Mais est-il nécessaire d’avoir recours aux peuples de l’Antiquité, tandis que nous pouvons citer de nos jours une foule de ballets qui ont eu un succès éclatant et mérité ?
En France, dîtes-vous, on joue un opéra autant que le public le trouve agréable, et vingt années de succès ne sont pas un motif pour être chassé du théâtre.
La Gazette des Théâtres disait, le 6 août 1840 : « Les succès de Mlle Elssler en Amérique sont légitimes, fructueux et retentissants. […] Après un exposé impartial des faits, il démontra que Fanny Elssler avait violé tous ses engagements uniquement à cause des succès de gloire et d’argent qu’elle avait obtenus en Amérique et dont il donna une idée à la Cour en lisant un feuilleton de journal intitulé : Les Pérégrinations d’une danseuse ; la vérité sur son séjour en Amérique ; chiffre officiel de ses recettes, de ses dépenses et de ses dons. […] Il faut que tu les ailles voir et entendre, mon fils, afin de déraisonner avec les fous, car tu fais partie des chœurs de la jeunesse, tandis que moi, je suis de la vieille ferraille141. » Henri Heine raillait le succès démesuré que Berlin faisait à certaines personnalités littéraires ou artistiques, telles que Liszt, Fanny Elssler ou Saphir. […] Fanny Elssler avait obtenu à la fin de 1845 et au commencement de 1846 au Théâtre Argentina un succès qui l’avait décidée à prolonger son séjour dans la Ville Eternelle. […] Il y en avait dans le nombre qui avaient assisté aux premiers succès de la maîtresse de maison et qui restaient fidèles au culte de leur jeunesse