Il est bien rare que l’auteur d’un ballet fasse œuvre de poète.
On astreignit alors la danse à reproduire les formes propres des œuvres peintes ou sculptées ; on disposa le danseur en bas-relief égyptien ou en figure de vase antique ; leurre et vanité.
« Oubliant, dit ce saint docteur, la crainte de Dieu, et méprisant le feu de l’enfer, au lieu qu’elles devroient regarder leur maison, et le souvenir de ce jour terrible où les cieux s’ouvriront, et où le Juge souverain des vivans et des morts descendra pour rendre à chacun selon ses œuvres ; au lieu qu’elles devroient s’appliquer à purifier leur cœur de toute mauvaise pensée, et effacer, par leurs larmes, les péchés qu’elles ont commis, et se préparer ainsi au grand jour de l’avénement du Seigneur, elles secouent le joug de Jésus-Christ ; et, ôtant de dessus leur tête le voile dont l’honnêteté demanderoit qu’elles fussent couvertes, elles s’exposent ainsi sans pudeur aux yeux des hommes, elles ont elles-mêmes un regard hardi, elles se livrent à des ris immodérés, et s’agitent dans leurs danses comme des personnes qui sont dans des transports de frénésie et de fureur, ad saltandum quasi quodam furore concitæ ; elles allument ainsi la passion des jeunes gens pour elles, omnem juvenum libidinem in se ipsis provocantes ; enfin, faisant ces danses hors des murs de la ville où les saints martyrs sont honorés, elles font par là de ces lieux saints, comme une boutique de leurs obscénités : In martyrum basilicis prœ mœnibus civitatis choros constituentes, loca sancta officinam obscenitatis suæ effecerunt. […] « C’est, dit-il, à cause des pensées déshonnêtes, des paroles impures, de la corruption des mœurs, et des pernicieuses amorces pour toutes les œuvres de la chair qui y sont continuellement jointes : Idque ad turpes cogitationes, obscœna dicta, inhonestas actiones, morum corruptelas, et perniciosas adomnia opera carnis illecebras illis perpetuò conjunctas. […] columna secunda), recommande aux curés d’avoir pour le temps de la visite de l’évêque, une liste de ceux dans la conduite publique desquels il y aura quelque chose à reprendre et à corriger, afin que l’évêque leur donne les avertissemens nécessaires, et emploie, s’il le faut, son autorité pour les faire rentrer dans leur devoir : et marquant qui sont ceux qui doivent être mis sur cette liste, après avoir nommé les hérétiques, les blasphémateurs, les usuriers, les concubinaires, et autres pécheurs semblables, il nomme « ceux qui ont coutume de profaner les jours de fêtes par des œuvres serviles, par des danses, et autres actions semblables : Illorum qui servilibus operibus dies festos violant aut choreis aliisque ejusmodi actionibus profanare soleant ».
« Que l’on ne profane plus, dit-il, comme on faisoit auparavant, les jours dédiés à la gloire de Dieu, par des œuvres serviles, par des jeux et des danses dissolues. » Dans le recueil des lettres pastorales de M. […] Il le prouve par les raisonnemens suivans : « Par les danses, on agit contre le sacrement de baptême, parce qu’on viole la promesse solennelle qu’on y a faite de renoncer au diable, à ses pompes et à ses œuvres, ne pouvant aimer la danse sans suivre le diable, qui y porte, sans s’attacher à ses pompes au rang desquelles il faut certainement mettre les danses, et sans y faire ses œuvres, qui sont les péchés dont (comme nous l’avons déjà dit bien des fois) les danses sont une source très-abondante.
X Au reste, nous aurions tort de récriminer contre ces charmants auteurs, leurs œuvres ont eu cela d’heureux, c’est qu’elles ont fait notre fortune et que jamais nous n’eûmes de plus efficaces réclames.
Artiste qui ne se contente pas de couler la matière humaine dans un moule unique, mais qui cisèle son œuvre, en élague tout le superflu, lime toutes les aspérités de sorte que tout, dans la statue vivante, n’exprime que cette unique fonction : l’esprit de la danse.
Staats, qui a signé l’œuvre, ou sont calqués sur la version de Mérante.
En vain rajeunissait-il, par des pas originaux et des dons très personnels, une œuvre marquée de rides profondes par les années. […] Non seulement l’artiste avait un rôle conçu tout spécialement pour elle, mais toute l’œuvre la plaçait dans une atmosphère qui favorisait l’éclosion complète de ses dons. […] Le blanc fut presque la seule couleur adoptée71. » A la nombreuse lignée des œuvres que suscita la Sylphide, appartient un ballet de Théophile Gautier lui-même. […] De Spoelberch de Lovenjoul, Histoire des Œuvres de Th.
Mais laissons cette fumisterie — ou bien cette boutade ironique — et voyons Nina Payne à l’œuvre.
Une œuvre de sculpture avait fait quelque bruit à la fin de 1836. […] C’est de l’œuvre de Barre que s’inspira Devéria quand il représenta Fanny dans une grande gravure en couleurs. […] Les deux initiales signifiaient que le feuilleton devait être considéré comme l’œuvre commune de Gérard de Nerval et de Th. […] Dans cette dernière œuvre étaient introduits des tableaux vivants, genre de spectacle très goûté alors en Allemagne et peu répandu encore en France. […] Elle songea que, si les œuvres nouvelles échouaient, il y en avait d’anciennes qui étaient toujours sûres d’un accueil favorable.
On lui demanda si instamment de le faire qu’elle y consentit, mais pour une fois seulement, au profit d’une institution charitable, l’œuvre des garderies d’enfants de Margarethen et de Neulerchenfeld. […] Comme Fanny abandonnait toute la recette à l’œuvre des garderies, cette générosité accrut encore l’émotion générale. […] La grande saison théâtrale, qui coïncidait avec le carnaval, s’ouvrait presque chaque année par des soirées orageuses ; les œuvres et les interprètes traversaient une période de débuts très mouvementée. […] Fanny, au contraire, revint en 1845, en 1847 et en 1848, les trois fois avec l’excellent Perrot dont elle dansait les œuvres, Esmeralda, Catherine ou la Fille du Bandit et Faust. […] Il n’aurait pas osé rêver alors qu’un jour une si éclatante célébrité acclamerait une de ses œuvres.
Je crois que j’aurais été beaucoup plus impressionnée si j’avais entendu parler de quelques-unes de ses bonnes œuvres.
J’œuvre humblement à rééduquer cette faculté de percevoir la beauté chorégraphique.
La société la plus brillante de Paris, réunie ce soir-là à la salle de la rue Le Peletier, accueillit, avec des transports d’enthousiasme, l’œuvre nouvelle qui formait, semblait-il, un digne pendant à Robert le Diable. […] Duponchel passait pour hostile à la danse, et on le félicitait d’avoir, avec l’œuvre de Meyerbeer, restauré sur la première scène française le règne du grand art. […] Le Diable boiteux fit attendre avec patience aux abonnés la reprise de l’œuvre de Meyerbeer. […] Voilà en effet le grand triomphe, voilà la grande supériorité de Mlle Taglioni. » Cette popularité reconquise du premier coup avec la Sylphide se maintint lorsque Marie Taglioni créa la Fille du Danube, œuvre de son père et d’Adolphe Adam.
Cette scène, il faut le dire, est charmante et bien composée, pleine de passion et de grâce, favorable au développement mimique ; elle eût suffi à la popularité d’une œuvre dramatique. […] Un style facile, doux et large, une grâce colorée et vague, une imagination imprégnée de la poésie traditionnelle, assurèrent à cette œuvre limpide et charmante une popularité toute germanique, qui ne dépassa point les limites du monde septentrional.
Mais enfin, quand l’œuvre de ténèbres est accomplie, se montre dans le ciel rasséréné l’aube matinale, et les horribles vieilles se répandent comme la fumée blanche, emblème du soufre dévoré par la flamme, dans les ombres des bois et dans les nuages du ciel ! […] — Une œuvre sans nom !
Mon correspondant m’envoya les œuvres de madame Louise Colet.
Du moins cette soirée sera pour moi à jamais inoubliable. » Le morceau d’éloquence le plus retentissant fut le suivant, que Fanny fit entendre à New-York, après avoir dansé au profit d’une caisse de secours qu’elle voulait fonder pour les comédiens : « Je devrais vous dire quelques mots de l’œuvre que nous avons entreprise ce soir, mais mon cœur n’en a pas la force. […] Sur cent quatre-vingt-dix-neuf représentations, elle en donna vingt et une à titre gracieux, au profit d’œuvres de bienfaisance. […] La pensée maîtresse de Fanny Elssler en Amérique, une pensée qui venait du cœur, fut l’œuvre qu’elle recommandait au public de New-York du haut de la scène, la fondation d’une caisse de pensions pour les artistes dramatiques. […] Voir la lettre dans l’Histoire des Œuvres de Théophile Gautier, par de Spoelberch de Lovenjoul, Paris, 1887, t.
D’abord, dans l’épître dédicatoire au roi de Navarre, les ministres, après s’être plaints des efforts que beaucoup de gens font pour justifier les danses, disent : « Nous sommes dans un siècle si débordé, qu’il n’y a rien de si louable qui ne soit condamné, ni si détestable qui ne soit approuvé ; mais pour tout cela jamais mensonge ne deviendra vérité, et ne doivent les vrais ministres et pasteurs être moins courageux à maintenir la vérité de l’Eglise, que ceux-là sont effrontés à l’assaillir. » En conséquence, ils déclarent qu’il a été avisé entre eux, « être très-nécessaire de mettre ce traité au jour, pour affermir dans le bien ceux qui ne sont pas encore adonnés au mal ; pour ramener au bon chemin ceux qui, s’étant égarés, se rendent toutefois dociles et capables de raison, et pour convaincre les plus incorrigibles et opiniâtres, afin de les retrancher du troupeau et les tenir pour tels, non pas qu’ils se disent, mais qu’ils sont à la vérité, faisant profession de connoître Dieu, dit l’Apôtre, mais le reniant par leurs œuvres. » chapitre II. […] Les choses saintes se doivent traiter par des moyens saints et légitimes ; et celui qui veut faire une bonne œuvre, la doit commencer sur de meilleurs fondemens. » Tout le traité est terminé par une conclusion énergique et pressante, dont voici quelques traits : « Et c’est pour toutes ces raisons que nous exhortons nos églises à chasser et reléguer ces mauvaises coutumes aux enfers, dont elles sont venues, aux solennités des idoles, à une cour d’Hérode, enfin, aux lieux de débauches ; car, dans un si grand nombre de raisons de les juger toutes indignes de notre profession, il n’y en a pas une seule qui nous doive engager à les supporter comme choses indifférentes, et sous prétexte d’aucun profit public ou particulier.
que quiconque fait le mal hait la lumière, et ne s’approche point de la lumière, de peur que ses œuvres ne soient condamnées .
Il sort en faisant à Campaspe les plus tendres adieux, et pendant cette scène, il va examiner les chefs d’œuvres qui composent la galerie d’Apelles.
Véron, l’administrateur Duponchel, qui commençait à se passionner pour la Tentation, que l’on allait mettre à l’étude, marchanda les diables à l’œuvre de Nourrit, et le papa Taglioni s’en vint plus d’une fois pleurer auprès du directeur sur la mesquinerie de son enfer. […] Véron mit lui-même la main à l’œuvre pour que l’apparition de sa nouvelle pensionnaire s’effectuât avec un éclat suffisant. […] s’écriait Gautier au lendemain de la représentation de son œuvre.
L’auteur de ses jours est presque toujours un ancien cordonnier qui continue son commerce dans sa loge et partage son admiration entre l’œuvre de chair et l’œuvre de cuir ; il fractionne son enthousiasme en deux parts égales, une qu’il donne aux souliers qu’il a créés, l’autre allouée à sa fille qu’il forme. […] C’est œuvre digne de louanges D’avoir placé ce temple protecteur Sur un chemin où tant de pauvres anges Ont à lutter contre le tentateur. […] Il faut qu’il renonce forcément à continuer l’œuvre de saint Jean le faiseur de chrétiens ; il est réduit au liquide avec lequel instrumentait l’Église primitive : les fonds baptismaux vont lui manquer ; les Lorettes ont fui. […] Après cela chaque lettre fut insérée dans son dossier ou plutôt dans son carton fait en forme de volume, sur le dos duquel il y avait le nom du signataire : comme en librairie on voit sur les œuvres reliées le nom de Victor Hugo, d’Alfred de Vigny et de George Sand.
Nous avions un Théâtre tragique repris sous œuvre par Corneille, et fondé pour jamais sur le sublime de ses compositions, lorsque l’Opéra Français fut imaginé.
Et ces liens sont si forts, que, si on arrive à les rompre, ce n’est généralement que sous l’empire du désespoir, du fait d’un acte irraisonné et non pour une belle œuvre d’inspiration pure.
Plus heureuse que ses frères les Créateurs elle fit vivre son œuvre silencieuse et, dans la nuit, ce décor des grandes choses, nulle tâche humaine n’amoindrit sa beauté.
Journaliste lui-même, il recruta sans peine des mercenaires qui se firent, en échange de quelques louis ou simplement d’un bon dîner, ses thuriféraires attitrés, ses « matassins », les exécuteurs de ses hautes et basses œuvres. […] Même en laissant de côté les emprunts excessifs que la Juive et les Huguenots faisaient au cirque, ces œuvres en elles-mêmes, dans leur structure intime, avec leurs dispositions calculées en vue de l’effet, avec leurs prétentions au grandiose, constituaient un genre éloigné de la vraie grandeur et de la vraie beauté.
— Elle dit que ces portraits ne sont pas dignes de votre œuvre.
J’ai rapporté plus haut les canons des conciles et les ordonnances de nos rois sur ce que ceux qui sont revêtus de l’autorité temporelle doivent faire à l’égard des danses publiques, des travaux et des œuvres serviles qui sont une profanation des jours de dimanches et de fêtes.
Toute écriture inspirée de Dieu, est utile pour instruire, pour reprendre, pour corriger et conduire à la piété et à la justice, afin que l’homme de Dieu soit parfait et disposé à toutes sortes de bonnes œuvres ?
Je sais encore qu’elle a ses historiographes pour nous apprendre que sa loge est une cage charmante, bien digne de l’oiseau qui l’habite, avec un papier doré de couleurs éteintes, de bons meubles capitonnés, des fleurs rares et des bibelots précieux ; qu’elle a un peu engraissé, depuis ses débuts, ce qui la complète d’une façon fort agréable pour les yeux ; qu’elle travaille la musique, qu’elle aime la littérature ; que, chez elle, on vient lui faire des conférences sur les œuvres anciennes et modernes des maîtres en tous genres ; qu’elle étudie les langues étrangères, — y compris le flamand et le wallon, — et que sa vie est remplie par les occupations d’une femme de goût et d’une femme d’esprit.
Quand à force d’éxercice & de réfléxions, la Peinture & la Poésie se furent enfin montrées dans leur plus grand lustre, des hommes d’un génie extraordinaire donnerent au Public des ouvrages & des régles en l’un & l’autre genre, pour servir de guides à la postérité, & donner une idée de leur perfection : cependant ces Arts ont été malheureusement négligez depuis la décadence de l’Empire Romain jusque à ces derniers siécles, que Corege, Michel-Ange, Léonard Vinci, Raphael, le Titien, Paul Veronese & Rubens ont paru pour la Peinture ; comme Pétrarque, Dante, le Tasse, Pindare, Marote, Corneille, Moliere, Racine, Boileau, l’Abbé Genest, la Fontaine, la Mothe & Rousseau ont excellé dans la Poésie ; que poussez d’un même esprit, ils ont fait tous leurs efforts pour ressusciter ces deux arts, & les porter à leur premiere perfection : & l’on peut même dire que la Piéce de Théâtre d’Inès de Castro de M. de la Mothe, a couronné ses œuvres, & peut l’emporter sur les plus beaux ouvrages de Raphael & du Titien. […] Ce Prince ne marchoit jamais sans les œuvres d’Homere ; il les lisoit incessamment, & il les plaçoit même sous son chevet en se mettant au lit.