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7. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VIII. Suites du Vice primitif »

Qu’on serait étonné, si l’on voyait ces anciens Danseurs, avec leur noblesse, leurs grâces, etc. à côté (je ne dis pas de Dupré ; son talent supérieur et trente ans de succès l’ont placé dans l’opinion des Français au-dessus de tout ce qui avait paru avant lui)[,] je ne parle que de nos jeunes Danseurs qu’on croit sans doute fort inférieurs aux Danseurs, tant vantés du dernier siècle. […] Je crois les Danseurs modernes fort supérieurs à ceux du siècle dernier ; quoique je sois très convaincu que la Danse est très fort au-dessous de ce qu’elle pourrait être.

8. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre première. » pp. 2-8

C’est par la vérité de l’imitation que les ouvrages des Corneilles et des Racines, des Raphaëls, et des Michel-Anges ont passé à la postérité, après avoir obtenu (ce qui est assez rare) les suffrages même de leur siècle. […] A peine conserve-t-on une idée de ces pantomimes si célébres dans le siècle d’Auguste. […] Les programmes des ballets, qui ont été donnés, il y a un siècle ou environ, dans les différentes cours de l’Europe, feroient soupçonner que cet art (qui n’étoit rien encore) loin d’avoir fait des progrès, s’est de plus en plus affoibli. […] Je serois tenté de le croire, puisque le plus grand nombre des compositeurs se borne à copier servilement un certain nombre de pas et de figures dont le public est rebattu depuis des siècles ; de sorte que les ballets de Phaéton, ou de tout autre opéra, remis par un compositeur moderne, diffèrent si peu de ceux qui avoient été faits dans la nouveauté, que l’on s’imagineroit que ce sont toujours les mêmes.

9. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1660 — 20 ou 22 novembre : Xerxès — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 4 décembre 1660 »

Or, argent, azur et brocards Y reluisent de toutes parts, Et par un grand nombre de Lustres, Ses décorations illustres Ont un éclat si surprenant, Que le siècle de maintenant N’a point vu de splendeurs égales Dans les Maisons même Royales ; Et, toutefois, ouï dire j’ai Que cela n’est qu’un abrégé Des apprêts que fait et fait faire Ce Machiniste extraordinaire Qui depuis Mai, Juin ou Juillet, Travaille pour le grand Ballet.

10. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VI. Causes de la Décadence de l’Art »

Tant que nous saurons nous fixer dans un juste milieu, ne craignons point d’en trop faire ; et qu’on jette les yeux sur l’histoire des Arts, on verra que nous ne sommes encore à cet égard qu’au point louable où en sont restés les siècles polis ; mais craignons de nous plonger dans l’excès, et dans la dépravation des siècles corrompus.

11. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre V. Sur le même sujet. » pp. 30-34

C’est donc au besoin et à la nécessité que l’on doit attribuer le goût des Allemands pour la musique, et les progrès qu’ils ont faits successivement dans cet art depuis plusieurs siècles ; car ils composoient savamment à l’époque où toutes les nations apprenoient à solfier. […] Personne n’ignore à quel dégré de prospérité le commerce de l’Inde a élevé l’Angleterre ; et l’on a vu depuis deux siècles l’essor prodigieux qu’il a donné à cette nation.

12. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre III. Des différentes espèces de Ballets »

Ils formèrent seuls un Spectacle d’une dépense vraiment royale, et qui fut porté souvent dans les deux derniers siècles au plus haut point de magnificence et de grandeur. […] Il semble que, sur ce point, plus heureux que les Anciens, les derniers siècles et le nôtre aient trouvé le temps qui était le plus propre aux actions du Théâtre.

13. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 15 mai. Peut-on reconstituer une danse antique. »

J’ai appris par ce livre que, deux siècles durant, esthéticiens et archéologues — dont l’illustre historien M.  […] Sait-on qu’il y a plus d’un quart de siècle un savant français usa de la cinématographie encore dans l’enfance pour reconstituer l’orchestique des Grecs, d’après les monuments figurés ?

14. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 3 décembre. Danses du « Grand Mogol ». »

Aussi, Mme Stichel, maîtresse de ballet, a-t-elle pris le parti fort judicieux de ne pas utiliser cette musique parisienne du siècle passé pour en tirer quelque variante de Shéhérazade, ou bien quelque autre plagiat exotique.

15. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Ressource unique des Danseurs modernes »

Connaissez votre siècle : il aime les Arts.

16. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Poste-face, Post-scriptum , ou. Réflexions sur l’incertitude des jugemens en matière de Littérature. » pp. 38-48

Il est encore vrai que tel Auteur peut mettre en vogue des Ouvrages sans mérite, & dont la réputation soit passagère ; parce qu’il a l’art de saisir le goût de son siècle, & que ce qui plaît à un siècle ne réunit pas toujours le vrai beau, digne d’être estimé dans tous les temps. […] La postérité n’est autre chose que le suffrage unanime de tous les siècles.

17. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VII. » pp. 56-64

La plupart des danseurs ou des compositeurs auroient besoin d’adopter l’usage que les peintres suivoient dans les siècles d’ignorance ; ils substituoient à la place du masque des rouleaux de papier qui sortoient de la bouche des personnages ; et sur ces rouleaux, l’action, l’expression et la situation que chacun d’eux devoit rendre étoit écrite. […] Dès le troisième siècle, on commençoit à s’appercevoir de la monotonie de cet art, et de la négligence des artistes. […] Il est en vérité bien étonnant, Monsieur, que l’époque glorieuse du triomphe des beaux arts, de l’émulation et des progrès des artistes n’ait point été celle d’une révolution dans la danse et dans les ballets ; et que nos maîtres, non moins encouragés et non moins excités alors par les succès qu’ils pouvoient se promettre dans un siècle où tout sembloit élever et seconder le génie, soient demeurés dans la langueur et dans une honteuse médiocrité.

18. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre III. Objet de cet Ouvrage. »

La bonne Compagnie de ce siècle lit et s’éclaire.

19. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre IX. De la Danse sacrée des Grecs et des Romains »

Les Philosophes21 des siècles les plus reculés qui ont cherché la première cause de la Danse sacrée, ont cru la trouver dans l’idée qu’ils s’étaient faite de la Divinité.

20. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre VI. Des Ballets Moraux »

Elle avait au commencement du dernier siècle, le Comte Philippe d’Aglié, le génie peut-être le plus fécond qui ait encore existé en inventions théâtrales et galantes.

21. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 18 septembre. Je fais l’école buissonnière. »

C’est que, du haut de ce tréteau, qu’il s’appelle « Olympia » ou « Gaîté-Montparnasse », quarante siècles, et plus, nous regardent. […] Un « baron » avait suivi les aigles romaines en qualité de soldat du train ; sur cela, trois siècles ou quatre passent, et nous le retrouvons, grand chef de guerre, chevauchant à la tête des preux de Charlemagne.

22. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre IV. » pp. 25-31

Le public, de son côté, aime à se faire une douce illusion, et à se persuader que le goût et les talens de son siècle sont fort au dessus de ceux des siècles précédens ; il applaudit avec fureur aux cabrioles de nos danseurs, et aux minauderies de nos danseuses.

23. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 juin. « Les Femmes de bonne humeur ». »

Mais ne croyez aucunement à une reconstitution, à un pastiche du passé inimitable ; bien au contraire, c’est là une œuvre vivante et neuve où le passé n’apparaît qu’à l’état de suggestion lointaine, d’écho amorti par les siècles.

24. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VIII. » pp. 81-87

Cette pénurie est d’autant plus étonnante que le siècle d’Auguste fut celui de l’éloquence. […] Mais tout est miracle, tout est mystère dans l’antiquité ; l’amas des siècles, les voiles épais qui les enveloppent, dérobent la vérité à nos foibles regards ; nous n’appercevons dans cette masse ténébreuse que des fantômes, et quelques ombres fugitives qui se jouent de notre imagination.

25. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Les changemens perpétuels et inconsidérés qu’on s’est permis de faire à des usages établis et consacrés par les siècles, m’autorisent à m’étendre sur les abus qui se sont introduits dans celle partie ; changemens bizarres qui ne doivent leur naissance qu’au caprice ; or, on sait que le caprice est rarement le modèle du bon goût. […] Est-il question d’une forêt antique et éloignée plantée par la main des siècles ; le peintre-paysagiste ne portera ses regards que sur les objets qui l’entourent : il choisira dans son portefeuille, les études qu’il aura faites, et il nous conduira tout droit à une des forêts les moins éloignées de son domicile. […] Le résultat de mes observations vous prouvera que chaque siècle a eu ses ridicules et que les goûts les plus bizarres se sont introduits furtivement, a des époques mêmes, où les sciences, les talens et les arts avoient atteint le plus haut dégré de splendeur et de perfection.

26. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 juin. Les ballets de Loïe Fuller. »

Un quart de siècle n’a pu anéantir la fascination de sa « danse serpentine », cette trouvaille qui lui valut la gloire.

27. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 14 juillet. « La Maladetta ». »

Sans doute, je constate avec vous que la conception scénique de ce ballet porte l’empreinte de la plus basse époque du siècle dit « stupide ».

28. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Adèle de Ponthieu. Ballet tragi-héroïque, en quatre actes. » pp. 109-120

Tout change et dégénère ; une institution si belle a subi le sort de toutes les choses humaines, elle ne subsiste plus ; mais on se souvient encore, et l’on se rappellera toujours avec regret, que les siècles de la chevalerie furent les siècles d’honneur et de la galanterie.

29. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 2 juin. Le ballet cambodgien. »

Mais, encore une fois, je ressens un malaise à parler, au courant de la plume, de ces choses élaborées par les siècles et établies pour l’éternité.

30. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 22 janvier. Prose morose. »

Combien l’on préfère à ces splendeurs factices ces églises romanes comme l’on en voit en Italie et dont la brique rouge à découvert attend vainement depuis six siècles son revêtement de marbre multicolore.

31. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 mars. Le cas des Sakharoff. »

Ainsi le passage sur les danses du grand siècle, étonnant entre tous, nous montre le rythme et la configuration même du mouvement chez le danseur épousant la ligne musicale dans un parallélisme quasi absolu.

32. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Avant-propos » pp. 5-17

Après bien des siècles, Bergonce de Botta (Voir la note 23 du chapitre premier), dans une fête magnifique, fit renaître les ballets, et il trouva des imitateurs dans toute l’Italie. […] Les ballets, sous ce prince, reprirent tout leur éclat, avec la pompe que pouvait y ajouter un monarque magnifique, commandant à une nation opulente et avide de plaisirs ; et on créa des spectacles étonnants par leur magie et leur richesse, lesquels ont été depuis perfectionnés jusqu’au dernier degré, par les artistes qui honorent le siècle présent.

33. (1910) Dialogue sur la danse pp. 7-17

À la fin du siècle dernier, l’art chorégraphique était arrivé à un tel degré de dégénérescence que la jeunesse n’y comprenait plus rien, et que, d’une seule voix, elle demande autre chose… La Danseuse Et quoi ? […] Et que fait Mme Duncan, sinon reprendre une tradition, plus vieille de vingt siècles que la vôtre ?

34. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre I. Naissance du Théâtre »

Elle a dégénéré dans les siècles suivants, et après avoir été anéantie, ainsi que tous les Arts, elle n’a reparu à sa renaissance que faible et languissante.

35. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre II. Division de la Danse Théâtrale »

La règle est constante, parce qu’elle est puisée dans la nature, que l’expérience de tous les siècles la confirme, qu’en s’en écartant, la Danse n’est plus qu’un ornement sans objet, qu’un vain étalage de pas, qu’un froid composé de figures sans esprit, sans goût et sans vie.

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