Le goût cessa de présider aux productions des arts ; les théatres n’eurent plus de modèles et les spectacles n’offrirent que les tableaux dégoûtants de la crapule, et du libertinage ; les Romains perdirent leur moralité ; les grands associèrent leurs débauches à celles de ces bas farceurs, les dames Romaines, et leurs filles joüoient avec eux les scènes les plus indécentes, et se prostituèrent sans aucun ménagement, libère successeur farouche d’Auguste n’aimoit ni les talons, ni les théâtres ; il chassa de Rome tous les Baladins, et fit fermer les théâtres ; mais la passion éffrénée que les Grands avoient pour les représentations licencieuses, les détermina à donner azile dans leurs palais à tous ces crapuleux histrions. […] L’Empereur Domitien qui n’aimoit ni les sages ni les fous, chassa les philosophes, et les pantomines ; cependant il rappella ces derniers, mais il eût lieu de s’en repentir. […] Enfin ces Mimes fûrent rappellés encore à la mort de Domitien, et se soutinrent jusqu’au règne de Trajau, mais cet Empereur envisageant les spectacles pantomines comme une école ouverte à l’indécence, et au libertinage, les chassa sans retour.
En France, dîtes-vous, on joue un opéra autant que le public le trouve agréable, et vingt années de succès ne sont pas un motif pour être chassé du théâtre. Il seroit bien barbare de chasser les productions sublimes ; elles sont si précieuses et si rares, que nous fesons très-sagement de les chérir et de les conserver.
Il chassa l’Apparence, et fit ouvrir le Nuage sur lequel elle s’était montrée.