C’est dans l’agitation du sommeil que les traits de la phisionomie et les gestes de Thoas peignent les sentiments douloureux et pénibles qu’il éprouve en songe ; au coup du fatal Cizeau Thoas s’éveille. […] Oreste et Pylade sont enchaînés ; Thoas les remet entre les mains d’Iphigénie, qui se sent émue à leur aspect par un sentiment inconnu : jamais son ame ne fut si vivement affectée. […] Ce combat de sentiment continue entre Oreste et Pylade : ils ne veulent partir ni l’un ni l’autre ; tous deux souhaitent, la mort.
A ce spectacle, Fernand demeure immobile et sans sentiment, et n’écoutant soudain que son désespoir, il s’y livre tout entier, et tente de s’arracher la vie. […] Les grands comédiens seront du sentiment de M. […] Cette scène longue à la lecture est vive et animée à l’exécution ; car vous savez qu’il faut moins de temps pour exprimer un sentiment par le geste, qu’il n’en tant pour le peindre par le discours ; ainsi lorsque l’instant est bien choisi, l’action pantomime est plus chaude, plus animée et plus intéressante que celle qui résulte d’une scène dialoguée. Je crois, Monsieur, que celle que je viens de vous montrer dans une perspective éloignée, porte un caractère au quel l’humanité ne peut-être insensible, et qu’elle est en droit d’arracher des larmes et de remuer fortement tous ceux dont le cœur est susceptible de sentiment et de délicatesse.
Je n’entreprendrai point de rendre avec des phrases les tableaux, les situations et les grouppes perpétuellement variés de la scène nocturne du premier acte ; il faudroit beaucoup de mots pour exprimer un sentiment ou une pensée ; et il ne faut qu’un geste pour peindre l’un et l’autre ; la pantomime est une langue universelle, qui articule, pour ainsi dire, avec la rapidité de l’éclair. […] Psyché exprime sa surprise et son dépit ; mais animée par le sentiment de la curiosité, elle se retire doucement, et reparoît bientôt tenant une lampe à la main ; elle approche en tremblant, elle examine avec admiration les traits enchanteurs de l’Amour, une éteincelle de la lampe tombe sur sa cuisse, le brûle et l’éveille ; il se lève en fureur, il fuit Psyché ; c’est vainement qu’elle le presse, qu’elle le prie, qu’elle tombe à ses genoux ; l’Amour est inéxorable ; il sait dailleurs, que la curiosité de Psyché la livre à toute la vengeance de Vénus ; que dans cet instant, sa puissance est subordonnée à celle de sa mère ; il court et s’éloigne de ce qu’il adore, en exprimant tout à la fois et son courroux et l’intérêt le plus tendre.