l’abandonner dans cette forêt, seroit une cruauté ; quel parti prendre ? […] L’Amour qui est sorti de sa corbeille est effrayé du tableau : en vain, les Bergeres veulent prendre sa défense, en vain, l’une vante sa candeur, l’autre sa beauté, celle-ci son innocence ; rien n’appaise Lycénion ; elle veut, quoiqu’il en puisse être, que le petit monstre soit mis à la porte. […] L’Amour appelle Daphnis qui d’un clin d’œil se transporte aux pieds de Philis ; elle l’apperçoit et rougit ; le Berger lui prend la main, elle le repousse d’un bras mal assuré avec la fierté de l’innocence. […] A cet aspect, le dieu de Cythère vole aux Graces, il les prend par la main et les conduit à la mère.
Chacun est son propre oracle, et regarde, comme une entreprise sur ses droits, les soins charitables que quelques Citoyens plus éclairés et mieux instruits, prennent quelquefois de l’éclairer et de l’instruire.
C’est ce qui fait dire à Louis Vivès, précepteur de l’empereur Charles-Quint, dans un excellent ouvrage qu’il a fait, sur la manière de bien élever une fille chrétienne, au titre des danses, après avoir rapporté les paroles des deux païens que je viens de citer : « Je me souviens d’avoir entendu dire que quelques personnes arrivées depuis peu en France, ayant vu des femmes danser, en furent si effrayées, qu’elles prirent la fuite, les croyant et les disant agitées de quelque fureur extraordinaire.