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96. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre VII. De la maniere de faire les bras avec les tems de Courante, & les demi coupez en arriere. » pp. 214-222

Après que l’on s’est mis dans l’habitude de se mouvoir les bras avec tous les agrémens qu’ils doivent avoir ; si l’on veut acquerir la facilité de les faire avec les pas, on n’en peut point choisir de plus aisez que les tems de Courante, ou Pas grave qui est très-lent dans la maniere de le faire : outre que l’on s’accoutumera aussi d’accorder les mouvemens des bras avec les jambes ; c’est pourquoi j’ai mis ces quatre Figures de suite qui expriment les differentes attitudes dans lesquelles les bras & les jambes doivent se mettre.

97. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre premier. Instructions générales aux élèves » pp. 19-39

La pantomime exprime beaucoup sans doute, mais sans l’accent et le sentiment des sons mélodieux de la musique, elle ne peut nous toucher et nous émouvoir entièrement. […] La pantomime exprime avec rapidité les mouvements de l’âme ; elle est le langage de tous les peuples, de tous les âges, de tous les temps ; elle peint même mieux que la parole, une douleur extrême, ou une joie excessive. […] « Polymnie (a) a du geste enseigné le langage, « Et l’art de s’exprimer des yeux et du visage. » Danchet.

98. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

Avant d’entrer en matière, je dois m’exprimer franchement, et aller au devant d’un reproche qu’on seroit autorisé à me faire, si je ne m’exprimois pas. […] Le vieillard, après avoir exprimé sa joye par les embrassemens qu’il prodigue à ses enfans, donne ses ordres ; on apporte des brocs, des provisions, on en couvre les tables ; on présente des fleurs et des fruits au seigneur et à son épouse. […] Il en est beaucoup qui peuvent fournir des plans de ballets aussi ingénieux qu’agréables, en en retrachant toutefois ce que la pantomime ne peut exprimer que confusément. […] La première accompagnée d’une suite nombreuse de guerriers et d’héroïnes descend d’un char brillant attelé de superbes coursiers ; les guerriers et les guerrières au son des instrumens consacrés à la guerre, exécutent des danses caractéristiques ; ils forment en dansant plusieurs figures militaires, et mêlent à leurs jeux tantôt l’image des combats avec les sabres et les boucliers, tantôt celle de la lutte ; ils accompagnent ces exercices de voltes, d’évolutions ; les vainqueurs sont couronnés des mains de la gloire ; on les porte en triomphe ; on danse autour d’eux ; on célèbre leur victoire ; les arbres de la forêt sont chargés de trophées ; tout est martial, tout peint la valeur, tout exprime le courage ; tout parle enfin en faveur de la gloire, qui embellit elle-même cette fête. […] Un peu plus bas, elle voit un berger qui brise son chalumeau et qui exprime ce que la douleur et la langueur ont de plus touchant.

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