Le geste noble simple et naturel est l’ornement du discours ; il prêté de la dignité aux pensées, de l’énergie aux phrases ; il fortifie et augmente le charme de 1’ éloquence ; il est à l’homme qui parle, ce que sont les accompagnemens à l’homme qui chante. […] Si ces prétendus maîtres de ballets se faisoient lire ce qu’Apulée a écrit sur leur art, s’ils pouvoient entendre et concevoir les longues énumérations des qualités et des connoissances que doit avoir le maître de ballets, ils seroient effrayés de leur ignorance, ils abandonneroient une profession qui n’est pas faite pour eux et qu’ils dégradent journellement par des productions monstrueuses : en se bornant au pur méchanisme de l’art, nous serions plus riches en bons figurants, et les ballets prendroient alors une forme plus sage, un caractère plus imposant ; ils offriroient des tableaux plus agréables, un intérêt plus soutenu, des situations plus naturelles, des groupes mieux dessinés, des contrastes moins choquants et une action plus vive, plus noble et plus expressive.
Le Chant ajoutait et devait ajouter de la force, un charme nouveau, un pathétique plus touchant à un style simple et noble, à un plan sans embarras, à des situations presque toujours heureusement amenées, jamais forcées, et toutes assez théâtrales, pour que l’œil, à l’aspect des tableaux qui en résultaient, fut un moyen aussi sûr que l’oreille, de faire passer l’émotion dans l’âme des Spectateurs. […] Quinault connaissait la marche de l’Opéra Italien, la simplicité noble, énergique, touchante de la Tragédie ancienne, la vérité, la vigueur, le sublime de la moderne. […] La Fable ne leur en fournit-elle pas qui ne sont ni moins nobles ni moins touchants ?
La mixte ou demi-sérieuse, que l’on nomme communément demi-caractere, celui de la Comédie noble, autrement dit le haut-comique. […] La taille qui convient au sérieux est sans contredit la taille noble & élégante. […] Une Figure noble, de grands traits, un caractere fier, un regard majestueux, voilà le masque du Danseur sérieux. […] Il a donc pris l’emploi des Rois & des Peres nobles, rôles dans lesquels il excelle. […] Vestris à son exemple a laissé le burlesque pour se livrer à la Danse noble & au grand Sérieux, genre dont il est aujourd’hui le modele le plus parfait.
Il ménage les contraires, évite les contradictions, écarte les idées basses, dédaigne les petits détails, rejette les moyens frivoles ou gigantesques, n’adopte que les vues fines, les plans nobles, les idées justes.
Eh bien, c’est encore un premier danseur classique remarquable : bien fait, très d’aplomb dans les séries de pirouettes, mime expressif et noble.
Mais ce qui prouve encore plus l’attachement & la prédilection que Sa Majesté avoit pour la danse ; c’est que malgré les penibles travaux qui occupoient continuellement ce grand Conquerant, il n’a pas laissé de s’en dérober quelques heures pendant plus de vingt à vingt-deux ans, que Monsieur de Beauchamp a eu l’honneur de le conduire dans ce noble exercice : enfin cette danse dont je viens de parler, du propre aveu des plus habiles Maîtres ; a toûjours esté regardée comme une danse très-necessaire à sçavoir pour bien danser ; c’est ce qui m’engage d’en faire une legere description tous ses mouvemens sont si essentiels, qu’il vous donnent une facilité pour bien danser les autres danses, ce qui se va prouver par la maniere dont elle se dansoit.
La Pucelle de Saint-Simon, Fille d’un Duc, de grand renom, Et d’une Mère fort charmante, Fille, dont la beauté naissante, Se rend digne, de jour en jour, D’admiration et d’amour, Fille, enfin, le rare modèle D’une âme si noble et si belle, Qu’on peut nommer l’âme et le corps, Deux incomparables trésors.
Que son génie le porte toujours à traiter des sujets d’un genre noble & élevé ! […] S’il veut persuader, qu’il dessille les yeux trop fascinés des jeunes danseurs, & qu’il leur dise : « Enfants de Terpsichore, renoncez aux cabrioles, aux entrechats & aux pas trop compliqués ; abandonnez la minauderie pour vous livrer aux sentiments, aux graces naïves & à l’expression ; appliquez-vous à la Pantomime noble ; n’oubliez jamais quelle est l’ame de votre Art ; mettez de l’esprit & du raisonnement dans vos pas de deux ; que la volupté en caractérise la marche & que le génie en distribue toutes les situations ; quittez ces masques froids, copies imparfaites de la nature ; ils dérobent vos traits, ils éclipsent, pour ainsi dire, votre ame, & vous privent de la partie la plus nécessaire à l’expression ; défaites-vous de ces perruques énormes & de ces coëffures gigantesques, qui font perdre à la tête les justes proportions qu’elle doit avoir avec le corps ; secouez l’usage de ces paniers roides & guindés qui privent l’exécution de ses charmes, qui défigurent l’élégance des attitudes, & qui effacent la beauté des contours que le buste doit avoir dans ses différentes positions.
Un jour vous retrouverez cette apparition dans la réalité de la vie, éteinte et cachée sous ces voiles plus épais dont s’enveloppent les mortels, et vous vous apercevrez que c’est une personne pleine d’esprit et de cœur, une âme un peu mystique, philosophique, religieuse, très haute, très riante et très noble.
Je dois à la Maladetta d’avoir pu mieux connaître le grand style noble de Mlle Schwarz, sa technique puissante sans ostentation ; sérénité marmoréenne opposée à la nervosité élégante de Zambelli.
De toutes les choses susdites, Par moi trop faiblement écrites, Je vis le fond et le tréfond, Grâces au généreux Beaumont, Écuyer de la Reine-Mère, Gentilhomme brave et sincère, Qui, vers moi, débonnaire et franc, Me plaça sur son propre banc, Parmi de fort nobles Personnes, Et, même, assez près des Couronnes.
Déslors il abandonna le noble et le sérieux, pour se fixer à ce dernier dans le quel il excella, et dont il faisoit accompagné de la Dlle Guymard, le charme et les délices. […] Cependant comme l’abus des meilleurs choses est toujours nuisible, et qu’on finit par reconnoître son erreur, il faut espérer que, las de tourner et de voir tourner sans cesse, on adoptera un genre plus noble, mieux proportionné et moins monstrueux.
Ce Prince qui avoit reçû des mains de la Nature une figure noble & majestueuse, avoit aimé dès son enfance tous les exercices du corps, & avoit ajoûté aux dons naturels toutes les graces qui peuvent s’acquerir. […] D’ailleurs les justes applaudissemens qu’on lui donne, excitent une noble ambition parmi les autres Danseuses.
Pylade paraît alors avec une contenance noble et fière.
Du noble langage espagnol, la Ruiz tire une sorte de « petit-nègre » chorégraphique ; elle pratique ce déhanchement provocant des « colored ladies » américaines.
Dans le comique noble, il séduisoit et il enchantoit ; dans le genre moins élevé, il amusoit et s’arrangeoit au théatre avec tant d’art, qu’il étoit souvent méconnu des personnes qui vivoient habituellement avec lui. […] les difficultés ne sont en droit de plaire que lorsqu’on ne les sent pas, et qu’elles empruntent enfin cet air noble et aisé, qui, dérobant la peine, ne laisse voir que la légèreté. […] La taille qui convient au sérieux est sans contredit la taille noble et élégante. […] Une figure noble, de grands traits, un caractère fier, un regard majestueux, voilà le masque du danseur sérieux. […] Vestris, à son exemple, à laissé le burlesque pour se livrer à la danse noble et au grand sérieux, genre dans le quel il a été le modèle le plus parfait.
Le succès de cette noble artiste a été, samedi, très grand.
Les pantomimes n’étoient point des danseurs ; mais simplement des gesticulateurs : tous les Romains les entendoient parfaitement, parcequ’il y avoit. plusieurs écoles, où l’on enseignoit l’art de la saltation, qui n’est autre chose que l’art du geste ; ces écoles étoient fréquentées par les nobles, par les orateurs, et par le peuple. […] étoient-ils nobles, et décents ?
Le buste de cette Princesse est présenté a Paris par les Graces et par les Amours ; frappé de la beauté noble de cette Spartiate, sur de posséder un objet dont l’image porte à son coeur le sentiment le plus délicieux, il ne balance plus, il rend les lauriers à Pallas, les sceptres à Junon, et donne la pomme à Vénus, en regardent moins cette divinité que la beauté qui a fixé son choix et dont la possession doit faire son bonheur. […] C’est la fête de ce village ; le Bailli et sa femme, son fils, sa brû et leur enfant dans un Age très tendre sont les personnages nobles de ce ballet. […] Bradamante et Roger accompagnés d’une foule de chevaliers chrétiens et d’héroïnes entroient dans un vaste peristile qui conduisoit au temple de l’immortalité ; les chevaliers et les dames exprimoient par des danses héroïques la joye que cette union leur inspiroit ; Roger et Bradamante s’associoient à cette fête noble et peignoient dans un pas de deux en action, leur amour et leur félicité. […] J’entends les maîtres de ballets se récrier, me traiter d’innovateur et d’homme systématique qui ne s’attache qu’à, introduire dans la danse noble des caractères bas et roturiers. […] J’ajouterai, pour finir, qu’il y a encore une foule de caractères à poindre, ils ne sont pas nobles, me dira-t-on.
Avec de l’imagination, de l’étude et du discernement, on peut se flatter de le porter bientôt à son plus haut point de gloire ; mais c’est surtout dans les Opéras de Quinault qu’il aurait pu atteindre rapidement à la plus éminente perfection, parce que ce Poète n’en a point fait dans lequel il n’ait tracé, avec le crayon du génie, des actions de Danse les plus nobles, les mieux liées au sujet, les moins difficiles à rendre.
Alexandre est obéi, l’éloignement de Roxane rétablit le calme et la félicité ; et cette fête pompeuse se termine par des danses nobles, dans les quelles Statira déploye toutes les grâces dont la nature la pourvue.
Loret, lettre du 25 février 1662 Le Grand Ballet d’Hercule Amant, Si magnifique et si charmant, Fut Lundi, pour la fois dernière, Dansé de la belle manière : Je ne l’avais point encor vu D’un si brillant éclat pourvu ; Et du Dieu Mars la seule Entrée, Digne, certes, d’être admirée, Avec ses nobles Combattants, Surprit fort tous les Assistants.
Il ordonna que la Peinture tiendroit le premier rang parmi les Arts libéraux ; qu’il ne seroit permis qu’aux nobles de l’exercer, & que dès leur plus tendre jeunesse ils commenceroient leurs exercices par apprendre à dessiner : il regardoit en cela le dessein comme la chose la plus capable de disposer l’esprit au bon goût, à la connoissance des autres arts, & à juger de la beauté de tous les objets du monde ; il visitoit souvent les Peintres, & prenoit plaisir à s’entretenir avec Appellès des choses qui regardoient la Peinture. […] Si nous regardons la maniere dont la Peinture a été récompensée, nous verrons que les tableaux des excellens Peintres étoient achetez à pleines mesures de piéces d’or, sans compte & sans nombre ; d’où Quintilien infere que rien n’est plus noble que la Peinture, puisque la plûpart des autres choses se marchandent & ont un prix fixe, au lieu que la Peinture n’en a point. […] De grands Personnages ont aimé la Peinture avec passion, & s’y sont exercez avec plaisir, entre autres Fabius, l’un de ces anciens Romains, qui au rapport de Cicéron, lorsqu’il eut goûté la Peinture & qu’il s’y fut exercé, voulut être appelé Fabius Pictor : par-là il vouloit donner un nouveau lustre à sa naissance, selon l’idée que l’on avoit alors de la Peinture ; car ce qui est admirable en cet art, dit Pline, c’est qu’il rend les nobles encore plus nobles, & les illustres encore plus illustres. […] On m’objecte donc que la Peinture emprunte de la Poésie ; qu’Aristote dit que les Arts qui se servent du secours de la main, sont les moins nobles : enfin que la Poésie est toute spirituelle ; au lieu que la Peinture est en partie spirituelle & en partie matérielle. […] A l’égard de ce que dit Aristote, que les Arts qui se servent du secours de la main sont les moins nobles, & de ce que l’on a ajoûté que la Poésie est toute spirituelle, au lieu que la Peinture est en partie spirituelle & en partie matérielle ; on répond que la main n’est à la Peinture que ce que la parole est à la Poésie ; elles sont les ministres de l’esprit, & le canal par où les pensées se communiquent.
On l’a peu suivi, cette danse ne paraissant pas assez noble pour le théâtre de l’opéra. […] Dans les autres genres nobles la gargouillade est toujours déplacée ; et fût-elle extrêmement bien faite, elle dépare un pas, quelque bien composé qu’il puisse être d’ailleurs. […] Tels sont les vents, les satyres, les démons : tous les autres sont ou nobles ou tendres ou gais ; ils gagneraient tous à l’expression que leur prêteraient les traits du visage.
Elle était si désolée de n’avoir pas réussi dans sa mission, que je retournai auprès des machines, et me fis masser le dos de façon à ce que la noble compagnie pût me contempler à son aise, comme une bête curieuse. […] J’essayai de prendre une pose noble, toujours avec le drapeau. […] Mes amis d’Oyley me consolèrent en me disant que mon attitude avait été très fière, et que, même, le drapeau, tombant autour de moi, à plis lourds, avait fait un très noble effet.
L’allégorie doit être noble et simple ; elle est fausse lorsqu’il faut la chercher. […] Un esprit juste et éclairé, un style noble et élevé (car chaque art a le sien) une vaste conception, un goût épuré, une imagination brûlante, un génie supérieur, enfin le désir de s’illuster et de rendre son nom célèbre. […] La danse noble se dégrada en admettant des pas tortillés, il étoit nécessaire pour parvenir à les faire, d’avoir alternativement les pieds en dedans et les pieds en déhors, ces pas se faissoient de la pointe aux talons, et ne pouvoient s’opérer sans le secours de la hanche, qui commande impérieusement à toutes les parties qui lui sont subordonnées ; or il résultoit de ces pas tortillés des mouvemens d’autant plus ridicules, que ce disloquement des pieds s’imprimoit au corps, et qu’il en résultoit un déhanchement désagréable, propre à détruire ce bel ensemble cette harmonie, cette grace simple, et cette élégance qui constitue la belle danse.
J’en connais une, entre autres, qui a adressé à un noble étranger le curieux billet que voici : « Monsieur le comte, J’ai vingt ans… passés. Vous êtes beau, noble et célèbre. […] Mon Dieu, c’est ainsi que l’on sait que Francine Cellier vit du fruit de ses déménagements successifs ; que Fanny Génat joue les « mères nobles » à Cluny ; que Laure Fonta s’est consacrée à l’enseignement ; que Villeroy s’est retirée en Normandie ; Marconnay, à Montreuil ; Andrée Mérante, à Bois-Colombes ; Fiocre-Collin, à Courbevoie ; sa sœur, rue de Courcelles ; Beaugrand, à Asnières, et Righetti, au Vésinet… Mais les autres ?
Les Prêtres revêtus d’habits éclatants, et sur des airs harmonieux d’un caractère noble, exécutaient la première en tournant autour de l’Autel.
Suivent Mme Egorova, au métier si délicat et si noble ; Nemtchinova, danseuse de toute sûreté, mais sans personnalité marquée ; Oghinska, qui a vingt ans, sort à peine de l’école de Pétrograd et dénote déjà certaines qualités de ces Polonaises de race qui ont, de tout temps, participé aux plus hauts faits du ballet russe ; Tchernicheva a la belle prestance décorative ; Schollar et Doubrovska, qu’on revoit avec plaisir.