Robinet, lettre du 14 août 1671 En bonne Santé, ledit Sire, De qui si charmant est l’Emire, Fait, encor, avecque sa Cour, À Fontainebleau, son Séjour ; Et, de ses grands Soins, s’y délasse, Par fois, dans l’ébat de la Chasse, Et, par fois, par de doux Concerts, Où l’on répéte les beaux Airs Qu’a faits le Sieur Lulli-Batiste, (Qui ne manque pas de Copiste) Dedans le dernier grand Balet, D’un bout, à l’autre, si complet, Et qu’on revoid dancer, de même, Avec certe, un plaisir extrême, Ou, pour mieux dire, sans égal, Tout joignant le Palais Royal.
Robinet, lettre du 11 janvier 1670129 Toujours la Cour, nombreuse et gaie, Gîte en son Saint Germain en Laye, Dont à Paris, il déplaît fort, Ne pouvant avoir un doux Sort, Sans voir son Grand, et charmant Sire.
Quoi que ce ne fût qu’un ébat, Il s’y fit un fort beau combat, Avec diverses sortes d’armes, Qui pour nous étaient de doux charmes ; Dans ce Camp, le Roi secondé24 De l’Altesse du Grand Condé25 (Un des preux Héros de la Terre)26 Y parut en foudre de guerre, En Dieu triomphant et vainqueur ; Saint-Aignan, dont le brave cœur Eut toujours la Valeur pour guide, Et qui se porte en intrépide Dans les périls et les hasards, Faisait le premiers des Césars ; Rassan (qui sait l’art de combattre) L’illutre Amant de Cléopâtre, Et quantité d’autres Humains, De Chefs guerriers, Grecs et Romains. […] Mais le passetemps le plus doux, Selon l’opinion de tous, Furent quinze Etoiles dansantes ; Quinze Fillettes ravissantes, Dont, certes, les jeunes appâts, La gaie humeur et les beaux pas, Les grâces et les gentillesses, Pourraient charmer Dieux et Déesses.