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84. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IX. le voyag e en amérique  » pp. 320-364

Ce sont les musiciens (la chose se passe à Boston) qui rivalisent avec le public pour fêter la triomphatrice et qui hissent avec effort jusqu’à ses pieds un bouquet phénoménal. […] *** Les soirées d’adieux imposaient à Fanny un surcroît d’efforts : il lui fallait haranguer le public. […] Le Courrier de New-York rendait un hommage éclatant « à la conduite de Mlle Elssler, si pleine de retenue, de bon ton, de décence, que le public américain est tombé en admiration devant cette chasteté d’un talent si difficilement chaste de sa nature. » N’était-ce pas aussi un titre à la sympathie d’une population laborieuse que l’effort énorme soutenu par Fanny pendant deux années ? […] « Il ne m’appartient pas de résoudre cette question, mais je hasarderai une remarque, c’est que ni des difficultés, ni des échecs antérieurs ne peuvent être une objection réelle à l’essai et au succès d’un nouvel effort général. […] Je me présente comme l’un des membres de la grande famille des artistes qui regarderaient comme une faveur, comme un privilège, de prêter tous leurs efforts au soulagement de leurs frères malheureux, qui, bien qu’ils appartiennent à un sol et à un climat étrangers aux miens, n’en sont pas moins unis à moi par les liens puissants d’une même carrière et d’une commune nature.

85. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XI. On doit non-seulement éviter les Danses, mais on doit même éviter, autant qu’on peut, d’être présent aux danses. » pp. 126-131

Ce ne sera pas d’être présent à ces danses ; mais de parler souvent en chaire contre elles ; d’exhorter avec charité et avec douceur les personnes de la paroisse qui les aiment, à y renoncer ; d’être ferme et de ne point admettre aux sacremens ceux et celles qui refuseront de se rendre à ses avis ; de faire à Dieu de fréquentes et de ferventes prières pour obtenir de sa miséricorde qu’il ouvre le cœur de ses paroissiens à ses exhortations ; et, s’il ne peut, par tous les efforts et toute l’industrie de son zèle, arrêter un mal dont il sent toutes les funestes suites, il ne doit pas se décourager pour cela ; mais redoubler dans le secret ses gémissemens, espérant qu’ils ne seront pas entièrement sans fruit pour quelques-uns de ceux qui en auront été l’objet ; ou que s’ils ne leur servent pas, ils lui serviront à lui-même, en attirant sur lui, pour sa propre sanctification, les grâces qu’il n’aura pas obtenues pour la sanctification des autres.

86. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre xvi » pp. 89-95

Ils auroient du se contenter de blâmer le mauvais choix du compositeur, lui reprocher la trop grande extension qu’il avoit donnée à des sujets pauvres, foibles, froids et languissans, lui prouver que les épisodes dont il les a farcis, n’ont pu les réchauffer, et que les efforts multipliés de la danse n’ont pu suspendre ni éloigner leur chûte.

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