Comme tel je suis un de ceux — et qu’on ne m’en veuille pas — qui, dans toute création chorégraphique, considèrent la danse comme l’élément primordial, imposant ses caractères rythmiques a la musique qui l’accompagne. […] Diaghilev en élagua quelques-unes en les remplaçant par des danses d’un caractère analogue tirées d’un autre ballet de Tchaïkovski ; l’une d’elles, ainsi que la variation exécutée au premier acte par la Fée des Lilas appartient en propre à feu Léon Ivanov, dont le nom n’est même pas mentionné sur le programme : homme d’un talent admirable qui végétait, modeste et obscur, à l’ombre des lauriers de Petipa.
Si le peintre de portrait veut faire une tête parfaitement ressemblante, ne faut il pas qu’il en étudie les traits et le caractère, ne faut-il pas encore qu’il la place dans la position la plus avantageuse à la ressemblance, qu’il choisisse le jour et le dégré de lumière qui sera le plus favorable ? or, si le grand peintre est obligé de se donner tant de soins pour attacher à une tête, le caractère, la grâce et l’expression qu’elle doit avoir ; combien les maîtres en tous genres ne doivent-ils pas s’appliquer, à leur tour, à connoitre l’organisation des têtes de leurs élèves, les goûts, les penchants et les inclinations de chacun-d’eux.
Ils marchent vers le temple ; mais des gouffres de feu leur en interdisent l’entrée ; leurs soupirs et leur encens sont repoussés par des coups de tonnerre ; la terre tremble de nouveau ; le tombeau d’Achille s’entr’ouvre ; et l’ombre menaçante de ce héros apparoît ; la pierre qui couvre cette tombe s’enflamme et on lit en caractères de feu : Arrête et frémis, si le sang de Polixène n’appaise mes manes irrités. […] Les caractères de feu s’éteignent avec les jours de Polixène ; le ciel s’éclaircit ; les nuages se dissipent ; et c’est en vain que l’infortuné Pyrrhus tente d’unir son sang à celui de son amante.