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5. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Pyrrhus et Polixène. Ballet tragique. » pp. 205-214

L’ombre d’Achille . […] Ils marchent vers le temple ; mais des gouffres de feu leur en interdisent l’entrée ; leurs soupirs et leur encens sont repoussés par des coups de tonnerre ; la terre tremble de nouveau ; le tombeau d’Achille s’entr’ouvre ; et l’ombre menaçante de ce héros apparoît ; la pierre qui couvre cette tombe s’enflamme et on lit en caractères de feu : Arrête et frémis, si le sang de Polixène n’appaise mes manes irrités. […] L’ombre disparoît. […] Le tombeau s’embrase de nouveau ; l’inscription devient plus ardente ; l’ombre menaçante du héros s’élève toute entière au dessus de la tombe ; elle tient un poignard à la main ; elle le jette à son fils, en lui ordonnant d’égorger Polixène ; ce héros recule d’horreur ; il frémit d’un ordre aussi barbare ; et sa main et son cœur se refusent à l’obéissance ; Polixène ramasse ce poignard ; elle jette un regard fier et terrible sur l’ombre d’Achille. […] Polixène profitant de cet instant se saisit du poignard ; elle se lève, se perce le sein et se traîne mourante vers le tombeau d’Achille ; l’ombre satisfaite disparoît.

6. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 28 décembre. Nostalgie d’étoile. »

De la surface blafarde et vibrante de l’écran, Antinéa se détache ; son ombre souveraine se condense, se matérialise, descend dans l’espace réel d’une scène de music-hall. […] Ce qui fait le charme personnel de sa danse c’est, avec le mystère de ses yeux d’ombre et l’acuité de son profil, surtout la serpentine souplesse du torse et le dessin sinueux des pas.

7. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 novembre. Échos du temps passé. Éloge de Rameau. »

Mlle Zambelli est l’Ombre Heureuse que fut jadis Mlle Guimard et, hier encore, Mlle Aida Boni, dont il sied d’évoquer ici le souvenir charmant. J’aime particulièrement le quatrième acte ; ce séjour élyséen où se prélassent les ombres en perruques et paniers blancs fut, pour les sujets de Louis le Bien-aimé, ce que le paradis de Chariot avec les hobbies ailés est aujourd’hui pour les voyous de San-Francisco. […] Le rôle malencontreux de l’Ombre Affligée demande plus que du talent : du dévouement ; Mlle Schwarz a bien voulu se sacrifier ; nous demandons néanmoins que M. 

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