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71. (1921) Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques pp. 222-226

Si ces maîtres de Ballets, bons ou mauvais, ont le droit d’établir leurs productions sur le théâtre de l’Opéra de Paris, quel est l’homme à talent qui voudra rester attaché à ce théâtre pour n’avoir que les travaux désagréables de la place, et pour être le très humble serviteur du premier venu ? […] Cependant il est plus essentiel qu’on semble le penser que la place dont il s’agit soit tenue par un homme d’un talent avoué, car la médiocrité compromettrait bien souvent le succès de maints opéras qui coûtent de 50 à 80 000 l. […] Depuis 1793, Gardel, tout en s’occupant activement de l’Opéra, n’y avait pas eu de ballets représentés. […]   Le Comité de Sûreté Générale de la Convention Nationale arrête que le Citoyen Gardel, directeur du grand Opéra, se rendra sur-le-champ au lieu ordinaire de ses séances, pour lui donner des renseignements qui lui deviennent nécessaires dans l’intérêt de la chose publique. […] Personne n’a été redemandé après l’opéra.

72. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XV. » pp. 150-159

Vingt-quatre figurans et huit coryphées forment un corps de danse non seulement suffisant aux théatres les plus spatieux, mais encore aux dessins presque toujours symétriques des divertissemeus attachés à l’opéra, et aux ballets en action. […] Le corps de ballets de l’opéra est sans contredit le plus nombreux de tous les théâtres ; les figurans surpassent les figurantes en talens et en intelligence. […] L’ordre, l’exactitude et la subordination qui doivent être observés dans tous les états, où un chef commande, sont établis dans la troupe militaire et n’existent point dans la troupe dansante de l’opéra ; d’où il résulte qu’une parfaite exécution est impossible. […] Le jeu mâle, précis et correct qui règne dans l’exécution de l’orchestre de l’opéra ; l’ensemble parfait qui résulte de la manière vigoureuse que cet orchestre emploie pour produire de grands effets, ne peut être assimilé au jeu brillant et souvent fantastique des violons qui ne jouent que des sonnates et des concertos : il leur est libre d’orner et d’embellir leur ouvrage, de démancher jusqu’au chevalet, de se perdre dans des variations, d’entreprendre toutes les difficultés possibles, et de les vaincre ; voilà le grand violon comparé au premier danseur ; mais l’orchestre a son thême écrit, comme le corps de ballet a le sien dicté. […] Gardel, maître des ballets de l’opéra est musicien, il joue fort bien du violon ; c’est un mérite de plus.

73. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VII. Des Ballets Bouffons »

Les Ballets de ce genre ont donné l’idée de ces Intermèdes qu’on joint en Italie aux grands Opéras, et de ces Opéras Bouffons qu’on y représente séparément sur des Théâtres publics.

74. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « III. Éducation. » pp. 24-35

S’il vous est arrivé, parfois, de flâner, le matin, — entre neuf heures et midi, — aux environs de l’Opéra, vous avez sûrement rencontré, sur le trottoir des rues qui aboutissent au « chef-d’œuvre » de M. […] Ce sont ces demoiselles de l’Opéra qui s’en vont à leur ouvrage. […] Albéric Second dans ses curieux Petits Mystères de l’Opéra, j’ai vu mademoiselle Taglioni, après une leçon de deux heures que venait de lui donner son père, tomber mourante sur le tapis de sa chambre, où elle se laissait déshabiller, éponger, et rhabiller, sans avoir le sentiment de ce qu’on lui faisait. […] » *** … Vous plaît-il d’avoir un léger crayon d’une répétition ordinaire sur la scène de l’Opéra ?

75. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 mars : Pomone — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 11 avril 1671 »

Robinet, lettre du 11 avril 1671 À propos, le grand Opéra, Qui fait tant de bruit dans Lutèce,158 Attira la Royale Altesse Pour qui je m’escrime des Doigts, Mardi, pour la seconde fois, Avec sa jeune, et belle Infante, Déjà si vive, et si brillante : Et deux des plus lestes Sauteurs, Avec pareils nombre d’Acteurs, Collation leur présentèrent, Que les derniers accompagnèrent D’un compliment très-musical.

76. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvii » pp. 96-101

Le Midi et le Nord les accueilleroient avec plaisir ; et la danse de l’opéra, beaucoup trop nombreuse, n’en seroit pas moins belle. […] La danse de l’opéra a éprouvé des pertes. […] Soit inconstance, frivolité ou dégoût, Didelot, des Hays et Laborie ont quitté l’opéra : le premier est à Pétersbourg, le second à Milan, et le troisième à enchanteresse de mouvemens, imprimés par les graces et embellis par le charme des contours, prétoit à leur danse un air céleste.

77. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 8 mai. Le répertoire : « La Tragédie de Salomé ». »

Quant à la chorégraphie réalisée à l’Opéra, elle est d’une insuffisance trop patente. […] Wague pour camoufler sa taille quelque peu exiguë ; offrir un hommage personnel aux vingt-cinq bonnes danseuses qui figurent sur le programme ; puis, en désertant un instant l’Opéra, minuter quelques observations sur une singulière petite danseuse en bronze jaune, Nyota-Nyoka, qui croit reconstituer des bas-reliefs de Sakkarah, se trompe en le croyant, mais souvent d’une manière bien charmante.

78. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VI. Défauts de l’exécution du Plan primitif de l’Opéra Français »

Défauts de l’exécution du Plan primitif de l’Opéra Français132 C’est un Spectacle de Chant et de danse que Quinault a voulu faire ; c’est-à-dire, que sur le Théâtre nouveau qu’il fondait, il a voulu parler à l’oreille par les sons suivis et modulés de la voix, et aux yeux par les pas, les gestes, les mouvements mesurés de la Danse. […] Je trouve, par exemple, un trait d’imagination que j’admire, et un défaut d’exécution qui me confond, dans l’épisode de Protée que Quinault a lié si naturellement à l’Opéra de Phaéton. […] Je crois avoir aperçu dans un des beaux opéras de Quinault un trait singulier de génie qui est de mon sujet, dans l’endroit même qui depuis près de soixante-dix ans passe pour le plus défectueux de ses Ouvrages. […] On peut se rappeler quel fut l’effet prodigieux que produisit dans la dernière reprise de cet opéra une petite Fête de la plus faible composition, qu’on ajouta dans cet Acte.

79. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Catalogue. Des Danses dont je fais mention dans cette Histoire. » p. 212

De la danse des Opéras.

80. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE PREMIERE. » pp. 2-14

je serois tenté de le croire, puisque le plus grand nombre des Compositeurs sacrifient les beautés de la Danse, & abandonnent les graces naïves du sentiment, pour s’attacher à copier servilement un certain nombre de figures dont le Public est rebattu depuis un siecle ; de sorte que les Ballets de Phaëton ou de tout autre Opéra ancien, remis par un Compositeur moderne, différent si peu de ceux qui avoient été faits dans la nouveauté de ces Opéra, que l’on s’imagineroit que ce sont toujours les mêmes. […] Il placera sur plusieurs lignes paralleles les Nymphes & les Faunes ; il exigera scrupuleusement que toutes les Nymphes soient posées dans des attitudes uniformes, & que les Faunes aient les bras élevés à la même hauteur ; il se gardera bien dans sa distribution de mettre cinq Nymphes à droite, & sept Nymphes à gauche ; ce seroit pécher contres les vieilles regles de l’Opéra ; mais il fera un exercice froid & compassé d’une Scene d’action qui doit être pleine de feu.

81. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre IX. » pp. 62-63

Vous exigez des détails sur l’opéra ; vous voulez que je vous parle des gens à talens qui l’ont progressivement placé à côte de la perfection ; vous voulez enfin, que je me transporte vers l’année 1740.

82. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre III. Sur le même sujet. » pp. 19-23

Après la mise d’Armide, et le nouveau triomphe que Gluck obtint dans cet opéra, qui n’est point une tragédie, ce célèbre compositeur fut sollicité par le Baron de Thoudy, auteur des paroles d’Echo et Narcisse, d’en faire la musique ; il céda aux instances des amis de l’auteur : cette nouvelle circule dans tout Paris, ou ceux qui aiment le mieux la musique répandirent le dégoût dans les sociétés, en annonçant que cette nouvelle production seroit médiocre ; tous ces propos retentirent même dans les cafés, avant que Gluck eût mis la main à la plume pour écrire la première scène de ce nouvel ouvrage ; il rioit de la prédiction de tous ces petits prophètes : il donna son opéra ; mais l’esprit de parti triompha du charme, de la beauté et de la grace qui règnoient dans cette production ; elle n’eût qu’un foible succès.

83. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 novembre : Les Amours de Diane et d’Endimion — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 14 novembre 1671 »

Robinet, lettre du 14 novembre 1671 […] Mais en cette Fête Royale, Le meilleur de tout le Régale, Fut certain petit Opéra Que toute la Cour admira. […] Pour retourner à l’Opéra, Le Lecteur, s’il lui plaît, saura, Que l’Autheur est un Gentilhomme161 De Monsieur, qui Guichard se nomme, Et, toute flaterie à part, D’écrire, en Vers, et Prose, a l’Art, Voire, de manière galante, Naturelle, aisée, et brillante, Laquelle lui coûte si peu, Que tout, pour lui, n’est rien qu’un Jeu : Ayant fait cette Pastorale, Dont le détail je vous étale, En quinze jours, tant seulement, Et néanmoins, heureusement, Au reste, le Sieur de Sablière,162 D’intelligence singulière, En la Musique, a fait les Chants, Tout de même, en très-peu de temps.

84. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — V, mes débuts aux folies-bergère » pp. 50-

En Amérique, souvent, j’avais dansé, sur les plus grandes scènes lyriques, entre deux actes d’un opéra, et j’imaginais qu’il en serait de même à Paris. […] Pedro Gailhard, mais celui-ci, de la voix profonde qu’il s’est habilement fabriquée et qui, pendant vingt et un ans de suite, a heurté les échos du cabinet directorial de l’Opéra, ne lui avait pas caché qu’il n’éprouvait que peu d’envie de m’engager. […] Avez-vous oublié que vous vous proposiez de danser à l’Opéra ?

85. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

Les hostilités éclatèrent à l’occasion de la rentrée de Marie Taglioni à l’Opéra, en juillet 1840. […] Ils lui en voulurent de sa conduite, en effet, difficilement excusable, envers la direction de l’Opéra. […] Me Dupin plaida pour l’Opéra. […] A ce moment le bruit courut que Fanny, réconciliée avec Léon Pillet, reparaîtrait bientôt sur la scène de l’Opéra. […] Les purs maudirent une époque où l’opéra et la danse, disaient-ils, avaient fait oublier à beaucoup d’Italiens l’austère devoir et le combat viril pour la liberté.

86. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

Le bon goût semblait avoir banni des spectacles de France ces sortes de caractères, qui y étaient autrefois en usage, L’Opéra Comique les y avait fait revivre. […] Opéra Comique [Article non signé] (B) Baladoire Baladoire, adj. […] On l’a peu suivi, cette danse ne paraissant pas assez noble pour le théâtre de l’opéra. […] Au bal de l’Opéra on danse dans les deux bouts de la salle des contredanses différentes. […] Deruel danseur de l’opéra du dernier siècle, faisait la cabriole en montant, et l’entrechat en tombant.

87. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

Je songeais, en la regardant, aux ballerines des Opéras. […] Elles veulent imiter les tanagras, les filles d’opéra qui mettent leurs bras en cerceau au-dessus de leur tête, lèvent leurs jambes comme des tiges d’acier et courent ainsi à rapides petits pas de canard… Mais, par bonheur, c’est dans le même but que danse Isadora Duncan. […] Ces corps d’enfants souples et beaux, leurs longs cheveux bouclés et libres, leurs petits bras s’agitant au rythme des jambes et des pieds nus, au son d’une musique suave, la grâce merveilleuse du moindre de leurs gestes débarrassés de cette sorte d’ankylose empruntée et maladroite que donnent chez nous aux petits rats d’opéra les exercices mal compris, surtout leurs yeux, leurs doux yeux candides et tendres d’enfants du Nord, me mirent dans un état d’exaltation pure et religieuse que je ne connaissais pas.

88. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Avant-propos. » pp. -

Elles soulevèrent presque tous les danseurs des spectacles de l’Europe, et notamment ceux de l’opéra de Paris, spectacle qui étoit, qui est, et qui sera long-temps le premier et le plus magnifigue des temples de Therpsicore, mais celui dont les prêtres ont le plus de prétention et d’irritabilité. […] L’opéra prit bientôt une nouvelle forme quant au costume à la pompe et à la variété des ballets ; et la danse de ce spectacle, qui, quoique susceptible encore de perfection, est devenue néanmoins la plus brillante de l’Europe, sortit enfin à cette époque de sa longue enfance ; elle apprit à parler le langage des passions qu’elle n’avoit pas encore balbutié.   Si l’on réfléchit sur ce qu’étoit l’opéra en 1760, et sur ce qu’il est aujourd’hui, il sera difficile de ne pas reconnoitre l’effet qu’on produit mes lettres.

89. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

Cet Académicien convient d’abord que jusqu’à lui, on avait cru tout bonnement que les Anciens chantaient et dansaient sur leurs théâtres de la manière à peu près que l’on chante et danse sur le nôtre ; mais comme les chants et les danses de son temps ne lui paraissaient avoir qu’un rapport très éloigné avec les prodiges que le Chant et la Danse ont opérés autrefois à Rome et dans Athènes ; que d’ailleurs il était intimement persuadé, que les hommes ne pouvaient avoir chanté ni dansé mieux qu’ils dansaient et chantaient à notre Opéra, il en a conclu, 1°. […] Que lorsque l’Abbé Du Bos écrivait on était très persuadé, ainsi que lui, en France, que la Danse de notre Opéra était parvenue au point de perfection qu’il lui est possible d’atteindre. […] Il dit cependant dans son premier volume, p. 443, édit. 1746, que les symphonies de nos Opéras et principalement celles de Lully, le plus grand Poète en Musique dont nous ayons des ouvrages, rendent vraisemblables les effets les plus surprenants de la Musique des Anciens. […] Les opéras de Cambert transportèrent tout Paris de plaisir.

90. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Des différents genres de la danse »

Dans la présente édition, les noms propres, renvoyant à de brèves pièces chorégraphiques particulières – qui étaient à l’origine insérées dans un ballet, un bal ou un opéra – sont orthographiés avec majuscule (p. ex. « Tricotées de Paris »).

91. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

Si les ballets sont des tableaux vivans, s’ils doivent réunir tous les charmes de la peinture, pourquoi n’est-il pas permis à nos maîtres d’exposer sur le théatre de l’opéra, trois morceaux de ce genre, l’un tiré de l’histoire, l’autre de la fable, et le dernier de leur propre imagination ? […] Il seroit plaisant de voir un maître de ballets de l’opéra, un in-folio à la main, se casser la tête pour remettre les ballets des Indes galantes, ou de quelqu’autre opéra chargé de danses. […] Ne croyez pas au surplus qu’un maître de ballets, après avoir composé ceux d’un opéra à la satisfaction du public, soit obligé nécessairement d’en conserver l’idée précise, pour les remettre cinq ou six ans après. […] L’Orphée de notre siècle, l’ornement de la scène lyrique et le plus célèbre chanteur que l’opéra ait jamais eu.

92. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX [X] » pp. 97-106

Cochin, Gerbier, Séguier, qui illustrèrent le barreau, de Séze et de la Malle, qui en font aujourd’hui le plus bel ornement, ont-ils été puiser leur éloquence au conservatoire où dans les coulisses de l’opéra ? […] Le récitatif de l’opéra Italien a sans doute quelque analogie avec la déclamation des anciens ; comme elle, il est sans harmonie ; il n’est ni musique, ni chant, ni langage et provoque le public à l’ennui, et au sommeil. Le récitatif des premiers opéra Français mis en musique par Cambert et par Lully étoit egalement dénué d’harmonie ; il étoit langoureux, sans expression, et en voulant l’orner par de longues cadences, on ajoutoit à son ridicule ; la basse continue en fermoit l’unique accompagnement, et par cette monotonie, on peut aussi comparer ce récitatif à la déclamation des anciens accompagnée d’une seule flûte.

93. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IX. L’escadron volant de la rue Lepeletier. » pp. 190-203

… Et, comme je sortais du Cid ou de Sigurd, — à moins, toutefois, que ce ne fût de la Korrigane ou de la Farandole, — les yeux encore pleins des minois des jolies filles qui s’y trémoussent, il me sembla qu’au lieu du boulevard, poudroyant de lumières et de foule, j’avais devant moi cette cour de l’ancien Opéra, qui s’ouvrait sur la rue Drouot, avec sa corbeille de verdure appauvrie et gémissante, son petit jet d’eau pleuraicheur et son encadrement formé par les architectures nobles de l’hôtel Choiseul. […] Un pied chinois, et, malgré sa petitesse, d’une netteté de contours qui est passée en proverbe à l’Opéra. […] Mademoiselle Beaugrand, d’après l’auteur de Derrière la toile (Albert Vizentini, 1868), est travailleuse, très forte d’exécution et de correction, la seule de l’Opéra qui sache danser une variation de violon.

94. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre VI. Des Mascarades »

Tel est le Carnaval mauvais Opéra formé des entrées de la Mascarade du même nom, composée par Benserade en 1668 que Lully augmenta de récits en 1675 et qui réussit à son théâtre, parce que tout ce qu’il donnait alors au public était reçu avec enthousiasme.

95. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

L’Opéra vient d’inaugurer une série de spectacles de danse par la reprise de Sylvia. […] Émile Vuillermoz a énuméré avec une bonhomie malicieuse, en parlant d’une création récente, les emprunts faits par l’Opéra aux Russes.

96. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 16 janvier. Une soirée à l’hôtel Charpentier. »

Enfin, une minuscule danseuse qui porte un nom familier aux fervents de la danse, Mlle Solange Schwarz, « de l’Opéra », interpréta avec la plus grande correction Le Cygne de Saint-Saëns.

97. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 20 janvier. Danses de jadis et danses d’aujourd’hui. »

Mais comment un humble habitué de l’Opéra, qui n’est même pas bachelier du tremplin, oserait-il juger les productions de l’Académie Baraduc ?

98. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

Ce que fut pour les multitudes ferventes du moyen-âge le mystère, le ballet romantique le fit éprouver aux abonnés de l’Opéra vers 1830. […] Elle a plus osé qu’aucune autre danseuse de l’Opéra : la première, elle a transporté sur ces planches pudiques l’audacieuse cachucha sans presque rien lui faire perdre de sa saveur native. […] Du reste le très remarquable « portrait écrit » qu’il fait d’elle à ce propos dans Les beautés de l’Opéra, album où Jules Janin se charge du panégyrique de Taglioni, n’est qu’une réduction de l’article d’ensemble qu’il avait publié au Figaro en 1837. […] Carlotta Grisi, qui devait être pour Gautier l’objet d’une amitié amoureuse, d’une longue et adorable torture pareille au culte du Russe Tourgénev pour la cantatrice Viardot, qui devait en plus décider de sa vocation de poète dramatique, Carlotta Grisi est une première fois mentionnée à propos de ses débuts à la Renaissance dans le Zingaro, début qui lui ouvrit les portes de l’Opéra. […] Deux ans après Giselle il lui est donné encore une fois de collaborer avec la Grisi sur la scène de l’Opéra.

99. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 11 novembre. Danseurs viennois. Mlle Wiesenthal et M. Anton Birkmeyer. »

Il est premier danseur de l’Opéra de Vienne.

100. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 septembre. Je fais l’école buissonnière. »

Si j’affronte un ballet d’opéra avec ce sang-froid que nous donne une longue expérience, j’avoue approcher les jeux frivoles du music-hall avec une déférence qui va jusqu’à la timidité. […] Ainsi cette scène de la Conquérante que j’ai vue aux Folies-Bergère — car ce sont deux visites successives à ce séjour champêtre qui m’ont fait m’écarter du droit chemin qui mène à l’Opéra — n’est autre chose que la Cléopâtre des ballets russes de 1909, Cléopâtre déchue, s’entourant d’un luxe plutôt compromettant.

101. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvi » pp. 89-95

Lettre xvi Il est temps, Madame, que je fasse passer en revue devant vous les troupes légères de l’opéra, dont M. […] Gardel, Il a donné depuis son admission à la place de maître des ballets de l’opéra, Télémaque, Psiché et Paris.

102. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « II. Vocation. » pp. 14-23

 » *** Toutes les danseuses n’ont pas eu — comme mademoiselle Emma Livry — le privilège de naître des amours d’une rose de l’Opéra et d’un papillon du Jockey-Club. […] Avec un petit grain d’habileté Elles charmeront de vieilles figures Qui leur offriront hôtels et voitures, Avec un laquais de blanc cravaté ; Dans un clair étui de gaze et de soie Leur corps mollissant se dessinera, Et la Galerie, aux soirs d’Opéra, Se pâmera, rien qu’à les voir, de joie… *** Oh !

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