Il penserait n’avoir pas dansé, s’il n’avait ses deux Entrées particulières. […] S’il y a huit Danseurs ou Danseuses à l’Opéra, qui soient en droit d’avoir chacun deux entrées particulières ; il faut (si l’on veut remplir les lois primitives de l’Art) imaginer seize actions séparées qui se lient ou se rapportent à l’action principale, et supposer encore, que ces huit sujets se prêteront à les exécuter. […] Il veut se dessiner de caprice, et réussit presque toujours à faire de son entrée un contresens.
Lulli, Rameau, Gluck, trois époques de la musique de danse française ont fourni la matière de trois « entrées ». Exécutées en souliers à talons, composées de ces temps sur la demi-pointe qui font le charme de la danse de cour, ces entrées plurent infiniment.
Leur division ordinaire était en cinq actes, et chaque acte était divisé en 3, 6, 9, et quelquefois 12 entrées. […] Voyez Entrée. […] Ces personnages formèrent les différentes entrées, après lesquelles le temps parut. […] Il consiste en 3 ou 4 entrées précédées d’un prologue. […] Ils étaient composés pour l’ordinaire de quatre entrées, d’un récit, et d’une entrée générale ; c’était le grand ballet en raccourci : Idée des spectacles anciens et nouveaux de l’abbé de Pure, imprimé à Paris en 1667.
Il obtient l’entrée dans la maison où il est surpris par le Père. […] Le bruit cesse ; les conviés, un peu rassurés reviennent dans la salle, mais la frayeur les accompagne, ce qui donne lieu à une entrée de Trembleurs.
L’entrée du bal doit être libre à tous les masques, pendant le Carnaval, surtout après minuit. […] Mais les Suisses qui avoient ordre de ne laisser entrer les masques que par billets, refuserent l’entrée à la bande du Roi, quoiqu’il fût une heure après minuit. […] Cette action allarma encore M. de N … mais le mal n’alla pas plus loin, par la prudence du Roi, qui calma le ressentiment des Princes & des Princesses, du refus de l’entrée du bal ; desorte qu’ils sortirent sans se faire connoître, après avoir dansé autant qu’ils le voulurent. Le lendemain ce fait fut rapporté au dîner du Roi & de la Reine mere, par gens qui ignoroient qu’il eût été de la partie : ils approuverent l’action des masques, & dirent qu’il falloit que les entrées d’un bal fussent libres aux masques dans le tems du Carnaval, après minuit ; & que si l’on ne vouloit se commettre, qu’il ne falloit pas s’exposer à en donner du tout. […] Monseigneur le Régent a permis d’établir un bal public dans la Salle de l’Opéra, trois fois la Semaine, pendant le cours du Carnaval, en payant un écu de cent sols pour l’entrée de chaque masque, de l’un & de l’autre séxe.
Ces Personnages formèrent les premières Entrées, après lesquelles le Temps parut. […] Après quelques récits analogues au sujet, elles formèrent les dernières entrées qui terminèrent ce beau spectacle.
Il était aisé de combiner les différentes Entrées du grand Ballet de manière qu’elles concourussent toutes à l’objet principal qu’on s’y proposait, et d’y procurer aux Danseurs des occasions d’y développer les grâces de la Danse simple ; mais la Danse composée, celle qui exprime les passions et par conséquent la seule digne du Théâtre, ne pouvait y entrer qu’en passant. Les Furies, dans une Entrée particulière, par exemple, pouvaient sans doute par des pas rapides, par des sauts précipités, par des tourbillons violents, peindre la rage qui les agite ; mais ce n’était qu’un trait général, un coup de pinceau épisodique.
Dans ce bref intermède « rococo » elle fit, en somme, bien ; on applaudit ses entrées joliment agrémentées de tous ces petits mouvements battus, frappés, frottés — rocaille chorégraphique, fusant en étincelles autour de ses talons coquettement surélevés ; et l’on ne fut nullement insensible à sa jolie personne. […] Mlle Camargo n’exécutait-elle pas ses entrées « sur le bord des lampes » encourant de gauche à droite et en revenant sur ses pas ?
Pour le reste, c’est autre chose, Toutefois, si parler j’en ose, Je ne saurais faire autrement Que jaser généralement De ce Ballet plus qu’admirable, Duquel la pompe incomparable Subsiste six heures durant, Et qu’on peut nommer dix fois grand, Soit à l’égard des symphonies, Qui font de rares harmonies, Soit pour les Décorations, Les subtiles inventions, La dignité des Personnages, Les Machines dans les nuages, Les Héros, Déesses et Dieux, L’Air, la Mer, l’Enfer et les Cieux, Du Soleil, la Sphère brillante, Qui parut, tout à fait, charmante, La richesse et les ornements Des superbes habillements ; Bref, les dix-huit grandes Entrées, La moindre valant vingt bourrées : Et dont Louis, la Fleur des Rois, Paraît à la tête de trois ; Que dis-je, trois ? […] Ces Belles, tant Femmes que Filles, Représentaient quinze Familles Toutes pleines d’honneurs divers, Des plus grandes de l’Univers, Et, certainement, leur Entrée De tant de grâces illustrée, Du grand nombre des spectateurs Fit presque autant d’admirateurs. […] Celle des Etoiles plût fort, Et chacun demeura d’accord Que ces agréables Fillettes ; Avec tambours et castagnettes, (Toutes quinze) ne pouvaient pas Réussir avec plus d’appâts, Chacune étant des mieux parée ; Et ce fut la dernière Entrée, Qui donna grand contentement, Et conclut admirablement.
Robinet, lettre du 20 février 1667 On a, depuis le Treizième, Dansé trois fois ce Ballet même Qui, changeant encor beaucoup plus De visages que PROTHEUS77, Avait lors deux autres ENTRÉES, Qu’on a beaucoup considérées, Savoir des MORES et MAHOMS, Deux très perverses Nations.
Nous avons vû sur le même Théâtre en 1714 un Pantomime Toscan danser plusieurs Entrées de danses caractérisées ; son visage représentoit au naturel tous les sujets de ses danses, entre autres celle d’un insensé, faisant agir toutes les parties de son corps en cadence, & qui paroissoient aussi disloquées que celles d’un squelete dont les os sont attachez avec du fil d’archal : son Entrée de Paysan avec des sabots, étoit d’une légereté & d’une naïveté sans pareille. Mais ce qui acheva de lui donner une approbation générale, ce fut son Entrée d’un Suisse pris de vin, avec son hallebarde qui servoit à le soutenir dans tous les mouvemens, les gestes & les faux-pas d’un yvrogne, accompagnez de tous les agrémens les plus surprenans & les plus ingénieux que l’art de la Danse puisse imaginer dans ce genre-là. J’étois à ce spectacle auprès d’un des plus fameux Danseurs de l’Opéra, qui m’avoua que toutes les Entrées de ce Pantomime étoient inimitables ; ce qui peut confirmer la bonne opinion que les Anciens ont eue des Toscans, pour les danses caractérisées les plus convenables au Théâtre pour exprimer les passions. Les Danseurs de corde, pour rendre leurs spectacles plus complets, ont joint encore à leur troupe celle des Alards, qui sont connus autant par l’agilité des sauts périlleux, que par la perfection des Entrées de Scaramouches & d’Arlequins, où ils ont même paru à quelques Opéras avec applaudissement. […] Mais cet Empereur ayant une passion violente pour la Danse, donna ses premiers soins pour la rétablir dans Rome, malgré l’Arrest du Sénat : il fit venir secrétement dans son Palais les meilleurs Maîtres de Danses qui s’étoient réfugiez dans les Villes d’Italie, & leur fit composer des Entrées de Balet, & fit faire des habits convenables pour l’éxécution de son dessein, à l’insçu du Sénat ; & quand tout fut disposé, il le convia à un festin pour le soir dans son Palais, sous prétexte d’avoir une affaire importante à lui communiquer : le soupé se passa sans que l’Empereur eût parlé du sujet de son mandement, il fit passer l’assemblée dans une grande Salle préparée pour l’exécution des Entrées de Balet, qui durerent jusqu’à la pointe du jour.
Il y joint aussi des ENTRÉES Qui furent très considérées Dans ledit ravissant Ballet ; Et LUI, tout rajeuni du Lait De quelque autre INFANTE d’INACHE, Qui se couvre de peau de VACHE, S’y remontre enfin à nos Yeux Plus que jamais facétieux.
Robinet, lettre du 9 janvier 166774 Mais, pour revenir au BALLET, Le Tour galant assez me plaît De notre nouvelle HÉROÏNE, Qui, survenant à la sourdine, Comme on dansait ledit Ballet, Fit défiler le Chapelet Et cesser toutes les Entrées Qu’on avait si bien préparées, Afin qu’on l’allât recevoir Ainsi qu’il était du devoir.
Loret, lettre du 1er mars 1664 Ce Ballet si bien ordonné, De divers agréments orné, Et d’invention singulière, Avec l’ordinaire lumière, Fut vers le soir, Jeudi passé, Pour la dernière fois dansé ; Et comme il est très véritable Que j’aime fort le délectable, J’allai dans cet aimable Lieu, Le revoir, et lui dire adieu Et d’autant que par bon rencontre J’étais placé presque tout contre, Le considérant de plus près, J’en remarquai les beaux attraits, De la Reine, et de chaque Belle, Qui faisaient Entrée avec Elle.
Un Ballet de plusieurs Entrées, En bien peu de temps préparées, Accrût la jovialité De l’Ouvrage peu médité De MOLIÈRE, qui d’ordinaire A le bonheur et l’art de plaire ; Et, pendant quatre jours entiers, Les Festins furent singuliers Par l’ordre de notre Grand SIRE ; En disant cela c’est tout dire.
Un Ballet à plusieurs Entrées, Agréablement préparées, Ne les divertirent pas mal, Non plus que la beauté du Bal.
Plusieurs ravissantes Entrées Dans la Pièce étaient insérées, Avecque d’excellents Concerts Composés d’Instruments et d’Airs ; Si bien que le tout pris ensemble Fit un bel effet, ce me semble, Et causa beaucoup d’enjouement ; Il n’en faut douter nullement.
Je crois que la chose était belle, Mais d’en faire un récit fidèle, C’est ce qui ne m’est pas permis ; Il est vrai qu’on m’avait promis Entrée et place d’importance Pour voir et Comédie et Danse : Un des Gens de Sa Majesté À cela m’avait invité, Mais, Ô mon Lecteur bénévole, Il ne m’a pas tenu parole ; Ainsi, je te dis, bien et beau, Que je ne puis faire un tableau De cette Action éclatante, Qui fut, je crois, toute charmante.
Oui, foi de sincère Mortel ; Et, si vous allez à l’HÔTEL,80 Vous y verrez plusieurs ENTRÉES, Toutes dignes d’être admirées, De son dernier BALLET ROYAL, Si galant et si jovial, Avec diverses Mélodies Et mêmes les deux COMÉDIES Qu’y joignit le tendre QUINAULT, Où la TROUPE fait ce qu’il faut Et ravit, par maintes Merveilles, Les Yeux ensemble et les Oreilles.
Loret, lettre du 20 août 1661 Mais il ne faut pas que je die Le reste de la Comédie, Car bientôt Paris la verra, On n’ira pas, on y courra ; Et chacun prêtant les oreilles À tant de charmantes merveilles, Y prendra plaisir, à gogo, Et rira tout son saoul ; ergo, Pour ne faire, aux Acteurs, outrage Je n’en dirai pas davantage, Sinon qu’au gré des Curieux, Un Ballet entendu des mieux, Qui par intervalles succède, Sert à la Pièce, d’Intermède, Lequel Ballet fut composé Par Beauchamp, Danseur fort prisé, Et dansé de la belle sorte Par les Messieurs de son Escorte ; Et, même, où le sieur d’Olivet, Digne d’avoir quelque Brevet, Et fameux en cette Contrée, A fait mainte agréable Entrée.
Robinet, lettre du 22 novembre 1670 La première, en forme d’avis, Dont maints et maints seront ravis, Est que ce poème de Corneille Sa Bérénice nonpareille Se donnera, pour le certain, Le jour de Vendredi prochain, Sur le Théâtre de Molière Et que, par grâce singulière Mardi, l’on y donne au Public De bout en bout et ric à ric, Son charmant Bourgeois gentilhomme C'est-à-dire, presque tout comme À Chambord, et dans Saint Germain, L'a vu notre grand Souverain, Mêmes, avecques des Entrées De Ballet, des mieux préparées, D'harmonieux et grands Concerts, Et tous les Ornements divers Qui firent de ce gai Régale140 La petite Oie, à la Royale.
Toute rougissante, elle s’apprêtait à l’emporter, lorsqu’un des danseurs lui dit : — Elle a fait son entrée dans le monde, maintenant, il faut qu’elle y reste. […] En ce temps mon père, ma mère et mes frères habitaient une ferme à seize milles de Chicago, et lorsque l’époque de mon entrée dans le monde approcha, la température devint si froide qu’il fut impossible de chauffer convenablement la maison.
À propos de Réjouissances, De Cadeaux, de Momons, de Danses, CLOTON aussi ne fait pas mal, De son côté, le CARNAVALL, Et l’on danse en toutes Contrées Son grand BALLET, d’autant d’ENTRÉES Qu’il est de Mortels et d’Emplois, Sans excepter Papes ni Rois, De cette Loi dure et griève.
Il consistait en Sept Entrées, Qui furent fort considérées, Mais, surtout une, des Plaisirs, Qui flattent les jeunes Désirs, Où paraissait leur Source même Dans le GRAND PORTE DIADEME, Puisque c’est aux soins glorieux De ce plus puissant Fils des Dieux, Qu’on doit notre Heur, & notre Joie, Et ces beaux jours filez de soie.
Les personnes, bien préparées À faire toutes leurs Entrées, Y jouèrent dans ce moment Leur personnage galamment.
Chaque Acte était composé de trois, six, neuf et quelquefois de douze Entrées. On appelait Entrée une ou plusieurs Quadrilles de Danseurs, qui par leurs pas, leurs gestes, leurs attitudes, représentaient la partie de l’action générale dont ils étaient chargés.
Il ne s’agit pas ici d’une entrée de ballet de Campra et Pécourt ; car pour elle nous disposons, en plus des estampes de l’époque, de tracés chorégraphiques dont nous avons la clef, du texte musical, des comptes rendus du Mercure. […] Chaque entrée de la danseuse est saisissante d’étrangeté charmante.
Or, cet excellent Dramatique, Qu’ici, nullement, je n’explique, De crainte de prolixité, Est, comme très-bien concerté, Entremêlé de huit Entrées Dignes d’être considérées. […] Apollon, avec les neuf Sœurs, Qui plaisent fort aux Spectateurs, Bacchus, de même, avec sa suite, À faire Brindes, bien instruite, Momus, avec la Sienne, aussi, Et Mars, lors, sans guerrier souci Font, enfin, chacun, une Entrée : Etants venus de l’Empirée, Avecque leur Sire, Jupin, Lequel termine à la parfin, De Venus, & son Fils, les rixes, Et par ses Soins, des plus propices, Rend l’Amour, Epoux de Psiché, Dont il est, tendrement, touché.
Mlle Vronska a exécuté ses trois entrées consécutives dans une allure graduée qui aboutit au presto, avec l’aisance et l’ampleur que nous lui connaissions ; la technique de ses pointes, de son cou-de-pied est robuste.
Si, jusqu’au dernier divertissement, qui seul peut n’être qu’une Fête générale, il y a une entrée de Danse, qu’on puisse en ôter sans nuire à l’économie totale, elle pèche dès lors contre les premières lois du dessein. […] On verra bientôt que ce n’est pas le seul défaut de cette Entrée.
La Pièce était entrecoupée De mainte joviale Entrée De Ballet, d’un habile Auteur52 Qui représente et qui compose Egalement bien Vers et Prose.