Voilà ce que j’avais à dire Dudit Ballet de notre Sire, Que je prétends bien de revoir, S’il plaît à Dieu, Lundi, le soir, Pour lorgner encor la Personne De ce Brave Porte-Couronne, Dont la grâce et l’agilité, Le port, la taille et majesté Sont autant d’objets qui ravissent, Et ses bons sujets réjouissent ; Bref, qui mieux qu’on ne peut penser, Se connaît des mieux à danser, Soit par haut, ou soit, terre à terre, Aussi bien qu’à faire la guerre.
D’autre-part, les hautains Rochers Lesquels sont l’effroi des Nochers, Y montraient leurs Têtes chenues, Les proches Voisines des Nues : Et le Roy des Vents, AEolus, Qui préside au Flux, et Reflux, Y paressait sur un Nuage, Faisant rentrer, dedans leur Cage, Ces Ennemis des Matelots, En faveur du grand Dieu des Flots, Qui désignait là, notre Sire, Non moins puissant sur son Empire, Nonobstant certains Envieux, Qu’il l’est, sur la Terre, en tous Lieux.
Le bras se lève, le coup est prêt à tomber, lorsqu’un Dieu protecteur des amans arrête le bras du sacrificateur, en répandant un charme sur cette isle, qui en rend tous les habitans immobiles. […] Il aborde ; l’Amour fait jetter l’ancre, il descend de son bord ; les Nymphes, les Jeux et les Plaisirs le suivent ; et en attendant les ordres de ce Dieu, cette troupe légere se range en bataille. […] Dorval et Clairville ne doutant point alors que leur libérateur ne soit un Dieu, se prosternent à ses pieds. […] L’Amour satisfait unit Clairville à Constance, les Misogyniens aux Nymphes, et donne à Dorval Zénéide, jeune Nymphe que ce Dieu a pris soin de former. […] Ce Dieu, Clairville et Constance, Dorval et Zenéide, les Jeux et les Plaisirs dansent les principaux morceaux.