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6. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 29 janvier : Le Mariage forcé — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 2 février 1664 »

Loret, lettre du 2 février 1664 Dans un Salon, ou grande Sale, De la noble Maizon Royale, Un Ballet fut dansé, Mardi, Duquel, ici, rien je ne dis. […] Je ne dis rien des huit Entrées, Qui méritent d’être admirées, Où Princes et Grands de la Cour, Et nôtre Roi digne d’amour, En comblant nos cœurs d’allégresse, Font éclater leur noble adresse ; Je laisse les Concerts galants, Et les habits beaux et brillants, J’omets les deux Egyptiennes Ou, si l’on veut, Bohémiennes,30 Qui jouèrent audit Ballet Admirablement leur rolet, Et parurent assez charmantes Avec leurs atours et leurs mantes : De la Du-Parc, rien je ne dis, Qui rendait les Gens ébaudis Par ses appas, par sa prestance, Et par ses beaux pas et sa danse ; Enfin, je ne décide rien De ce Ballet qui me plût bien : Cette Pièce assez singulière Est un In-promptu de Molière ; Et comme les Bourgeois, un jour, Verront ce spectacle à leur tour, Où l’on a des plaisirs extrêmes, Ils en pourront juger eux-mêmes : Mais présentement écrivons Autres choses, si nous pouvons.

7. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre V. Préjugés contre la Danse en Action »

Préjugés contre la Danse en Action La Danse noble, la belle Danse se perd, disait-on à la Cour, et à la Ville, lors même que nous avions, au Théâtre de l’Opéra, les meilleurs Danseurs qui y eussent paru depuis son établissement. […] Il y a une très grande différence entre la fatuité qui persuade un homme à talent qu’il surpasse, ou qu’il égale le modèle qu’il a devant les yeux, et la noble émulation qui lui fait espérer qu’il pourra l’égaler ou le surpasser un jour.

8. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre huitième. Danseur sérieux, danseur demi-caractère. Danseur comique » pp. 88-95

Son port, son maintien doivent être élevés, élégants, nobles et majestueux, sans affectation. […] Cependant, sa manière doit être toujours noble et élégante, et ses temps d’abandon, d’élans doivent être faits avec retenue et en conservant, sans cesse, une aimable dignité. […] Des statures d’homme ou de femme, qui se rapprocheraient de celles de l’Apollon ou de l’Antinoüs, et de la Vénus de Troade ou de la Diane, seraient parfaitement adaptées à la danse noble ou sérieuse ; mais elles ne conviendraient pas au genre demi-caractère et villageois ; elles auraient trop de noblesse et de majesté. […] Dans l’un des journaux de Paris qui parlait de mes débuts à l’Académie royale de musique, dans le genre sérieux, on disait, à l’égard de ce genre de danse : « Depuis longtemps la danse noble et sérieuse est singulièrement dédaignée ; je ne conçois guères en effet que l’on puisse danser sans être gai.

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