Je crois que l’on pourrait cependant faire quelque exception, si l’on jugeait à propos d’adopter mon systême : par exemple, une fois par mois on représenterait à l’ordinaire chacune des Pièces des plus fameux Poètes : on donnerait aussi quelquefois, à la manière usitée de nos jours, mais bien rarement, & sans tirer à conséquence, l’Hypermnestre de M. le Mi**, le Warwick de M. de la Har**, & Gaston & Bayard, de M. de Bel**, en faveur des beaux vers répandus dans ces trois Ouvrages. […] Mais pour donner un exemple tout-à-fait poétique, qu’Homère est expressif, lorsqu’il dit en deux vers : « Jupiter marque son approbation par un seul mouvement de tête, & ce mouvement fait trembler l’olympe & tout l’univers ». […] Dans un Ouvrage considérable, que j’ai dessein de publier quelque jour, je donnerai des règles sur le Geste dramatique, tant comique que sérieux. […] Maris, n’allez pas croire que je parle d’un certain geste expressif, qui met toujours une femme à la raison ; si je vous donnais un tel conseil, la conversation serait trop tôt finie, & vous n’en seriez pas meilleurs amis : je crois seulement que vous en devez faire la démonstration, &, à force de la réitérer à propos, vous aurez la paix dans votre ménage. […] Je prie au moins de considérer que je ne fonde point ma fortune sur celui que je donne au Public, & que je n’ai point engagé des citoyens crédules à me faire de grosses avances, sur l’espoir de les enrichir bientôt avec moi.
Vraisemblablement si les bons maîtres étoient plus communs, les éléves ne seroient pas si rares ; mais les maîtres qui sont en état d’enseigner ne donnent point de leçons et ceux qui en devroient prendre ont toujours la fureur d’en donner aux autres. […] Ce défaut règne également depuis la hanche jusqu’aux pieds ; car ces parties décrivent une ligne qui donne en quelque sorte la figure d’un arc : en effet, les hanches sont évasées, les cuisses et les genoux sont ouverts, de manière que le jour qui doit se rencontrer naturellement entre quelques unes de ces portions des extrémités inférieures lorsqu’elles sont jointes, perce dans la totalité, et paroit beaucoup plus considérable qu’il ne devroit l’être. […] Leur vigueur les abandonne-t-elle un instant, ils sont gauches ; ils ignorent l’art de dérober leur situation par des temps simples qui, n’exigeant aucune force, donnent toujours le tems d’en reprendre de nouvelles ; ils ont de plus très-peu d’élasticité, et percutent rarement de la pointe. […] Cette attention est très importante à faire ; les bras courts n’exigent que des mouvemens proportionnés à leur longueur ; les bras longs ne peuvent perdre de leur étendue que par les rondeurs qu’on leur donne.
Gluck avoit introduit quelques choeurs dans l’Alceste, qu’il donna à Vienne. […] Gluck vif, impatient étoit hors de lui-méme, jettoit sa perruque à terre, chantait, faisoit des gestes ; peines inutiles ; les statues ont des oreilles et n’entendent point ; des yeux, et ne voyent rien : j’arrivai et je trouvai cet homme de génie et plein de feu, dans le désordre qu’impriment le dépit et la colère ; il me regarde sans me parler, puis rompant le silence il me dit avec quelques expressions énergiques que je ne rends pas : délivrez moi donc, mon ami, de la peine où je suis, donnez par charité du mouvement à ces automates ; voilà l’action ; servez leur de modèle, je serai votre interprète ; je le priai de ne leur faire chanter que deux vers a la fois, après avoir passé inutilement deux heures entières et employé tous les moyens d’expression, je dis à Gluck qu’il étoit impossible d’employer ces machines ; qu’elles gateroient tout ; et je lui conseillai de renoncer totalement a ces choeurs ; mais j’en ai besoin, sécria-t-il, j en ai besoin ! […] Ce conseil bizarre donné par deux hommes spirituels mais vivement affectés me persuada que je ne pouvois recevoir un éloge plus flatteur. […] Au signal donné parle grand prêtre, tout le peuple tombe a génoux, ainsi que Clytéimnestre, Egiste et leur suite : Le corps humblement combé et les yeux attachés vers la terre, ils ne sortent de cette attitude respectueuse que pour élever les bras vers le ciel ; mais dans cet instant, le dieu du Tonnére Lance ses foudres ; les portes du tombeau s’ouvrent avec fracas, son intérieur est embrasé. […] Je dois rendre ici hommage à la vérité et payer par gratitude les sentimens de reconnoissance que le Picq, mon élève a fait éclater envers son maître et son ami ; sentimens rares qui s’allument et brillent un instant par le besoin et la nécessité ; mais qui s’éteignent pour toujours dans la plupart des élèves, lorsque leur amour-propre leur conseille d’abandonner leurs maîtres, et de rayer de leur mémoire les tendres soins, les peines et les fatigues qu’ils se sont donnés pour assurer tout à la fois leur existence et leur réputation.
Ce sujet est assez connu, pour me dispenser d’en donner un programme. […] Je préviendrai la critique juste et éclairée des artistes, en leur annonçant que j’ai supprimé les ailes que les poëtes et les peintres donnent quelquefois à Psyché, et toujours à l’Amour ; je dirai que chaque art a sa magie et ses règles de convenance ; que les ailes de Psyché se seroient opposées aux différens effets de mes grouppes ; cette raison m’a encore déterminé à supprimer les attributs que l’on prête à l’Amour. […] Au reste cette scène absolument neuve à la pantomime héroïque, peut être regardée, (si toutefois j’ai eu le bonheur de réussir,) comme le point géométrique au quel peut être poussé l’art du geste, et celui où il doit s’arrêter, pour donner une juste idée de la difficulté vaincue. […] Il brise son arc et lui promet de renverser ses autels et de renoncer pour jamais à son empire ; il fuit avec Psyché et l’Hymen ; Vénus vivement allarmée l’arrête et l’adoucit, en faisant grace à Psyché ; un baiser quelle lui donne et que l’Amour lui rend, forme le sceau de la réconciliation. […] Un éclair perce la nue et est suivi d’un coup de tonnère ; les nuages brillans qui enveloppaient le palais de Vénus, disparoissent et sont remplacés par l’Olympe : Jupiter y paroît dans toute sa gloire ; non seulement il veut être témoin de l’union d’un Dieu qui lui est cher, mais il veut encore donner l’immortalité à colle qui à su lui plaire et le fixer.
[9] Le sujet qui est arqué doit s’exercer continuellement à tendre les genoux, et à leur donner du moelleux et de la souplesse, pour faire disparaitre la roideur qui lui sera naturelle ; cependant un tel danseur ne réussira jamais complètement dans la danse noble ; il faut alors qu’il s’adonne au demi-caractère, et peut-être ferait-il beaucoup mieux d’embrasser le genre villageois, et de s’étudier dans les pas caractéristiques. […] « Quantité de danseurs s’imaginent qu’il n’est question que de plier le genou très bas, pour être liant et moelleux ; mais ils se trompent à coup sûr ; car la flexion trop outrée donne de la sécheresse à la danse. […] Pour regagner le temps que la flexion lente et outrée a fait perdre, et pour le rattraper, il faut que l’extension soit prompte ; et c’est ce passage subit et soudain de la flexion à l’extension, qui donne à l’exécution une sécheresse et une dureté tout aussi choquantes et aussi désagréables, que celles qui résultent de la roideur. […] Ce défaut règne également depuis la hanche jusqu’aux pieds ; car ces parties décrivent une ligne qui donne en quelque sorte la figure d’un arc ; en effet les hanches sont évasées, et les cuisses et les genoux sont ouverts, de manière que le jour qui doit se rencontrer naturellement entre quelques-unes de ces parties des extrémités inférieures lorsqu’elles sont jointes, perce dans la totalité, et paraît beaucoup plus considérable qu’il ne devrait l’être.
Julia, une biche de passage, a donné un soir pour excuse d’une représentation manquée : — Qu’elle avait oublié l’adresse du théâtre ! […] Il se lève à neuf heures du matin, donne jusqu’à midi des leçons de déclamation aux débutantes du théâtre, vient faire répéter jusqu’à quatre heures, et le soir joue un rôle écrasant jusqu’à minuit. […] Il joue de la flûte, du piano, de l’accordéon ; il parle italien, et pourrait au besoin donner des leçons de latin à M. […] Voyons, répétons, Gourlier, donne l’accord.
Mais en partant de l’epoque, où ils furent bannis de la Grèce, jusqu’à celle, où ils parurent à Rome, il est a présumer que ces productions furent oubliées ; que la nature avare se réposa long-tems, sans donner de successeurs à cette foule de grands hommes que la Grèce avoit produits. […] Les arts sensibles, et reconnoissants effacèrent le souvenir de tous ses crimes ; le vainqueur d’Actium, le tyran de Rome et le fléau des Romains dût la gloire de son règne à l’acceuil, et à la protection qu’il accorda aux arts, et par un heureux échange les hommes de génie firent oublier ses cruautés : sans eux la mémoire d’Auguste eût été confondüe avec celle des Tarquin, des Catilina et des Sylla ; mais telle est la puissance des arts, tel est l’empire du Génie, qu’ils consacrèrent le nom d’Auguste dans les fastes de l’immortalité, qu’ils le rendirent cher à sa patrie, qu’il avoit désolée, et qu’enfin son nom est devenu le titre le plus illustre, que l’on puisse donner aux Princes, éclairés, et bienfaisants. […] Le goût cessa de présider aux productions des arts ; les théatres n’eurent plus de modèles et les spectacles n’offrirent que les tableaux dégoûtants de la crapule, et du libertinage ; les Romains perdirent leur moralité ; les grands associèrent leurs débauches à celles de ces bas farceurs, les dames Romaines, et leurs filles joüoient avec eux les scènes les plus indécentes, et se prostituèrent sans aucun ménagement, libère successeur farouche d’Auguste n’aimoit ni les talons, ni les théâtres ; il chassa de Rome tous les Baladins, et fit fermer les théâtres ; mais la passion éffrénée que les Grands avoient pour les représentations licencieuses, les détermina à donner azile dans leurs palais à tous ces crapuleux histrions. […] Le génie des arts est indestructible ; cette émanation devine, qui donne à l’homme une si grande prééminence sur les êtres de son espèce est immortelle, et j’oserai dire que ce feu sacré est à l’esprit ce que l’âme est au corps.
Suivant cet auteur la musique dirige nos sentimens et nos affections ; elle donne de la grace an corps et aux gestes ; elle règle toutes les infléxions de la voix, et les mouvemens de la tête, St. […] Il paroit que l’usage des orateurs Romains étoit d’avoir derrière eux, un joueur d’instrument pour leur donner le ton, ce qui les empêchoit de se livrer à leur vivacité, de s’emporter, d’épuiser leurs forces, et de s’enrouer. […] De deux choses l’une ; ou le musicien jouoit le discours accentué selon le mouvement donné, ou il avoit sous les yeux une suite écrite de tous les accents du discours, des longues, des brèves, et des repos ; trois ou quatre demi-tons pouvoient donc guider, et trois ou quatre nuances, (telles que voix basse, voix naturelle, voix élevée, voix très-forte, suffisoient pour donner les inflexions convenables, ce que nous exprimons en musique par piano, crescendo, forté.
Les maîtres de ballets en voulant faire briller la richesse de leur imagination, n’ont montré que la médiocrité de leurs conceptions, et par une inconséquence rare, ils ont donné une si prodigieuse extension à ce sujet, que les fils propres à en former la trame, se sont rompus. […] Lorsque Pâris a fixé son choix, et donné la pomme à la plus belle, l’action est absolument terminée. […] Ce Berger, blessé par l’Amour et séduit par Vénus refuse les trônes et les grandeurs, dédaigne les victoires, les trophées et les triomphes et oubliant la jalousie et la vengeance des deux Déesses, il donne à Vénus le prix de la beauté. […] Mais je le donnai à Stuttgardt, sur le superbe théâtre du Duc de Würtemberg, avec la pompe et la magnificence dont un pareil sujet est susceptible.
Prendre plaisir à être spectateur ou spectatrice des danses, c’est leur donner une sorte d’approbation, et par là y participer en sa manière. […] Soit ; la faute en est aux autres qui vous en donnent l’occasion ; car quand vous aurez été appelé par vos amis, et que vous serez là avec eux tant qu’il vous sera permis pour votre salut et votre honneur, vous aurez abondamment satisfait à l’amitié ; mais que sous quelque prétexte vous oubliiez les devoirs de votre profession, il n’y a point de raison d’agir ainsi, parce qu’il ne fut jamais permis que l’amitié liât si fort, que de faire l’un complice et compagnon des vices de l’autre. […] C’est là un langage figuré dont Dieu donne lui-même l’explication sur-le-champ, en ajoutant : (v. 7) Fils de l’homme, vous êtes donc celui que j’ai établi pour servir de sentinelle à la maison d’Israël : vous écouterez les paroles de ma bouche, et vous leur annoncerez ce que je vous aurai dit.
Depuis plus de six années que je me suis attaché à donner une nouvelle forme à la danse, j’ai senti qu’il étoit possible de faire des poëmes en ballets : j’ai abandonné les figures simétriques, j’ai associé aux mouvemens méchaniques des pieds et des bras, les mouvemens de l’âme, et les caractères variés et expressifs de la physionomie ; j’ai proscrit les masques et me suis voué à un costume plus vrai, et plus exact. […] Je croirois, Monsieur, n’avoir rempli qu’imparfaitement ma carrière, si j’abandonnois le théâtre, sans donner un ballet tiré de la Henriade ; c’est cette entreprise qui doit couronner mes travaux, et les beautés que j’y moissonnerai prêteront à ma composition cette énergie et ce sublime, qui brillent dans votre divin poème. […] L’orage éxcité par le pouvoir de l’amour, donnera au peintre et au machiniste la faculté de déployer leurs talens, pour représenter une belle horreur.
D’ailleurs, la Décoration Était, certes, fort magnifique ; Bonne pareillement se trouva la Musique, Et tout, bref, y donnait de l’admiration.
On donna à la suite Le Sacre du Printemps, l’œuvre la plus âprement discutée qu’ait jamais osée Diaghilev. […] Au reste, certaine monotonie, quelques petits gestes souvent trop répétés — et le franc plaisir que donne cette musique limpide, saturée de rythmes populaires, qui délasse l’oreille après les stridences pathétiques ou ricanantes de Stravinsky.
Celui qui gagnoit 2400 liv. donna 120 liv. […] Ces concerts sont donnés annuellement à Londres dans la vaste Cathédrale de Westminster.
Elles furent plus vastes et plus grandioses; L’orchestre et les chœurs chantans furent augmentés, et ces changemens, heureux donnèrent à l’opéra le caractère de grandeur et de majesté qui lui est propre et qui lui manquoit. […] Dans la maladie invétérée qui travailloit ce grand corps, on crut devoir lui donner pour directeur un médecin.
Parce que ce tems est plié & levé, & vous portez le pied à côté sans le glisser, ce qui fait la difference de l’un à l’autre : comme il s’en trouve plusieurs dans l’Aimable Vainqueur placez differemment, c’est ce qui m’engage de vous en donner une claire intelligence. Par exemple, ayant le corps posé sur le pied gauche, à la quatriéme position, vous pliez dessus & vous vous relevez en portant le pied droit à côté à la deuxiéme position, en ne posant que la pointe du pied, & vous restés un tems pour reprendre un autre pas, ce qui fait un agrément tout des plus gracieux : car ce pas étant pris à propos, le corps restant dans son repos, dans une situation avantageuse, vous donne beaucoup de grace, après on fait un autre pas qui en paroît plus animé par l’opposé d’un pas lent à un autre, qui se fait plus vivement, ce qui fait en partie la beauté de la danse, lorsque l’on sçait faire tous ces differens mouvemens & pas à propos, en conservant beaucoup de noblesse dans les pas lents & de vivacité dans les vistes.
Quoique je vous aye donné une démonstration particuliere de ces quatre Figures differentes, c’est pour vous en donner une claire intelligence, & vous en faire connoître tous les differens tems : afin que vous puissiez les mettre en pratique avec facilité, mais comme toutes ces quatre Figures ne sont que pour l’intelligence d’un seul pas, elles se doivent faire de suite dans l’étenduë de ce pas ; mais comme on doit sçavoir faire un pas d’un pied comme de l’autre, je vous conseillerois de vous mettre au bas de la salle.
Votre titre n’annonce que la danse, et vous donnez de grandes lumières sur tous les arts ; Votre style est aussi éloquent que vos ballets ont d’imagination ; vous me paraissez si supérieur dans votre genre, que je ne suis point du tout étonné que vous ayez essuyé des dégoûts qui vous ont fait porter ailleurs vos talens ; vous êtes auprès d’un Prince qui en sent tout le prix.
Ces Positions ont été mises au jour par les soins de feu Monsieur de Beauchamp, qui s’étoit formé une idée de donner un arangement necessaire à cet Art.
Surtout, on y voit deux Esclaves86 Qui peuvent donner des Entraves : Deux Grecques, qui Grecques en tout, Peuvent pousser cent Cœurs à bout, Comme étant tout à fait charmantes, Et dont Enfin les riches Mantes Valent bien de l’argent, ma foi : Ce sont, aussi, Présents de Roi.
Le public, surpris, croyait que Robert se donnait au diable et le suivait aux sombres bords. […] Mademoiselle Taglioni arrivait d’Angleterre où elle allait fréquemment donner des représentations. […] La Sylphide retirée eût donné tous les marbres de sa villa, pour son ancien royaume de gaz et de toile peinte. […] Le babil métallique de ses éperons accentuait nettement chacun de ses mouvements et leur donnait un caractère de vigueur joyeuse tout à fait irrésistible. […] Lorsqu’elle rencontra Perrot, Carlotta ne donnait encore que des espérances.
On a encore donné ce nom à toutes les Danses que les Égyptiens, les Grecs et les Romains instituèrent à l’honneur de leurs faux Dieux, à celles qu’on pratiquait dans la primitive Église, et à toutes les autres, en un mot, qui, dans les différentes Religions du monde, ont fait partie du culte reçu.
Et pour mieux prouver au Lecteur Que je n’écris point en menteur, Sans qu’aucun m’en ait donné charge, J’ai mis, exprès, leurs noms en marge.
Le susdit Ballet harmonique, Allégorique, magnifique, A, durant des soirs, ou des nuits, Été dansé cinq fois depuis, Où Verbec, fille assez jeunette, Et, mêmement, assez brunette, A toujours enchanté les yeux Des spectateurs jeunes et vieux ; Et, sans parler par complaisance, On la tient la fille de France Qui fait ses pas du plus bel air, Et qui sait mieux cabrioler ; Je dis cela volontiers d’elle, Car quand je vois que l’on excelle En quelque art, ou profession, J’en parle avec affection, Et ce fut toujours ma coutume D’en donner quelque trait de plume.
Camille tombe dans les bras de ses femmes qui l’emménent et s’empressent à lui donner des secours. […] Après ce serment qui est approuvé de part et d’autre, les trompettes donnent le signal du combat. […] Cette fière Romaine, désespérée d’un triomphe qui lui enlève son amant, se livre sans ménagement à ce que l’amour au désespoir peut inspirer de barbare ; elle insulte son père qui fait de vains efforts pour la calmer ; elle maudit Rome et les Romains : puis s’élançant sur son frère, avec la fureur d’une lionne, elle lui arrache l’écharpe qu’elle avoit donnée à Curiace ; elle la passe dans ses bras ; elle accable Horace de reproches ; elle abhorre ses exploits ; elle méprise sa valeur ; elle déteste son courage, et s’abandonnant aux mouvemens impétueux de son âme, elle profère les imprécations les plus horribles contre la patrie ; elle exprime avec le langage énergique des yeux, de la physionomie, des gestes et des mouvemens du corps, l’imprécation fameuse que Corneille lui fait prononcer dans sa tragédie. […] Il se précipite dans les bras de Procule ; Fulvie tombe aux genoux de son père ; le vieil Horace serre dans ses bras son fils et son ami ; Procule, qui veut que ce moment soit l’époque de la félicité d’Horace, lui donne Fulvie ; il accepte ce bienfait avec transport ; son père se saisit de ses trophées, les porte en triomphe, et on l’emmène pour le montrer au peuple. […] Ce Roi veut donner au jeune Horace des marques distinguées de son estime et de sa gratitude.
Vraisemblablement si les bons Maîtres étoient plus communs, les bons éleves ne seroient pas si rares ; mais les Maîtres qui sont en état d’enseigner ne donnent point de leçons, & ceux qui en devroient prendre ont toujours la fureur d’en donner aux autres. […] Ce défaut regne également depuis la hanche jusqu’aux pieds ; car ces parties décrivent une ligne qui donne en quelque sorte la figure d’un arc ; en effet les hanches sont évasées, & les cuisses & les genoux sont ouverts, de maniere que le jour qui doit se rencontrer naturellement entre quelques-unes de ces portions des extrémités inférieures lorsqu’elles sont jointes, perce dans la totalité & paroît beaucoup plus considérable qu’il ne devroit l’être. […] Ils sont gauches, ils ignorent l’Art de dérober leurs situations par des temps simples qui n’exigeant aucune force, donnent toujours le temps d’en reprendre de nouvelles ; ils ont de plus très-peu d’élasticité & percutent rarement de la pointe. […] Cette attention est très-importante à faire ; les bras courts n’exigent que des mouvements proportionnés à leur longueur ; les bras longs ne peuvent perdre de leur étendue, que par les rondeurs qu’on leur donne ; l’Art consiste à tirer parti de ces imperfections, & je connois des Danseurs qui par le moyen des effacements du corps dérobent habilement la longueur de leurs bras ; ils en font fuir une partie dans l’ombre.
Aussi avons-nous dû, pour donner une base d’observation serrée à notre jugement, la voir travailler à la leçon — quitte à projeter mentalement notre vision dans l’espace grandiose de la scène. […] Non, la danseuse française n’est pas faite pour escalader des cieux imaginaires ; il lui est donné surtout de fouler allègrement les fleurs du paradis terrestre. […] Après la Bacchanale que lança il y a déjà quinze ans Fokine, on ne saurait s’accommoder de l’Automne qu’on vient de nous donner et nous nous rebiffons contre le pastiche de Cléopâtre dans les Chansons arabes ; car, depuis des années, cette même Cléopâtre nous poursuit, arrangée et déformée, de music-hall en music-hall.
Le bon Valaque lui donnait 6 000 ducats par an, c’est-à-dire plus de 60 000 fr. […] Louis XVIII sollicitait de lui des avis qu’il donnait avec une entière franchise. […] Il lui a donné la preuve d’un amour extraordinaire, fondé sur l’estime autant que sur l’admiration de sa beauté. […] « Car précieux sont les moments que seul un Dieu nous donne et nous enlève. […] On lui donna un rival plus jeune et plus poétique.
Du menuet On a abandonné depuis longtemps le menuet, et il n’est plus d’usage dans les danses de société, cependant il renferme tous les principes de l’art ; et il est facile de démontrer qu’on ne peut parvenir à danser, je ne dis pas bien, mais même médiocrement sans s’y être appliqué : cette danse développe les membres, leur donne des contours gracieux, du moelleux et de la justesse dans les mouvements, de l’aplomb et du soutien dans l’équilibre du corps ; et si la plupart des danseurs ont des attitudes forcées, des mouvements durs et un équilibre mal assuré, c’est qu’ils ignorent ou qu’ils n’ont pas assez pratiqué ces premiers principes ; aussi voit-on la plupart des danseurs modernes se placer comme des mannequins et se mouvoir comme des automates ; j’invite donc les amateurs à ne point le négliger ; il est très-important de s’appliquer à le bien apprendre, d’autant plus qu’il est à l’art de la danse ce qu’est l’a, b, c, à l’égard des mots et des discours.
Mon imagination ne me détermine pas à donner une préférence absolue aux objets qui portent le caractère de la tristesse ou celui de la terreur ; Young ne sera jamais mon unique modèle. […] La danse proprement dite, n’étoit dans son origine que l’expression naïve de la joye ; mais lorsque l’on a voulu étendre les effets de cette expression primitive, on lui a assigné des règles, des principes et une marche légulière ; j’ai pensé qu’il étoit possible de lui donner plus d’extension en lui faisant peindre des différens sentimens qui agitent l’âme. […] Cette fable donna à ma composition deux actes pleins d’action et d’expression. […] Dauberval à surpassé Lany ; il a ajouté à une exécution savante, de l’esprit, des graces naïves, et une expression vraie que l’école ne donne point, mais que la nature dispense à ses favoris ; le Picq, enfin, ce Prothée de la danse réunissoit tous les genres ; la facilité, le moelleux, l’harmonie qu’il mettoit dans tous ses mouvemens lui donnoieut un air céleste.