Robinet, lettre du 3 octobre 1671 Souffrez, Grande Altesse Royale, Qu’au Recueil dont je vous régale, Aujourd’hui, jour de Samedi, Je marque d’abord, que Mardi, Vous fûtes, avec belle Suite, Et maintes Personnes d’Elite, Au grand Spectacle de Psiché, Dont tout le Monde est alléché, (La chose est très-constante, et sure) Dans l’agréable Mignature, Où la digne Troupe du Roy, Le donne en si brillant arroi, Et, même, avecque des merveilles Pour les Yeux, et pour les Oreilles, Qu’ailleurs, on n’y découvrait point.
Sans ménagement, sans pudeur, cabalant à découvert contre son bienfaiteur, lui ravissant chaque jour quelque portion de gloire, il voulut enfin consommer l’ouvrage de sa réputation par un coup hardi, qui anéantit sans retour un vieux Athélete, dont il se croyait le rival, et qui ne le regardait que comme un faible écolier, plus digne de pitié que de colère.
Il ne jouit point de la douceur, dont il était digne, de faire passer dans l’âme de ses contemporains un goût utile.
Il n’est guère de Particulier qui ne s’érige en juge des arts, et qui ne se croie très digne de l’être.
c’est la petite-fille spirituelle de Théophile Gautier, c’est la digne élève de Flaubert, c’est toute l’antiquité vue à la française. […] Un seul regret nous reste, c’est que Flaubert et Gautier, si dignes de rénover l’art chorégraphique, n’aient pas eu d’abord la chance d’inspirer une danseuse vraiment parisienne, et la plus éminente de toutes, mademoiselle ; c’est à vous que ce discours s’adresse.
Devenue en France une partie essentielle d’un nouveau spectacle, que les Romains auraient jugé digne de leur magnificence ; et qui aurait flatté le goût délicat des Grecs, il est inconcevable que ses progrès aient été si lents.
Ne verrons-nous jamais de pinceau assez habile, pour en faire des tableaux dignes du Théâtre141 ?
Les seules Danses des Planètes Pourraient remplir douze Gazettes Si l’on les voulait débiter : Mars, Apollon et Jupiter, La Lune, Vénus et Mercure, Dieux de différente nature, Jouèrent chacun leur Rollet En cet admirable Ballet, Avec tant de magnficences, Eux, et toutes leurs Influences Que leur seule déduction, (C’est-à-dire description) Est digne qu’une belle Plume Les consacrât dans un Volume.
Voici ce que rapporte à ce sujet un des historiens des plus dignes de foi, par la critique aussi exacte que judicieuse dont il a fait usage en écrivant les vies des saints. […] Ce fut par miséricorde qu’il affligea autrefois, par ces châtimens extérieurs, ceux que saint Eloy excommunia, puisque ces peines servirent à les faire rentrer en eux-mêmes ; au lieu que le silence que Dieu garde maintenant, pour l’ordinaire, à l’égard de ceux qui résistent à ses ministres, parce qu’ils ne peuvent souffrir qu’ils s’opposent à leurs passions, est un silence de justice, qui, ne servant qu’à les endurcir dans le mal, les rend plus dignes des supplices éternels, réservés aux pécheurs impénitens. […] Vous serez un dispensateur digne de récompense, si vous gagnez à Jésus-Christ quelqu’un de vos frères.
Qu’ils viennent donc auec moy chez les Profanes, & ie leur fairay cognoistre qu’vn Socrates (à qui ce fameux oracle d’Apollon donna la qualité de tressage) a prit à danser d’Aspasia, & que son disciple le diuin Platon conseille de ne pas employer moins de temps, & de solicitude aux exercices du corps qu’à ceux de l’ame : il ne veut pas qu’on les esleue l’vn sans l’autre : mais qu’on les conduise esgallement comme vne couple de Cheuaux attelez à mesme timon, & entre les diuertissemens qu’il a donnez à l’ame, tant s’en faut qu’il aye oublié la danse, qu’il ordonne mesmes aux vieillards d’y assister, non pour imiter la ieunesse : mais pour se resiouyr en autruy & rappeller à leur souuenance la grace & ferueur de leur aage verdissant, C’est merueille combien il est soigneux en ses loix de leurs courses, ieux & danses, desquelles il dit que l’ancienneté a donné la conduicte & patronnage aux Dieux mesmes, bien contraire en cela, à la pluspart de nos Pedans, lesquels (comme s’ils auoyent conspiré contre la gentillesse du corps) souffrent seulement à leurs Escoliers certains exercices qui ne les peuuent entretenir que dans l’ineptie, presque inseparable de ceux qui suyuent le train de leur institution, & leur deffendent la pratique d’autres qui les façonneroyent & les rendroit dignes d’vne ciuile conuersation, de laquelle vne si impertinente police les bannit ou les y fait receuoir comme des buses pour seruir de suject à la raillerie : Mais on a beau dire, ces Messieurs n’altereront pas pour cela la nature de leurs Colleges, & ne souscriront iamais que la science de l’antregent soit necessaire à la ieunesse, on ne leur ostera point cest erreur, que les exercices qui seruent le plus à ceste sçience ne soient autant d’allechemens à la desbauche, leur ignorance est en cela fatalement affectee ; Or d’autant qu’il n’y a rien à gaigner auec des gens, qui ne se peuuent separer de la passion mauuaise conseillere en toutes choses, & d’ailleurs que ie ne voudrois pas m’esloigner de mon subiect par vne discretion trop est enduë, retournant à ceux à qui ie parlois premierement ie les prieray de me suiure, pour leur faire voir que ie puis adiouster à l’authorité de Socrates & de Platon celle de plusieurs claires lumieres de l’antiquité payenne. […] Voici toutesfois leur difference ; c’est que le premier se peut communiquer à tous ceux qui ont de la raison sans esgard à la forme du corps, & c’est à quoy le dernier vise principalement, en fin chacun est capable de ce dont les Philosophes se ventent, & vn Canibale, mesme le plus grossier & d’esprit & de mains se peut acquerir la cognoissance de tous les arts liberaux & mecaniques, voire y peut exceller s’il y met & la peine & l’enuie, mais la danse a cela de particulier, que quiconque a le corps mal faict est incapable des graces qui l’accompagnent, il faut auoir vne matiere propre pour receuoir vne si digne forme. […] Quand à ceux qui n’ont l’esprit qu’au bout des pieds, ils ne peuuent pas auoir les considerations releuees iusques où ie les voudrois, pour leur faire trouuer quelque goust en ces aduis, ils sont trop ahurtez à la bonne opinion qu’ils ont d’eux mesmes, qu’ils s’y tiennent donc tant qu’il leur plaira, & qu’ils exercent à souhait leur iugement terre à terre, ie ne leur enuieray iamais la gloire qu’ils en rapporteront, il suffit que i’aye rendu ce tesmoignage du ressentiment qu’vne consideration publique me donne de ce qu’ils sont tels, & du contentement que i’aurois pour la mesme raison qu’ils fussent dignes d’vne recommandation veritable.
Il est encore vrai que tel Auteur peut mettre en vogue des Ouvrages sans mérite, & dont la réputation soit passagère ; parce qu’il a l’art de saisir le goût de son siècle, & que ce qui plaît à un siècle ne réunit pas toujours le vrai beau, digne d’être estimé dans tous les temps. […] Il résulte encore de tout ceci que les Comédiens ont grand tort de se croire en état de décider si un Drame est digne ou non de paraître sur la Scène.
Théophile Gautier et Ernest Reyer avaient écrit, pour Amalia Ferraris, l’un, le livret, et l’autre, la musique de Sacountala, et rien ne pouvait rendre la langueur d’amour, les ruissellements de perles, les bruits d’oiseaux, le lute délicat et barbare de ce poème en action, digne du roi Soudraka. […] Perrin, — cet administrateur dont la réputation fut si singulièrement surfaite, — à aller chercher à l’étranger des sujets d’une valeur contestable, alors qu’il avait sous la main des artistes, comme mademoiselle Beaugrand, auxquelles il n’avait qu’à donner l’occasion de s’affirmer dans des créations dignes de leur talent.
nous le présumons d’autant moins qu’il y avait une maman Villeroy, — à lunettes, à cabas et à châle boiteux, — qui eût été digne de poser devant l’objectif d’Halévy pour la photographie de madame Cardinal. […] Témoin le mirliton suivant qui lui fut envoyé après la représentation de Moïse : Vous êtes fort allègre Et digne de bravos, Mais vous êtes trop maigre Pour le sauver des os !
La nouveauté de ce spectacle, la commodité de jouir de tous les plaisirs du Bal sans soins, sans préparatifs, sans dépense, donnèrent à cet établissement un tel succès, que dans un excès d’indulgence, que j’ai vu durer encore, on poussa l’enthousiasme jusqu’à trouver la salle belle, commode, et digne en tout du goût, de l’invention et de la magnificence Française.
On ne vous a montré jusqu’ici que d’anciennes rubriques, de vieilles routines qui ne sont pas dignes de vous.
Les Grecs la connaissaient, étaient dignes de la sentir et ils la portèrent aussi loin qu’aucun Peuple délicat de la terre ; mais ils ne furent pas longtemps sans la confondre avec la licence dans les Danses qu’ils nommèrent lascives.
Mais, pour contenter davantage Ceux qui liront ce mien Ouvrage, Après avoir narré ceci, Je vais mettre les noms, ici, (En Vers passablement fluides) Des Heures et des Néréides : Il faut premièrement nommer Les Néréides de la Mer, Toutes dignes d’être estimées : Puis les Heures seront nommées.
Laissant toute Nouvelle à part, Soit bien, soit mal, à tout hasard, Par ce beau Ballet je débute, Sans qu’en un mot je me rebute Par la grandeur de mon Sujet, Le digne et glorieux Objet De la MUSE de BENSERADE, Lequel jamais ne se dégrade Dedans un Champ d’Honneur si beau, Quoi qu’il en dise en son Rondeau, Mais y fait voir nouvelle grâce, Ainsi qu’un Maître du Parnasse, Où quand il forge es Vers neufs, L’Illustre pont dessus ses Œufs.
Aveline lui refasse un enchaînement plus digne d’elle que celui de Guerra.
Encore tout-étonnés de cette farce digne de Nicolet, Mars et Vulcain se promenoient dans les allées, du Parc.
Ces exercices de piété et de paix sont dignes d’un Empereur, et sont la gloire d’un Chrétien.
plus l’amour que les Romains70 avaient pour Trajan rendait facile l’exécution d’une loi, dont on avait toujours murmuré jusqu’à lui ; plus ce Prince était blâmable de prendre, dans les circonstances où il se trouvait, le parti de tous, le moins digne d’un homme qui règne.
Si quelqu’vn en desire sçauoir dauantage Arbeau m’a promis de se seruir de son Orchesographie pour me soulager de ceste peine là les curieux trouueront quelque chose digne de leur enuie où ie les lairay aller pour venir où mon dessein m’appelle.
Il faut convenir d’une triste vérité, c’est que la nation Française, cette nation qui marque le plus en Europe, pour les sciences et les arts, et qui l’emporte sur les autres par l’invention, l’esprit et le goût, n’a pu imagnier, depuis cent ans, un projet de fête digne d’elle.
J’ose vous en parler pour la seconde fois depuis l’expiration de votre deuil, et peut-être me répondrez-vous cette fois-ci comme la première : que vous n’êtes pas encore disposé à remplacer la digne compagne que vous avez perdue il y a cinq ans.
Il doit se souvenir qu’il est peintre, et ne chercher dans les objets qui l’environnent que des objets dignes d’occuper ses pinceaux.
L’estime particulière que ces deux Princes accordoient aux compositions de leur maître de chapelle, à privé le public et les amateurs de la jouissance de ces belles productions ; dignes tout à la fois de servir de modèles aux artistes et de leçons aux jeunes compositeurs.
Peut-être que si tous ne reçoivent pas bien ce que je me crois obligé de dire contre ces abus, au moins quelques-uns, quoiqu’en petit nombre, en profiteront ; et qu’ils aimeront mieux être raillés avec nous, que de se moquer et de rire de nous, mais d’un ris digne de larmes et des plus grands supplices… Je souffrirai donc de devenir l’objet des railleries de plusieurs personnes, pourvu que mon discours puisse porter quelque fruit ; et en effet, ne me rendrois-je pas moi-même ridicule et répréhensible, si, pendant que je vous exhorte à ne vous point mettre en peine de la gloire qui vient des hommes, j’étois moi-même attaqué de la maladie qui la fait rechercher, comme on la recherche quand on craint leurs railleries et leurs mépris ? […] Personne ne s’intéresse plus sincèrement au bien des rois et des états que les bons chrétiens ; ils se font un devoir de religion de prier souvent pour la santé et la vie des rois, pour la prospérité de leurs armes, pour éviter les fléaux dont l’état peut être menacé, pour faire cesser ceux dont il est affligé : par une suite nécessaire de ce sentiment, tout ce qui est favorable au prince et à l’état fait le sujet de leur joie ; mais alors leur joie et les témoignages publics qu’ils en donnent, prenant leur source dans la piété, sont dignes de la sainteté du christianisme, parce qu’ils ne les font jamais sortir des bornes étroites de la tempérance, de la modestie et de toutes les autres vertus qui font le vrai chrétien.
Les maximes du monde sont des maximes meurtrières, parce qu’elles donnent la mort aux ames qui ont le malheur de les suivre, et qui, en les suivant, perdent la vie de la grâce, et se rendent dignes de la mort éternelle de l’enfer.
Comme ses tableaux n’offroient à l’œil aucune ombre vigoureusement prononcée, les jolies femmes disoient que c’étoit le seul artiste, qui fut digne de multiplier leurs images ; que non seulement il faisoit ressemblant ; mais qu’il étoit le seul qui sût peindre un nez sans tabac. […] Plusieurs personnes dignes de foi, et entre autres le célèbre anatomiste Anter, m’ont assuré qu’il existoit et qu’il avoit existé en Angleterre un Lord qui ne voyoit rien comme les autres hommes.