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3. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Pyrrhus et Polixène. Ballet tragique. » pp. 205-214

Ce changement de fortune fait renaître le calme dans tous les cœurs ; la joye, qui en est le symbole, éclate de toutes parts. […] Pyrrhus est inquiet ; vivement agité par les mouvemens de son cœur, il oublie cette fête, l’ouvrage de sa valeur et de sa clémence, pour ne penser qu’à Polixène. […] La vue du tombeau d’Achille, et le souvenir des vertus de ce héros pénétrent tous les cœurs de respect et d’admiration. […] Cependant l’espérance renaît dans le cœur de ces amans, ils veulent tenter une seconde fois de fléchir le courroux des dieux. […] A ce spectacle affreux, les cœurs sont glacés d’effroi.

4. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 19 février : Ballet de l’Impatience — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 26 février 1661 »

La Belle Giraud11, dont la taille Agrée en quelque part qu’elle aille, Et l’aimable De la Faveur, Pour qui je sens quelque ferveur, Firent si bien ce qu’elles firent, Que bien des cœurs elles ravirent. Des Danseurs, quoi que la plupart Dans mon cœur aient quelque part, Par prudence, ou philosophie, Aucun d’eux je ne spécifie, Les oubliés seraient jaloux, Et je ne puis les nommer tous : Car leur nombre (que je ne mente) Passe quarante, ou, du moins, trente ; Cela fait que je m’en tairai, Et d’eux, seulement, je dirai Que tous ces Danseurs d’importance Sont la Fleur des Danseurs de France ; Et jusques au petit Dupin, Pas guères plus grand qu’un Lapin, Il contrefit (foi de Poète) Si naïvement la Chouette, En battant de l’aile et dansant, Qu’on peut de lui, dire en passant, Qu’il fit presque pâmer de rire Toute la Cour de notre Sire. […] Anna, l’agréable Segnore,12 Qu’en secret, dans mon coeur, j’honore, Joua dans ce Royal Ballet Excellemment bien son Rollet. […] Hesselin en est Conducteur, Hesselin, Homme de remarque, Et qui des plaisirs du Monarque, Qu’il sert avec un cœur ardent, Est l’unique Surintendant : Et le renommé Sieur Baptiste, Qu’on dit n’être plus grand juriste, A, sur tout plein de tons divers, Composé presque tous les airs : Toutefois, je me persuade, Sans que d’honneur, je le dégrade, Que Beauchamp, Danseur sans égal, Et Dolivet, le jovial, En leur méthode, inimitables, Estimés tels des plus capables, Bref, Gens qui ne sont pas communs, En ont, aussi, fait quelques-uns.

5. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Renaud et Armide. Ballet héroïque » pp. 99-108

Ces images séduisantes font sur le cœur du jeune guerrier l’impression la plus vive. […] Renaud, qui craint de succomber aux attraits séduisans de la magicienne, détourne ses regards et n’ose lever les yeux ; elle l’accable de reproches ; elle passe à la prière ; elle se précipite même aux pieds de Renaud, qui, vivement ébranlé et le cœur flottant entre l’amour et la gloire, ne résiste que foiblement aux nouveaux pièges, que la volupté lui présente. […] Cette amante éplorée, ne pouvant soutenir, sans mourir, l’idée désespérante du départ de celui que son cœur idolâtre, tombe évanouie. […] Le départ de Renaud est accompagné de tous les regrets d’un cœur fortement épris, et qui sacrifie à son devoir l’objet qu’il aime. Ce héros s’éloigne à pas lents en regardant sans cesse Armide, et en peignant tous les sentimens qui déchirent son cœur.

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