Règles générales à observer dans les actions de Danse Toute Représentation théâtrale doit avoir trois parties essentielles. […] J’ai choisi d’ailleurs, de propos délibéré, cette action de Danse, que son succès doit avoir gravée dans le souvenir du Public, et dans l’esprit de nos jeunes Danseurs, afin de donner plus de poids, par un exemple frappant, à une règle qui ne saurait être trop scrupuleusement observée. Outre les lois du Théâtre qui deviennent communes à la Danse, dès qu’elle y est portée, elle y est assujettie encore à des règles particulières qui dérivent des principes primitifs de l’Art. […] Voici sur ce point une règle aussi sûre que simple.
Le danseur qui placera bien ses bras et qui les fera mouvoir gracieusement, selon toutes les règles de l’art, décéléra une bonne école et l’exécution de sa danse sera accomplie44. […] On doit remarquer que dans les arabesques la position des bras s’écarte de la règle commune, et c’est au goût du danseur à savoir les placer le plus gracieusement possible. […] « Par exemple, regardez marcher différentes personnes, vous verrez que lorsqu’elles portent le pied droit en avant, ce sera le bras gauche qui s’opposera naturellement ; ce qui me paraît être une règle certaine. C’est de cette même règle que les habiles danseurs ont conduit leurs bras ; l’opposition du bras au pied, qui est, que lorsque vous avez le pied droit devant, c’est le bras gauche qui doit être opposé (a). » [NdE J. […] Si le danseur a la taille courte, il doit porter en général ses bras plus haut que ne l’indiquent les règles reçues et, s’il a la taille longue, ils doivent être placés plus bas qu’à l’ordinaire.
Pour prévenir l’inconvénient qui détruit chaque jour la bonne exécution de la danse, en lui faisant perdre tout son moelleux et son élasticité, il est nécessaire de présenter une règle pour l’exécution de la musique des contredanses. […] Il existe un mésaccord parmi les musiciens et les maîtres de danse, sur la qualité des contredanses : les uns veulent, pour qu’un air de contredanse soit facile à danser, que la mesure commence par le tems levé ; les autres veulent qu’elle commence au contraire par le tems frappé de la mesure ; et d’autres enfin voudraient que la mesure terminât entièrement le chant pour se rencontrer avec le danseur qui suit cette règle : ce qui serait extrêmement convenable, par la raison que le danseur suit le chant qui, par ce moyen, lui fait observer la mesure, dont souvent il ne pourrait en distinguer les tems de levé ou de frapper. […] C’est par cette raison que le danseur se règle sur la qualité du chant, et que lui, le musicien et le maître de danse sont d’accord qu’un air de contredanse, facile à chanter, est également facile à danser.