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2. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 24 février 1663 »

Cinq jeunes et rare beautés, Sources de feux et de clartés, Dans leurs deux Danses différentes Semblaient des planètes errantes, D’un éclat vif et sans pareil, Dont Madame était le Soleil. Les autres Beautés renommées, Qu’ailleurs j’ai, toutefois, nommées, C’étaient Saint-Simon, Cévigny, De mérite presque infini, La Vallière, autre Fille illustre, Digne un jour d’avoir un Balustre, Et la défunte Mortemar, Je la nomme défunte, car Depuis qu’elle n’est plus pucelle, Ce n’est plus ainsi qu’on l’appelle : Elle a toujours les mêmes traits, Autrement, les mêmes attraits, Elle est toujours jeune et brillante, Elle est, même, encore vivante : Mais cette beauté de renom, Est, du moins, morte par le nom, Qui n’est plus que pour Père et Mère, Que, de longue-main, je révère, Étant leur très humble Valet : Mais, pour revenir au Ballet, Les Voix douces et naturelles De quatre aimables Demoiselles, Les Luthistes et Violons, En leur Art, de vrais Apollons, Et, bref, toute la symphonie, Causaient une joie infinie.

3. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 28 décembre. Madame Balachova. »

Dans une étude de Chopin traitée en adage classique elle achève des doubles tours par des attitudes et des renversements éperdus sur les bras de son cavalier qui sont de toute beauté : ces bras arrondis encadrent avec une grâce alourdie de langueur sa figure expressive. […] Quant au Cygne de Saint-Saëns, je songeais en considérant cet oiseau potelé, bien en chair, et qui agitait ses poignets comme on agite un mouchoir, au grand coup d’aile et à la douloureuse beauté de celle qui est le cygne : Pavlova.

4. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 25 novembre. L’école du critique. Une leçon de Zambelli. — Divagation sur quelques monstres. »

C’est la fonction traduite en beauté. […] C’est pourquoi vous, qui avez du talent, du succès, de la beauté, qui serez demain étoile comme Zambelli, vous dites humblement : — Oui, mademoiselle ! […] Son être s’empreint de cette même unité, de cette même conformité à sa destination qui fait la beauté saisissante d’une Citroën, d’un avion perfectionné où tout, détails, aspect d’ensemble expriment une suprême fonction : celle de la vitesse. Seulement, l’avion est conçu dans un sens utilitaire ; la notion de beauté s’y superpose. […] Une machine à fabriquer de la beauté.

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