle est la précision élégante des contours, circonscrits par le crayon d’Ingres, les renversements du torse, l’unité, le lié du mouvement depuis le regard jusqu’aux pointes.
Elle n’a pas, il est vrai, les pointes « italiennes » de Mlle Zambelli qui — et je n’hésite pas à appliquer à notre étoile un mot admirable de Théophile Gautier sur la Fuoco — sont « comme deux flèches d’acier rebondissant sur un pavé de marbre ».
Belton tire à part un des nouveaux arrivés ; il lui fait entendre, qu’il a un marché à conclure, mais qu’il exige du secret ; il lui donne rendez-vous pour le lendemain avant la pointe du jour. […] Il ne veut pas le joindre ; il appelle un esclave ; écrit un billet par le quel il instruit Eliza qu il n’ira pas chez lui cette nuit, et lui assigne à elle-même un rendez-vous sur le bord de la mer, avant la pointe du jour.
On a un exemple de la première espèce de lévier, dans l’action par la quelle on s’élève sur la pointe du pied ; la puissance est alors appliquée au talon par les muscles extenseurs du pied, et la résistance est le poids du corps qui si ; trouve entre le talon où agit la puissance, et la pointe du pied où se trouve le point d’appui. […] Enfin le mouvement de Pivot a lieu, lorsqu’un os considérable tourne sur une pointe, comme la première vertèbre du col sur l’apophèse olondoïde de la seconde vertèbre, le mouvement du Radius avec le Cubitus, où le premier roule autour du second. […] L’articulation par pivot se fait, lorsqu’un os considérable tourne sur la pointe d’un autre ; tel est le mouvement de la tête au moyen de l’apophise olontoïde de la seconde vertèbre du col qui tourne dans la première ; ces mouvemens sont modifiés a l’infini et à la volonté de l’homme, par le secours des différens muscles appliqués aux leviers osseux qui concourent à la formation des articulations, les quelles unissent la tête avec le col.