Suis-je ridicule ? […] Et cela avait suffi à déchaîner l’hilarité de ce public yankee, peu indulgent aux petits ridicules… des autres.
Les artistes, obligés par état de copier, et de céder même à des considérations d’intérêt, (car il faut vivre), s’abandonnent, au torrent impétueux de la mode, et, par une suite nécessaire, se trouvent forcés d’immortaliser les ridicules, au lieu de donner des copies nobles et raisonnées de la belle nature. […] Au reste, chaque jour à sa folie ; chaque mois offre ses ridicules ; chaque année étale son délire, et chaque siècle enfin ne présente au sage et à l’écrivain qu’un amas monstrueux de vices et de vertus.
Que de Tableaux bizarres & singuliers ne trouvent-ils pas encore dans la multitude de ces oisifs agréables, de ces petits Maîtres subalternes qui sont les singes, & les copies chargées des ridicules de ceux à qui l’âge, le nom, ou la fortune semblent donner des privileges de frivolité, d’inconséquence & de fatuité ! […] Dans un Spectacle aussi riche en ressources que celui de notre Opéra, n’est-il pas choquant & ridicule de ne point trouver de dégradations dans les tailles, lorsqu’on s’y attache & qu’on s’en occupe dans les morceaux de Peinture qui ne sont qu’accessoires au Tableau ?