Dans un instant, Monsieur, je vous entretiendrai des deux causes qui s’opposent à la perfection de l’art pantomime, et dont les difficultés sont telles, que le tems et l’étudene pourront jamais les vaincre. […] Ces précieux restes attestoient en faveur de l’architecture, et de la sculpture, et annoncoient invariablement la perfection que ces arts avoient atteint sous le règue d’Auguste.
A en juger par la quantité prodigieuse des Maîtres en ce genre qui se trouvent répandus dans l’Europe, on seroit tenté de croire que cet Art est aussi facile qu’il est agréable ; mais ce qui prouve clairement qu’il est mal-aisé d’y réussir, & de le porter à la perfection, c’est que ce titre de Maître de Ballets, si légérement usurpé, n’est que trop rarement mérité. […] Comment surmonter les obstacles, applanir les difficultés, & franchir les bornes de la médiocrité, si l’on n’a reçu en partage le germe de son Art ; si l’on n’est enfin doué de toutes les qualités & de tous les talents que l’étude ne donne point ; qui ne peuvent s’acquérir par l’habitude, & qui innés dans le grand Artiste, sont les forces qui lui prêtent des ailes, & qui l’élevent d’un vol rapide au plus haut point de perfection, & au plus haut degré de gloire.
En les mettant sous sa Juridiction immédiate, en interdisant aux Préteurs celle qu’ils avaient naturellement sur eux, ainsi que sur le reste du Peuple, il les mit au-dessus des Citoyens ordinaires, et se conserva d’ailleurs par là des moyens faciles de porter l’art à la plus grande perfection et de le faire servir à ses vues.