Il y a un Dieu au-dedans de nous-mêmes, dit Ovide parlant des Poëtes, lequel nous échauffe en nous agitant ; & Suidas dit que le fameux Sculpteur Phidias, & Zeuxis le Peintre incomparable, tous deux transportez par un antousiasme, ont donné la vie à leurs ouvrages. […] Mais si nous voulons remonter au-delà du tems d’Aléxandre, nous trouverons que Dieu même rendit cet art honorable, en faisant part de son intelligence, de son esprit & de sa sagesse à Beseleel & Ooliab, qui devoient embellir le Temple de Salomon, & le rendre respectable par leurs ouvrages. […] En effet, si les Poëtes ont le choix des Langues, dès qu’ils se sont déterminez à quelqu’une de ces Langues, il n’y a qu’une nation qui les puisse entendre ; & les Peintres ont un langage, lequel, s’il m’est permis de dire, à l’imitation de celui que Dieu donna aux Apôtres, se fait entendre de tous les peuples de la terre. […] La Peinture a le même objet, mais elle y va d’une maniere bien plus étendue ; car on ne peut nier qu’elle n’imite Dieu dans sa toute-puissance, c’est-à-dire dans la création des choses visibles : le Poëte peut bien en faire la description par la force de ses paroles, mais les paroles ne seront jamais prises pour la chose même, & n’imiteront point cette toute-puissance qui d’abord s’est manifestée par des créatures visibles ; au lieu que la Peinture avec un peu de couleurs & comme de rien, forme & représente si bien toutes les choses qui sont sur la terre, sur les eaux, & dans les airs, que nous les croyons véritables ; car l’essence de la Peinture est de séduire nos yeux, & de nous surprendre par cent objets différens.
Ce Plancus, dit l’historien, s’étoit déguisé en Dieu marin, et en marchant sur ses genoux avoit dansé l’avanture de Glaucus.
De la haine elles passoient avec rapidité à la tendresse, & ce Dieu les unissoit aux Paysans.