Leurs Danses roulent communément sur des aventures entre des Paysans, des Pâtres, et d’autres gens de la lie du peuple.
Appollonius, Zamblique, Porphire, & Michel Psellus, tous grands Philosophes, mais un peu suspects de magie, au sentiment du peuple, & non pas de Saint Jérôme, assurent qu’il y a quatre sortes de Démons ou d’Esprits élémentaires, dont l’explication se trouve dans le Livre du Comte de Gabalis ; c’est un récit parfait de tout ce qui se peut dire de plus plaisant sur cette matiere, pour tâcher de persuader l’éxistance des Esprits élémentaires, de même que la réalité des apparitions des phantômes, à laquelle néanmoins beaucoup de gens bien sensez n’ont point de foi, & encore moins ceux qui se picquent d’esprits forts, non plus qu’aux apparitions diaboliques, quoiqu’il y ait quantité d’Auteurs qui prétendent qu’elles étoient assez communes au tems du Paganisme ; témoin l’éxemple qu’on en trouve dans Elian, Liv. 8.
Par allusion à l’ancien Proverbe, qui dit : A gens de village, trompette de bois.
On prête à Véron ce mot : « Plus un ballet est bête, plus il a de succès49. » L’essentiel était de frapper et d’éblouir les gens par un défilé de brillants tableaux. […] Dans ce temps-là, les gens du bel air trouvaient la danse de Dolorès bizarre, sauvage, contraire aux saines traditions de l’école et aux règles du bon goût.
Chacun chante sa partie et compte ses temps avec exactitude ; ces concerts dictés par la simple nature et exécutés par les gens les plus vils ont un ensemble que nous avons de la peine à faire saisir à nos musiciens Français, malgré le bâton de mesure et les contorsions de celui qui en est armé. […] La parole ne lui sert qu’à indiquer aux gens sensés sa folie et son extravagance.
Chacun chante sa partie & compte ses temps avec exactitude ; ces Concerts dictés par la simple nature & exécutés par les gens les plus vils ont un ensemble que nous avons de la peine à faire saisir à nos Musiciens François, malgré le bâton de mesure & les contorsions de celui qui en est muni. […] La parole ne lui sert qu’à indiquer aux gens sensés sa folie & son extravagance.
Selon cette parole de la vérité même, combien y a-t-il de gens dont la vie n’est qu’un adultère continuel !
Les gens de goût qui savent évaluer les choses, qu’aucun préjugé n’entraîne, et qui désirent le progrès de l’art, veulent que l’on conserve avec soin la belle déclamation dans nos opéras, et qu’elle y soit unie à des divertissements ingénieux, à des tableaux de musique, à des chants légers, etc. […] Ainsi le mot race dans la bouche de ceux qui grasseyent, sonne comme le mot grâce ou trace dans celle des gens qui parlent ou chantent bien ; et au lieu de dire carillon, groseille, on prononce niaisement caryon, groseye.
Nous ne voulons point de changement ; tout est bien, et l’on ne peut rien faire de plus agréable. » Mais la danse, poursuivront les gens de goût, ne vous cause que des sensations médiocres, et vous en éprouveriez de bien plus vives, si cet art étoit porté au dégré de perfection où il peut atteindre. » « Nous ne nous soucions pas, répondront-ils, que la danse et les ballets nous attendrissent, qu’ils nous fassent verser des larmes ; nous ne voulons pas que cet art nous occupe sérieusement ; le raisonnement lui ôteroit ses charmes ; c’est moins à l’esprit à diriger ses mouvemens qu’à la folie ; le bon sens l’anéantiroit ; nous prétendons rire aux ballets, causer aux tragédies, et parler petites maisons, petits soupers ét équipages à la comédie. » Voilà, Monsieur, un systême assez général. […] Cette mauvaise conduite trop justement reprochée, est la base du préjugé fatal qui règne indifféremment contre les gens qui se consacrent au théatre ; préjugé qui se dissiperoit bientôt malgré la censure amére du très-illustre Cynique de ce siècle, s’ils cherchoient à se distinguer par les mœurs et par la supériorité des talens.
Nous ne voulons point de changement, tout est bien & l’on ne peut rien faire de plus agréable. » Mais, la Danse, poursuivront les Gens de goût, ne vous cause que des sensations médiocres, & vous en éprouveriez de bien plus vives, si cet Art étoit porté au degré de perfection où il peut atteindre. […] Cette mauvaise conduite trop justement reprochée est la base du préjugé fatal qui regne indifféremment contre les gens qui se consacrent au Théatre ; préjugé qui se dissiperoit bientôt, malgré la censure amere du très-illustre Cynique de ce siecle, s’ils cherchoient à se distinguer par les mœurs & par la supériorité des talents.
Combien de gens souffrent ou prennent plus facilement, à la faveur des ténèbres, des libertés criminelles qu’ils n’oseroient prendre ou souffrir en plein jour, par un reste de pudeur, ou par la crainte des hommes ?
Je pourrois ajouter à ce fait mille autres circonstances aussi affligeantes pour l’art que pour l’artiste ; mais l’histoire de la sottise ne pouvant intéresser les gens d’ésprit, je reviens au costume, comme à la partie la plus intéressante de la scène.
Cette société étoit composée des hommes les plus instruits de la cour, des savans, des gens de lettres et des artistes.
Monsieur Vestris est jarreté, & les gens de l’Art ne s’en appercevroient point sans l’entrechat droit qui le trahit quelquefois ; c’est le meilleur ou le seul Danseur sérieux qui soit au Théatre ; il est élégant, il joint à l’exécution la plus noble & la plus aisée le rare mérite de toucher, d’intéresser & de parler aux passions.
Nul ne l’a voulu, nul ne l’a fait… » La manifestation ne visait que les claqueurs, « ces gens que l’on a appelés au secours de l’art et qui le déshonorent par une aide vile… la plus maudite engeance que l’abus des arts ait enfantée… » Bientôt ce fougueux contempteur d’Auguste et de sa bande oublie Mlle Noblet pour consacrer toute la chaleur de son éloquence à la danseuse souveraine. […] » En Allemagne, un écrivain à qui les persécutions des gouvernements réactionnaires donnèrent de la célébrité en 1835, Théodore Mundt, un des lutteurs de la jeune Allemagne, loua la danse moralisatrice de Marie Taglioni dans une phrase dont beaucoup de gens, de sens plus rassis, s’amusèrent : « Les pieds de Mlle Taglioni, disait Mundt, renferment une pensée pieuse et profonde. » Die Füsze der Dem.
sont portés à juger de la nature du péché par leurs usages et par leurs coutumes, plutôt que par la malice de la convoitise, il arrive souvent qu’on croit ne devoir blâmer que ce que les gens de son pays et de son temps ont coutume de condamner ; et pareillement ne rien louer et approuver que ce qui est communément approuvé par ceux avec qui l’on est en commerce. » Mais est-ce là une règle bien sûre pour juger sainement des choses et pour se bien conduire ?
Lorsque je leur dis mon espérance de ne pas les voir prendre part à une guerre et que je souhaitais qu’ils ne tuassent point, l’un d’eux me répondit très simplement : — Je pense que je peux servir de cible, tout comme un autre, et les gens qui tireront sur moi, penseront bien que c’est la guerre.
Je n’entends pas parler ici de ces prétendus amateurs opulens et imbécilles, qui dépensent beaucoup d’argent, pour acheter de froides copies, qu’on leur vend pour d’excéllens originaux ; je ne parle pas non plus de ces êtres, qui possèdent à grands frais d’immenses bibliothèques, dont tous les livres, à commencer par la barbe bleue et le petit poucet, sont magnifiquement reliés ; je parle de ces gens aisés et curieux, de ces vrais amateurs qui ont employé leur revenu à voyager pour s’instruire ; qui ont visité toutes les écoles ; qui ont vécu avec les artistes et qui ayant contracté l’habitude de voir et de comparer, ont appris à juger sainement.
On ne peut rejetter cette proposition, sans ignorer ce que la nature peut produire lorsqu’elle est aidée et embellie des charmes de l’art ; on ne peut, dis-je, me condamner, qu’en ignorant totalement l’effet séduisant qui résulte de cet arrangement et les métamorphoses intéressantes qu’il opère sans éclipser la nature, sans la défigurer, sans affoiblir ses traits, sans la faire grimacer : un exemple étayera cette vérité ; il lui donnera la force de persuader les gens de goût, et de convaincre une foule d’ignorans incrédules dont le théatre est infecté. […] Les spectacles autrefois étoient autant pour le peuple que pour les gens d’un certain ordre.
Tous deux créateurs & tous deux inimitables, ils auroient été faits l’un pour l’autre ; mais le préjugé, le langage des connoisseurs sans connoissances ; les petits propos de ces ignorants titrés qui décident avec arrogance de tous les Arts sans en concevoir la moindre idée ; les cris ou les croassements de ces importants subalternes, de ces êtres ambulants qui ne pensent, n’agissent & ne parlent que d’après les gens du bon ton, qui sifflent ou qui applaudissent sans avoir vu, sans avoir écouté ; tous ces demi-savants encore qui ne savent rien, mais qui se font suivre de la multitude ; chenilles venimeuses qui tourmentent les Arts, & qui flétriroient le génie, si en s’attachant à la superficie de ses rameaux elles n’étoient écrasées ; ce Peuple enfin de Partisans & de Protecteurs qui mandient eux-mêmes des protections, qui sont les échos des ridicules & de l’ignorance privilégiée de nos agréables, qui ne pouvant juger d’après leur goût & leur lumiere renvoient tout à la comparaison & humilient souvent ainsi le grand homme : tout a dégoûté M. […] 4 L’avantage sans doute eût été certain non seulement pour la Danse, mais encore pour les autres Arts qui concourent aux charmes & à la perfection de l’Opéra, si le célebre Rameau avoit pu, sans offenser les Nestors du siecle & cette foule de gens qui ne voient rien au-dessus de Lully, mettre en Musique les chefs-d’œuvres du Pere & du Créateur de la Poésie lyrique.
On ne peut rejetter cette proposition, sans ignorer ce que la nature peut produire lorsqu’elle est aidée & embellie des charmes de l’Art ; on ne peut, dis-je, me condamner, qu’en ignorant totalement l’effet séduisant qui résulte de cet arrangement & les métamorphoses intéressantes qu’il opére sans éclipser la nature, sans la défigurer, sans affoiblir ses traits, sans la faire grimacer ; un exemple étayera cette vérité, il lui donnera la force de persuader les gens de goût, & de convaincre une foule d’ignorants incrédules dont le Théatre est infecté. […] Les Spectacles autrefois étoient autant pour le peuple que pour les gens d’un certain ordre.
Taglioni, qui n’est aujourd’hui pour nous, comme les Gardel, les Montessu et les Bigottini pour les gens de l’Empire, qu’un madrigal dans un mot, et qui, aux yeux de nos pères, représentait la Danse comme la Malibran représentait la Musique : l’une, le sourire aux lèvres, les bras harmonieusement étendus, la pointe du pied sur la pointe d’une fleur ; l’autre, un flot de cheveux noirs déroulé sur de blanches épaules, une joue pâle appuyée sur une main diaphane, un œil lustré par les larmes, — nos deux fées, s’est écrié quelque part Théophile Gautier, les fées que nous invoquions pour nous inspirer, nous autres romantiques qui ne croyons plus aux Muses ! […] Les gens du bel air avaient dit : — Sauterie de carrefour et de bohême !
On crut aussi qu’il y avoit de l’opération du diable, parce que les éxorcismes les soulageoient : la plûpart de ces gens-là n’étoient néanmoins que de la lie du peuple, de l’un & de l’autre sexe ; le mal fut plus grand en Flandres qu’ailleurs.
Il n’est point douteux, ajoutoit Garrick ; que les grands exemples dont elle fut frappée, ne l’aient identifiée avec son modèle, et que ses études dirigées par une foule de gens d’esprit et de goût ne l’aient insensiblement placée à côté de Melpomène.
L’ordonnance pousse enfin la naïve sollicitude de ses prévisions jusqu’à fonder un comité de lecture, qui sera, dit-elle, composé de gens d’esprit. […] Jeliotte est moins connu par son talent que par la mortification que lui fit essuyer le duc de Brissac, qui, l’ayant invité à chanter chez lui, ne reçut d’autre réponse qu’un refus positif accompagné de quelques mouvemens de toux : « Vous êtes un faquin, lui dit le duc, quand un homme comme moi invite chez lui un homme comme vous, c’est pour l’entendre et point du tout pour le recevoir. » Il ordonna à ses gens de le mettre dehors, après lui avoir donné vingt-cinq louis. […] Nos hommes d’état y parlent haut, comme des gens qui veulent être entendus.
Homme du monde, vieil habitué des coulisses, il en usait galamment avec les gens, en particulier avec les artistes, sans avoir cependant pour aucune de ses pensionnaires de ces faiblesses qui sont la mort de toute autorité. […] L’importation avait paru audacieuse à beaucoup de gens.
Les gens qui le voyaient de près en jugeaient autrement. […] Il sait que Rahel fait grand cas de la physionomie extérieure des gens. […] Après s’être élevé avec indignation contre les calomnies de gens malpropres d’après lesquels la mort prématurée du fils de l’Empereur aurait été causée par la fréquentation des femmes, il dit : « On a prétendu aussi qu’il avait noué des relations avec la belle danseuse Fanny Elssler.
Quand à la politesse, aux convenances, à la galanterie, il n’en faut point espérer de semblables gens.
« Taglioni, dit-il, c’était la danse, comme Malibran c’était la musique. » Taglioni commençait à devenir pour les gens dont la vie avait pris une autre pente, qui s’étaient fait d’autres enthousiasmes et d’autres amours une figure idéale, une personnification poétique.
Celle du premier jour de Mai fut ensuite célébrée par toute l’Italie : la jeunesse de l’un & de l’autre sexe sortoit des villes en dansant au son des instrumens, pour aller chercher des rameaux verds ; ils les posoient devant les portes de leurs parens & de leurs amis, qui les attendoient avec des tables garnies dans toutes les rues, qui étoient illuminées le soir, où l’on dansoit des danses publiques ; desorte que ce jour-là il n’étoit pas permis, sur peine d’amende, aux gens de quelque âge & de quelque qualité qu’ils fussent, de paroître sans avoir quelque fleur ou quelque branche de verdure sur soi.