L’exaspérant personnage commence son feuilleton en cherchant à tirer un effet de la légende du duc de Reichstadt, qu’il raconte à sa façon : « Il y avait à Vienne, il n’y a pas longtemps, autour de la demeure royale, dans le grand parc ombragé de vieux arbres où elle se glissait le soir, sous la fenêtre à ogive du jeune duc de Reichstadt, qui l’entendait venir de loin, elle, cette femme d’un pas si léger, il y avait Fanny Elssler, l’Allemande, dont le nom chez nous autres, la France de 1834, ira s’inscrire tout au bas de ces listes mystérieuses et charmantes que conservent dans leurs profonds tiroirs d’ébène et d’ivoire les vieux meubles incrustés d’or de Choisy, de Saint-Cloud, de Meudon, de Fontainebleau et de Chambord : cette femme qui a été le premier sourire et le dernier, hélas ! […] On la disait en outre si svelte, si élégante, si légère, si parfaite !.. […] Tandis que la maison Maurice Beauvais, une taglioniste, lançait parmi les nouveautés de l’hiver 1834-1835 un turban sylphide, les grands magasins du Temple du Goût, situés rue Sainte-Anne, arboraient les couleurs du parti adverse et créaient l’elsslérine, « étoffe transparente, disait le prospectus, portant une légère doublure pour robes de bals, soirées, et fabriquée par un procédé nouveau ».
L’agitation des mains, les mouvemens trop légers des pieds, la dissipation et la hardiesse des regards, montrent qu’il y a dans l’ame quelque chose de déréglé qui ne peut être vu des yeux du corps. […] Dans les danses, c’est la légèreté de l’esprit qui rend les corps si légers, et qui leur donne tant de facilité à se tourner de tous côtés : In choreis animorum volubilitas corpora secum volvit ; en sorte que c’est proprement aux danses qu’on peut avec raison appliquer cette parole du psaume 2, v. 9 : Les impies marchent en tournant sans cesse : In circuitu impii ambulant.
Elles reculent en tremblant ; l’Amour aussitôt les rassure, il les invite à le suivre ; les Nymphes s’abandonnent à lui ; il semble les défier par une course légère. […] Vénus et les Graces touchées de leurs peines, engagent l’Amour à leur être propice : ce Dieu voltige autour d’eux, et d’un souffle léger il les ranime et les rappelle à la vie : On les voit lever insensiblement des bras mourans, et invoquer le fils de Vénus, qui, par ses attitudes et ses regards, leur donne, pour ainsi dire, une nouvelle existence.
Tout ce que la Magie a de redoutable ou de séduisant : les tableaux de Danse de la plus grande force, ou de la plus aimable volupté : des embrasements, des orages, des tremblements de terre : des Ballets légers, des Fêtes brillantes, des enchantements délicieux ; voilà ce que Quinault demandait dans cet Acte : c’est le plan qu’il avait tracé, que Lully aurait dû remplir et terminer en homme de génie, par un entracte dans lequel la magie eut fait un dernier effort terrible.
Au cours de cette répétition, un faux mouvement de jambe lui occasionna au genou une foulure qu’elle crut d’abord légère ; mais, dans l’espace de quelques heures, le mal fit des progrès rapides, et, le soir, la pauvre sylphide avait perdu ses ailes ; le soir, elle était étendue sur sa causeuse, d’où, malgré les soins empressés des praticiens les plus célèbres, Larrey, Jules Cloquet et autres, elle ne put jamais se relever, — du moins pour reparaître à l’Opéra.
On dirait à le voir si léger, si fidèle, Que c’est avec ton pied, ou, mieux, avec ton aile, Que, pour me l’offrir, tu l’as dessiné.
L’encens porte aux nerfs, quand il n’est pas purifié. » Mais ce n’étaient là que légères égratignures auprès de la formidable attaque que dirigea contre Fanny un grand périodique parisien. […] Elle partit en guerre avec impétuosité et bombarda d’un article de poids la légère créatrice de la Cachucha. […] Et tu frôlais gracieusement les eaux de l’éclair de tes pas légers, célestes. […] » Il essaie de définir l’art de Fanny : « Art qui n’es pas fait de sautillements, de poses arrogantes, d’insinuantes caresses, de frivolités piquantes et voluptueuses, mais tissé par elle avec les rayons les plus chastes et les plus légers de la lumière, avec le mystère le plus saisissant et le plus ineffable des sons, avec tout ce qui dans le cœur brûle et flamboie de hardi, de grand, de noble ; art qui n’es pas un marché de chair et de sourires, mais une étincelle divine, le compagnon trop éphémère, hélas !
Si cette espèce de danse est mise en action par un compositeur éclairé, avec adresse et dans les règles : si la pantomime y est jointe avec art, avec expression, si la passion de l’amour, qui d’ordinaire en fait le fond, y est traitée avec feu, avec délicatesse, elle peut exciter dans les cœurs, surtout dans ceux des Jeunes personnes quelque émotion légère et momentanée, telle qu’on l’éprouve à la représentation d’une Scène d’Opéra et d’un Dénouement heureux de quelque Comédie, ou à la lecture de quelque Roman.
Ce genre ne demande que des teintes légères propres à peindre l’amour.
Que viendrait-elle chercher, en effet, au milieu de ces jambes légères, de ces cœurs fragiles et de ces estomacs toujours prêts à engloutir le champagne frappé ?
On n’avait pas, d’ailleurs, le loisir de la remarquer, tellement l’artiste était vive et légère. […] Que vos pas sont légers, et que les siens sont doux !
Les femmes de la suite de Didon se livrent à des danses plus légères, et peignent tour-à-tour ce que la volupté à de plus tendre ; insensiblement cette fête devient générale.
Ce sont là nos Colonnes d’Hercule, et ce n’est ensuite que la nature qui nous fait sortir quelquefois de ce cercle étroit, et qui donne à quelqu’un de nous, en dépit de lui-même, une teinte légère d’expression pour se fâcher, pour rire, pour paraître ou triste ou gai dans ce misérable baladinage.
Cette matinée devait impressionner Gab à un point tel que, rentrée chez elle, cette gamine de quatorze ans écrivit, en mon honneur, les lignes suivantes : « Une ombre lumineuse et légère.
Je rapporterai ensuite les principales objections avec lesquelles je me doute qu’on voudra pulvériser mon systême ; & je me flatte de les réduire en une fumée encore plus légère que celle qui s’évapore des fourneaux de l’Alchymiste, pour prix de l’or qu’il avait la bonhommie d’attendre.
Elle s’avança légère, paraissant à peine effleurer le sol, puis s’arrêta au milieu de la scène et regarda le public, ce public d’acteurs.
La fatigue du métier est bien loin, — j’en conviens, — de désencanailler les abatis de la plupart de ces demoiselles… Mais elle ne leur ajoute qu’un léger endurcissement de l’orteil, de la plante et du talon.
(Danse.) c’est un saut léger et brillant, pendant lequel les deux pieds du danseur se croisent rapidement, pour retomber à la troisième position.
Je veux encore que les pas soient placés avec autant d’esprit que d’art, et qu’ils répondent à l’action et aux mouvemens de l’ame du danseur ; j’exige que dans une expression vive, on ne forme point de pas lents ; que dans une scène grave on n’en fasse point de légers ; que dans les mouvemens de dépit on sache éviter tous ceux qui, ayant de la légèreté, trouveroient place dans un moment d’inconstance ; je voudrois enfin que l’on cessât, pour ainsi dire, d’en faire dans les instans de désespoir et d’accablement : c’est au visage seul à peindre ; c’est aux yeux à parler ; les bras mêmes doivent être immobiles ; et le danseur, dans ces sortes de scènes, ne sera jamais aussi excellent que lorsqu’il ne dansera pas, ou que sa danse n’aura pas l’air d’en être une.
Je veux encore que les pas soient placés avec autant d’esprit que d’Art, & qu’ils répondent à l’action & aux mouvements de l’ame du Danseur ; j’exige que dans une expression vive on ne forme point de pas lents ; que dans une Scene grave on n’en fasse point de légers ; que dans des mouvements de dépit on sache éviter tous ceux qui ayant de la légéreté, trouveroient place dans un moment d’inconstance ; je voudrois enfin que l’on cessât d’en faire dans les instants de désespoir & d’accablement : c’est au visage seul à peindre ; c’est aux yeux à parler ; les bras même doivent être immobiles, & le Danseur dans ces sortes de Scenes ne sera jamais si excellent que lorsqu’il ne dansera pas ; toutes mes vues, toutes mes idées ne tendent uniquement qu’au bien & à l’avancement des jeunes Danseurs & des nouveaux Maîtres de Ballets ; qu’ils pesent mes idées, qu’ils se fassent un genre neuf, ils verront alors que tout ce que j’avance peut se mettre en pratique & réunir tous les suffrages.
Elle était légère, et quand elle essayait de réfléchir et de résumer, elle dépasait le but. « A qui la faute ?
J’aimerois mieux des draperies simples et légères, contrastées par les couleurs, et distribuées de façon à me laisser voir la taille du danseur. Je les voudrois légères, sans cependant que l’étoffe fut ménagée ; de beaux plis, de belles masses, voilà ce que je demande ; et l’extrémité de ces draperies voltigeant et prenant de nouvelles formes, à mesure que l’exécution deviendroit plus vive et plus animée, tout auroit l’air svelte.
Si Stendhal jugeait impossible de décrire avec exactitude les merveilles chorégraphiques dont il était le spectateur assidu, il peut sembler présomptueux de tenter l’entreprise maintenant que s’est éteint jusqu’au souvenir de ces drames dansés ; nous allons toutefois nous y efforcer, heureux si, avec l’aide des documents iconographiques, des relations contemporaines, des scénarios et de la musique nous pouvons donner une très légère idée des ballets inventés par cet homme de génie. […] Viganò la faisait danser presque nue, sous des voiles légers, qui moulaient son corps admirable.
Le gouvernement de Louis XVIII, qui avait bien d’autres matous politiques à fouetter, permit volontiers aux chats de la presse légère d’égratigner la robe et la réputation — pareillement de gaze — des « nymphes » de l’Académie. […] Il y aura toujours quelque chose de boiteux dans ce double exercice de la danse et du chant. » Mlle Albertine Coquillard On lit dans les Petits Mémoires de l’Opéra : « D’un talent agréable, mais d’une beauté plus agréable encore, très courue, très recherchée par les partisans de la danse élégante et légère, mademoiselle Albertine avait plu, beaucoup plu, trop plu en haut lieu.
Le 2 décembre 1859, un banquet, donné en son honneur, aux Frères Provençaux, réunissait : Rosati, l’âme de la danse, La grâce unie à la beauté ; Cerrito qui dota la France D’un talent partout regretté ; Zina, Plunkett, autres étoiles De cet éther éblouissant Où, plus légère que ses voiles, Livry s’élançait, bondissant ! […] Sa voix n’était pas moins légère que sa personne.
Marie a été Walkyrie parmi les Scandinaves ; les bardes ossianiques l’ont entrevue bien des fois dans les nuages écossais ; Walter Scott s’est inspiré d’elle pour créer la Dame blanche ; elle a fait les délices du fantastique Hoffmann, et elle est venue tomber, sylphide légère, sur la scène de notre Opéra. […] Les restaurants imaginèrent des plats à la cachucha ; on les faisait minuscules, sous prétexte qu’ils devaient être aussi légers que la danse dont ils portaient le nom. […] L’animal perfide est là, toujours là ; et sa belle ennemie, oubliant sa haine, lui demande des inspirations, étudie ses poses gracieuses, ses mouvements légers, sa démarche ondoyante, et jusqu’à ses regards immobiles et défiants : parfois elle frissonne encore, si par hasard sa main rencontre sa blanche fourrure d’hermine ; femme, elle se souvient de ses frayeurs d’enfant, et sa répugnance vaincue se réveille encore un moment ; mais, artiste, elle se rappelle son rôle, elle rougit de sa faiblesse, elle attire vers elle la jolie chatte blanche, et elle la caresse bravement.
D’un blond léger, tendre et vaporeux.
L’action, qui se passait dans le monde fabuleux des ondines, lui donnait, comme la Sylphide, un de ces rôles faits exprès pour elle, le rôle d’un être merveilleux, léger, insaisissable, fuyant entre les mains comme les vagues, ses sœurs. […] Sa beauté, à elle, c’est celle de la beauté externe et de la forme matérielle, les nuances du cœur, les émotions passionnées ; ce n’est pas la sylphide aux ailes de soie et d’azur, c’est la jeune fille vive, gaie, insouciante et légère. » La foule n’eut pas le sentiment de ces nuances.
Pour saluer les personnes qui se trouvent placées autour de l’endroit ou sur les côtés, sitôt que l’on sera relevé au premier salut, on fera un dégagé de seconde fausse position, pour se tourner et se placer de manière à se présenter à toutes les personnes qui sont du côté vers lequel on s’est tourné ; on saluera ou fera la révérence, promenant en même tems par un léger mouvement de tête ses regards vers tous ceux qui sont placés de ce côté ; et aussitôt que l’on aura salué de ce côté, on dégagera l’autre pied pour saluer également de l’autre côté, évitant autant qu’il sera possible de tourner le dos devant quelqu’un.
« Dimanche dernier, raconte le Morning Herald, deux chaloupes magnifiquement décorées et portant chacune huit rameurs attendaient au pied de Castle-Garden, et la foule assemblée se demandait avec curiosité à quel haut personnage elles étaient destinées, quand parut l’enchanteresse Fanny Elssler qui, légère comme l’Ariel de Prospero, s’élança en riant sur les riches coussins de la chaloupe qui était celle du capitaine commandant le North Carolina. […] Arrivé près de la frégate, on se prépara à hisser la jolie visiteuse dans le fauteuil des dames ; mais Fanny préféra monter tout simplement par l’échelle, et, légère comme Antilope, elle émerveilla tout le monde par son agilité.