Frappé de la vérité de la représentation, il laissa échapper, malgré lui, des marques d’étonnement fort extraordinaires ; mais, soit que l’orgueil lui fît trouver une espèce de honte dans l’admiration qu’il avait montrée, soit que naturellement jaloux et inquiet, il se trouvât blessé d’avoir été contraint de trouver bien une chose qu’il n’avait pas faite, il rejeta sur la Musique l’impression forte qu’il avait éprouvée. […] Ses discours firent du bruit, frappèrent la multitude, et furent sur le point de nuire à l’Art.
Dans ce moment elle rappelle tout son courage, elle lutte contre eux ; elle se saisit du poignard d’un des sacrificateurs, elle l’en frappe. […] Les Misogyniens à l’aspect de leur divinité renversée et de leur culte profané entrent en fureur ; mais l’Amour ne leur permet de faire éclater leur colère que par intervalle ; il les arrête toujours lorsqu’ils sont près de frapper. […] Il veut la frapper, mais le mouvement qu’elle fait pour voler au devant du bras qui la menace, arrête le transport du jaloux, et lui fait tomber le fer de la main. […] Que l’on consulte, Monsieur, tous ceux qui applaudissent indifféremment, et qui croiroient avoir perdu l’argent qu’ils ont donné à la porte, s’ils n’avoient frappé des pieds, ou des mains ; qu’on leur demande, dis-je, comment ils trouvent la danse et les ballets ? […] Tous ceux qui sont subjugués par l’imitation oublieront toujours la belle nature, pour ne penser uniquement qu’au modèle qui les frappe et qui les séduit, modèle souvent imparfait et dont la copie ne peut plaire.
La jeunesse Romaine, frappée de l’exemple, admirait son modèle.
Hyménée les frappe, tue les uns blesse dangereusement les autres. […] On les suit en foule ; et le peuple, frappé de ce nouveau prodige, exprime tout à la fois son respect et son admiration.
Les hommes frappent l’oreille du corps, mais le Saint-Esprit ouvre celle du cœur, lui parle, et s’en fait obéir ; parce qu’il fait aimer ce qu’il enseigne, et qu’il donne la force de le pratiquer.
[Voir Expression] Le même vice me frappe dans presque tous les endroits où l’imagination de Quinault s’est manifestée. […] L’amour le plus tendre déguisé sous les traits du plus violent dépit, dans le cœur d’une femme toute puissante, est le premier coup de pinceau qui nous frappe dans cette belle composition. […] Dans le second, elle vole à la vengeance : le fer brille, elle est prête à frapper.
Hilias, vivement frappé des charmes d’Jolé, conjure Déjanire de s’intéresser à la liberté de cette Princesse ; Hercule se rend à la prière de son épouse ; on détache les fers d’Jolé qui témoigne sa reconnoissance à Déjanire, et qui aussitôt est conduite par Hilias et Philoclète sur une estrade qui fait face à celle sur la quelle Hercule et Déjanire se sont placés. […] Les coups qu’ils se portent, frappent de terreur les spectateurs ; et Hercule accorde pour prix de la valeur un bouclier superbement travaillé. […] Cette Princesse vivement frappée de l’indifférence de son époux, et outrée de l’éclat humiliant de sa jalousie, l’accable de reproches ; des reproches elle passe à la fureur ; en vain cherche-t-il à détruire ses soupçons et à la calmer : son amour plus fort que son désaveu, le trahit à chaque instant.
Au plus fort de la joie, le Commandeur en statue, frappe rudement à la porte.
Tous les hommes ont un penchant naturel à l’imitation, de là le progrès rapide des usages, le succès étonnant des modes, l’établissement ferme des préjugés ; mais comme ce penchant tient d’une manière intime à la vanité, et qu’elle n’est jamais frappée que de ce qui lui en impose, c’est toujours vers des objets plus élevés que soi qu’il nous pousse et nous entraîne.
Si l’oreille communique rapidement à l’ame les impressions délicieuses et les émotions vives dont l’harmonie et la mélodie l’ont frappée, l’œil enchanté des merveilles que les arts lui offrent, peint à l’imagination, avec une égale promptitude, tous les tableaux séduisants qui l’ont charmé. […] Lorsque l’œil et l’oreille ces agens actifs de nos goûts et de nos sensations, se trouvent frappés en raison inverse des prodiges que l’imagination attendoit, ils se ferment, et nous font éprouver bientôt le dégoût.
pendant que la puissance sacerdotale frappait d’excommunication l’acteur qui récitait les vers de Corneille, de Racine, de Molière, celui-là n’en était pas atteint qui chantait sur les planches les stances voluptueuses et souvent érotiques de Quinault ! […] Frappé de la stérilité et du vide d’intérêt des poëmes destinés à l’Académie de musique, Louis XVI fonda un prix annuel pour le meilleur ouvrage de ce genre. […] Que viendrait-elle chercher, en effet, au milieu de ces jambes légères, de ces cœurs fragiles et de ces estomacs toujours prêts à engloutir le champagne frappé ?
Le songe du Tyran est une imitation de la scène Anglaise ; cette action pantomime est frappée au coin du terrible ; elle est l’exposition complette de l’action ; ce n’est ni un hors-d’œuvre, ni un épisode étranger ; il naît naturellement du fond du sujet et y tient étroitement. […] Pylade, qui arrive avec les siens et qui poignarde Thoas, au moment que le Tyran lève le bras pour frapper Oreste, fait renaître le calme et la joie ; et par une transition subite et naturelle, on se livre aux expressions délicieuses de l’amitié et de la reconnoissance. […] Iphigénie, attendrie, et frappée tout à la fois de leur fermeté et de leur résignation, découvre ses sentimens ; elle leur déclare quelle dérogera à la loi qui les condamne, qu’elle sauvera l’un d’eux. […] Iphigénie, le visage couvert d’un voile, est prosternée aux pieds de l’autel, dans l’attitude de la douleur ; Oreste se met à genoux et présente sa tête au glaive dont on arme la main tremblante de la Prêtresse ; son bras semble se refuser à ce sanglant sacrifice ; le fer sacré lui échappe de la main, et ce n’est qu’après les plus violens combats entre le devoir et l’humanité, qu’elle le ramasse et le lève pour en frapper la victime. […] La Déesse ne voulant plus laisser aucun vestige d’un lieu si souvent profané par le sang des mortels, invoque le Maître des Dieux ; la foudre gronde, frappe le temple et il disparoît.
C’est un air de famille qui frappe et qui rappelle malgré soi, le souvenir du père et des frères.
Son imagination s’est échauffée par les chefs-d’œuvre qui l’ont frappée ; son talent s’est développé par l’étude constante de la nature.
Dans ce bref intermède « rococo » elle fit, en somme, bien ; on applaudit ses entrées joliment agrémentées de tous ces petits mouvements battus, frappés, frottés — rocaille chorégraphique, fusant en étincelles autour de ses talons coquettement surélevés ; et l’on ne fut nullement insensible à sa jolie personne.
Item, des Grottes, des Forêts, Des Jardins qui faisaient florès, Des Labyrinthes, des Dédales, Des Amphithéâtres, des Salles, Qui se plantaient, se bâtissaient, Et, se succédant, paraissaient Plus vite que, perçant la nue, Un Éclair ne frappe la vue.
En remontant plus haut on est frappé de l’entreprise des sept Princes contre Thèbes, de la manière dont y sont reçus les gendres fugitifs d’Adraste, de la mort cruelle d’Antigone et de Ménécée. […] Qu’il repasse de là en Asie, il sera frappé en voyant le tyran de Samos, et les folles erreurs de sa fille, etc.
Dans les passions vives et violentes, l’expression animée de ses traits devançoit toujours le geste ; c’étoit l’image de la fondre qui frappe avant que l’éclair perce la nüe. […] Un instant après il devient plus ivre ; il perd son chapeau, abandonne ses étriers, il galope, frappe son cheval, le pique de ses éperons, casse son fouet, perd ses gands, et arrive aux murs de son parc ; il n’en trouve plus la porte, il veut absolument que son coursier dont il déchire la bouche, entre par la muraille ; l’animal se débat, se cabre, et jette mon vilain à terre. » Après cet exposé, Garrick commença ; il mit successivement dans cette scène, toutes les gradations dont elle étoit susceptible ; il la rendit avec tant de vérité, que lorsqu’il tomba de cheval Prévillo poussa un cri d’effroi ; sa crainte augmenta encore lorsqu’il vit que son ami ne répondait à aucune de ses questions. […] Non, ajoutoit il, la nature a tant fait pour elle, qu’elle a méprisé tous les secours d’un art étranger ; ses yeux, sans être beaux, disoient tout ce que les passions vouloient leur faire dire ; une voix presque voilée, mais qui se ployoit avec flexibilité à l’expression vraie des grands sentimens, et qui étoit toujours au diapason des passions, une diction brulante et sans étude, des transitions sublimes, un débit rapide, des gestes éloquens sans principes, et ce cri déchirant de la nature, que l’art s’efforce envain de vouloir imiter, et qui portoit dans l’âme du spectateur, l’effroi, l’épouvante, la douleur et l’admiration ; tant de beautés réunies, disoit Garrick, m’ont frappé d’étonnement et de respect. […] Il n’est point douteux, ajoutoit Garrick ; que les grands exemples dont elle fut frappée, ne l’aient identifiée avec son modèle, et que ses études dirigées par une foule de gens d’esprit et de goût ne l’aient insensiblement placée à côté de Melpomène.
Les figures, les pas, les mouvements de la Danse amusent également et le Danseur qui les exécute, et le Spectateur qui suit des yeux le tableau vivant dont il est frappé.
Renaud ayant délivré les captifs d’Armide, cette magicienne prit la résolution de s’en venger : elle attira par les charmes de son art le jeune guerrier sur les bords de l’Oronte ; Renaud s’y arrête : une inscription gravée sur une colonne de marbre frappe ses regards, et excite sa curiosité1, il entre dans une petite barque, la laisse voguer au courant du fleuve et aborde dans l’isle pour y jouir des prodiges que l’inscription annonçoit. […] Armide qui s’étoit cachée derrière un bosquet, vole vers sa proye pour lui porter mille coups ; mais son bras est arrêté par un charme plus puissant que tous ses enchantemens ; elle se reproche sa faiblesse, elle veut une seconde fois frapper sa victime, mais les traits aimables de Renaud, un sourire enchanteur tel que celui que le plaisir et l’amour impriment sur la physionomie, suspendent le coup ; le fer échappe de la main d’Armide ; sa rage fait place aux sentimens les plus tendres ; son cœur qui respiroit la vengeance ne respire plus que 1’amour.
La beauté de cette Princesse, son air majestueux, et cette noble fierté qui la caractérise au milieu des plus grands malheurs, frappent Pyrrhus de surprise et d’admiration ; les dames Troyennes oublient leurs chaînes pour voler vers elle ; Polixène reçoit leurs hommages avec cette bonté imposante, et cette fermeté héroïque, apanage des grandes ames. […] Pyrrhus, frappé d’un courage si héroïque, et encore plus de sa beauté, n’est plus maître de résister à l’impression que les charmes de Polixène ont faites sur son cœur ; le poignard lui échappe de la main, il se jette dans ses bras ; il détache ses fers, et semble lui-même implorer sa clémence.
Les Spectateurs frappés de la justesse, de la dignité, de l’énergie d’une peinture si expressive, entraînés hors d’eux-mêmes par un mouvement unanime, poussent un cri d’admiration, après lequel il ne fut plus possible de revenir à l’idole qu’on voulait établir.
Or, dans cette « prose dansée » du critique, les coupes et les modulations de la phrase traduisent le mouvement chorégraphique d’une manière si concrète que l’on croit voir la démarche élastique, le genou fléchi, les petits pas frappés et tendus d’Alexandre Sakharoff, toute cette promenade cérémonieuse et ironique.
Elle recevait sans contradiction, une clarté dont le merveilleux la frappait.
Elles crurent elles-mêmes être touchées du tableau intéressant qui frappait leurs yeux.
Je dis qu’il faut le plier à propos, c’est qu’il faut que vous pliez sur la fin de la mesure pour vous lever, lorsque l’on frappe la mesure, ce qui se nomme en terme de danse cadence.
Alexandre ayant ordonné à Apelles de faire le portrait d’une de ses favorites nommée Campaspe ; Apelles frappé de la beauté de son modèle, en devient amoureux. […] Alexandre frappé du mérite du peintre et de la manière agréable dont il lui présente son ouvrage1 applaudit à son génie.
Ce digne seigneur, frappé de cet avantage, perpétua cet établissement. […] Il va frapper à la porte d’Herpin ; on ouvre : il veut entrer ; on le repousse avec horreur : sa noirceur est découverte, il annonce avec une feinte douleur la mort de Colin.
En dehors des chefs-d’œuvre qu’ils renferment, ce qui m’a frappée le plus dans tous les musées que j’ai visités, c’est que les architectes ne se sont nulle part préoccupés de la lumière. […] La sensation est la répercussion que reçoit le corps, lorsqu’une impression frappe l’esprit.