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23. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 16 février 1664 »

Ce Ballet des mieux composés, S’intitule Amours Déguisés. Après la première Musique Qui fut tout à fait harmonique, Mercure, Pallas et Vénus, Sur le Théâtre intervenus, Firent, entre eux, un Dialogue, Qui du sujet est le Prologue, Où ces belles Divinités, En Vers par elles récités, Prétendent donner la victoire, L’une à l’Amour, l’autre à la Gloire : Pallas, avec son sage Esprit, Le parti de la Gloire prit, (Seul but des Lettres et des Armes ;) Et Venus avec ses doux charmes À qui tant de cœurs font la cour, Ne parla qu’en faveur d’Amour, Chacune dans leurs contreverses, Alléguant des raisons diverses : Enfin, ne pouvant s’accorder, Mercure, sans rien décider, Leur fait accepter pour Arbitre Louis, qui mérite le titre Du Roi qui le plus judicieux Qui soit sous la rondeur des Cieux, Roi, qui dans la fleur de son âge Est aussi charmant qu’il est sage, Et dont ces trois Divinités Prônant les hautes qualités, À son honneur cent choses disent Et ses Vertus immortalisent. […] Mademoiselle Des-Oeillets, Qui dans ses Rôles, ou Rôlets, A paru toujours admirable, (D’autres disent incomparable) Ayant, et lance et coutelas, Faisait la Guerrière Pallas, Et du sieur Monfleury la Fille, Qui d’un air assez charmant brille, Et mieux que ses riches atours, Était la Mère des Amours, Dont tous trois de l’honneur acquirent, Et firent bien tout ce qu’ils firent. […] Primo, cette aimable Princesse, Qui de Soissons est la Comtesse, Un des beaux Esprits de la Cour, Digne d’honneur, digne d’amour, Et (ce qui vaut mieux qu’on Domaine) Surintendante chez la Reine.

24. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — DERNIERE LETTRE. » pp. 435-484

Le Ballet dont je vais vous entretenir a pour titre l’Amour Corsaire, ou l’Embarquement pour Cythere. […] Les Misogyniens reviennent de l’extase & de l’immobilité dans laquelle l’Amour les avoit plongés. […] Les deux amants offrent l’image du désespoir & de l’amour en courroux. Leurs yeux se cherchent & s’évitent, s’enflamment & s’attendrissent ; Inès tire une lettre de son sein ; Fernand l’imite ; chacun y lit les sentiments de l’amour le plus tendre, mais tous deux se croyant trompés, déchirent avec dépit ces premiers gages de leur amour. […] L’Amour n’étoit reconnu que par ses ailes, & étoit vêtu dans le goût des Corsaires Brigantins.

25. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre IV. De quelques Danses des Grecs »

Elle était comme le dénouement d’une action plus compliquée qu’on retraçait tous les ans dans les Fêtes Hyménées, qu’un trait héroïque d’amour avait fait instituer. […] Quoiqu’inconnu, son air modeste, ses traits animés, et peut-être l’air tendre que lui donnait l’amour, le firent recevoir sans examen et sans obstacle. […] L’Amour à qui il devait le courage qu’il venait de faire éclater, lui donna les nouvelles forces qui lui étaient nécessaires pour faire son voyage, et les lumières dont il avait besoin pour ne pas s’égarer. […] J’en jure par l’Amour qui m’a inspiré assez de courage pour les sauver.

26. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre quinzième et dernière. » pp. 216-240

Le ballet dont je vais vous entretenir a pour titre l’Amour Corsaire, ou l’Embarquement pour Cythère. […] Les Misogyniens reviennent de l’extase et de l’immobilité dans les quelles l’Amour les avoit plongés. […] Une marche de triomphe forme l’ouverture de ce ballet ; les Nymphes mènent en lesse les vaincus ; l’Amour ordonne des fêtes, et le divertissement général commence. […] Les deux amans offrent l’image du désespoir et de l’amour en courroux. […] L’Amour n’étoit reconnu que par ses ailes, et étoit vêtu dans le goût des corsaires brigantins.

27. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « II. Vocation. » pp. 14-23

— Les jeux de l’amour et du hasard. — Une fine mouche. — Papa et galant. — Généalogie ordinaire. — Enfants de la balle. […]  » *** Toutes les danseuses n’ont pas eu — comme mademoiselle Emma Livry — le privilège de naître des amours d’une rose de l’Opéra et d’un papillon du Jockey-Club. […] Elle et le marquis de X…, un abonné s’aimaient d’amour tendre. […] Les jeux de l’amour et du hasard ont été même, plus d’une fois, habilement exploités par ces demoiselles. […] A deux ans et demi, elles ont fait l’Amour dans une féerie.

28. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre III. » pp. 17-24

L’amour seul pourroit être de la partie ; mais des paysans, des nymphes, Diane à la chasse : quelle licence ! […] Le nœud de ce ballet étoit singulier ; les nymphes y jouoient le personnage de la chasteté ; elles vouloient massacrer l’Amour et le Berger ; mais Diane, moins vertueuse qu’elles, et emportée par sa passion, s’opposoit à leur fureur, et voloit au devant de leurs coups. L’Amour, pour les punir de cet excès de vertu, les rendoit sensibles. […] Je comprends que le compositeur a tout sacrifié à l’effet, et que la scène des fléches en l’air prêtes à percer l’Amour, l’avoit séduit ; mais cette scène étoit déplacée. […] Nous voilà d’accord ; et pour que ma comparaison soit plus juste, je metterai le ballet en action, en paralelle avec la galerie du Luxembourg peinte par Rubens : chaque tableau présente une scène ; cette scène conduit naturellement à une autre ; de scène en scène on arrive au dénouement, et l’œil lit sans peine et sans embarras l’histoire d’un prince dont la mémoire est gravée par l’amour et la reconnoissance, dans le cœur de tous les français.

29. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE III. » pp. 30-46

L’amour seul pouvoit être de la partie ; mais des Paysans, des Nymphes, Diane à la chasse ; quelle licence ! […] Le nœud de ce Ballet étoit singulier ; les Nymphes y jouoient le personnage de la chasteté ; elles vouloient massacrer l’Amour & le Berger ; mais Diane, moins vertueuse qu’elles, & emportée par sa passion, s’opposoit à leur fureur, & voloit au-devant de leurs coups : l’Amour pour les punir de cet excès de vertu les rendoit sensibles. […] Je comprends que le Compositeur a tout sacrifié à l’effet, & que la Scene des fleches en l’air, prêtes à percer l’Amour, l’avoit séduit ; mais cette Scene étoit déplacée. Nulle ressemblance d’ailleurs dans le Tableau ; on avoit prêté aux Nymphes le caractere & la fureur des Bacchantes qui déchirerent Orphée ; Diane avoit moins l’expression d’une amante que d’une Furie ; Endimion peu reconnoissant & peu sensible à la scene qui se passoit en sa faveur, paroissoit moins tendre qu’indifférent ; l’Amour n’étoit qu’un enfant craintif, que le bruit intimide & que la peur fait fuir : tels sont les caracteres manqués, qui affoiblissoient le Tableau, qui le privoient de son effet, & qui dégradoient le Compositeur. […] Le Ballet est l’image du Tableau bien composé, s’il n’en est l’original ; vous me direz peut-être qu’il ne faut qu’un seul trait au Peintre, & qu’un seul instant pour caractériser le Sujet de son Tableau, mais que le Ballet est une continuité d’actions, un enchaînement de circonstances qui doit en offrir une multitude ; nous voilà d’accord, & pour que ma comparaison soit plus juste, je mettrai le Ballet en action, en parallele avec la galerie du Luxembourg, peinte par Rubens : chaque Tableau présente une Scene, cette Scene conduit naturellement à une autre ; de Scene en Scene on arrive au dénouement, & l’œil lit sans peine & sans embarras l’Histoire d’un Prince dont la mémoire est gravée par l’amour & la reconnaissance dans le cœur de tous les François.

30. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre V. De quelques Danses des Romains »

Les Danses de Bacchus devinrent les Danses de l’Amour, et successivement les danses de l’Amour furent le tableau de la plus effrénée licence.

31. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VI. Défauts de l’exécution du Plan primitif de l’Opéra Français »

« La Terre produit des Soldats armés, qui se préparent d’abord à tourner leurs armes contre Cadmus ; mais il jette au milieu d’eux une manière de grenade que l’Amour lui a apportée, qui se brise en plusieurs éclats, et qui inspire aux combattants une fureur qui les oblige à combattre les uns contre les autres, et à s’entr’égorger eux-mêmes. […] L’amour le plus tendre déguisé sous les traits du plus violent dépit, dans le cœur d’une femme toute puissante, est le premier coup de pinceau qui nous frappe dans cette belle composition. Si l’amour l’emporte sur la gloire, sur le dépit, sur les plus forts motifs de vengeance qui balancent le penchant secret d’Armide, quels moyens n’emploiera pas son pouvoir (qu’on a eu l’adresse de nous faire connaître immense) pour soutenir les intérêts d’un si grand amour ! […] L’amour l’arrête, et il triomphe. […] C’est là que la faible raison d’Armide combat encore : c’est-là qu’elle appelle à son secours la Haine qu’elle avait cru suivre, et qui ne servait cependant que de prétexte à l’amour.

32. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Mort d’Hercule. Ballet tragique. » pp. 157-168

Déjanire qui a remarqué l’amour d’Hilias et qui a cru découvrir qu’Jolé n’y étoit point insensible, cherche à s’assurer des sentimens de cette Princesse, qui, peu faite à l’art de feindre, lui dévoile ingénuement les secrets de son cœur. […] Cette Princesse vivement frappée de l’indifférence de son époux, et outrée de l’éclat humiliant de sa jalousie, l’accable de reproches ; des reproches elle passe à la fureur ; en vain cherche-t-il à détruire ses soupçons et à la calmer : son amour plus fort que son désaveu, le trahit à chaque instant. […] Hercule honteux de sa foiblesse et sensible en même temps à l’état de son epouse, exprime toute l’agitation de son ame ; il s’appuie contre une colonne, pénétré tout à la fois de jalousie, de remords et d’amour. […] Ces deux amans paroissent : Hercule frémit à leur vue ; l’amour et la jalousie triomphent de sa résolution. […] Hilias et Jolé, enchantés de leur bonheur et pénétrés de reconnoissance, veulent embrasser les genoux d’Hercule ; mais Philoclète entraîne ce héros pour lui épargner un spectacle touchant, qui pourroit de nouveau le faire succomber sous le pouvoir de l’amour, et amollir dans son ame les sentimens de gloire et de générosité qu’il vient de faire paroître.

33. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « Errata du tome III » pp. -

218. 6. son amour là conduit, lisés : son amour l’a conduit.

34. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre II. la dernière passion du chevalier frédéric de gentz  » pp. 37-96

« L’amour fera le compte de son temps par heures et non par années. […] Le voyage à Berlin offrait des avantages que l’amour de Gentz ne pouvait remplacer. […] C’est uniquement par la puissance magique de mon amour que je l’ai conquise. […] Sans doute vous connaissez l’amour comme peu de personnes. […] Ce dont nous vivons, c’est plus que de l’amour.

35. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre IX. Opposition singulière des Mœurs des Grecs avec les nôtres »

Ces tableaux animés excitaient dans l’âme de Clytemnestre l’amour de la gloire, éloignaient d’elle l’esprit d’intrigue, et la distrayaient des ennuis de l’absence, que le feu de la jeunesse rend presque toujours dangereux. […] Ce Prince éclairé enfin par l’amour, pénétra quel était l’obstacle qui s’opposait à son bonheur.

36. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Alceste. Ballet tragique. » pp. 207-218

Admète, Roi de Thessalie dont Phère étoit la Capital avoit épousé Alceste, fille de Pélias ; il jouissoit paisiblement des douceurs de son union, de l’amour de son peuple, de la tendresse de ses enfans et de l’estime de ses voisins. […] L’Amour paroît avec son flambeau pour le guider et éclairer les pas du héros, il embrasse Admète, le confie aux soins de ses compagnons, à la tendresse de tout ce qui l’entoure et descend aux enfers. […] Comme elles se disposent à obéir, la terre s’en-trouvre ; on voit Hercule, l’Amour et l’Hymen grouppés à l’entour d’Alceste qui est endormie. […] Alceste ouvre les yeux, voit son époux et se jette dans ses bras : l’Hymen rallume son flambeau à celui de l’Amour ; Admète et Alceste se prosternent aux pieds de ces Immortels, et expriment vivement à Hercule leur reconnoissance. […] L’Amour a appelé les Jeux, les Ris, les Plaisirs et la Cour enjouée de Vénus : ils arrivent et s’empressent de célébrer par leurs danses la félicité des deux époux.

37. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

Loret, lettre du 11 février 1662 Le sept du mois, Mardi passé, Le Ballet du Roi fut dansé, Mêlé d’un Poème tragique, Chanté, tout du long en musique, Par des Gens Toscans et Romains, La plupart légers de deux grains ; Et, même, par l’illustre Hilaire, Qui ne saurait chanter sans plaire, Et la Barre pareillement, Dont la voix plaît infiniment, Et dont la personne excellente La Beauté même représente (Assez convenable rôlet) Dans ce beau Poème, ou Ballet ; Lequel Poème s’intitule En Français, Les Amours d’Hercule, Et dans sa naturalité Se nomme Ercole Amante. […] Monsieur le Duc, son cher Ouvrage, D’Amour, y fait le Personnage. […] Deux jeunes Sœurs belles et sages, Qui charment tout par leurs visages, Mesdemoiselles de Nemours, Dignes des plus nobles amours.

38. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre IV. Fragment de Lucien »

Tels sont les amours d’Athamas et de Laodice, de Démophon et de Phyllis, de Thésée et d’Hélène, l’entreprise de Castor et Pollux contre la ville d’Athènes, la mort tragique d’Hippolyte, le retour des Héraclides. […] Un Compositeur de Ballets perdrait des sujets trop heureux, s’il ignorait ce qui s’est passé à Némée, les disgrâces d’Hypsipyle, le serpent qui dévora le jeune Archémore, la prison et les amours de Danaé, la naissance de Persée, son combat contre la Gorgone, son mariage avec Andromède, l’orgueil de Cassiopée, les regrets de Céphée et l’apothéose de ces quatre Personnages, qui peut former un dénouement aussi magnifique que théâtral. […] Les amours d’Hyacinthe, dont Zéphire est le rival ; le coup tragique qui lui ravit le jour, la douleur d’Apollon, cette fleur teinte de pourpre qui naît de son sang. […] Tout cela appartient au Théâtre ; ainsi que la retraite d’Achille dans l’Île de Scyros, tout le reste de sa vie, les ruses d’Ulysse, sa folie supposée, son triomphe sur Ajax, ses voyages, ses amours ; Circé, Calypso, Télégone, Éole, les Vents, et tout ce qui arriva à ce Prince jusqu’à son retour auprès de la vertueuse Pénélope, sont des faits dont la Scène peut être enrichie.

39. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « A lvy mesme. »

La cour se va mouuent aux regles de ta danse, L’Amour du hault des Cieux tes leue des autelz, Et Venus animee, au son de ta cadence, Te prepare vn palais au rang des immortelz.

40. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 23 juillet : Le Ballet des Saisons — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 31 juillet 1661 »

Diane, non pas la première, Mais, des Cieux seconde lumière, Ayant sur son front ravissant Un riche et lumineux croissant, Était, illec, représentée Par Madame, alors, escortée De dix des Belles de la Cour, Qui sont autant d’Astres d’amour. […] Enfin, les neufs Muses célestes, Mignonnes, gracieuses, lestes, Ravissants les cœurs et les yeux,15 Par leurs pas concertés des mieux,16 Et Jules Du Pin avec Elle, Qui de l’Amour portait les ailes, Finirent agréablement Ce rare Divertissement, Que Saint-Aignan, illustre Comte, Dont la France cent biens raconte, A très agréablement inventé Par ordre de Sa Majesté.

41. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Quatrième lettre. Flaminien d’Autremont à Melchior de Sainte-Fauste. » pp. 83-91

Nul ne m’avait dit ce que l’amour doit développer en nous de délicatesse et de grandeur. […] Il y a dans l’emportement de la passion longtemps contenue une sauvagerie que l’amour seul doit vaincre. […] Elle nous dit de mépriser le plaisir des sens, de n’en user qu’en vue de la paternité et de ne point accorder à la créature l’amour sublime et complet que nous devons à Dieu seul. […] Mais elle ne savait pas les paroles d’amour et de foi qui apaisent et relèvent. […] On ne m’a pas appris à faire de l’amour un idéal et une poésie.

42. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Table des matières » pp. 419-423

. — Ses amours à Vienne. — Son activité politique. — Sa prodigalité. — Portrait physique. — Première rencontre avec Fanny Elssler. — Confidences à Prokesch von Osten et à la comtesse Fuchs. — Les lettres de Gentz à Fanny. — La révolution de 1830 ; Gentz chez le prince de Metternich. — Départ de Fanny pour Berlin. — Lettres de Gentz à Rahel Varnhagen. — Fanny chez Rahel. — Lettres de Rahel à Gentz. — Retour de Fanny à Vienne. — Lecture de Henri Heine. — Mélancolie de Gentz. — Sa mort. — Nature des sentiments de Fanny pour lui. — Légende des amours de Fanny et du duc de Reichstadt ; les Mohicans de Paris ; l’Aiglon. […]   97 CHAPITRE IV le ballet a l’opéra vers 1830 Conception du ballet par Véron. — Le vieux répertoire. — Besoin de rajeunissement ; campagne contre le ballet académique. — La routine des maîtres de ballet. — Les danseurs au dix-huitième et au dix-neuvième siècle. — Auguste Vestris. — Perrot. — Les danseuses. — La vieille garde. — Mme Montessu. — Lise Noblet. — Mlle Legallois. — Pauline Leroux. — Les sœurs Fitzjames. — Mlles Roland, Forster, Coquillard. — Louise Duvernay. — Ce qui manquait à ces artistes  129 CHAPITRE V marie taglioni La dynastie des Taglioni. — Philippe Taglioni. — Conception romantique du ballet. — Les deux écoles : Taglioni et Vestris. — Education technique de Marie. — Ses débuts à Vienne. — Premiers succès en Allemagne. — Débuts à Paris. — Marie Taglioni et Perrot dans Flore et Zéphire. — Le Dieu et la Bayadère. — Robert le Diable. — La Sylphide. — Révolution romantique dans le ballet. — Causes du succès extraordinaire de Marie. — Une revanche de l’idéalisme. — Les panégyristes de Marie ; Jules Janin. — Hommages des poètes ; Méry. — Succès dans toute l’Europe. — Critiques de Rahel Varnhagen. — Caractère de Marie. — Sa prodigalité. — Son mariage avec Gilbert de Voisins. — Difficultés avec la direction de l’Opéra. — Nécessité d’engager une autre danseuse  156 CHAPITRE VI les débuts de fanny elssler à paris Le voyage de Véron à Londres. — Engagement des sœurs Elssler. — Leurs appointements. — Réclame tapageuse. — Appel aux bonapartistes. — La Tempête ; les répétitions ; dépenses pour la mise en scène. — Première représentation le 15 septembre 1834. — Physionomie de la salle. — Succès de Fanny. — Opinions de la presse. — Incompétence de Jules Janin. — Encore la légende des amours du duc de Reichstadt et de Fanny Elssler. — Orgueil de Véron. — Elssléristes et taglionistes. — Reprise de la Sylphide. — Débuts de Thérèse. — Le bal de Gustave. — Les deux sœurs dans Don Juan. — Les recettes de la Tempête. — Une parodie. — La mode  188 CHAPITRE VII l e diable boiteux L’année 1835. — La Juive. — Campagne des taglionistes contre Fanny Elssler. — L’Ile des Pirates. — L’attentat de Fieschi. — Insuccès du nouveau ballet. — Duponchel succède à Véron. — Qualités de Duponchel. — Les deux sœurs Elssler à Berlin. — Retour à Paris. — Première représentation des Huguenots, le 29 février 1836. — Vogue de l’Espagne et des danses espagnoles. — Grillparzer à Paris ; son jugement sur les sœurs Elssler. — Première représentation du Diable boiteux, le 1er juin 1836. — Succès complet de Fanny. — La cachucha. — Rentrée de Marie Taglioni dans la Sylphide. — Deux principes opposés. — La Fille du Danube. — Les sœurs Elssler à Bordeaux. — Retour à Paris ; accident de voiture. — Grave maladie de Fanny…  220 CHAPITRE VIII victoires et revers Les danseuses à l’église Notre-Dame-de-Lorette. — La statuette de Fanny par Barre fils. — Popularité de la cachucha. — Rentrée de Fanny dans le Diable boiteux. — Adieux de Marie Taglioni. — Nourrit et Duprez. — Les sœurs Elssler à Vienne en août 1837. — Les feuilletons de Théophile Gautier sur Fanny. — La Chatte métamorphosée en femme. — Premier portrait de Fanny par Th.

43. (1852) Tableau de Paris. Chapitre XII « [Chapitre XII. Extrait] » pp. 104-108

C’est ordinairement parmi les marcheuses que se trouve le rat, cet animal rongeur, très-peu sentimental de sa nature, qui préfère un cachemire à la déclaration d’amour la plus galamment troussée, et qui se nourrit, autant que possible, de homards et de billets de banque. […] Pour tout jeune homme, ce mot d’actrice entrebâille aussitôt la porte d’un paradis sans fruit défendu : l’actrice a été le premier amour de tous les débutants dans la vie, et cependant, en fin de compte, on ne sait guère ce qu’on aime quand on aime une actrice. […] Parlez maintenant d’une actrice à une mère de famille : celle-ci va évoquer l’existence la plus fantastique, les séductions les plus dangereuses, si bien que toute jeune fille devant cette chaste indignation de sa mère, se prendra à rêver un monde d’amours, de coquetteries, de chants, de parfums à faire descendre un saint du ciel pour se damner dans un boudoir. […] Sans parler de la cause de leur beauté, qu’elles plaident chaque soir devant la rampe, les actrices poussent souvent l’amour de la justice jusqu’à plaider à tout propos, et signent toujours dans leur désintéressement, moins de billets doux que de papiers timbres. […] Vous voyez bien que les hétaïres de notre temps, loin d’être folles et dissipées, comme on le suppose, sont des personnes fort sensées, beaucoup plus occupées de leurs intérêts que de leurs plaisirs, et moins jalouses de leurs plus belles amours que de leur moindre rôle.

44. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — 18 juillet : Le Grand Divertissement royal ou les Fêtes de Versailles — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 21 juillet 1668 »

Robinet, lettre du 21 juillet 1668 Dans le PARC de ce beau VERSAILLE, Qui n’est pas un Lieu de Broussaille, Mais le Palais le plus riant Où, du Couchant à l’Orient, Les claires et pure Naïades, Les gaies et vertes Dryades, La jeune Flore et les Zéphirs, Les Amours, les Jeux, les Plasirs, Les Labyrinthes, la Verdure, L’Art, en un mot, et la Nature Fassent par leurs beaux Agréments Le doux charme de tous les Sens ; Là, dis-je, où le Ciel à la Terre Ses plus chères faveurs desserre, On vit, Lundi, ce que les yeux Ne peuvent voir que chez les Dieux, Ou chez LOUIS, qui les égale Dedans la pompe d’un Régale. […] D’ailleurs, de ces Airs bien chantés, Dont les Sens étaient enchantés, MOLIÈRE avait fait les Paroles, Qui valaient beaucoup de Pistoles ; Car, en un mot, jusqu’en ce jour, Soit pour Bacchus, soit pour l’Amour, On n’en avait point fait de telles ; C’est comme dire d’aussi belles.

45. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 4 février : Divertissement royal, Les Amants magnifiques — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 15 février 1670 »

Robinet, lettre du 15 février 1670 Le Divertissement Royal Dont la Cour fait son Carnaval, Est un Ballet en Comédie, Je ne crains point qu’on m’en dédie, Ou bien Comédie en Ballet, Qui, ce dit-on, grandement plaît, Par ses Récits, par ses Prologues, Et les amoureux Dialogues, De Bergères, et de Bergers, Constants en amour, non légers Mais c’est tout ce que j’en puis dire, Sinon que notre Auguste Sire Fait danser, et n’y danse point, M’étant trompé, dessus ce point, Quand, sur un Livre, j’allai mettre, Le contraire, en mon autre Lettre.

46. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre III. » pp. 21-26

ou la renommée, en proclamant le nom, et les Vertus de Périclès, en annonçant la sagesse de ses loix, la douceur de son gouvernement, et son amour pour tout ce qui portoit le caractère imposant du beau, et de l’utile, les auroit-elle séduits au point d’abandonner leur patrie ? […] Ces progrès, et cette perfection sublimes furent encouragés pendant deux siècles ; les récompenses, les distinctions et les honneurs excitèrent l’émulation ; les hommes célèbres dans tous les genres parurent en foule dans ce premier âge, que l’on peut appeller l’âge d’or des beaux arts ; leurs talens étoient couronnés et par les succès, et par les honneurs du triomphe ; c’étoit a la vüe d’un peuple nombreux et enthousiaste, qu’ils recevoient le prix flatteur que les Grecs décernoient au mérite ; ils étoient couronnés par les premiers magistrats, et cette distinction flatteuse étoit accompagnée des cris et des applaudissemens d’un peuple, qui attachoit une partie de sa gloire et de son bonheur à l’amour qu’il avoit pour les beaux arts. […] Là, je vois Périclès, cet homme, qui, par son éloquence, sa sagesse, et ses vertus héroïques, captiva pendant quarante ans l’amour des Athéniens ; je vois, dis-je, cet homme aussi illustre dans la paix que dans la guerre, à qui la république avoit érigé neuf trophées pour autant de victoires, qu’il avoit remportées ; accablé dans sa vieillesse par tous les maux, qui peuvent déchirer une âme sensible ; les Athéniens lui otèrent sa charge de général, le condamnèrent à une forte amende, et oublièrent en un instant les longs, et signalés services, qu’il avoit rendus à la République.

47. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1667 — Début mars : Mascarade — La Muse de la Cour à Monseigneur le Dauphin d’Adrien Perdou de Subligny — Subligny, quatrième semaine, lettre du 3 mars 1667 »

De tous les adroits d’aujourd’hui Il n’est pas le moins agréable ; Je souhaiterais, par ma foi, Pour l’amour de son jeune Roi, Que la chose fût véritable.

48. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre XII » pp. 167-185

L’enviée et la maîtresse font deux en matière d’amour non autorisé. […] Pendant : faire rimer beau jour avec amour. […] Je ne connais qu’un seul amour qui puisse aller aux grises et aux blanches. C’est l’amour filial.

49. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1660 — 15 décembre : Ballet de la revente des habits du ballet — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 18 décembre 1660 »

Enfin, grâce à Monsieur Bontemps,8 Je passai là fort bien mon temps, N’étant pas sur chaise durette, Mais sur des sièges de moquette, Près de certains Messieurs de Cour, Qui pour nos Vers ont quelque amour.

50. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 3 janvier : Les Amours de Jupiter et de Sémélé — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 16 janvier 1666 »

Robinet, lettre du 16 janvier 1666 Sa MAJESTÉ, le même jour, Presque avecque toute la Cour, Fut voir, sans mouiller la semelle, Comment JUPITER et SÉMÉLÉ Se font l’amour, sur nouveaux frais.

51. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 7 août : Ballet de la Vérité, accompagnant la tragédie de collège Thésée — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 août 1663 »

Plus de six mille Hommes, que Femmes, Dont étaient plusieurs belles Dames Dignes de respect et d’amour, Et maints grands Seigneurs de la Cour, Seigneurs de très rare mérite, Furent voir la Pièce susdite Avec un concours merveilleux, Même, jusqu’à des Cordons Bleus.

52. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Plan. du ballet d’alexandre. » pp. 219-222

La Princesse hésite, elle balance ; mais l’Amour triomphe de toutes ses réflexions. […] A ses côtés est le nouvel objet de son amour.

53. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 25 février 1662 »

Ô Que par Elles, quelque jour, Fleurira l’empire d’Amour ! […] Certes, ces naissantes Beautés, Ces jeunes sources de clartés, Ou, pour le moins, plusieurs d’entre elles, Récréèrent bien des prunelles, Causèrent mainte émotion D’amour et d’admiration, Et comme elles ne sont encore Que des images de l’Aurore, Leurs appâts seront sans pareils Quand elles deviendront soleils : Mais je ne les crains, ni redoute, Car, alors, je ne verrai goutte.

54. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la musique moderne »

Ma bergère fuyait l’amour, etc. […] Les sujets des scolies se tiraient non seulement de l’amour et du vin, comme aujourd’hui, mais encore de l’histoire, de la guerre, et même de la morale. […] Quant aux scolies qui roulent sur l’amour et le vin, on en peut juger par les soixante et dix odes d’Anacréon qui nous restent : mais dans ces sortes de chansons même on voyait encore briller cet amour de la patrie et de la liberté dont les Grecs étaient transportés. […] La reconnaissance l’avait employé pour rendre hommage à l’Être suprême ; la flatterie le fit servir à la louange des chefs des nations, et l’amour à l’expression de la tendresse. […] Si l’amour l’emporte sur là gloire, sur le dépit, sur tous les motifs de vengeance qui animent Armide, quels moyens n’emploiera pas son pouvoir (qu’on a eu l’art de nous faire connaître immense) pour soutenir les intérêts de son amour ?

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