/ 209
71. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

C’est donc pour les places les moins élevées que l’on doit principalement travailler, puisque telle forme, tel groupe et tel tableau, dont l’effet est sensible pour le parterre, ne peut manquer de l’être dans quelqu’endroit de la salle que l’on se place. […] S’il dédaigne un pareil secours, il ne les composera de nouveau qu’avec plus de goût ; il réparera même les fautes qui pouvoient y règner, (car le souvenir de nos fautes est celui qui s’efface le moins) ; et s’il prend le crayon, ce ne sera que pour jetter sur le papier le dessin géométral des formes principales et des figures les plus saillantes ; il négligera sûrement de tracer toutes les routes diverses qui conduisoient à ces formes, et qui enchainoient ces figures ; et il ne perdra pas son temps à écrire les pas, ni les attitudes diverses, qui embellissoient ces tableaux. […] Beauchamps donna ensuite une forme nouvelle à la Chorégraphie, et perfectionna l’ébauche ingénieuse de Thoynot Arbeau ; il trouva le moyen d’écrire les pas par des signes aux quels il attacha une signification et une valeur différentes, et il fut déclaré l’inventeur de cet art par un arrêt du Parlement.

72. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Un tableau ou une situation le conduisent naturellement à une autre ; les figures s’enchaînent avec autant d’aisance que de grace ; l’effet général se fait sentir sur le champ ; car telle figure élégante sur le papier, cesse de l’être à l’exécution ; telle autre qui le sera pour le Spectateur qui la verra en vue d’oiseau, ne le sera point pour les premieres Loges & le Parterre ; c’est donc pour les places les moins élevées que l’on doit principalement travailler, puisque telle forme, tel grouppe & tel tableau dont l’effet est sensible pour le Parterre, ne peut manquer de l’être dans quelque endroit de la Salle que l’on se place. […] Lany, après avoir composé les Ballets d’un Opéra à la satisfaction du Public, soit obligé nécessairement d’en conserver ainsi l’idée pour les remettre cinq ou six ans aprés avec la même supériorité ; s’il dédaigne un pareil secours, il ne les composera de nouveau qu’avec plus de goût ; il réparera même les fautes imperceptibles qui pouvoient y régner ; car le souvenir de nos fautes est celui qui s’efface le moins, & s’il prend le crayon, ce ne sera que pour jetter sur le papier le dessein géométral des formes principales & des figures les plus saillantes ; il négligera sûrement de tracer toutes les routes diverses qui conduisoient à ces formes, & qui enchaînoient ces figures ; & il ne perdra pas son temps à écrire les pas, ni les attitudes diverses qui embellissoient ces Tableaux. […] Beauchamps donna ensuite une forme nouvelle à la Chorégraphie & perfectionna l’ébauche ingénieuse de Thoinet Arbeau ; il trouva le moyen d’écrire les pas par des signes ausquels il attacha une signification & une valeur différentes, & il fut déclaré l’inventeur de cet Art par un Arrêt du Parlement.

73. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre X. Vues des Philosophes : objet des Législateurs relativement à la Danse. »

Ce sens, si l’on en croit Platon, produit l’harmonie de tous les mouvements de l’âme et du corps que la Danse sert à entretenir. « Lorsque (dit il poétiquement), la raison répète à la mémoire les concerts que cette harmonie a formés, toutes les puissances de l’âme se réveillent ; et il se forme une Danse juste et mesurée entre tous ces divers mouvements. » On dirait que ce philosophe ne nous considère que comme des espèces de clavecins bien accordés, sur lesquels des mains exercées touchent les airs différents, qu’un caprice heureux leur suggère.

/ 209